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EAN : 9782919755257
256 pages
Scrineo (19/01/2012)
3/5   4 notes
Résumé :
L’innovation participative, vous n’en avez jamais entendu parler, vous l’avez testée ou vous voulez la mettre en place, ce livre s’adresse à tous ceux qui sont désireux de mieux connaître la démarche, son histoire, son contenu, ses réalisations et ses perspectives de développement.
Riches de témoignages de praticiens en entreprises, de partenaires, sous le sceau de l’association Innov’Acteurs, les co-auteurs nous rappellent quelques fondamentaux pour réussir ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'écris ces lignes pour Masses Critiques de Babelio. Merci à Babelio et aux éditions Scrinéo de m'avoir confié ce livre.
Pour la première fois, je commente un livre sur commande. Un drôle d'exercice pour un drôle de livre. Exercice que j'ai fait sérieusement – sans doute trop. Passé une description du bouquin et de son contenu, je proposerai des regards différents sur le fond du sujet.
En deux mots, ce livre est un "mode d'emploi" sur le management dédié à l'innovation participative (que je noterais IP sans plus de vergogne). Si je l'ai trouvé très intéressant, c'est parce qu'il m'a posé beaucoup de questions. Il m'a amené à me demander ce que pourrait être une entreprise (ou une administration) idéale du point de vue d'un salarié. Je m'aperçois que la réponse est loin d'aller de soi.

Pour comprendre ma manière d'aborder ce sujet, je dois préciser que je suis petit fonctionnaire, impliqué dans le syndicalisme et dans la vie associative. Bref, un salarié de base qui essaie parfois d'animer un groupe.

Côté factuel :
En 256 pages au format quasi A5, des intervenants nous racontent les bienfaits de l'innovation participative, avant d'aborder sa mise en place. L'IP a pour objectif de relier performance économique et performance sociale. le ton est convaincu, militant, et le plus souvent bien intentionné, l'IP devant permettre de réintégrer des valeurs humanistes dans la féroce course de reines rouges (dirait Alice au pays des merveilles) où sont lancées les entreprises.
L'ouvrage est articulé en deux grandes parties. Passé l'introduction, la première, théorique, porte sur la mise en place d'une démarche d'IP du point de vue d'un manager. Elle est très pédagogique, alternant textes et illustrations.
La seconde partie recueille des témoignages concrets de professionnels « sur le terrain » et d'experts en management.
L'ouvrage s'achève sur un récapitulatif d'arguments en faveur de l'IP, sur une charte et sur une petite bibliographie.
Le livre a une dimension publicitaire : ceux qui s'expriment sont partie prenante d'une association, Innov'Acteurs, qui assure la promotion de l'IP et propose, moyennant finance, d'aider à sa mise en place.
Ce n'est pas un livre de littérature, je chercherais en vain de bons morceaux à citer. Mais il est facile d'abord malgré son sujet technique. Bien que signé par deux auteurs, c'est un livre choral. Et je trouve la diversité de voix bienvenue : elle rompt la monotonie et varie les regards. Revers de la médaille, j'ai trouvé rébarbatifs et peu convaincants les passages où s'expriment des jargonneux brassant des mots technico-branchés. Cela dit le livre vise les responsables des ressources humaines et l'encadrement de haut niveau, peut-être familiers de ce genre de posture et de vocabulaire.

L'Innovation Participative par un lecteur qui n'y connait rien...
Revenons au coeur du livre : qu'est-ce que l'IP ? Ça pourrait ressembler à cela : dans son travail chacun peut faire part de ses idées pour améliorer les choses ; les bonnes idées sont recueillies, évaluées, celles jugées intéressantes valorisées par l'entreprise ; l'entreprise à son tour valorise l'inventeur (financièrement et symboliquement) ; le droit à l'erreur va de soi ; les relations sont fondées sur la bienveillance et l'écoute, elles sont chaleureuses et conviviales ; la créativité de chacun est stimulée par la participation spontanée à l'innovation, ou organisée sous forme de défis.
Dans ce monde idéal, les salariés sont plus épanouis dans leur travail, et leur employeur en tirent un bénéfice direct par des gains de productivité et une meilleure implication des personnels dans l'entreprise. On peut parler d'un bénéfice réciproque.
L'entreprise devient un lieu où fusent les idées, et acquiert ce caractère biologique : la capacité de s'adapter et d'évoluer.

En contrepoint à cet objectif idéal, ce livre est résolument pratique. La mise en place de cette culture d'entreprise ne va pas de soi. Une démarche d'IP mal mise en place peut avoir des airs de petite révolution, ou au contraire d'affichage sans consistance. Les auteurs présentent dans les détails la démarche qu'ils estiment la plus efficace, et documentent les pièges à éviter comme les points de vigilance.
Le ton du livre est résolument positiviste - au point qu'il serait possible d'ironiser. Disons que le fondement de l'IP est une approche humaniste des relations entre salariés et employeur, et que c'est rafraichissant. Mais cette démarche est un outil qui me pose des questions éthiques, bizarrement - et ce faisant il mérite d'être discuté de manière plus approfondie.

Une lecture en creux...
Le livre me laissait un étrange sentiment d'inquiétude que j'ai pris le temps d'interroger. La forme positiviste de ce bouquin, annoncée dès le départ, m'a amené à en faire plus ou moins inconsciemment une lecture en creux plus inquiétante.
J'ai d'abord eu le sentiment que la mise en place de l'IP est fragile. Les auteurs multiplient les appels à une vigilance nécessaire. Ils estiment essentiel de bien cadrer l'ensemble du projet par une charte en forme de pense-bête.
Par exemple, les intervenants soulignent que les problèmes d'ego et les interférences de hiérarchie favorisent la censure ou le piratage des idées. Et que la démarche n'est viable qu'avec une implication forte et permanente des plus hauts responsables. En d'autres termes, les écueils sont nombreux et banals.
Plus inquiétant, le ton militant du livre laisse entendre que la pratique normale, habituelle, du management c'est de ne pas faire ce que la démarche IP propose. Entre autre, ce serait de ne pas accorder de valeur aux idées des salariés, de ne pas accepter le droit à l'erreur, de ne pas penser à reconnaître leur apport à l'entreprise commune, etc.
Bref la norme actuelle serait un management de type féodal attifé d'une communication cosmétique de bienveillance. Une idée hélas pas trop éloignée de mon expérience personnelle. de ce point de vue, entrer dans une démarche d'IP serait un vrai bienfait.

Une vision cynique de l'Innovation Participative,
ou le côté obscur de la force...
En lisant ce livre, je suis passé nombre de fois de l'adhésion à l'idée d'IP à un rejet de la démarche. J'aurais peiné à comprendre pourquoi si, par un hasard étonnant, je ne lisais avant de recevoir ce bouquin le redoutable « Petit Traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens » - à croire que les livres sont reliés entre eux dans quelque liens souterrains – un redoutable Petit Traité qui m'a permis de mettre des mots sur ce qui me gène dans le management vers l'IP.
La démarche d'IP est aux limites la manipulation. Les mises en garde répétées des intervenants sur la sincérité des managers me laissent penser qu'ils en sont bien conscients, et qu'ils craignent ce genre de dérive.
Revenons au point de départ. le problème d'un employeur est d'optimiser la productivité de ses salariés : le management sert à ça (si je comprends bien). Aujourd'hui, un bon management devrait déboucher sur l'implication des personnels, à savoir leur adhésion au projet commun de l'entreprise. Rappelons que ce projet n'est commun que dans le sens où il est appliqué à tous. Les grandes lignes du projet, les arbitrages de fond viennent de quelques uns, l'équipe dirigeante.
Comment faire pour que chaque individu s'approprie un projet conçu par d'autres ? L'IP propose une solution élégante en incitant chacun à l'améliorer pour son bénéfice personnel comme pour le bénéfice de l'entreprise.
La première manipulation est à ce niveau : en faisant le choix de participer via l'IP au projet de l'entreprise, les salariés fait un premier pas vers un « gel de décision ». En clair, sa décision initiale, librement prise, de participer en donnant son avis sur le « comment faire mieux dans l'entreprise » va peser sur ses choix futurs de s'investir dans le projet de l'entreprise. Ce genre de phénomène est très bien documenté, me dit le Petit Traité. Il est renforcé par la répétition. En toute logique, on devrait observer que ceux qui participent plus à la démarche IP sont aussi les moins critiques sur le projet d'ensemble de leur employeur.
La seconde manipulation est au niveau social : l'IP agit au bénéfice de l'entreprise et de l'individu, mais pas des personnels. L'innovation par un salarié génère des gains pour l'entreprise, mais seul l'inventeur profite de ces gains, et dans une modeste proportion. J'avoue que le travail syndical a fait de moi un indécrottable défenseur des progrès collectifs pour les salariés. La réalité économique est sans fard : depuis belle lurette les gains de productivité ne profitent plus aux salariés, mais aux actionnaires. En ce sens l'IP sert de paravent à ce constat.
Pour finir sur ces deux points, la galerie de portrait des entreprises citées comme faisant de l'innovation participative n'est pas pour me rassurer : Renault, AXA France, Michelin, La Poste, etc. Des lieux où à ma connaissance les fruits de l'IP ne sont pas prêts à être cueillis en terme de progrès social ou de bien être des salariés.

Au final, qu'en penser ? Mystère et boules de gomme...
Pile : Avec un regard positiviste la démarche d'Innovation Participative est un outil de management auquel je trouve beaucoup de bons côtés : écoute, respect de l'autre, etc. Une de ses grandes vertus est de réduire le sentiment d'aliénation du salarié en lui permettant de participer au destin de son entreprise et d'être valorisé comme tel.
Face : Dans une vision cauchemardesque, l'IP est un outil de manipulation vers une entreprise plus totalitaire : non seulement l'employeur monopolise l'essentiel du temps de la vie du salarié, mais il lui instille une adhésion au projet de l'entreprise sous couvert de participation. Au bout du compte, le salarié met aussi sa créativité au service de son employeur - le tout pour des médailles en chocolat.

Ma conclusion pourrait être que l'Innovation Participative est un outil de management d'autant plus puissant qu'il est fortement manipulateur. Difficile de le dire bon ou mauvais en soi, cela dépend de l'usage qui en est fait.

Les clés de la mise en route de cette démarche sont dans ce livre très complet.
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Scrineo, 2012

L'association Innov'Acteurs regroupe des entreprises désireuses de mettre en place une démarche organisationnelle d'innovation participative. En ces temps de crise, cet ouvrage pédagogique veut expliquer en quoi l'innovation participative est précisément une réponse à la situation actuelle. Alors que les entreprises sont en constante recherche de moyens permettant d'optimiser leur productivité, il apparaît indispensable que cette recherche n'entraîne pas un désengagement du personnel, en quête de sens et de reconnaissance.

L'innovation participative apparait initialement dans certains grands ministères. Les entreprises s'en emparent en comprenant qu'elle est un outil efficace de maitrise des coûts. Elle apparaît dans les années 1980 au sein d'entreprises pionnières comme Michelin ou la Poste qui mirent en place des mécaniques sporadiques de boites à idées. Dans les années 1990 et 2000, des outils de gestion des idés apparaissent. le développement des nouvelles technologies apparait propice au développement de l'IP. le concept d'innovation participative suppose de repenser l'organisation de l'entreprise, quelle qu'en soit sa taille, dans le but d'impliquer activement la participation des salariés.

Dans un premier temps, cet ouvrage explique la démarche de l'IP : son historique, sa consistance. Une deuxième partie consiste dans les description des éléments indispensables à la mise en place de ce nouvel écosystème : développer un management participatif, repenser un management de projet, mettre en place une politique de formation adaptée, favoriser la créativité, envisager la chose sous l'angle d'une méthode défi, prévoir un plan de communication, amener la reconnaissance et la convivialité. Cette présentation est exposée par le témoignage des fondateurs de l'association et des pionniers.
Vient ensuite une série de témoignages de structures diverses (Novancia, Air France Industries, Axa France, BEaring Point, DGME, Laboratoire Expanscience, la Poste, Michelin, SNCF, Solvay, Veolia Eau).

C'est un ouvrage éminemment pratique qui se veut un guide simple et pédagogique pour accompagner la réflexion des entreprises et leur démarche de mise en place d'une politique de type IP. Un ouvrage très intéressant
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Au départ, le titre est plutôt enthousiasmant :" remettre l'humain au coeur de l'entreprise", c'est une vaste ambition qui ne devrait même pas faire l'objet d'un livre, tellement l'idée, le concept devrait être naturel! Il n'en est rien, il faut donc un livre pour le démontrer. Et c'est une chouette réussite. le livre de Muriel Garcia et Nadège de Peganow (tiens, 2 femmes...) est un livre hautement pédagogique. Des témoignages concrets viennent étayer l'ouvrage au fil des pages ce qui rend vraiment vivant ce livre et qui permet de se dire : "c'est possible, ils le font tous les jours, même si c'est difficile". 100 pages sur environ 250 sont consacrées à ces expériences concrètes. le livre est aussi truffé de plein de de graphiques, de croquis, de schémas qui permettent d'illustrer très clairement beaucoup de concepts obscurs pour moi (entre autres) : plan de communication, équilibre des aliments psychiques, pyramide de Maslow", ...
En prime, quelques citations qui permettent d'intégrer aisément cette idée de "Management de projet" : "une petite impatience ruine un grand projet" Confucius.
Je ne suis pas particulièrement rodée au management entrepreneurial mais un livre qui parle de "convivialité", "reconnaissance" "formation" "défi""créativité" en entreprise, c'est tout de suite séduisant.

En conclusion,un livre très pédagogique, une présentation facile d'accès, des concepts décortiqués. Un bon livre pour commencer à comprendre comment devrait se passer le management en entreprise pour un rapport "gagnant gagnant" et pour mettre l'homme au centre de l'entreprise aujourd'hui et demain. C'est rassurant de voir que c'est possible!!
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