Nouvelles mythologies

50 ans après la parution du livre de Roland Barthes “Mythologies”, Jérôme Garcin recueille, en 2007, les chroniques d'objets mythologiques aux yeux de 56 romanciers, sociologues, philosophes, historiens, neurologues, économistes, psychanalystes.
La DS 19 est devenue 4x4 et les sushis remplacent le steak frites.
L'animateur du “masque et la plume” se garde la part belle en évoquant “le corps nu d'Emmanuelle Béart".

L'ensemble est un peu disparate, une sorte d'inventaire à la Prévert, allant du domestique -la capsule Nespresso- au plus intellectuel -le déclinisme-.

Les textes, généralement courts, ont pour ingrédient une dose de langage sociologique à géométrie variable, au point de surcharger parfois la chronique (Paul Virilio “la délocalisation”) ou alors de la saupoudrer de manière homéopathique (Bernard Pivot “le football roi”).

La lecture peut se faire par plusieurs entrées : par thème, par auteur, par longueur du texte ; bref, le genre de livre que l'on peut lire tranquillement en parallèle avec d'autres.

Jérôme Garcin a eu l'excellente idée de publier les "Nouvelles Mythologies" en 2007 afin de fêter le 50ème anniversaire du livre-culte de Roland Barthes : "Mythologies". En 1957, le sémiologue français examinait la signification d'objets de la vie quotidienne et de certains clichés sociaux.
Dans ce recueil hommage, Jérôme Garcin a rassemblé une soixantaine de textes qui évoquent la culture de masse du 21ème siècle. Mais si l'intention est vraiment appréciable, il y a une grande différence avec l'original (indépendamment de l'époque), c'est que les auteurs sont multiples. Alors forcément, il y a des styles très différents et des textes de qualité variée.
J'ai quand même mes préférés qui, non seulement sont bien écrits mais rappelle l'humour de Barthes : le GPS par Frédéric Beigbeder, le téléphone portable par Philippe Delerm et l'excellent Wifi par Alain Mabanckou. Bon, on voit bien que les nouvelles technologies ont pris de la place depuis "Mythologies", mais pas seulement, beaucoup d'autres thèmes sont abordés.
J'ai aussi été très gênée par l'aspect commercial de la démarche avec, à la fin de chaque texte, le rappel promotionnel du dernier ouvrage paru de l'auteur, même s'il n'a rien à voir avec ce que l'on vient de lire. Pourquoi pas, mais on est bien loin de l'intention de Barthes qui, d'ailleurs, a beaucoup écrit sur la publicité pour s'en moquer.

Pour les 50 ans du livre de Roland Barthes "Mythologies", Jérôme Garcin a demandé à une cinquantaine d'auteurs d'écrire sur des objets ou des concepts du 21ème siècle, pour établir "Les nouvelles mythologies"
J'ai trouvé amusante la juxtaposition des styles d'écriture et des différents points de vue : sociologues, économistes, historiens, hommes de lettres. La succession des sujets paraît loufoque lorsqu'on lit le sommaire. On y trouve, entre autres, les OGM, le grand cabas de fille, Zidane, le digicode ou le coaching.
Comme, pour chaque auteur, il y a la référence d'un autre livre, cela donne envie d'aller en piocher quelques-uns à la médiathèque.
C'est parfois un peu daté (2007, plus de 15 ans déjà), mais agréable à lire, et cela ouvre des horizons.

Ce livre propose 57 textes qui font parler les êtres, les objets, les événements, notre modernité, fournissant autant de grilles d'analyses. Impossible à résumer, cet ensemble d'analyses « objectives » ne recueillera pas forcément un assentiment universel et c'était bien là le risque d'une pareille aventure.

Des textes de qualité variable. Certains sont vraiment sympas, d'autres un peu claqués, plus les relents sexistes de ceux écrits par de vieux gars. Publié il y a douze ans, Nouvelles Mythologies offre parfois un regard d'une autre époque déjà. L'autopromotion de chaque autrice et auteur à la fin de leur chapitre atténue leur force.