Le fils de Klara H.

Ce roman tourne autour du destin de Judith Ellner-Laurent et de sa fille Sandra qui vont être retrouvées assassinées. Judith est la petite-fille d'un psychiatre juif déporté qui avait diagnostiqué la "folie" du fils de Klara H. et rédigé un essai dénonçant l'idéogogie nazie sur l'euthanasie notamment en lien avec cette "folie".
Or Judith a épousé le descendant d'une famille antisémite et collaborationniste, des médecins qui ont mis en oeuvre cette euthanasie qui sélectionne les êtres humains qui ont le droit de vivre ou non.
L'histoire est bien menée avec une enquête : une amie de Judith, journaliste et un commissaire qui a perdu sa fille vont révéler des secrets très laids.
Il n'y a pas vraiment de personnage sympathique dans ce livre et c'est déprimant (car sans doute réaliste) dans sa démonstration que de telles idées sont toujours présentes dans la société.

Comme d'habitude, Max Gallo nous donne à penser sur l'histoire, mais surtout sur les hommes qui la construisent, consciemment ou pas. Tout le long du livre, nous voyageons entre le passé et le présent, entre cet Hitler, jeune homme éperdu de douleur à la mort de sa mère, et les enfants des survivants des camps de la mort, persécutés à leur tour, pour comprendre comment les idées destructrices ne meurent pas avec ceux qui les véhiculent, mais ne naissent pas, non plus, avec eux. Elles sont en l'homme, elles sont sa partie sombre. Elles sont des ombres qui ne demandent qu'à prendre chair, qu'à s'étendre, qui se nourrissent des peurs pour prospérer. Alors, en suivant l'actualité, vous pensez au fils de Klara H et vous avez froid dans le dos !