Là-haut. Une femme sur le toit du monde

Lene Gammelgaard est la première femme scandinave à atteindre le sommet de l'Everest.
Elle nous livre ici le récit de son aventure, ou plutôt son journal intime. En effet, elle ne se contente pas de nous relater les faits, les différentes péripéties, mais elle partage ses pensées, ses craintes, ses convictions, et c'est ce qui fait l'intérêt du récit et son originalité. Ses réflexions sont d'autant plus pertinentes que Lene Gammelgaard est psychologue de formation, et que l'on sent son habitude de sonder l'âme humaine, à commencer par la sienne.
L'expédition à laquelle elle a participé aurait pu être une réussite (presque tous les membres de son groupe ont atteint le sommet), mais elle s'est terminée par une tragédie : une tempête s'est levée lors de la descente et l'on dénombre huit morts parmi les différents groupes ayant attaqué le sommet en même temps, dont des sherpas et des guides chevronnés.
L'auteur ne doit sa survie qu'à un entraînement ultra-rigoureux en amont de l'expédition et une volonté de fer : depuis la préparation jusqu'au jour de l'assaut final, elle n'a cessé de se répéter " réussir à grimper, réussir à redescendre ", comme pour programmer à l'avance son cerveau, qui sera certainement défaillant à des altitudes où le manque d'oxygène fera ressentir son effet.

Une aventure humaine hors du commun, une lecture passionnante.
Un petit bémol cependant : Lene Gammelgaard donne à mon avis une explication un peu simpliste du drame final, mettant tout sur le compte de la fatalité et du danger inhérent à la haute montagne. Dans son excellent livre "Tragédie à l'Everest" Jon Krakauer donne de la fin une analyse qui me semble bien plus juste.