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EAN : 9782702841006
61 pages
Le Grand Livre du Mois (30/11/-1)
3.44/5   17 notes
Résumé :
L'armée française en débâcle, les communications coupées, un pont qui doit sauter, l'honneur d'un capitaine et l'attente d'une poignée d'hommes, perdus. Tout est là.
En quelques pages, sèches, brûlantes, drues comme le soleil d'un dernier été. L'action se passe en juin 1940, à ce moment précis de l'histoire où tout s'apprête à basculer dans le long tunnel de la défaite. Cinquante ans plus tard, Max Gallo raconte.
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Que lire après Le pont des hommes perdusVoir plus
SS - GB par Deighton

SS - GB

Len Deighton

3.26★ (152)

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Cette brève nouvelle est un grand livre sur l'exode et la défaite de juin 1940. Ces hommes perdus incarnent les divers visages de ce morne printemps. Déserteurs, officier désabusé, conscrits, ancien des brigades internationales se retrouvent au bord d'un pont bâti en 1431. le maire du village, qui a connu la défaite de 1870 et participé à la grande guerre en tant que médecin militaire veut sauver l'ouvrage d'art indispensable aux villageois. Chacun argumente, en toute sincérité, et s'interroge sur son devoir. L'annonce du prochain armistice semble clarifier le débat.

Mais en ce matin du 18 juin, des hommes libres vont écrire l'histoire !

Et Max GALLO retrouve le souffle d'ERCKMANN-CHATRIAN confrontés à l'invasion pour écrire quelques une de ses plus belles pages inspirées de Charles PEGUY et enrichir ainsi le Roman National d'un chef d'oeuvre.
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Voulant depuis longtemps découvrir l'écriture de Max Gallo, j'avais peur de me lancer dans un ouvrage trop volumineux et de me perdre en cours de route. Aussi, cette nouvelle était-elle plie faite pour cette première approche avec l'auteur.

Ici, l'histoire se passe en juin 1940 et Max Gallo décrit la résistance d'une poignée d'hommes (trois exactement), le capitaine Teyssier et les deux soldats Victor Rovini, un ancien de la guerre d'Espagne, accusé d'être un anarchiste et Jean Carlin qui se destinait probablement à la prêtrise. Enfin, tout cela c'était avant mais Carlin ne semble pas avoir perdu sa foi. Postés près d'un vieux pont dans le petit village de Versoix-sur-Arvon, ils estiment être à un endroit stratégique et comptent bien faire sauter le pont. Mais cela aussi, c'était avant, avant qu'ils ne tombent nez à nez avec le maire du village qui tentera tout pour les dissuader de faire sauter ce pont, ruine de valeur pour le village, avant qu'ils ne tombent nez à nez avec deux villageoises qui n'ont probablement pas hésité à vendre leurs charmes à l'ennemi comme elle se proposent de le faire avec eux, avant l'annonce du général Pétain...et pourtant, cette dernière pourrait bien s'avérer être décisive pour nos trois hommes. Ils réalisent qu'ils ont enfin le choix : soit celui de se plier aux ordres de cette soi-disant patrie pour laquelle ils se sont battus mais pour quoi au juste, soit celui de prendre enfin leurs destins en main ?

Une nouvelle extrêmement bien écrite, qui prend aux tripe même si il n'y a pas particulièrement de passages crus mais la tension, elle, est bien palpable. A découvrir et à faire découvrir car l'on ne doit jamais oublier ce pa de notre histoire...
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Plutôt déçue par ce trop court livre (62 pages), qui se veut une "nouvelle" décrivant très succinctement ce temps de la débâcle (débuté le 10 mai 1940 jusqu'au moment de l'arrivée au pouvoir de Pétain le 18 juin 1940). Il s'agit d'un petit livre "offert" par les Editions du Grand livre du mois et n'a manifestement pas été commercialisé (?).

Trop court pour moi pour aller au fond des choses.
Certes, l'écriture est belle, forte, suffisamment signifiante pour bien décrire le contexte et le décor, et comprendre la personnalité et la psychologie des différents personnages (1 officier, 2 soldats, 1 maire, 2 prostituées) et leur état d'esprit face à l'invasion allemande et la désertion globale des Français (et notamment celle du gouvernement, de l'armée et des soldats...), subissant les faits plutôt que de les combattre.

Livrés à eux-mêmes, sans communication, les trois militaires encore présents sur le site devront décider s'ils donnent suite (ou pas) aux ordres reçus, à savoir détruire un pont sans réelle importance stratégique, mais néanmoins seul accès au petit village de Versoix-sur-Arvon.

Les thèmes abordés sont principalement la "connerie" de la guerre (14-18 qui n'a servi à rien et a décimé une génération d'hommes / la guerre d'Espagne pour laquelle les acteurs engagés devaient faire un choix entre "fascistes de gauche" ou "fascistes de droite" / la guerre 39-45 qui était jouée d'avance, et les conséquences prochaines que l'on devine à savoir l'occupation nazie), la compromission des gouvernants qui se planquent, la nécessaire discipline, la difficulté de conserver son libre-arbitre face aux événements, la liberté de choisir son camp, le sens du sacrifice, la foi, mais aussi comment vivre pleinement l'instant présent à l'heure où la mort se profile.

Dommage que l'auteur ait fait le choix de parasiter sa déjà très courte nouvelle de moult citations de Charles Péguy (dont il est manifestement un grand fan) ou encore de Jeanne d'Arc... dont on se demande ce qu'elle vient faire là. Pour ma part, j'aurais préféré qu'il approfondisse son propos sur les aspects politiques, mais aussi sur le ressenti des principaux protagonistes, à l'heure de faire leur choix.

Comme dirait l'autre, cette nouvelle "a le mérite d'exister", mais je crois que je préfère découvrir l'écriture et les qualités d'historien de Max Gallo via une lecture plus approfondie de ses oeuvres plus denses.
En effet, hormis le fait de faire un cadeau aux adhérents du Grand Livre du Mois, on ne comprends pas bien la raison d'être de cette nouvelle.
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Une fois le décor planté, les péripéties peuvent commencer et, pour être honnête, je ne les avais pas vu venir. Je ne m'attendais pas à ce que d'autres personnages fassent leur apparition ni à ce que lesdits protagonistes prennent autant d'importance. Ils sont indispensables à l'histoire, car ils font réfléchir Teyssier sur le sens de la guerre. Pourquoi continue-t-on de se battre alors que tout est perdu ? Peut-on rechercher la victoire à tout prix ? le sacrifice humain n'a-t-il aucune conséquence ? Ayant participé à la première guerre mondiale, le capitaine sait déjà qu'il est difficile de perdre des hommes au combat. En revanche, il ne s'était pas forcément rendu compte que la destruction du pont causerait tant de tort au village de Versoix-sur-Avon. le fait d'être coincé à cet endroit, surveillant constamment le pont, va donner beaucoup de temps de réflexion à Teyssier.

Cette nouvelle a beau se dérouler dans une ferme, j'ai eu l'impression que les personnages étaient comme enfermés dans un espace limité. Ils voient les civils et leurs camarades fuir, mais eux restent là, à regarder le pont et à agir pour le faire exploser dès que les allemands arriveront dessus. Ils sont obligés de se supporter les uns les autres, ils doivent cohabiter puisqu'ils n'ont aucune échappatoire. L'un est capitaine et ne déserterait pour rien au monde, l'autre est anarchiste et donnerait sa vie pour combattre le fascisme, le dernier est trop docile pour s'opposer aux ordres de son supérieur. Ils doivent tous calmer leurs egos, parler et réfléchir ensemble à la suite et au sens de leurs actions. J'ai trouvé cette situation assez angoissante car j'essayais de me mettre dans la peau de chacun d'entre eux et j'imaginais à quel point la prise de décision pouvait être compliquée. C'était donc une lecture compliquée au niveau émotionnel, mais tellement captivante !

Dès les premières pages, je me suis rendue compte qu'il me serait impossible de deviner la fin de cette nouvelle. À la guerre, on ne peut jamais savoir si l'ennemi a un coup d'avance. Je me demandais donc ce qu'il adviendrait de nos trois protagonistes. Allaient-ils mourir ? Allaient-il déserter ? Allaient-ils finir par faire sauter le pont ? Allaient-ils être arrêtés par les allemands ? Difficile de le deviner à l'avance. J'ai apprécié le fait que le suspens durait véritablement jusqu'à la dernière page, voire même jusqu'à la dernière ligne. La surprise restait entière !
Lien : https://alltimereadings.word..
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Gallo Max
Le pont des hommes perdus
Ce livre, plutôt ce mini livre ou fascicule retrace un épisode de la guerre
L'armée française est en débâcle, les communications coupées, un pont qui doit sauter, les hommes qui désertent ce poste. L'honneur d'un capitaine
En quelques pages sèches et brûlantes, drues comme le soleil d'un dernier été.
C'est en juin 40 à ce moment précis où l'histoire va basculer dans un long tunnel de la défaite
Cinquante ans plus tard l'auteur raconte une nouvelle hors du commun
Tiré du 4ème de couverture
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Libre.

Teyssier avait plusieurs fois répété ce mot.

Il avait eu comme un éblouissement.

Et si toute la grandeur et le mystère d'un homme tenaient dans ce petit mot, LIBRE.

Si chacun de ceux qu'il venait de côtoyer, de chasser aussi, les deux femmes — qu'il ose le dire : les deux putains —, le vieux maire, et Victor Rovini, et Jean Carlin, n'avait pas d'abord voulu rester cela, libre, libre de choisir, d'obéir, d’aimer. Et si c’était là, dans ce petit mot, que résidaient la force et la faiblesse de ce peuple, auquel l'étranger pouvait s'associer librement, dès lors qu'il acceptait de rester un homme libre, décidant seul du chemin qu'il voulait suivre ?
« Les hommes naissent libres et égaux en droit. » Libres.

Teyssier avait pensé qu'il avait choisi librement de demeurer à son poste, et d'exécuter un ordre.

« Pour une belle obéissance et tendresse et dévotion d'homme libre », avait encore dit Péguy.
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Mais tout cela était dérisoire. Les colonnes de blindés allemandes avaient dû, déjà, par les grandes routes et les larges ponts, enjamber les rivières de France, et peut-être avaient-elles rejoint Bordeaux où le gouvernement, comme en 1870, s'était réfugié.

Alors un pont de plus ou de moins !

Il s'était pourtant redressé. Et il avait commencé à remonter la pente.
Miner et faire sauter ce pont, c'était peut-être le dernier acte qu'il devait accomplir, comme un geste de fidélité aux camarades morts, à ce qu'avaient été les espoirs de sa vie, et tout simplement parce que c’était l’ordre reçu et qu'il devait l’exécuter.

« Puisqu'il faut, ô mon Dieu, qu'on fasse la bataille, nous vous prions pour ceux qui seront morts demain : mon Dieu, sauvez leur âme et donnez-leur à tous, donnez-leur le repos de la paix éternelle », avait dit la Jeanne de Péguy.
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"Libre.
Teyssier avait plusieurs fois répété ce mot.
Il avait eu comme un éblouissement.
Et si toute la grandeur et le mystère d'un homme tenaient dans ce petit mot, LIBRE.
Si chacun de ceux qu'il venait de côtoyer, de chasser aussi, les deux femmes -qu'il ose le dire : les deux putains-, le vieux maire, et Victor Rovini, et Jean Carlin, n'avait pas d'abord voulu rester cela, libre, libre de choisir, d'obéir, d'aimer. Et si c'était là, dans ce petit mot, que résidaient la force et la faiblesse de ce peuple, auquel l'étranger pouvait s'associer librement, dès lors qu'il acceptait de rester un homme libre, décidant seul du chemin qu'il voulait suivre ?"
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"Est-ce que c'est possible de traverser la vie comme ça, la tête dans un rêve ? Je le jalouse et il m'accable ! Mais je n'aimerais pas qu'il soit obligé de renoncer à sa foi. Ne le forçons pas à tuer, capitaine, peut-être que des gens comme lui sont utiles. Dans ce monde, il n'y a que la boue, le sang, la merde, parfois il y a des fleurs."
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"_Vous n'êtes pas choqué, capitaine ? C'est encore la guerre. C'est vous qui l'avez dit. Il faut se dépêcher de vivre."
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