AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Lew Crossford (Traducteur)Pascale Renaud-Grosbras (Éditeur scientifique)
EAN : 9782268050591
497 pages
Les Editions du Rocher (01/04/2004)
4.22/5   23 notes
Résumé :
La romancière Elizabeth Gaskell avait été intriguée par l'auteur du scandaleux Janne Eyre, publié sous le pseudonyme de Currer Belle et décrit par G. K. Chesterton comme l'« expression du romantisme le plus élevé à travers le réalisme le plus bas ». Les deux femmes se rencontrèrent et correspondirent jusqu'à la mort de Charlotte. Écrite à la demande de son père peu après, cette biographie de Charlotte Bronté, qui se fonde sur les témoignages de ses contemporains et ... >Voir plus
Que lire après Charlotte BrontëVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Challenge ABC 2013/2014
4/26

Etant une grande admiratrice des soeurs Brontë et d'Elisabeth Gaskell, je ne pouvais que m'intéresser à cet ouvrage !

Ce n'est pas la première biographie que je lis de l'une ou l'autre des soeurs et je pense pouvoir dire que ce n'est pas ma préférée non plus.

Ayant été amie de Charlotte durant les dernières années de sa vie, Elisabeth Gaskell possède un grand nombre d'avantages en tant que biographe puisqu'elle a pu collecter beaucoup de sources matérielles et de témoignages directs en plus de sa propre connaissance de l'intéressée. Ainsi, le récit est rendu très vivant par les nombreux extraits de lettres qu'écrivit Charlotte à ses amis et j'ai beaucoup apprécié de lire ses propres mots. Mais, en même temps, ça rend l'ensemble un peu lourd et j'ai dû faire de fréquents arrêts dans ma lecture.

Par ailleurs, on voit bien qu'Elisabeth Gaskell a été confrontée à quelques conflits d'intérêt. Par exemple, elle a délibérément passé sous silence certains sujets "gênants" comme la mort de Branwell, l'amour de Charlotte pour son professeur ou encore les circonstances de son mariage qui semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Elle a également dû au fil des éditions retoucher voire adoucir certains passages peu flatteurs à l'égard de personnes encore en vie. Evidemment, l'édition présente n'a aucune censure et, au contraire, possède de très bonnes notes explicatives. Subsiste néanmoins l'impression que Gaskell marche sur des oeufs et prend des pincettes. En outre, j'ai trouvé les repères temporels quelques peu brumeux.

Au final, j'ai plus la sensation que c'est une biographie faite pour les contemporains des deux femmes que, pour nous, lecteurs d'aujourd'hui qui pouvons trouver un récit plus objectif dans d'autres ouvrages. Mais, entendons-nous, cela reste toujours un agréable moment de lecture pour tout fan des soeurs Brontë !
Commenter  J’apprécie          140
Cette biographie a été publiée en 1857, deux ans après la mort de Charlotte Brontë. Ecrite par son amie et romancière Elizabeth Gaskell, à la demande du père, Patrick Brontë, elle se lit comme un roman. Ces éléments me semblent intéressants, car ils permettent de se faire une idée, la plus juste, de ce que fut cette femme de lettres. Si l'entrée en matière a été difficile pour moi, les deux premiers chapitres décrivant les lieux de vie des Brontë, et les moeurs des habitants de cette lande hostile des siècles lointains (que Charlotte décrit très bien dans ses romans), dès que l'on entre au coeur de cette famille Brontë, il est difficile de lâcher le livre.
C'est captivant, et les nombreuses lettres de Charlotte à telle amie, tel éditeur, nous permettent d'en savoir plus sur ses états d'âme, et ses difficultés, notamment pour trouver un éditeur. Son souhait d'écrire sous un pseudonyme masculin, Currer Bell, est expliqué, à travers ses lettres notamment. Cette bio, dont on imagine la relecture de chaque phrase par son pasteur de père, est toutefois dénuée de toute allusion à la vie sentimentale de Charlotte. Les recours aux notes en fin d'ouvrage ont donc été incessants (fastidieux parfois), mais il est nécessaire d'y aller pour une version plus précise de certains faits.
J'ai apprécié découvrir les retours de lectures de Charlotte Brontë, et ses avis sur ses propres romans. J'ai eu l'impression de mieux la connaître, et à travers elle, ses soeurs, car cette bio est aussi celle des soeurs Brontë. Une vie recluse et austère, en compagnie d'un père Pasteur, qui, bien qu'il n'ait jamais entravé la liberté de ses filles, les laissant voyager, seules parfois, jusqu'en Belgique, mener leurs vies comme elles l'entendaient, n'a pas suffi à les maintenir en bonne santé.
Elles ont toutefois, grâce à leurs lectures et leur soif de connaissances, acquis un niveau intellectuel leur permettant de sortir du cadre strict dans lequel la société victorienne cantonnait les jeunes filles. En avance sur leur temps, elles ont refusé le rôle qu'on leur assignait, et leur courage peut être salué. Cette biographie de Charlotte en témoigne, à chaque page.
Commenter  J’apprécie          20
Que vous soyez fan des soeurs Brontë ou que vous aimiez lire des biographies, cet ouvrage est pour vous !
C'est une biographie comme je les aime : l'auteur a été la correspondante et l'amie de Charlotte Brontë. Elle a rédigé cette biographie à la demande du père de Charlotte, juste après le décès de celle-ci, mais n'est pas complaisante envers son sujet pour autant : la preuve en est qu'elle a dû apporter un certain nombre de modifications après la première publication, sous la menace de poursuites judiciaires. Elizabeth Gaskell base cette biographie sur de nombreuses lettres rédigées par ou adressées aux membres de la famille Brontë et sur des témoignages de leurs proches. Elle fait ici le portrait, non seulement de Charlotte, mais de toute la famille. Pour ceux qui ont lu Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent, attendez-vous en lisant ces lignes à replonger dans l'atmosphère pesante, envoutante de ces romans, à vous retrouver dans la lande, au milieu de la bruyère, et peut-être y croiserez-vous le fantôme de Charlotte Brontë
Commenter  J’apprécie          40
1816. Charlotte Brontë naît à Haworth où elle passe une jeunesse plutôt austère en compagnie de son frère et de ses quatre soeurs ; les parents sont quasiment absents : sa mère est malade et meurt d'un cancer alors qu'elle n'a pas cinq ans, son père vit dans son monde spirituel de pasteur du village et n'en sort que pour imposer ses vues d'éducation : ses enfants doivent vivre très simplement (pas de repas avec viande, pas de dorloteries inutiles etc...). Ensuite, c'est la découverte du monde de l'école morbide : ses deux soeurs ainées meurent à 10 et 11 ans la même année fautent d'y avoir été correctement soignées.
la suite :
Lien : http://lecturesencontrepoint..
Commenter  J’apprécie          20
Un livre que je trouve très bien qui se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Extrait d'une lettre de Charlotte Brontë à M. G. H. Lewes :

Monsieur,
Vous m'invitez à me méfier du mélodrame et m'exhortez à m'en tenir au réalisme. Lorsque j'ai commencé à écrire, j'avais une telle certitude de la justesse de ces principes que j'ai résolu de ne prendre pour guides que la Nature et la Vérité et de suivre leurs traces ; j'ai muselé mon imagination, répudié le romantisme, réprimé l'excitation ; j'ai aussi évité les couleurs trop vives et cherché à produire quelque chose de doux, de grave et de vrai.
Vous me recommandez également de ne pas m'éloigner de l'expérience vécue, parce que mon style s'affaiblit lorsque je me hasarde dans la fiction pure ; vous dites que "l'expérience vécue est éternellement et universellement intéressante".
Il me semble que cela est également vrai ; pourtant, Monsieur, l'expérience vécue de chaque individu n'est-elle pas extrêmement limitée ? Et lorsqu'un écrivain de base, principalement ou uniquement, sur elle, ne court-il pas le danger de se répéter et de devenir égocentrique ? Il est vrai aussi que l'imagination est une faculté puissante et impétueuse, qui réclame d'être entendue et utilisée : devons-nous nous rendre sourds à son appel et insensibles à sa vivacité ? Et lorsqu'elle est éloquente et parle vite et fort à notre oreille, devons-nous refuser d'écrire sous sa dictée ?
Commenter  J’apprécie          80
De ce jour, la vie de Charlotte Brontë se divisa en deux courant parallèles : sa vie d'auteur en tant que Currer Bell et sa vie de femme en tant que Charlotte Brontë. Des devoirs distincts s'attachaient à chacune de ces deux personnes, distincts mais non inconciliables, même si c'était avec difficulté. Lorsqu'un homme devient un auteur ce n'est pour lui qu'un chagement d'occupation. Il utilise une partie du temps qu'il consacrait jusque là à l'étude ou au travail, se retire d'une partie de sa pratique de médecin ou d'avocat où il s'efforce de servir autrui, abandonne ses parts de l'entreprise ou de l'affaire où il travaillait pour gagner sa vie, et un autre médecin, un autre marchant ou un autre avocat prendra sa place et y réussira sans doute aussi bien que lui. Mais personne ne peut reprendre les tâches paisibles et régulières de la fille, l'épouse ou la mère aussi bien qu'elle, que Dieu a désignée pour être à cette place : le travail principal de la vie d'une femme ne dépend guère d'elle-même et elle ne peut pas abandonner les charges domestiques qui lui incombent en tant qu'individu pour employer même les talents les plus extraordinaires. Pourtant elle n'a pas le droit de renoncer à la responsabilité supplémentaire que lui donnent ces talents qui lui ont été octroyés. Elle ne doit pas cacher ce don car il est destiné à servir son prochain. Humblement et loyalement, elle doit s'efforcer de faire ce qui n'est pas impossible, car Dieu autrement ne lui en eût point confié la tâche.
J'exprime ici en paroles ce que Charlotte Brontë a exprimé par ses actes.
Commenter  J’apprécie          20
Ceux qui l'ont connue la décrivent comme une enfant grave, sérieuse et tranquille qui faisait plus que son âge. Son enfance ne fut pas une enfance. Il est rare que ceux qui possèdent des dons particuliers connaissent la bénédiction de cette époque insouciante : leurs dons extraordinaires agissent en eux et, au lieu de la normalité d'une vie de perception - objective, comme disent les Allemands -, ils débutent par une vie profonde de réflexion - subjective.
Commenter  J’apprécie          30
Oui ; il n'y a plus d'Emily dans ce temps ni dans ce monde. Hier, nous avons doucement déposé sa pauvre dépouille mortelle sous les dalles de l'église. Nous sommes très calmes à présent. Pourquoi ne le serions-nous pas ? L'angoisse de la voir souffrir est passée ; le spectre des douleurs de la mort est terminé ; le jour des funérailles derrière nous. Nous sentons qu'elle repose en paix. Plus besoin de trembler, à présent, à l'idée d'une rude gelée ou d'un vent pénétrant. Emily ne les sent pas.
Commenter  J’apprécie          20
Cette vie monotone et sédentaire affectait son humeur et sa santé, quoique étant par nécessité sa "propre maîtresse" elle n'aimait pas l'avouer, même à elle-même. Mais Emily, cet esprit libre, sauvage et indompté, qui n'était heureuse et en bonne santé que sur les vastes landes qui s'étendaient autour de leur maison, Emily qui détestait les étrangers, condamnée à vivre parmi et eux et même à les servir - ce que Charlotte aurait pu supporter pour elle-même, elle ne pouvait se résoudre à la faire supporter à sa soeur.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Elizabeth Gaskell (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elizabeth Gaskell
Nord et Sud - Bande Annonce
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie des écrivains (238)
autres livres classés : biographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (131) Voir plus



Quiz Voir plus

Nord et Sud

En quelle année le livre a-t-il été publié ?

1845
1855
1865
1875

26 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Nord et Sud de Elizabeth GaskellCréer un quiz sur ce livre

{* *}