Pendant ce confinement, j'essaie de lire en priorité les livres de ma PAL qui n'ont pas de critique sur Babelio. Échec total avec "La Fontaine des Innocents", le baisser de rideau a eu lieu page 115. 1/2 étoile pour signifier mon abandon.
Je n'accroche absolument pas à ce pavé de 500 pages où évoluent une multitude de personnages que je n'arrive pas à suivre. Journalistes et politiques se côtoient dans le microcosme intellectuel parisien des années 90. D'après quelques recherches, Max Gallo écrivait avec ce titre le premier tome d'une sorte de "Comédie humaine" du XXe siècle. Je n'irai pas plus loin, trop intellectualisé pour moi. Pas de temps à perdre, la vie est si courte, il y a sûrement d'autres belles lectures qui m'attendent...
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Un pavé certes un peu indigeste mais pas inintéressant pour autant. Beaucoup de personnages, aucun ne semble vraiment heureux..., le tout se déroulant à Paris (je suis amoureux de cette ville), au début des années 90... Une lecture un peu désenchantée, le vague à l'âme n'est pas loin...
Quoi qu'il en soit j'ai pu finir le livre sans souci. L'impression qu'il s'agit d'une autre époque... Plutôt bien écrit, mais je vais enchaîner avec des ouvrages un peu plus optimiste...
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Et face aux fenêtres, sur les deux pans de mur qui encadraient la porte, étaient accrochées, de part et d'autre des battants, deux photographies jaunies sous le verre.
La première représentait un couple, elle et lui épaule contre épaule : elle, grosse, joufflue, des cheveux bouclés, une robe noire au grand col de dentelle blanche, des socquettes et des souliers plats ; lui, une casquette sur une tête osseuse, et une veste trop longue dont les manches couvraient presque ses mains. Devant eux, un petit garçon de cinq à six ans au visage rond, aux yeux enfoncés.
L'autre photographie, placée à la même hauteur que la première, aucun de ceux qui sortaient ne pouvait l'ignorer. On y voyait, au fond d'une fosse, des centaines de corps squelettiques amoncelés, enchevêtrés, et, debout sur ces corps, des hommes à la tenue de déportés, le crâne rasé.
Personne ne posait de questions, mais chaque visiteur marquait un temps d'hésitation et Rimberg, d'une voix glaciale, disait, montrant la première photo : "Mes parents et moi", puis, désignant la seconde : "Peut-être sont-ils là, tous les deux ? Qui sait, n'est-ce-pas ?"
Rivière avait regardé ce petit homme rond et chauve, bedonnant, rassurant, pareil à tant de ceux qu'il côtoyait à l'Assemblée dans des réunions d'associations auxquelles il devait assister, toute cette foule de notables remplissant avec une sorte d'allégresse leurs fonctions -rouages heureux, consentants , de la machine sociale- et qu'un titre, une décoration, une invitation, suffisait à rendre dociles, complices, tant ils avaient besoin d'être reconnus, distingués.
Mais un jour ou l'autre, imaginait Carré, les dieux considéreraient que le Minotaure avait déjà une trop longue mémoire, et on l'exécuterait à son tour.
C'est si facile de monter une affaire, à moins qu'on ne le plaçât plus haut, dans les honneurs, la bouche pleine de prébendes et de décorations, de quoi bâillonner le plus grand des hommes.
Cléa - Des livres qu'on n'oublie pas