Construit comme un roman-mémoires,
la Chambre Ardente est un court récit sur l'affaire des poisons qui leva un vent de panique dans le milieu aristocratique sous
Louis XIV.
Max Gallo donne voix à un ambassadeur de Venise détaché auprès de la cour du Roi-Soleil. Ce narrateur revient sur cet épisode particulier que son amitié avec Nicolas Gabriel de la Reynie, alors lieutenant général de police de Paris, l'a amené à considérer de façon appuyée, ayant eu accès à des rapports d'interrogatoires que
Louis XIV ne souhaitait pas rendre public.
De courts chapitres, un condensé de faits et de conclusions constituent le récit. le style est fluide et l'intérêt amusé, voire parfois scandalisé du narrateur apporte beaucoup de rythme.
L'auteur s'attache à décrire les faits qui ont mené à la création de
la Chambre Ardente, chargée d'enquêter et de juger sur les empoisonnements et les tentatives avérées qui augmentent sous son règne. Si l'auteur souligne la plupart du temps, des intentions de se débarrasser d'époux indélicats ou encombrants, il s'arrête en particulier sur le rôle jouée par La Voisin, devenue célèbre dans l'histoire comme étant la fournisseuse de poisons, et celui de Mme de Montespan, favorite de
Louis XIV, que ce dernier aurait tenté de dissimuler pour protéger sa propre réputation.
L'ambassadeur évoque alors les interrogatoires des condamnés sous la torture ainsi que les méthodes employées pour faire parler les personnes et les bûchers qui concluent souvent la sentence. Il ne minimise ni ne cherche à provoquer l'indulgence de son lecteur puisqu'il évoque les messes noires, les orgies qui s'y déroulent et surtout les assassinats de nourrissons pendant ces cérémonies.
La cour de Lumière du Roi-Soleil devient ainsi celle des Ténèbres. L'auteur mettra en cause les moeurs de l'aristocratie française où les mariages sont rarement heureux et, au plus haut de l'aristocratie, la furieuse bataille que se livrent les favorites pour attirer et conserver l'intérêt du roi et détrôner leurs rivales.
Une lecture intéressante. L'attrait principal est que
Max Gallo réussit à traduire l'état d'esprit d'un épisode particulier du règne de
Louis XIV sans rentrer dans les grands détails de l'époque.