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Marcelle Auclair (Traducteur)
EAN : 9782070339068
272 pages
Gallimard (21/04/2006)
4.04/5   164 notes
Résumé :
Noces de sang

Lorca s'inspire d'un fait divers relaté en juillet 1928. Mais c'est seulement en 1931 qu'il commencera à composer sa pièce. Il la termine au cours de l'été 1932. Créée le 8 mars 1933 à Madrid où elle remporte un grand succès, acclamée pendant des mois à Buenos Aires, elle a fait le tour du monde et malheureusement son triomphe a obscurci tout le reste de l'oeuvre de Lorca, en associant durablement pour la majorité son image à celle d'un ... >Voir plus
Que lire après Noces de sang - La maison de Bernarda AlbaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Lorca n'écrit pas des livres au hasard. Noces de sang est une pièce de théâtre ayant marqué plus d'une génération : l'auteur s'est tout bonnement inspiré d'un fait divers relaté en juillet 1928 qui lui vaudra un grand succès à Madrid et à Buenos Aires. J'ai beaucoup plus accroché avec la deuxième pièce qui n'est autre que La Maison de Bernarda Alba partant d'un souvenir d'enfance qui avait beaucoup impressionné Lorca. Dans les deux pièces, des familles se déchirent et les histoires de coeurs sont compliquées. La Maison de Bernarda Alba m'a fait découvrir le style éblouissant de l'auteur qui a produit une pièce extrêmement poétique et palpitante. C'est une pièce intemporelle et universelle à mes yeux : la poésie est au service de la révolte car l'action des pièces est placée à la veille de la guerre civile. Je vous conseille de lire cet auteur qui a une plume magique et inoubliable..
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Je n'avais pas imaginé que Federico Garcia Lorca avait pu être féministe, en Espagne, en 1936 : dans « La maison de Bernarda Alba », il évoque la vie des femmes en Andalousie, bourgeoises ou servantes, et les conditions qui leur étaient faites par la société, l'église, le patriarcat, ne leur laissaient pas beaucoup d'occasions, pas d'occasions du tout, de s'épanouir. Une prison, un peu plus douce pour celles qui avaient quelques moyens. Mais une prison, sous la surveillance du prêtre, de la mère rigide, des voisins toujours prêts à rapporter le moindre écart. J'ai trouvé magnifique que Lorca dénonce, il y a près de 90 ans, et avec quel talent, et dans quelle Espagne, cette servitude imposée aux femmes.
Cependant il n'est pas tendre non plus avec elles : les jalousies, les frustrations, les névroses, que leur vie suscite, en font des harpies ou des résignées incolores. Il n'y a guère que la Poncia, domestique d'expérience de Bernarda Alba, qui semble raison (et un peu de dignité) garder, et mériter encore l'estime du lecteur.
Le style est féroce, et c'est un art véritable : la férocité pratiquée à coup de sous-entendus, d'allusions, de silences et de regards, infiniment plus éloquents que des déclarations explicites.
Dernière oeuvre de Lorca, avant d'être assassiné. Publication posthume.

« Noces de sang » est aussi une tragédie, mais ses archétypes sont moins séduisants : les hommes ne savent que tuer ou mourir, parfois les deux, et les femmes vivent pour en porter le deuil, en conserver le souvenir, avec la plus grande austérité, un renoncement sans doute grandiose, mais qui semblent bien étrangers à notre époque qui prône la résilience à tout crin.
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J'avais découvert Federico García Lorca avec Mariana Pineda et j'étais curieuse de découvrir d'autres pièces de théâtre écrites par ses soins.
Ici, on retrouve deux pièces : Noces de sang et La maison de Bernarda Alba. Deux pièces bien différentes et pourtant, on retrouve un thème commun : les femmes et leur désirs.

Dans Noces de sang, on découvre un couple de jeunes gens qui s'apprêtent a se marier. Mais la jeune fille a deja été fiancé dans le passé et l'ancien fiancé rodent toujours dans les parages. le soir de la noce, la jeune mariée s'enfuit.
"La mère: Tu sais ce que c'est le mariage, petite?
La fiancée: Je le sais.
La mère: C'est un homme, des enfants, et un mur épais de deux mètres entre toi et tout le reste."
C'est une pièce tragique mais magnifiquement écrite.

Vient ensuite La maison de Bernarda Alba. le père de famille vient de décéder et Bernarda, la mère tient sa maison d'un main de fer.
"Bernarda : Les femmes, à l'église, ne doivent regarder d'autre homme que le célébrant, et encore parce qu'il a des jupes."
Cette discipline va peu à peu avoir l'effet inverse puisque les domestiques vont commencer à se révolter. de plus, un jeune homme va approcher la maison pour courtiser l'ainée et la plus jeune des filles va succomber a ses charmes. La encore, c'est une tragédie, et je pense avoir davantage apprécier cette pièce que la précédente. On constate le conflit de génération entre la mère, toujours très ancrée dans les traditions et un vent de modernité, juste avant la guerre civile ou les filles ainsi que les domestiques veulent du changement.

Les deux pièces nous font voyager au coeur de l'Espagne, sous un soleil de plomb, au milieu de la campagne ou les traditions sont toujours très fortes. Je suis ravie d'avoir découvert ce recueil de deux pièces et il me donne envie de découvrir davantage l'auteur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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L'été dernier, Céline et moi avons voyagé pendant une semaine en Andalousie. Je cherchais quelques idées de lecture. J'aurais pu lire « Les Contes de l'Alhambra (Tales of the Alhambra) » rédigés par l'écrivain américain Washington Irving pendant son séjour en 1829 dans la forteresse maure et crédités d'avoir revitalisé l'intérêt pour le monument iconique de Grenade et le passé musulman d'« Al-Andalus ». J'aurais pu aussi relire « Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls) » d'Ernest Hemingway, et surtout son chapitre 10, lorsque nous visitions ville de Ronda, et nous penchions au bord du canyon du Tajo. Même si le roman se situe sans doute davantage dans la région de Madrid, et même si Hemingway a prétendu avoir complètement inventé ce passage, la plupart des critiques s'accordent pour affirmer que la fameuse scène de l'exécution de Nationalistes jetés du haut des falaises par les Républicains est inspirée d'événements réels survenus à Ronda en 1936, au début de la guerre civile.
Pourtant, pendant notre semaine andalouse, ce sont deux couplets de deux poèmes de Louis Aragon, chantés par Jean Ferrat qui me revenaient sans cesse en tête et qui m'ont poussé à découvrir les oeuvres d'Antonio Machado et Federico Garcia Lorca, deux géants de la littérature espagnole, tous deux d'origine andalouse, et tous les deux morts pendant la période de la guerre civile.
Dans « Les Poètes », Aragon écrit :
« Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié, ni pour l'aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède

Celui qui chante, se torture
Quels cris en moi, quel animal
Je tue ou quelle créature
Au nom du bien au nom du mal ?
Seuls le savent ceux qui se turent
Seuls le savent ceux qui se turent

Machado dort à Collioure
Trois pas suffirent hors d'Espagne
Que le ciel pour lui se fît lourd
Il s'assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours
Et ferma les yeux pour toujours (…) »


Dans ce dernier couplet, Aragon évoque l'exil de Machado après la chute de la République pour laquelle il avait pris fait et cause, alors que son frère était dans le camps nationaliste. Il s'enfuit en France avec sa mère, et s'arrêtent épuisés à Collioure à quelques kilomètres de la frontière. Il y meurt dans une chambre d'hôtel le 22 février 1939, trois jours avant sa mère.
S'il mourut à Collioure, c'est à Séville que Machado est né en 1875, dans le Palais de las Duenas, superbe résidence des Ducs d'Albe dans la capitale andalouse. Nous avons visité cette maison à la façade ornée de bougainvilliers, aux élégants patios dans un coin desquels une plaque reprend les mots du poète se souvenant de son enfance, de la lumière sévillane, de la rumeur des fontaines et de l'odeur des citronniers. Machado n'est pourtant pas un des descendants des Ducs d'Albe. Son père louait une des dépendances pour abriter sa famille.
Il était un modeste professeur de français qui enseigna à Soria, Ségovie mais aussi à Baeza, une superbe ville baroque andalouse, à l'écart des parcours classiques. Une statue du poète assis sur un banc, un livre ouvert sur ses genoux, rappelle son séjour dans la ville, dans laquelle il arriva en proie au désespoir, juste après la mort de sa femme Leonor, atteinte de la tuberculose.
Un des poèmes les plus célèbres de Machado est « Se hace camino al andar (En marchant se construit le chemin ») mis en musique par Joan Manuel Serrat et que je reproduis ici avec sa traduction en français par José Parets-Llorca :
« Caminante, son tus huellas
el camino, y nada mas ;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino,
y al volver la vista atras
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante, no hay camino,
sino estelas en la mar.

Marcheur, ce sont tes traces
ce chemin, et rien de plus ;
Marcheur, il n'y a pas de chemin,
Le chemin se construit en marchant.
En marchant se construit le chemin,
Et en regardant en arrière
On voit la sente que jamais
On ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n'y a pas de chemin,
Seulement des sillages sur la mer. »


Le deuxième poème d'Aragon chanté par Ferrat, « Un jour, un jour » rend hommage à Federico Garcia Lorca et dénonce son exécution en 1936 par un groupe de phalangistes dans un village à la sortie de Grenade.

« Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche (…) »

Garcia Lorca est né en 1898 à Fuente Vaqueros à quelques kilomètres de Grenade. Son père était un riche cultivateur et négociant dans l'industrie du sucre. A onze ans, la famille déménage à Grenade, mais garde ses attaches rurales.

Cette connaissance du monde des campagnes andalouses, de ces traditions parfois archaïques et cette conscience aigüe des inégalités sociales dans les villages ont inspiré son oeuvre théâtrale. J'ai lu trois des pièces qu'il a écrites et mises en scènes quand il dirigeait « La Barraca », une troupe estudiantine itinérante qui avait comme mission d'amener le théâtre au coeur de l'Espagne rurale : « Noces de Sang (Bodas de Sangre), « Yerma » et « La Maison de Bernarda Alba (La Casa de Bernarda Alba) ». Les trois pièces illustrent le péril pour les femmes d'aimer librement dans un environnement où les convenances sociales, leur réputation et leur « honneur » ont plus de prix que leurs sentiments et leur liberté. J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ces trois oeuvres et j'aimerais beaucoup les voir jouées, en version originale ou en traduction.

Garcia Lorca est aussi connu, à juste titre, pour sa poésie. Je fus par exemple très surpris d'apprendre que la splendide chanson de Leonard Cohen « Take this Walz » est une traduction/adaptation de son poème « Petite Valse Viennoise ». le chanteur canadien était un grand admirateur du poète andalou – il donna à sa fille le prénom « Lorca » - et confessa avoir pris environ 150 heures pour traduire en anglais « Pequeño vals Vienés ».

Les positions politiques de Garcia Lorca, son homosexualité, faisaient de lui une cible symbolique pour les groupes phalangistes qui sévissaient à Grenade. Les détails de son arrestation et de sa mort restent flous. Son corps n'a jamais été retrouvé. Mais son exécution inspira à Machado un autre de ses poèmes les plus célèbres « El crimen fue en Granada (Le crime eut lieu à Grenade) ».

« le Crime

On le vit, avançant au milieu des fusils,
Par une longue rue,
Sortir dans la campagne froide,
Sous les étoiles, au point du jour.
Ils ont tué Federico
Quand la lumière apparaissait.
Le peloton de ses bourreaux
N'osa le regarder en face.
Ils avaient tous fermé les yeux ;
Ils prient : Dieu même n'y peut rien !
Et mort tomba Federico
-Du sang au front, du plomb dans les entrailles –
… Apprenez que le crime a eu lieu à Grenade
-pauvre Grenade ! -, sa Grenade… »

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Relecture (en audio) de Noces de Sang qui m'a semblé d'une actualité puissante. Certes la mise en voix n'est pas des plus brillante, mais elle existe. Faire entendre ce texte, cette histoire, cette tragédie est une urgence. le contexte ultra machiste véhiculé par les hommes, transmis aux fils par leurs pères et leurs mères, résonne dans le contexte actuel où les avancées que nous vivons rognent ces murailles. Alors que les couteaux ont enlevé le mari et le fils de la mère, voici que ceux-ci vont de nouveau jouer un rôle dans ces noces sanglantes. le dispositif dramatique est terriblement efficace, car dès le début, on sent, on sait, on comprend, on accepte le drame qui se trame, tout en jouant mollement le jeu des préparatifs des noces. L'empathie ne peut pas être pleinement au rendez-vous, quand on sent l'ombre grandir et à la fois, comment y faire ? L'amour, toujours l'amour. La jeune première nosu emporte dans son tourbillon émotion. Un très beau rôle. Ce "Roméo & Juliette" ibérique campe une ambiance de western. On se pourchasse à cheval, on règle les comptes au couteau et derrière, les femmes subissent et pleurent à la fin. Certaines tirades sont de purs instants de poésie orale atteignant une perfection émotionnelle rare. Même mal dit, c'est éblouissant. Je me questionne sur le fait que Lorca soit aussi peu monté en institution théâtrale. C'est un grand poète, dramaturge et faiseur d'histoires en nuances et en contrastes qui servent une humanité en devenir. S'il savait qu'on en est encore là... le meilleur des services qu'on peut lui rendre, est de lire son oeuvre, la dire et la faire résonner vers un espoir d'évolution...
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Voisines, avec un couteau,
Un tout petit couteau,
Il était écrit qu'un certain jour,
Entre deux et trois heures,
Les deux hommes de l'amour s'entre-tueraient.
Avec un couteau,
Un tout petit couteau
Qui tient à peine dans la main.
Mais pénètre finement
Dans les chairs surprises
Et s'arrête à l'endroit
Où tremble enchevêtrée
La racine obscure des cris.
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La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !
(p. 80) La maison de Bernarda Alba
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Voisines, avec un couteau,
Un tout petit couteau,
Il était écrit qu'un certain jour,
Entre deux et trois heures,
Les deux hommes de l'amour s'entre-tueraient.
Avec un couteau,
Un tout petit couteau
Qui tient à peine dans la main.
Mais pénètre finement
Dans les chairs surprises
Et s'arrête à l'endroit
Où tremble enchevêtrée
La racine obscure des cris.
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Non. Je ne me tairai pas. Peut-on me ramener ton père? Ton frère? Il y a le bagne. Qu'est-ce que c'est, le bagne? On y mange, on y fume. Tandis que mes morts sont pleins d'herbe, sans parole, en poussière, des hommes qui étaient comme des géraniums. Les assassins, eux, ils sont au bagne, tout guillerets, ils regardent les bois.
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La fiancée :
- Aïe ! Nous sommes fous! je ne veux
Ni de ton lit ni de ton pain,
Mais il n'est d'instant
Que je ne voudrais passer avec toi.
Tu me dis : "Va-t'en", et je te suis
Dans l'air comme un brin d'herbe.
La couronne d'oranger sur la tête,
J'ai laissé un homme dur et tous ses descendants
Au beau milieu des noces.
Je ne veux pas que ce soit
Toi qu'on châtie.
Laisse-moi ! Sauve-toi !
Tu n'as personne pour te défendre!
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Videos de Federico Garcia Lorca (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Federico Garcia Lorca
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/sylvie-le-bihan-les-sacrifies-53498.html Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine. En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
L'année suivante, choisissant la plume romanesque, elle signe « L'autre », récompensé au festival du 1er roman de Chambéry, histoire saisissante sur le pervers narcissique. le livre est fortement remarqué. Dès lors, Sylvie le Bihan devient un nom qui compte. « Là où s'arrête la terre », « Qu'il emporte mon secret », « Amour propre » ont crée autour de la romancière un lectorat fidèle qui se retrouve dans ses intrigues, dans les sujets abordés, dans la fragilité des personnages, dans la subtilité de son écriture
Voici son nouveau titre, « Les sacrifiés ». Et quelle réussite ! Sylvie le Bihan choisit cette fois-ci la fresque historique et nous entraine dans l'Espagne des années 30, celle qui de l'insouciance va sombrer dans la violence et la guerre civile. Juan est le personnage central de cette histoire de soleil et de sang. Il est encore gamin quand on lui fait quitter son village d'Andalousie pour devenir le cuisinier du célèbre torero Ignacio Ortega. Dès lors, dans l'ombre, le jeune Juan va découvrir une nouvelle vie de luxe et d'insouciance où les stars de la tauromachie côtoie tous les artistes de l'époque. Fasciné, il va surtout devenir le témoin d'un trio exceptionnel, celui que forment, entre amour et amitié, le sémillant torero Ignacio, la belle danseuse Encarnacion et le fragile poète Federico Garcia Lorca. Mais bientôt, le ciel d'Espagne vire à l'orage. Juan et tous les protagonistes de cette histoire vont être balayés par le vent de l'Histoire.
Là est la force du livre de Sylvie le Bihan. A l'exception du personnage fictif de Juan, tous les autres sont authentiques. Au prix de plusieurs années de travail et de recherches, elle leur redonne vie dans ce roman foisonnant, flamboyant, douloureux, qui résonne étrangement avec notre époque contemporaine et interpelle : qui sont les sacrifiés d'aujourd'hui ?
Hommage à l'Espagne et à son histoire, hommage à la littérature et à Federico Garcia Lorca, Sylvie le Bihan signe un livre au souffle puissant, parfaitement construit, à l'écriture remarquable, un livre que vous refermerez le coeur déchiré
C'est un coup de coeur ;
« Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan est publié aux éditions Denoël.
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