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EAN : 9782070419098
165 pages
Gallimard (14/03/2002)
3.84/5   32 notes
Résumé :

Un jour d'été, Barbara se prit d'affection pour un petit garçon de six ans. C'était Gabriel, le fils de Jérôme Garcin. Ce fut le début d'une affinité élective entre la chanteuse et l'auteur. Jérôme Garcin a hésité avant d'accepter de la raconter à travers ce portrait intime. Tout en élégance et discrétion, Claire de nuit ressuscite le visage de Barbara, ses regards, ses m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Aujourd'hui premier jour du mois de décembre, donc mois idéal pour parler beaux livre, on peut vous dire que dans les beaux livres musiques à offrir pour les fêtes n'oublions pas la nouvelle édition illustrée et enrichie de textes inédits de Barbara, claire de nuit paru récemment chez Gallimard.

Personne n'a oublié l'interprète de L'Aigle noir , Dis quand reviendras tu ? ou de Nantes. le timbre de la voix si particulière de Barbara, la profondeur de sa poésie et la musicalité de ses compositions disent les blessures enfouies, les combats menés et les petites choses toutes simples de l'existence dans lesquelles chacun se retrouve. Vingt ans que Barbara n'est plus … mais la dame en noir est loin d'avoir totalement disparu du paysage, à en croire le nombre d'hommages qui ont proliféré depuis quelques mois.

Impossible de les énumérer tous et toutes mais cet ouvrage là semble sortir du lot et semble être assez incontournable.


Un jour Barbara se prit d'affection pour un petit garçon de six ans, un petit garçon qui n'est autre que Gabriel, le fils de Jérôme Garcin. Ce fut le début d'une affinité pour ne pas dire amitié entre la chanteuse et l'auteur.

À travers ce texte personnel, Jérôme Garcin livre un portrait intime de Barbara. Comme à son habitude, la plume de Jérôme Garcin tendre, drôle, touchante , poétique, sincère, fait merveille dans un portrait intime tout en pudeur et en élégance.



«Longtemps, j'ai connu Barbara sans la connaître. En l'écoutant, comme tout le monde. [...] Et puis, un jour de 1990, j'ai rencontré par hasard Barbara. Nous sommes devenus des amis. Elle m'a ouvert les portes de Précy et de ses loges. Elle a couvert mon fils aîné de cadeaux. Elle ne ressemblait guère à ses chansons. Elle ne se ressemblait pas. Je l'imaginais ténébreuse, elle était très drôle. Je la croyais désabusée, c'était plutôt une désespérée contrariée. Sa conversation était trépidante, provocante, coruscante. J'aimais ses coups de téléphone matinaux, son affection intempestive, ses tutoiements où entraient de la tendresse et du comminatoire.»



Pour Jérôme Garcin. , cette grande dame de la chanson française est bien plus que l'image de grande dame en noir qui chantait des morceaux très tristes que les médias lui ont collé .

Un être vraiment complexe, partagé profondément entre l'amour qu'elle portait à son public et son profond besoin de solitude.

Plus de 20 ans après la première publication de ce texte, on retrouve la sensibilité et pudeur de l'animateur du masque et la plume pour commenter les photographies soigneusement sélectionnées pour cette édition et qui font revivre la longue dame brune.


Jérôme Garcin trouve toujours les mots justes pour nous parler de ceux qu'ils aiment et s'il a beau animer une émission parfois très méchante, Jérôme Garcin est un vrai gentil, dont les écrits sont remplis d'authenticité, et cela se transmet parfaitement dans ce beau livre qui qui dévoile toute la sensibilité de Barbara.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« La nuit, quand la chouette chevêche chuinte au faîte du cèdre bleu, on a tous en nous quelque chose de Barbara. »
J'ai découvert deux plumes merveilleuses dans ce récit biographique : celle de Barbara évidemment et celle de Jérôme Garcin, vu quelquefois à La Grande Librairie, mais ignorant tout de son talent d'écrivain.
Poétique, mais aussi au plus près de la vérité, Garcin nous livre son idée de Barbara, immense chanteuse, parolière et musicienne. Née en 1930, ayant vécu les persécutions antisémites de l'Occupation allemande en France, Barbara (Monique Seth) a aussi subi les avanies de son père sur son corps de fillette. « Elle voulait bien croire aux bonheurs qu'on arrache bon gré mal gré comme du chiendent, qu'on gagne comme des polders sur la mer, mais elle ne se faisait pas d'illusions sur ceux dont on a hérité ni sur ceux qu'on pourrait léguer. Parce que les adultes ne sont que des enfants prolongés, elle survivait, non sans mal, à ses drames originels. »
De superbes photos côtoient les textes magnifiques de l'artiste, sujet du livre, et de son auteur. Et ce sont les images du très beau film du réalisateur Mathieu Amalric qui m'ont accompagnée tout au long de ma lecture, Jeanne Balibar, incarnant parfaitement la chanteuse mythique. Je recommande d'ailleurs les deux oeuvres, littéraire et cinématographique, pour ceux et celles qui souhaitent apprivoiser l'univers de Barbara.
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N°1668 - Août 2022

Barbara, claire de nuit – Jérôme Garcin- Gallimard.

Il doit bien être chanceux ce Jérôme Garcin. Quand à 18 ans il écrit à Anne Philippe, la veuve du célèbre comédien, elle le reçoit chez elle et il épouse sa fille dont il est éperdument amoureux. Bien plus tard, c'est le hasard qui lui fit croiser Barbara dont la voix et les chansons nous ont tous fait rêver, et il en résulta une affection de la chanteuse pour son fils Gabriel. Cette amitié a sans doute nourri sa réflexion sur les choses de la vie et donc enrichi son oeuvre. Lui qui a pris l'heureuse habitude de tirer de l'oubli des personnages que l'amnésie générale a recouvert de son voile, lui consacre un ouvrage où il lui donne largement la parole, comme on écrit à quelqu'un dont on sait qu'il ne répondra pas, comme dans le merveilleux poème que Prévert adressa à une autre Barbara. Loin du show-biz, de ses succès éphémères et de sa superficialité, elle s'est insinuée dans nos mémoires au point d'y sertir sa voix, ses mots, ses blessures, son image, sa solitude, ses silences, sans concession mais avec discrétion ...

J'ai retrouvé avec plaisir la fluidité de la phrase que j'apprécie tant chez Garcin. Pourtant, ce n'est pas une biographie (à part la notice « récapitulative » de la fin), c'est davantage une évocation, comme un portrait qu'on esquisse et qu'il faut parfois décrypter, comme un puzzle dont on assemble les pièces, entre ombre et lumière, un peu comme le titre en forme d'oxymore de ce livre qui, à une lettre près, reprend celui d'une de ses chansons. Ombre de sa vie privée, distillée avec parcimonie dans ses chansons dont chacune d'elles est une parcelle de confidence faite de moments douloureux ou fugaces et lumière pour son public devant qui elle apparaît toujours vêtue de noir, comme son piano opposé au blanc comme son visage. Blanc comme le vertige, noir comme l'épuisement ou le deuil, blanc comme le jour, noir comme la nuit, blanc comme le plaisir fugace, l'espérance et peut-être comme le bonheur de passage et noir comme le mal de vivre, le désarroi, noir et blanc, comme un vieux film ou une photo ancienne aux bords dentelés qui font fi des modes furtives, noires et blanches comme les notes de sa musique, noir comme ce monde auquel elle a choisi de s'opposer, celui des déshérités, des malheureux des victimes d'injustices, blanc comme le silence éternel (le paradis blanc?) qui est maintenant le sien.... Deux facettes de cette femme pour qui la scène et le public lui étaient aussi indispensables que le secret de ses combats.

Alors, hommage supplémentaire à cette femme, vingt ans après sa mort, avec des mots tressés entre amitié et émotion, pour faire échec à l'oubli qui engloutit si vite les traces de son passage sur terre, des mots qui résistent au temps, pour raviver son souvenir, pour l'inviter à nous faire une autre visite, pour lui dire simplement et une nouvelle fois « Dis, quand reviendras-tu, dis au moins le sais-tu »



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J'ai lu ce livre avec la voix de Barbara à mon oreille, avec ses chansons qui tournaient en boucle. Pulsation, respiration, souffle audible à l'unisson avec les mots lus : les larmes me sont montées aux yeux. Les sourires et les rires aussi.
Et en plus l'écriture est belle !
A lire impérativement !




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Publié en 1999, "Barbara, claire de nuit" est un récit de l'écrivain français Jérôme Garcin à qui l'on doit notamment "La Chute de cheval", "Les soeurs de Prague", ou plus récemment "Olivier" consacré à son jeune frère disparu.

Au fil des interviews réalisés dans le cadre de son métier de journaliste, Jérôme Garcin s'était lié d'amitié avec Barbara durant les 10 dernières années de sa vie.
Il rend ici hommage à l'artiste et à la femme, deux identités qui se confondent indéniablement.
Appuyé par des extraits tirés de bandes-sons d'époque, il dresse le portrait d'une femme toujours complexée, en proie au doute, jamais en paix avec elle-même.
Vive mais d'humeur changeante, sujette au "mal de vivre". Théâtrale mais réservée. Solitaire et insomniaque, effrayée par la lumière et le monde extérieur, détestant être prise en photo, vivant en recluse entre sa ferme de Précy et la scène, s'offrant toute entière à sa seule famille, sa "seule histoire d'amour", le public, préféré aux quelques amants de passage.
Une femme fragile qui sacrifiait tout à son art, préservait sans cesse sa voix pour en offrir le meilleur, quitte à se promener dans les coulisses une clé anglaise à la main pour vérifier que tous les radiateurs étaient bien réglés à 18°C.

L'auteur figure l'être de coeur, la "vigileuse", disponible de jour comme de nuit pour les âmes en détresse, les malades, les prisonniers, les démunis auxquels elle dédiait une ligne téléphonique particulière, distribuant des sacs entiers de préservatifs en tournée au moment où le Sida faisait rage, estimant qu'elle ne pouvait goûter au bonheur en sachant que tant d'autres en étaient privés.

Jérôme Garcin évoque l'artiste à la voix vibrante dont les textes continuent de trouver écho en nous, de nous accompagner dans des moments de vie cruciaux.

Son répertoire fait l'effet d'un journal intime qu'elle incarne véritablement sur scène.
Ainsi quand elle chante "Nantes" - texte qu'elle écrivit à la mort de ce père incestueux dont elle n'obtint ni les aveux ni l'ultime adieu - celle que l'on appelait "La dame en noir" est comme transportée ailleurs, à Nantes, si proche et si lointaine à la fois.

S'il n'est pas difficile de trouver matière à souligner le talent de Barbara, encore fallait-il avoir les mots pour l'exprimer.
"Barbara, claire de nuit" transpire l'admiration à toutes les pages tout en livrant un portrait sans fard, tendre, sentimental, modeste, à l'image de cette artiste de talent que la gloire présente ou posthume désintéressait, pourvu qu'elle conserve l'amour de son public.
Un hommage enveloppant qui continue de vibrer en moi lorsque j'écoute Barbara.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Barbara avait la vertu des femmes qui veulent corriger le monde. Cela supposait de la révolte, et elle n'en manquait pas " Restons en colère " Cela supposait de l'humour, et elle avait le goût de la formule : " Je suis contre la misère et pour la défense des pianos en péril que maltraitent les directeurs de théâtre. " Cela supposait aussi de connaître la souffrance, et sa chair en portait les traces, aux poignets striés, de galons. Il lui arriva de quitter sa clôture pour réclamer haut et fort l'abrogation de la peine de mort.
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Car cette voix nous pénètre comme nulle autre, on dirait qu'elle nous vole notre intimité, nous prolonge, nous traduit et brise ce qui, en nous, résistait par bravade, par fierté, à l'aveu, à l'abandon et aux larmes.
Ecrire sur Barbara - elle nous le pardonnera - , c'est écrire sur nous.
L'on connaît ses chansons par coeur et pourtant, chaque fois, elles semblent répondre à ce que nous vivons d'inédit à l'instant précis où on les écoute.
Les mêmes refrains, les mêmes paroles, les mêmes airs d'elle ont consacré, avec la même intensité des bonheurs différents, accompagné en terre, avec le même refrain, des morts successives.
Et quand le disque s'éteint, quand le silence est rendu au silence du vent qui siffle, de la flambée qui crépite, des souvenirs qu'on a réveillés, qu'elle a su déloger, la voix de Barbara continue de chanter. p.14
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Cette voix nous pénètre comme nulle autre, on dirait qu'elle nous vole notre intimité, nous prolonge, nous traduit et brise ce qui, en nous, résistait par bravade, par fierté, à l'aveu, à l'abandon et aux larmes.
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Il faut, pour écouter Barbara, faire la paix dans la pièce où l'on se réchauffe, dans nos paysages familiers, dans sa vie. Il faut pouvoir poser son regard sur un visage aimé, une haie de bouleaux, des crinières au vent, un album de photos, et toutes ces couleurs d'automne.
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" Petite tête blonde tutoyant, en contre-plongée, une dame brune, dans l'immaculée chaleur provençale. Image arrêtée, inoubliable. Je m'attendais à ce qu'elle le rabrouât. Elle accueillit au contraire le jeune visiteur comme un prince, esquissa une révérence, lui présenta ses musiciens, lui expliqua le conducteur du récital, lui fit visiter son royaume d'un jour : une simple scène en ar-en-ciel face à un amphithéâtre désert où, depuis que l'accordéon s'était tu, les cigales furieuses avaient repris leur strident concert. ."
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Vidéo de Jérôme Garcin
Jérôme Garcin vous présente son ouvrage "Écrire et dire : entretiens avec Caroline Broué" aux éditions des Équateurs. Entretien avec Jean-Claude Raspiengeas.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3002979/jerome-garcin-ecrire-et-dire-entretiens-avec-caroline-broue
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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