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EAN : 9782253127482
184 pages
Le Livre de Poche (18/02/2009)
3.58/5   65 notes
Résumé :
Un vieux monsieur très riche, arrogant et irascible. Son aide médicale, entièrement dévouée... Une grande maison dans la Drôme et les vautours qui rôdent. Aux côtés de Thérèse, Edouard Lavenant retrouve le goût de vivre. Alors qu'il perd un peu la tête, il dérape hors de la réalité, et développe de nouveaux instincts... plutôt meurtriers. Un magnifique roman noir. Par l'auteur de l'A26.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Quel peau de vache...
ce Lavenant qui marmonne à longueur de journée. Faut dire qu'il s'emmerde royalement dans la Drôme provençale avec sa grosse retraite et sa petite attaque. L'arrivée de Thérèse une aide médicale plus très jeune mais entièrement dévouée à ses petits soins va lui redonner du poil de la bête, l'envie de croquer la vie à plein dentier et de prendre la tangente ...Mais la route est glissante , le duo de choc à la colle dérape un peu et perd un peu la boule...

A travers le personnage de Lavenant, Pascal Garnier met en lumière les oubliés du troisième âge, ceux qui sont toujours de mauvais poil, les insatisfaits perpétuels, les arrogants, les agités du bocal, ronchons, soupes au lait, qui comptent encore en faire baver à leur entourage et profiter à fond de leur part de bonheur qui leur reste à vivre quitte à supprimer les empêcheurs de tourner en rond et à prendre leur place....Sa nouvelle infirmière à domicile une alsacienne gironde de bonne composition qu'il zieute d'abord d'un mauvais œil va l'accompagner dans sa quête d'aventure improvisée. Notre vieux héros ragaillardi pas prêt d'assumer un rôle de père à son âge canonique se laisse glisser comme un petit suisse dans un chalet helvétique entre de vieilles connaissances olé olé qu'il finit par voir en double et puis plus du tout....peut être bien à à cause des doubles foyers ...mais c'est pas dit !

Davantage que l'histoire, l'engrenage infernal et les pertes collatérales, c'est l'humour décapant, les portraits brossés dans le sens du mauvais poil et les dialogues incisifs de l'auteur qui font mouche.
L'air de rien, il se penche et s'épanche sans tabous sur les troubles de la sexualité , les pertes du bocal du troisième âge, la solitude, les dérapages sanglants, les vols de vautours et les dingos suisses ...Tout un programme.

Les hauts du bas, un roman noir à rebrousse poil.
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Observateur sensible du quotidien, liant poésie et réalisme, styliste du détail juste, Pascal Garnier met en scène des vies minuscules, celles du voisinage et des souvenirs d'enfant qui tissent nos mémoires, qui sous l'effet d'un pas de côté ou d'un croche-pied du destin déraillent de l'ordinaire vers l'extraordinaire, de la normalité vers l'horreur. L'auteur a quitté l'école et sa famille à 15 ans, sillonné sans un sou la planète une décennie durant. Il écrit le plus souvent au présent avec un stock de mots usuels mais choisis avec méticulosité, parce qu'il craint la syntaxe et l'orthographe. A cause, ou grâce à ces contraintes liées à ses lacunes scolaires, il a légué à ses lecteurs une oeuvre puissante, émouvante, intemporelle, à hauteur de monsieur ou madame-tout-le-monde.


Les hauts du bas n'échappe pas aux thèmes de prédilection de Pascal Garnier. Dans son style grinçant, simple et corrosif, son humour noir vitriolé, il exprime une fois encore sa vision désabusée, pessimiste du monde, mais toujours infiniment tendre. Il crée ici deux personnages représentatifs de sa bibliographie, qui n'avaient aucune chance de se rencontrer sans son intervention romanesque. Ce roman dont le titre est explicité en cours de route, décrit la vertigineuse descente aux enfers d'un couple discordant. Edouard est à 75 ans diminué par un récent avc. Thérèse, infirmière encore en activité, lui sert de dame de compagnie, de bonne à tout faire, vraiment à tout faire. le futur ne fait plus partie des projets d'Edouard, qui vit l'incommensurable monotonie des jours en marge du monde et de ses réalités ; une splendide vue sur la Drôme provençale où il vit le fait forcément penser aux crimes de Lurs, question optimisme il y aurait à dire ! Mais peut-on être optimiste si l'on est lucide ? Thérèse, grâce à son travail a acquis une facilité d'adaptation exceptionnelle, se sent bien dans un cadre stable défini. Ses relations avec les hommes se sont passées aussi vite qu'on décapsule une bouteille avec les dents, éteignant définitivement en elle ses rêves les plus ardents. Même si Edouard est odieux, elle sait comment le manoeuvrer. Chacun d'eux trouve dans leur attelage dépareillé, des bénéfices secondaires au-delà de leurs incompatibilités.


Sans famille, sans enfants, sans amis, leur passé est triste, leur présent catastrophique, mais par bonheur ils n'ont pas d'avenir. Comme le dit en exergue Dorothy Parker « La meilleure façon de ne pas se perdre, c'est de ne pas savoir où l'on va ». Ils ne savent pas où ils vont et y vont ensemble. Ils se lancent dans un road-trip, Rémuzat, Lyon, Genève et terminus... sans se justifier, sans se chercher d'excuses puisque la vie – ou ce qu'il en reste - est la plus formidable des excuses... Pas de happy-end à espérer. Pascal Garnier broie du noir, et déclenche un rire jaune chez le lecteur, conscient de reconnaître dans le miroir tendu par l'auteur quelqu'un qui pourrait bien lui ressembler, aujourd'hui ou demain. J'adore Pascal Garnier.
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J'aime bien les couvertures des éditions Zulma, toutes différentes en couleurs et géométrie, mais identifiables par ce style graphique si original, et par le triangle blanc.

J'ai eu la chance fin novembre de rencontrer la co-fondatrice de cette maison d'édition lors d'une soirée passionnante à la librairie coopérative "La Cavale" à Montpellier.

À la fin de cette rencontre avec Laure Leroy, certains lecteurs pouvaient donner leur coup de coeur chez Zulma, et je suis repartie avec quatre romans, dont "Les hauts du bas".

Si cela vous tente de savoir quelle magnifique soirée c'était, entre la dédicace de Sorj Chalandon à la Fnac et ces belles rencontres à la Cavale, je vous mets ici le lien vers la vidéo Instagram faite à l'époque.

L'histoire des Hauts du bas :

Édouard Lavenant porte vraiment super mal son nom, c'est un homme de 75 ans absolument odieux !

Il est veuf, super riche, mais vit dans une maison assez sobre dans un petit village de la Drôme, où il n'a évidemment pas d'amis.

Sa nouvelle infirmière qui fait aussi gouvernante et femme de ménage, Thérèse, fête ses 52 ans le jour où on fait connaissance avec eux.
Il la maltraite en paroles, mais elle arrive à le supporter parce qu'elle en a vu bien d'autres, s'adapte, le laisse parler et fait "son petit bazar".

Édouard, cet homme grand et élégant, qui vient de faire un AVC quelques mois auparavant, était très amoureux de sa femme Cécile, morte il y a 10 ans d'un cancer, et il semblerait que sa méchanceté ne soit qu'une façade pour cacher sa tristesse, voire son ressentiment envers elle, qui l'a comme "abandonné", d'après lui.

Thérèse est une force de vie, elle est candide, super débrouillarde, ouverte aux autres, amusante, patiente, et arrivera à dérider Édouard. Assez vite après son embauche, elle organise un pique-nique et cela décoincera le vieil homme. Qui est plus de mauvaise foi et râleur, que vraiment méchant, à mon sens.

"Malgré sa froideur et son ton cassant, elle avait tout de suite repéré la faille en lui, une blessure intime dans laquelle il s'était réfugié comme une bête traquée."

Ces deux-là forment un "couple" extraordinaire, que j'ai adoré suivre dans ce petit roman d'à peine 200 pages.

Il commence grâce à elle à avoir des envies, et des fourmis dans les jambes. On les accompagne de cueillette d'escargots où il est comme un gamin, en randonnée d'observation des vautours, de la découverte d'un fils caché de 40 ans pour Édouard, aux retrouvailles avec son ami d'enfance lui ressemblant comme un jumeau, à Genève.

Ils nous font vivre des aventures absurdes mais jubilatoires, ces deux-là sont faits pour s'entendre, se défendent et se couvrent comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

Un livre original :

Ce livre est le triomphe de la gentillesse sur le cynisme, de l'ouverture aux autres sur la solitude, du don de soi sur l'égoïsme. Bref, vous avez compris, j'adore Thérèse ! 🥰

Je découvre Pascal Garnier et son style très doux, mais aussi sa loufoquerie et son imagination. Même s'il ne s'agit pas uniquement de bons sentiments... on n'est pas chez Delerm ! 🤭

Une découverte amusante, quelques heures de fantaisie, et des moments simples joliment soulignés.

Il reste une énigme pour moi dans ce roman, mais je ne pourrai jamais le demander à l'auteur puisqu'il est décédé depuis pas mal de temps : qui sont ces deux apparitions de femmes, comme des fantômes, de temps en temps dans le livre ? Mystère ! Pas grave, ça correspond bien au style du livre.

"Vous êtes comme moi, comme Jean, vous n'avez pas de passé, qui nous pleurera ? Vous faites trop de cas de nous."
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Edouard est un chef d'entreprise vieillissant et irascible qui ne supporte pas d'être dépendant d'une aide médicale. Pourtant celle-ci est dévouée et patiente. Peu à peu il se laisse un peu apprivoiser, surtout quand un jeune homme qui se présente comme son fils arrive. L'atmosphère s'adoucit et on leur souhaite une vie de famille paisible. Mais on connait Pascal Garnier et on sait que tout peut partir en vrille très vite….

C'est ce qui arrive pour notre plus grand bonheur ! Mais, malgré l'humour très noir habituel à cet auteur, une tendresse certaine se dégage pour ce héros certes « border line », mais aussi poète à ses heures de folie… Amateurs de happy end s'abstenir ;-)
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Les Hauts du Bas - Pascal Garnier

Avec ce roman Pascal Garnier, nous entraîne comme à son habitude dans la noirceur de l'âme humaine.

Un homme rendu dépendant après un problème de santé, vit avec son aide médicale dans un endroit reculé de la Provence. Il est un peu acariâtre, un peu méchant mais Thérèse en vu d'autres et la vie suit son cours...

Ce pourrait être une histoire banale entre un homme et une femme qui apprennent à se connaître et s'apprivoisent.
Et bien non, c'est du Pascal Garnier, donc rien ne se passera comme cela aurait du et tout ira de travers ou pas...
Mais c'est pour notre plus grand plaisir, du bon Pascal Garnier
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il saisit la télécommande et se mit à jouer sur les touches comme d'autres à la roulette russe. Sauf que là, il y avait une balle dans chaque alvéole du barillet. Toutes les publicités qui défilaient sous ses yeux semblaient lui être diaboliquement destinées : Norwich Union, assurance décès, ascenseur d'appartement, colle dentaire, et joués par des acteurs qu'il avait connus jeunes et célèbres.
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- Comme votre vision du monde est noire...
- Si vous croyez que le blanc est préférable, allez donc vivre sur la banquise, tout est blanc, là-bas, les igloos, les ours, les nuits polaires !...Il n'y a plus personne, même les esquimaux ont foutu le camp.
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-C'est insensé ce besoin de musique continuel ! Il y en a partout, dans les magasins, dans la rue, jusque dans les toilettes de l'hôtel ! En quoi le silence est-il si effrayant ?
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-Un jour, je devais avoir dix-huit ans, mon père m'a demandé:" Que vas-tu faire de ta vie ?" Je n'avais pas de réponse. Aujourd'hui si je me pose la question de savoir ce que j'ai fait de ma vie, je reste toujours aussi muet. Que s'est-il passé entre temps ?".
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Les gens de la campagne s'occupent de façon étrange. Ils creusent des trous, en comblent d'autres, montent des murs de pierres très lourdes, trimballent des poutres immenses afin d'échafauder des structures considérables qu'ils ne finissent jamais, détournent les cours d'eau, poncent, scient, tordent et détordent des bouts de ferrailles, coupent des arbres, plantent des piquets, empilent dans leur jardin des carcasses de vieilles 4 L que parfois ils transforment en poulailler si bien que leurs habitats ressemblent à des décharges, des casses de voitures. Plus le travail est pénible, périlleux, plus ils sont contents. Ils mettent un acharnement compulsif à se briser les reins, à se cuire la peau au soleil comme si le salut de leur âme passait par l'épuisement total de leur corps. Tout ce qu'ils construisent est laid, les matériaux qu'ils emploient aussi, tôle ondulée, Fibrociment, bâche de plastique, vieux pneus. Ils se foutent complètement du chant des oiseaux comme des couchers de soleil. La nature n'est pour eux qu'une source de revenus dont ils ne profitent guère. Tout cela finira mal.
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