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Krishna Kripalani (Éditeur scientifique)Guy Vogelweith (Traducteur)Olivier Lacombe (Préfacier, etc.)Sarvepalli Radhakrishnan (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070325702
320 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.11/5   47 notes
Résumé :

Les écrits de Gandhi, à la fois autobiographiques et philosophiques, nous font connaître un de ces hommes qui ont marqué notre siècle. Son génie tient à la manière dont il a su transposer la non-violence de la grande tradition indienne du domaine de la morale personnelle à celui de l'action publique. Il a vécu lui-même cette transmission à une telle profondeur qu'il a pu lui donner une valeur exe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce qu'il y a de remarquable avec les grands hommes, c'est qu'on croit les connaitre mais, finalement, on découvre souvent des faces cachées, des pans de leur vie dissimulés par leur trop grand rayonnement, des pensées et des idées noyées par l'immensité retentissante de leur oeuvre.
Gandhi n'échappe pas à ce paradoxe.
« Tous les hommes sont frères » est une sorte de compilation des pensées du Mahatma, recueillies dans divers ouvrages. Et c'est là l'erreur de ce livre. Si cela permet un plus facile abord du personnage pour celui ou celle qui n'en aurait qu'une mauvaise ou partielle connaissance, très vite on se rend compte de la frustration de lire des phrases mises bout à bout. Comme on feuillette un album photo à la place de visionner un film; comme on picore quelques bouchées dans quarante plats différents plutôt que s'attabler à un festin bien ordonné.
Ne reste plus que la pensée brute, en pièces détachées, de ce philosophe, avocat de formation et, quelque peu malgré lui, devenu l'un des hommes politique majeur du vingtième siècle.
Et l'on s'aperçoit que les grandes idées sont éternelles. Elles dépassent un lieu, une époque, pour s'inscrire dans la durée. Tout comme l'art.
L'art, justement. Gandhi s'émerveille devant la beauté de la nature (la voûte céleste par exemple) et ose affirmer que « la vie est supérieure à l'art ». J'adhère.
Citant souvent Thoreau, il fait un pied-de-nez aux arrivistes de tout poil en assurant que « le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins ». Il aurait pu ajouter « la meilleure école est celle qui n'a pas besoin d'exister » ou encore « la plus grande richesse se cache dans les relations humaines ». Encore, je valide.
Il prône la force des petites structures (les villages) et l'autosuffisance. On a tous en tête l'image de Gandhi, assis genoux repliés sous lui, en train de manier son rouet et filer son propre fil. Décroissant avant l'heure, plutôt a-croissant et prêchant la proximité. Tout à fait d'accord.
En ce qui concerne l'éducation, il souhaite que l'instruction vienne après le développement manuel de l'enfant. C'est logique.
Pour libérer l'Inde de la puissance britannique, il n'a jamais combattu les hommes, mais leurs méthodes, leur système. S'attaquer à l'homme avilit l'homme, il finit par devenir comme ses tortionnaires. L'Histoire n'a que trop montré pareille insuffisance du précepte « oeil pour oeil, dent pour dent ». On n'a rien à gagner à répondre à la violence par la violence. Quant à tendre l'autre joue, c'est un autre problème.
Gandhi est devenu synonyme de non-violence. Il érige cette philosophie au plus haut point, déclenchant l'admiration de ses pairs, du moins la mienne sans limite.
En revanche, là où je ne le suis plus du tout, c'est sur la question de la religion. Car Gandhi, apôtre de la non-violence, est un homme de Dieu. de tous les Dieux, et cela amoindrit le propos, l'exclut de tout danger intégriste. Il dit que la vérité est Dieu, cela va au-delà de Dieu est vérité. N'empêche. Tout le seconde chapitre (après une entrée en matière relatant brièvement son parcours et sa découverte de la non-violence) lui est consacré. A Dieu.
Et une fois encore, je constate ce qui me sépare de ceux qui croient. Les religieux font une séparation sans partage entre l'âme et le corps. Gandhi allant jusqu'à prétendre que, en tant qu'animal, l'homme est violent, mais pas en tant qu'esprit. Peut-on parler de violence chez l'animal? Personnellement, je pense le contraire, que c'est la conscience qui crée la violence. Plus le psychisme de l'animal est évolué, plus il peut devenir malveillant. Parfois envers lui-même. On a constaté des suicides chez les dauphins.
La sexualité ne doit exister que dans un but de procréation, niant les plaisirs de la chair. Dans la même logique, la nourriture ne doit servir qu'un seul dessein : que le corps fonctionne. le jeûne, Gandhi connait si bien. Alors, comment un homme si humain, érigeant le pardon en dogme, émerveillé devant les beautés du monde, peut-il nier les plaisirs de la vie? La réponse est toute simple : un croyant fait abstraction de son corps pour devenir un pur esprit. Pourtant même France Gall l'a chanté « nous ne sommes pas des anges ».
Lorsque Gandhi fait une distinction entre l'homme et ses actes, c'est encore une manifestation de ce clivage esprit/corps qui est la base de toute croyance.
Toutefois, le Mahatma se contredit quelques chapitres plus loin en affirmant un certain anti manichéisme et en annonçant qu'il faut développer chez l'enfant à la fois le corps et l'esprit.
Alors, que penser? Que Gandhi était un homme religieux supérieur, qu'il embrassait toutes les religions, affirmant même que « Dieu est l'athéisme de l'athée » (ben voyons!).
En réalité, il n'a jamais mis en avant ses convictions religieuses, mais de plus grandes pensées, de celles qui existeront encore lorsque le monde aura dépassé le stade de la croyance…

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Qui n'a jamais entendu parler de Mohandas Gandhi, qui a conduit le mouvement pour l'indépendance de l'Inde?
Né en 1869, il fut un grand théoricien de la Satyagraha (résistance civile), s'inspirant ainsi des écris de Henry David Thoreau, basée sur le principe de l'Ahimsa (non-violence) qu'il s'est efforcé de suivre durant toute sa vie. Après l'indépendance de l'Inde en 1947, il travailla à l'unité entre hindous et musulmans. Il fut assassiné l'année suivante par un intégriste hindou.

Tous les hommes sont frères a été une lecture époustouflante ! C'est le genre de livres que tout le monde devrait lire. Oui, tout le monde. Il me semble que l'humanité se porterait bien mieux si chacun d'entre nous faisait l'effort d'appliquer ne serait-ce qu'un cinquième des principes de non-violence et de tolérance défendus par Gandhi.
Ce livre reprend des extraits de ses nombreux ouvrages, un chapitre pour chaque thème. On découvre ainsi les réflexions du Mahatma sur divers sujets, de la situation politique de son pays à l'éducation ou encore la place des femmes dans la société et le végétarisme. Si certaines de ses idées sont d'un autre âge, d'autres, en revanche, sont plus que jamais d'actualité !
A lire absolument !

Challenge XXème siècle 2020
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Ce livre permet de comprendre ce qu'est la non violence, la fameuse ahimsa, prônée par le Mahatma Gandhi. Par des explications et des exemples, l'auteur nous emmène dans sa logique, pourtant si difficile à vivre au quotidien. La société etant ce qu'elle est, il est difficile, en tout cas pour moi, de mettre en oeuvre ce principe, mais auquel j'adhère entièrement.
A lire, ou relire pour tout d'abord être en harmonie avec soi-même, les autres et l'univers.
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À l'image de la Voie de la Non-violence, cet ouvrage est à remettre entre toutes les mains. Un hymne à la fraternité qui met en avant la force de l'esprit au détriment de la force de la physique. En outre, il peut nous inciter à mener certaines réflexions sur différents sujets: euthanasie, végétarisme, consumérisme, violence, etc.
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Livre époustouflant, qui donne une autre image de Gandhi, plus contrastée et plus complète.
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Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
Appeler les femmes "le sexe faible" est une diffamation ; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes.
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La règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu'une partie de la vérité et sous des angles différents.
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La résistance passive est une épée dont les vertus sont multiples. On peut l'utiliser de différentes manières. Elle attire les bénédictions sur celui qui en fait usage et sur celui contre qui on l'emploie. Sans faire couler une goutte de sang, elle obtient des résultats extraordinaires. Cette arme ne rouille jamais et personne ne peut la voler.
La désobéissance, pour être civile, doit être sincère, respectueuse, mesurée et exempte de toute méfiance. Elle doit s'appuyer sur des principes bien établis, ne jamais être soumise au caprice et surtout ne jamais être dictée par la rancune ou la haine.
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La véritable éducation consiste à tirer le meilleur de soi-même. Quel meilleur livre peut-il exister que le livre de l'humanité ?
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L'homme est un être social. S'il n'entretient aucune relation avec la société, il ne peut ni prendre conscience de son unité avec l'univers ni se dépouiller de son égoïsme. C'est son interdépendance sociale qui lui permet d'éprouver sa foi et de se mesurer lui-même à cette pierre de touche qu'est la réalité.
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Video de Mahatma Gandhi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mahatma Gandhi
Gandhi ou la quête de la vérité (1973 / Les samedis de France Culture). Diffusion sur France Culture le 30 juin 1973. Par Nadine Lefebure. Réalisation : Georges Peyrou. Photographie : Mohandas Karamchand Gandhi à Londres, en septembre 1931. Avec Olivier Clément, Roger Maria, Lanza del Vasto, Max Olivier-Lacamp et Olivier Lacombe. Extraits lus de “Autobiographie ou mes expériences de vérité” de Gandhi, ainsi que des textes de Tolstoï et Romain Rolland. En 1973, dans le cadre des "Samedis de France Culture", Nadine Lefébure avait consacré une longue émission à Gandhi, 25 ans après son assassinat à New Delhi. Il y est question de son nationalisme, de sa non-violence, ou plutôt "non-nuisance", de la lutte des Indiens contre le nationalisme britannique et le poids de cet Empire britannique, maître des mers. Une puissance spirituelle qui le dépassait lui-même, et pourtant une très grande humilité. Sa pensée : un humanisme ouvert. Son combat : un échec partiel, puisqu'il aboutit à la partition de l'Inde. Une émission consacrée à Gandhi, ce symbole de la non-violence. Dès l'enfance, la quête de vérité. On ne peut comprendre Gandhi et son destin sans connaître les dominantes de son enfance - il insiste d'ailleurs lui-même sur cette période dans son "Autobiographie". Ce qui est surtout frappant dans le récit de cette enfance, c'est de constater que dès son plus jeune âge, c'est la recherche de la vérité qui anime Gandhi. L'Angleterre et l'Afrique du Sud : un militant en devenir. Gandhi décide à 19 ans de partir en Angleterre, contre l'avis du chef de sa caste, qui le condamne alors à être traité en paria jusqu'à la fin de ses jours. Il voulait finir ses études de droit, certes, mais surtout aller au centre de cet Empire prestigieux, découvrir quel était le secret de cette puissance. Il s'y rend compte que le dominateur n'est pas si terrible que ça : l'Anglais est un personnage plutôt sympathique, qui a ses timidités et ses craintes. Gandhi, qui ne s'intéresse pour l'instant pas du tout à la religion, s'imprègne alors du sens anglais de la loi, du rationalisme, et du thème de l'innocent injustement condamné - des figures comme celles de Socrate ou de Jésus étant centrales au sein de la culture occidentale européenne. Après l'Angleterre, Gandhi se rend en Afrique du Sud. C'est là qu'il devient véritablement un militant, lui qui s'engage pour sensibiliser les gens sur la situation des Indiens au Natal. Il s'embarque dans une véritable aventure politique, qui sera son école de préparation à la lutte mondiale qu'il mènera ensuite dans son propre pays. Marqué par le profond respect qu'il a des Anglais et de leur Empire, le nationalisme que développe Gandhi à cette époque n'est pas encore revendicatif de l'indépendance : il réclame seulement le respect de la dignité, des droits et des coutumes d'une population par un maître reconnu comme tel. Lutte pour l'indépendance de l'Inde. Gandhi poursuit sa propagande de militant en faveur des Indiens. Il se rend à Londres, et rencontre des anarchistes indiens notoires, dont la violence et le courage l'émerveillent et l'épouvantent tout à la fois. C'est à cette époque qu'il en vient à l'indépendance, notamment économique. Le grand tournant se situe en juillet 1914. Embarqué pour les Indes via Londres, Gandhi est accueilli dans son pays comme un héros national. Il appelle alors à la grève générale : on compte 125 000 grévistes à Bombay en 1919, et 200 grèves dans toute l'Inde en 1920. Les choses s'accélèrent : en octobre 1920 est adopté le principe de l'indépendance, ou self-government dans le cadre de l'Empire, ainsi que le principe de non-coopération. En janvier 1930, le rapport proclamant l'indépendance de l'Inde est présenté par Jawaharlal Nehru, président de la commission des résolutions. En mars de cette même année a lieu la fameuse marche contre la taxe de sel, qui a entraîné une prise de conscience prodigieuse et massive de la part des Indiens, puisque c'est un sujet qui les touche tous. La désobéissance civile prend fin en mars 1931, avec la signature du "Gandhi-Irwin Pact" à la suite de négociations avec le Parti travailliste anglais au pouvoir depuis 2 ans, et qui sympathisait avec la cause indienne. Pourtant, la partition de l'Inde après la Seconde guerre mondiale laisse à l'œuvre de Gandhi, qui sera assassiné le 30 janvier 1948, un goût d'inachevé. Mais Gandhi n'est pas mort désespéré, et n'a pas désespéré de sa mission. Il demeure un symbole, une réponse exceptionnelle à une structure nouvelle dans l'histoire de la violence.
Source : France Culture
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