Roman graphique instructif.
Fin du XIXè siècle. Nous sommes en Chine. Une Chine surprenante, attachante et terriblement malmenée.
Les puissances occidentales, principalement la Grande-Bretagne, profite ignominieusement de ce pays féodal sous l'influence acceptante du Bouddhisme. L'enjeu est simple pour la Grande-Bretagne : Contrebalancer le déséquilibre commercial dans lequel elle s'est plongée elle-même en achetant à la Chine Thé, soieries et porcelaines sans rien lui vendre en échange.
La solution : faire produire de l'
opium aux Indes et l'exporter vers la Chine, de force, quitte à rendre la population totalement dépendante de cette drogue.
Ainsi équilibre-t-elle sa balance commerciale tout en tirant enfin profit de ses colonies d'Inde.
L'empire chinois tentera de se révolter mais les représailles armées furent terribles, jusqu'à la révolte des Boxers en 1900 réprimée par l'alliance de la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, le Japon, les États-Unis, l'Italie, la Russie et…la France. En 1850 la seconde guerre de l'
opium causa la mort de 20 millions de personnes en Chine, constituant ainsi un des conflits les plus meurtrier de l'histoire.
C'est dans ce contexte que des fidèles à l'empereur de Chine mirent en place un système d'espionnage afin de miner l'action des forces liguées contre leur pays.
Ainsi donc,
Laure Garancher va nous conter la vie de deux soeurs jumelles embarquées par leur père, général, dans l'infiltration des forces britanniques.
Le récit est pimenté d'une aventure sentimentale qui nous fait voyager dans cette Chine surprenante. Abordant la vie quotidienne, les moeurs, l'art, la vie religieuse.
Si j'ai été emballé par le contexte historique sur lequel s'appui l'ouvrage et, somme toute, contenu dans la préface et la postface, je reprocherais le peu de profondeur des thèmes abordés dans la BD elle-même, le point étant plus appuyé sur les affres sentimentales des héros que sur les missions de Mei Ju.
De plus l'ouvrage est, à mon sens, desservi par un dessin grossier et enfantin peu conventionnel. C'est dommage, d'autant que l'édition est d'une excellente facture la mise en couleur superbe dans une grande uniformité de ton.
Mais visiblement cela est un choix de l'auteur car ses dessins pleine page servant de séparation aux différents chapitres sont, eux, nettement plus fins.
Voici tout de même un très bel ouvrage, peu conventionnel et fort instructif.