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EAN : 9782070141531
480 pages
Gallimard (22/08/2013)
3.2/5   189 notes
Résumé :
Dans une petite ville imaginaire de province, Faber, intelligence tourmentée par le refus de toute limite, ange déchu, incarne de façon troublante les rêves perdus d'une génération qui a eu vingt ans dans les années 2000, tentée en temps de crise par le démon de la radicalité. "Nous étions des enfants de la classe moyenne d'un pays moyen d'Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n'étions ni pauvres ni riche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 189 notes
Palinodie et complaisance pour tenter d'insuffler vie à un génie du mal nain de jardin.

Publié en août 2013 et complaisamment acclamé par une part non négligeable de la presse "littéraire", le cinquième roman de Tristan Garcia (le premier que je lisais) m'avait attiré sur la foi d'une quatrième de couverture habilement rédigée et d'un "pitch" bien relayé en amont, autour de la question de l'intelligence, de l'engagement et du désarroi d'adolescents de la "classe moyenne" dans la France contemporaine.

Hélas, trois fois hélas, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi vide, aussi frelaté, et aussi insultant vis-à-vis d'un minimum d'intelligence, de sensibilité et de culture de la part de ses lecteurs "potentiels".

Le héros, Faber, orphelin d'origine maghrébine, vivant dans une petite ville de province, est censé incarner, auprès de celui et celle qui deviennent très vite ses meilleurs amis d'enfance, une sorte d'intelligence suprême qui va se dévoyer et les entraîner dans sa chute...

En fait d'intelligence suprême, l'auteur nous montre essentiellement un garçon fin, observateur des rapports sociaux de cours de récréation (thème qui n'a jamais été montré, avec talent et authenticité, ni en littérature, ni en bande dessinée : Vargas Llosa, Musil, Golding, Card, Gide, Bioy Casares, Sempé, Cauvin ou encore Zep en conviendront aisément), qui devient un lycéen lecteur précoce de livres "politiques", fréquentant des étudiants plus âgés que lui (chose rarissime et exceptionnelle, comme chacun sait), tout en devenant un véritable "génie du mal" (dont le symbole sera longtemps d'avoir remplacé le lithium d'un professeur bipolaire par un placebo - oui, monsieur !) et en atteignant bientôt le point culminant de sa carrière : l'occupation de son lycée, pendant les grandes grèves de 1995, avec l'aide d'élèves du "technique" et de "gars de la cité". Iconoclaste en diable, ce garçon, on vous l'avait bien dit...

L'histoire est donc d'une rare banalité, et absolument pas à la hauteur de l'ambition affichée. Pire encore, la narration est noyée dans une perpétuelle afféterie de détails censés "matérialiser" le texte, mais qui prennent très vite l'allure (et ne la quittent plus) de laborieuses énumérations de mobilier d'intérieur, de noms de rues, d'enseignes de boutiques, pour un "effet de réel" du pauvre, qui, très loin de Brett Easton Ellis ou de Houellebecq, ressemble surtout à un pitoyable remplissage.

Le contraste entre les ronflements des absolus affichés ("destructeur", "génie du mal", "entraînant les autres dans sa chute", "méritant la mort") et la réalité décrite pourrait (on l'espère un moment) constituer une sorte de gigantesque "second degré" (l'aspect outré des 30 premières pages, les seules du livre à proposer quelque chose d'intéressant, était en ce sens prometteur, avant de s'effondrer, très vite, comme un soufflé assez lamentable). Les dernières pages et leur sentencieuse "leçon" dissiperont toutefois définitivement ce (très) mince espoir.

Tristan Garcia a donc réussi la prouesse de créer un personnage mythique : le "génie du mal de jardin", qui est (pour ne prendre qu'un exemple parmi les myriades possibles) au "Démon" de Selby ce que le véritable nain de jardin est à la mythologie scandinave et aux contes de Grimm et d'Andersen.

J'avoue pour finir ne (réellement) pas parvenir à comprendre comment un texte aussi vide, aussi frelaté, dont les effets sont si basiques et si honteusement pompés partout, le talent en moins, parvient à retenir une attention positive de la part d'une partie non négligeable de la critique littéraire "officielle". Mystères de l'édition et du médiatique contemporains...

Je suis rarement aussi dur avec un livre. J'ai aussi rarement eu autant le sentiment d'avoir été "trompé" sur un contenu.
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Faber, Basile, Madeleine : trois enfants nés dans les années 80, un trio inséparable depuis la cour de récréation de l'école primaire de Mornay, trois gamins unis à la vie à la mort qui se rêvaient un avenir brillant, qui ne voulaient pas d'une vie de français moyens, dans une ville moyenne d'un pays moyen. Emportés par la fougue de Faber, le génial, le flamboyant, le surdoué, le meneur d'hommes, les trois amis grandissent, s'impliquent dans les grèves lycéennes, se cherchent et cherchent un combat à mener. Mais les années 2000 sont peu propices à la lutte et la vie les rattrape. Faber se radicalise, quitte la ville; Madeleine et Basile rentrent dans le rang.
Quand bien des années plus tard, Faber revient à Mornay, il n'est plus que l'ombre de lui-même, Madeleine s'ennuie dans son couple et dans son travail, Basile est professeur dans leur ancien lycée. Leurs rêves se sont perdus en route mais il reste des comptes à régler…


Un livre qui aurait pu être fabuleux mais laisse une impression de gâchis. A la juste description d'une ville, certes fictive mais comme il en existe tant en France (centre historique, quartiers aisés, cités périphériques, etc.) s'ajoutent une histoire d'amitié forte, la personnalité charismatique de Faber, héros tout-puissant, deux fois orphelins, se trimbalant une aura sullfureuse. Mais ce qui se voulait le roman d'une génération, perdue de vivre dans un pays libre et démocrate, tourne très vite en eau de boudin. Faber est finalement un héros sans envergure qui peine à trouver une cause pour laquelle se battre et ses exploits sont peu glorieux. Ses deux comparses passent de timorés à frustrés et n'ont que très peu d'intérêt. Mais le pire du roman, c'est sa fin. Si jusqu'alors le roman se lisait sans passion mais sans ennui, la fin bat des records de complaisance. Tristan GARCIA y met en scène un personnage qui porte le même prénom que lui, ce n'est sans doute pas un hasard mais alors qu'est-ce? Une lubie narcissique et nombriliste ? Quoi qu'il en soit, le procédé enlève toute crédibilité à un récit qui en manquait déjà cruellement…
Faber, destructeur peut-être, mais qui ne casse pas trois pattes à un canard.
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Comme un immense écrin qui renferme un bijou, le roman "Faber- le Destructeur- révèle toute sa beauté et sa puissance dans les dernières pages. Une vile ordinaire, des classes sociales ordinaire, un lycée ordinaire. Là, un ado exerce son talent démoniaque. Qui est-il ? Un génie? Un ange, un Satan, un Dieu, un enfant de Dieu, un clochard, ou tout cela à la fois. Avec une maîtrise narratique totale et une puissance rarement égalée, Tristan Garcia ("La meilleure part des hommes") dresse le portrait d'une génération qui n'a rien à se mettre sous la dent. Pas de rêves, pas de moteurs, pas de croyances, encore moins de défis. Cette génération est celle d 'une certaine France d'aujourd'hui, au carrefour de deux siècles. Alors comment faire, en l'absence de désir? On croit en un homme. Faber ! A lire, il aura un prix, mérité, cet automne, c'est évident!
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« Il était comme un personnage de fiction inséré dans la réalité »
C'est l'histoire d'une amitié sans faille entre deux garçons et une fille depuis l'école primaire jusqu'au lycée.
Madeleine et Basile, devenus adultes, parlent à tour de rôle de Mehdi Faber qu'ils idolâtraient, qui régnait sur le lycée.
Se mêle la voix de Faber.
" C'est à travers ses yeux que j'étais devenu si diabolique de force, d'intelligence et de beauté."
Personnage énigmatique, hors du commun. Dieu ou diable ? Protecteur ou destructeur ?
A trente ans, Madeleine part dans les Pyrénées rechercher Faber et le ramener à Mornay. Il est devenu une sorte de SDF égaré, eux sont rentrés dans le rang.
La force, les espoirs, les utopies, les révoltes de l'adolescence, qu'en reste-t-il à l'âge adulte ?
J'ai lu avec délectation le premier tiers du livre. Malgré un peu trop de descriptions superflues, le style est plaisant et les personnages terriblement vivants.
Et puis ça m'a paru un peu long. Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est l'apparition de ce Tristan, en dernière partie, qui n'ajoute rien au récit, sinon en faire une fin peu vraisemblable.
Tristan ? Tristan Garcia ? A-t-il vécu cette fascination dans son enfance ?
Moralité, j'ai bien aimé dans l'ensemble, mais quelque chose me dérange.
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Tristan Garcia, parce qu'il est philosophe, veut être sûr que le lecteur comprenne son propos. Pour cela, il se fait insistant. L'oxymore du titre : Faber (en latin celui qui fabrique) / le destructeur indique tout de suite - mais peut-être trop - la complexité et l'ambiguïté du personnage principal. Le sens du récit est donné dans le prologue, qui reprend une partie du dernier chapitre. Un extrait de ce prologue constitue la quatrième de couverture. La clé de lecture est donnée, assénée même et c'est dommage. Les intentions de l'auteur ne devraient pas avoir besoin d'être formulées pour apparaître.

Pour moi, l'intrigue ne met pas en évidence le prologue. Faber : le destructeur est une métaphore de la jeunesse et de l'adolescence dans sa toute-puissance et son intransigeance. Je n'y ai pas vraiment retrouvé un désenchantement qui serait propre aux années 80.

J'ai aimé lire ce roman dans lequel on retrouve la façon excessive dont on perçoit les autres dans l'enfance et l'adolescence. Les autres sont des persécuteurs impunis ou des héros. Les adultes sont souvent lâches et falots, leurs faiblesses sont inacceptables. La jeunesse est au-delà de cette simple humanité, elle peut être inhumaine. Pour rentrer dans une relation authentique avec les autres, il faut quitter la toute-puissance. Il faut devenir adulte. Faber ne le fera pas. Certains ne le font pas.

Faber : le destructeur se lit facilement, le style est limpide. Les narrateurs alternent, nous cherchons les indices qui nous permettront de savoir qui parle au début de chaque chapitre et c'est comme un jeu, une énigme à résoudre. La structure du récit contribue au suspense. Deux jeunes adultes viennent récupérer leur ami devenu clochard en Ariège, « le meilleur d'entre nous » disent-ils. C'est Madeleine qui est venue le chercher et nous comprenons qu'ils ont été, autrefois, amoureux l'un de l'autre. Qui est-il donc ? Le récit de Basile nous fait découvrir le moment où Faber est apparu dans leur vie, dans la classe de CE1, et comment leur enfance en a été transformée. Nous partageons ce que vivent ces ados. Nous les laissons à la fin du collège, pressentant que des événements tragiques ont entraîné la séparation de Faber d'avec ses amis. Nous revenons au présent où des comptes doivent se régler. Pourquoi ? Nous repartons aux années lycée, années de la rébellion contre l'ordre établi. Dans un dernier retour au présent, le narrateur-auteur nous explique le sens de son livre. Ce suspense, associé à un côté fantastique (Faber est vu par ses amis comme quelqu'un qui aurait d'étranges pouvoirs, une force diabolique, un ange mêlé à un démon) en font un excellent livre pour adolescents.

C'est vrai que l'amour-haine que Basile et Madeleine éprouvent pour Faber alors qu'ils ont trente ans et sont insérés dans la vie adulte semble étrange. On imagine des actes effrayants dans le passé. Que lui reprochent-ils en fait ? De n'être plus un héros? D'avoir perdu leur regard d'enfants? Seulement cela. La chute est un peu décevante.
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critiques presse (10)
Actualitte
22 octobre 2013
Garcia parvient à dresser un saisissant tableau des mœurs d'une petite ville de province, des années 1980 à nos jours. Beaucoup s'y reconnaîtront.
Ajoutez à cela une intrigue bien ficelée, et vous avez un bon roman.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
10 octobre 2013
Garcia se lit sans déplaisir comme s'il rentrait dans le rang du roman en y semant ses nostalgies, quelques spasmes politiques désespérés sous la parure du diable.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
02 octobre 2013
Tristan Garcia se montre virtuose dans l'art de la construction. Il concentre fiction sociale et réflexion philosophique, en maintenant une écriture d'un classicisme élégant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
18 septembre 2013
À la fois fresque générationnelle, réflexion sur le renoncement et suspense admirablement construit, Faber. Le destructeur confirme le talent de l'écrivain-philosophe Tristan Garcia à capter l'air du temps.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
16 septembre 2013
Tristan Garcia (trente-deux ans), docteur en philosophie, prix de Flore pour la Meilleure Part des hommes (Gallimard, 2008), évite l’écueil de la thèse abstraite sur une génération. Grâce à l’enchevêtrement des points de vue et des époques, il crée une sensation de vérité crédible
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Culturebox
13 septembre 2013
Pour parler de destruction, Tristan Garcia a construit un roman parfaitement charpenté, où chaque élément soutient l'autre, où l'histoire est érigée sur une fondation à trois piliers, les trois récits des trois héros.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
13 septembre 2013
Faber. Le destructeur : bien plus qu'un récit générationnel, un roman magistral d'une redoutable efficacité. Le meilleur de Tristan Garcia.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
02 septembre 2013
Dans cet épais roman fascinant, Tristan Garcia dresse le portrait d’une génération qui a eu vingt ans en l’an 2000. Il organise un récit à trois voix majeures, dont celle du personnage qui donne son titre au livre.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Liberation
26 août 2013
Il y a là du Houellebecq, mais sans le mordant, et un fourmillement de détails et de microrécits qui renvoie directement au genre des séries télévisées, dont il signe ici un bel hommage.
Lire la critique sur le site : Liberation
LePoint
29 juillet 2013
Son histoire, c'est celle de toute une génération perdue, celle d'une classe moyenne à l'intelligence pulvérisée par la normalisation, la standardisation, par trop de frustrations, et qui bascule dans les ténèbres de la radicalité.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Faber - Le destructeur - Tristan Garcia

Nous étions des enfants de la classe moyenne d’un pays moyen d’Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n’étions ni pauvres ni riches, nous ne regrettions pas l’aristocratie, nous ne rêvions d’aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. Nos parents avaient travaillé, mais jamais ailleurs que dans des bureaux, des écoles, des postes, des hôpitaux, des administrations. Nos pères ne portaient ni blouse ni cravate, nos mères ni tablier ni tailleur.
Nous avions été éduqués et formés par les livres, les films, les chansons — par la promesse de devenir des individus. Je crois que nous étions en droit d’attendre une vie différente. Nous avons fait des études — un peu, suffisamment, trop —, nous avons appris à respecter l’art et les artistes, à aimer entreprendre pour créer du neuf, mais aussi à rêver, à nous promener, à apprécier le temps libre, à croire que nous pourrions tous devenir des génies, méprisant la bêtise, détestant comme il se doit la dictature et l’ordre établi. Mais pour gagner de quoi vivre comme tout le monde, une fois adultes, nous avons compris qu’il ne serait jamais question que de prendre la file et de travailler. A ce moment-là, c’était la crise économique et on ne trouvait plus d’emploi, ou bien c’était du travail au rabais. Nous avons souffert la société comme une promesse deux fois déçue. Certains s’y sont faits, d’autres ne sont jamais parvenus à le supporter. Il y a eu en eux une guerre contre tout l’univers qui leur avait laissé entr’apercevoir la vraie vie, la possibilité d’être quelqu’un et qui avait sonné, après l’adolescence, la fin de la récréation des classes moyennes.
p. 453
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Alors je me suis aperçu, sur un miroir grand comme un écran de home cinéma. Je me suis vu dans leur regard, dans le vôtre. Hirsute. [...]
Faber, quel est ton rôle, ta fonction ? Mal de tête. Faudrait que je me gratte du miroir pour me faire disparaître, comme la pellicule argentée sur les tickets de loterie.
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Nous étions des enfants de la classe moyenne de l'Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n'étions ni pauvre ni riches, nous ne regrettions pas l'aristocratie, nous ne rêvions d'aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. Nos parents avaient travaillé, mais jamais ailleurs que dans des bureaux, des écoles, des postes, des hôpitaux, des administrations. Nos pères ne portaient ni blouse ni cravate, nos mères ni tablier ni tailleur. Nous n'avions été éduqués et formés par les livres, les films, les chansons- par la promesse de venir des individus. Je crois que nous étions en droit d'attendre une vie différente. Nous avons fait des études, un peu, suffisamment-trop, nous avons appris à respecter l'art et les artistes, à aimer entreprendre pour créer du neuf, mais aussi ) rêver, à apprécier le tems libre, à croire que nous pourrions tous devenir des génies, méprisant la bêtise, détestant comme il se doit la dictature et l'ordre établi. Mais pour gagner de quoi vivre comme tout le monde, une fois adultes, nous avons compris qu'il ne serait jamais question que de prendre la file et de travailler. A ce moment là, c'était le crise économique et on ne trouvait plus d'emploi, ou bien c'était du travail au rabais. Nous avons souffert la société comme ne promesse deux fois déçue. Certains s'y sont faits, d'autres ne sont jamais parvenus à le supporter. p.470
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J'ai compris que j'étais un provincial et que je le resterais probablement. Cela signifiait que je n'étais né qu'à moitié, que j'étais déjà mort pour partie. Je me sentais engourdi, paralysé d'un côté. Cette vie mêlée de non-vie était mon destin. Et ce destin médiocre, je l'aimais bien. Puis j'ai regardé Faber. J'ai su qu'il ne reconnaîtrait jamais ces vérités plates, décevantes et paisibles. Celles qui nous font admettre qu'il existe un réel hors de portée de notre volonté. Le fil du temps. Le quotidien, l'ordinaire. Les occasions réussies, les occasions ratées. Un peu de la tombe dans notre berceau. L'idée que ce qu'on attend n'arrivera jamais vraiment. Le sentiment que nous ne sommes la capitale de rien, simplement la province d'un royaume que nous ne connaîtrons jamais.
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L'âge fait toute la différence, il sépare les hommes comme le font les genres, les classes et les cultures ; mais il ne coupe pas seulement les individus les uns des autres, il écarte chaque individu de lui-même d'année en année.

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