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EAN : 9782851977236
143 pages
L'Herne (04/05/2012)
3.87/5   59 notes
Résumé :
Publiée en feuilleton dans The Cornhill Magazine, de novembre 1863 à février 1864, cette longue nouvelle permit
sans doute à Elizabeth Gaskell de reprendre un peu son souffle littéraire entre les deux très longs romans que sont Sylvia’s Lovers (1863), une tragique histoire d’amour et de guerre et le magistral Femmes et filles,(1865), dont l’auteur, fauchée en pleine gloire, n’eut pas le temps d’écrire le dernier chapitre.

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Il faut tout le talent et l'expérience d'Elizabeth Gaskell pour rendre un portrait de femme aussi sensible et nuancé. Phillis est une jeune femme qui vit à la campagne chez ses parents, son père étant le type du clergyman-farmer.

A dix-sept ans, Phillis tient à la fois de l'enfant et de la femme et Elizabeth Gaskell situe son récit à cette période charnière de la vie d'une femme.

Phillis est une sorte d'éponge. Elle absorbe tout savoir à sa portée. Dans les livres de son père, elle a appris le latin et se lance dans l'Enfer de Dante pour apprendre l'italien en autodidacte.

A côté de cela, Phillis est une jeune beauté épanouie par le travail au grand air. Aimée des gens et des animaux de la ferme, elle élève les volailles, jardine dans le potager, cuisine dans l'office, coud et brode au salon. Compagne complaisante pour sa mère, élève disciplinée pour son père.

Les hommes ? Phillis n'en connait d'autres que son père, son supérieur, et les laboureurs, ses inférieurs. Paul, son cousin, le narrateur, essaye d'émouvoir cette nature à la fois placide et fine, sans succès. Pas assez de maturité aux yeux de Phillis dont l'esprit a été élargi par ses nombreuses lectures dont certaines, peut-être, ont fait naître en son âme une soif de l'amour idéal et absolu, de celui qui soulève et blesse, éprouve et contente, qui n'est jamais en repos et qui efface tout le reste.

Roman publié en feuilleton, "Ma cousine Phillis" est un récit pastoral attachant qui dépeint un destin de femme dans un cadre académique mais avec une grande modernité. On sent poindre l'émancipation, le libre-arbitre et l'indépendance dans les actes de Phillis. Mi-oie blanche, mi-femme de tête, elle nous offre le spectacle d'un amour initiatique riche de conséquences et d'enseignements. Simplement beau et touchant.


Challenge PLUMES FEMININES 2021
Challenge RIQUIQUI 2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
Challenge XIXème siècle 2021
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Deuxième livre que je découvre d'Elizabeth Gaskell avant d'attaquer Nord et Sud qui me tente bien.
Ce court roman se passe à la campagne anglaise.
Paul Manning le narrateur , un jeune homme de 18 ans, rend visite à des membres de sa famille qu'il ne connaît pas, la famille Holman. Il tombe rapidement sous le charme de sa jolie cousine Phillis âgée de 17 ans. Egalement très instruite puisqu'elle entreprend d'apprendre l'italien par elle même.
Paul s'attache à Phillis et est témoin des sentiments naissants de Phillis
pour l'ingénieur Holdsworth, homme qu'il a lui même présenté à la famille Holman. Si celui ci semblait éprouver des sentiments pour elle, il a choisi d'en épouser une autre. Phillis en bonne jeune fille victorienne ne laisse rien paraître.
J'ai été surprise que le narrateur soit un homme et que l'histoire d'amour ne se joue pas entre les deux cousins. Paul est bien conscient des différences qui opposent Phillis à lui.








Décidément j'aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J'ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l'on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J'espère donc que L'Herne va continuer à publier l'intégralité de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d'être beaucoup plus connue en France.

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Paul, le narrateur, est un jeune homme de 18 ans lorsque ces événements se déroulent, et il a toutes les qualités et les défauts de son âge: encore naïf, enthousiaste, un peu impulsif, idéaliste, rien que l'on ne puisse lui reprocher vraiment, mais ce qui, pourtant, bouleversera la vie de la famille Holman, liée à la sienne par le sang.
Spectateur avant tout des tourments de sa jeune cousine Phillis et des conséquences qu'elles auront, Paul n'en est pas moins l'instigateur bien malgré lui, ce qui fait tout le sel du récit. Elizabeth Gaskell nous parle ici de responsabilité et de culpabilité sur fond de puritanisme - la fin, d'ailleurs, est bien cruelle à ce sujet - en n'hésitant pas à nous confondre avec ces personnages pourtant justes, bons, travailleurs et intelligents.
Je ne m'attendais pas, au début de ma lecture, à un tel déroulement du récit ni au dénouement, et j'ai été agréablement surprise, touchée aussi par ces personnages, par les remords de Paul, par le courage et l'émotion de Phillis face à ces événements que je ne dévoilerai pas.
Deuxième lecture de cette auteure dont j'apprécie le style, concis et faussement léger, distillant quelques allusions à la suite des événements pour nous titiller, l'air de rien.
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Qui prend ce petit livre après 'Nord et sud' ne doit pas s'attendre à y retrouver une oeuvre de la même puissance ni de la même ampleur. Ici, Elizabeth Gaskell s'offre une petite pause au coeur de l'Angleterre rurale du XIXème siècle. L'Angleterre, la belle Angleterre, avec ses haies, ses alignements de chênes et ses murettes, ses pâturage verdoyants où gambadent les agneaux, ses grandes collines d'où dévalent les torrents... J'y étais il n'y a pas une semaine, et j'aimerais y être encore.

L'histoire en elle-même, aussi simple que charmante, n'est qu'un prétexte à la plongée dans ce monde cher à son âme. Un jeune ingénieur travaillant sur un chantier de voix ferré rend visite à des cousins éloignés qu'il a dans la région. Son oncle, pasteur dissident, gère sa terre en fermier modèle. Sa cousine l'impressionne par sa beauté, son intelligence et sa maturité d'esprit. Il leur présente son mentor et chef, un jeune ingénieur aussi brillant qu'énergique...

Malgré son caractère anodin, bien des choses apparaissent en filigrane dans ce petit texte. La nostalgie de la nature et de l'Angleterre rurale des habitants des villes industrielles, noyés sous la poussière et les fumées – Manchester, pour Elizabeth Gaskell. le bouleversement des modes de vie (symbolisé par le destin de la pauvre Philis) que représente le chemin de fer pour les habitants des campagnes. Et enfin, le don d'Elizabeth Gaskell pour faire émerger des figures féminines complexes et fascinantes.

Vous aussi vous avez besoin de vacances, je le sais...
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Paul Manning rencontre une branche familiale inconnue. Immédiatement sous le charme de sa jolie cousine, Phillis, il sait qu'elle ne sera jamais son épouse. « Qui ne l'aimerait pas, l'ayant vue comme je la voyais et pouvant apprécier ce caractère de jeune fille exceptionnel comme sa beauté ? » (p. 70) La jeune fille est instruite, savante, curieuse et dotée d'un caractère pur et noble, et elle éprouve pour ce nouveau cousin toute l'affection d'une soeur pour un jeune frère un peu turbulent. le malheur viendra de ce que Paul introduit son ami Holdworth dans la paisible famille Holman. L'équilibre serein d'Hope-Farm en sera à jamais brisé.

Avec une originalité certaine, Elizabeth Gaskell fait le portrait d'une jeune fille idéale brisée par l'amour et l'inconstance d'un jeune homme qui s'est déclaré trop vite. La douce résignation et l'apaisement auquel elle se force après sa grande émotion sont superbement dépeints. Beaucoup comparent Elizabeth Gaskell à Jane Austen. Pour ma part, je ne vois rien de commun entre ces deux grandes auteures : la première reste grave quand la seconde insère avec subtilité une ironie dans tous ses textes. Si la comparaison ne tient pas selon moi, je reconnais l'immense talent des deux auteures et je refuse de choisir entre elles, comme cela semble être l'habitude chez certains lecteurs de textes britanniques.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
« Voyez d’ailleurs vous-même, continuai-je, combien cette jeune fille est peu femme, quelle intelligence sérieuse ! Pensez qu’elle sait le latin, qu’elle étudie le grec.
– Avec une maison pleine d’enfants, elle oublierait bien vite tout cela.
– Je veux être estimé, respecté de ma femme, et...
– Tu le seras, enfant, tu le seras, interrompit mon père, qui ne renonçait pas facilement à ses idées. Crois-tu donc qu’une femme mesure son estime à l’érudition de son mari ? Eh non certes non ! c’est à autre chose... Je ne sais comment cela s’appelle... Quand elle le voit résolu, de bon conseil, loyal, dévoué... Tout cela, tu le serais, mon garçon.
– Puis, objectai-je, m’entêtant à mon tour, je ne voudrais pas une femme plus grande que moi.
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Surtout, n’oubliez pas de dire au père de Phillis à quel point j’étais fâché de ne pas pouvoir lui dire au revoir, ni les remercier, lui et sa femme, de toutes leurs bontés. Quant à Phillis – si Dieu le veut, dans deux ans je serai de retour et je lui dirai moi-même tout ce que j’ai dans le coeur.
— Alors vous êtes amoureux de Phillis ? demandai-je.
— Amoureux ! Pour ça oui, je le suis. Qui ne le serait pas, s’il pouvait la voir comme je l’ai vue ? Avec cette âme aussi originale et aussi rare que sa beauté ! Dieu la bénisse ! Dieu la maintienne dans sa noble tranquillité, dans sa pure innocence. Deux ans ! C’est bien long… Mais elle vit dans un tel isolement,
presque comme la Belle au Bois Dormant.
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Je frappai à la " porte du vicaire "; une grande jeune fille, de mon âge, me sembla-t-il, vint ouvrir et se tint devant moi, sans rien dire, attendant de savoir ce que je voulais. Je la revois encore - ma cousine Phillis. Le soleil déclinant l'éclairait directement et déversait un flot de lumière oblique dans la pièce qui s'ouvrait derrière elle. sa robe, en tissu de coton bleu sombre, lui montait jusqu'au cou et descendait sur ses poignets, avec un petit ruché assorti partout où le vêtement touchait sa peau blanche. Et Dieu sait qu'elle était blanche, cette peu ! Je n'en ai jamais vu de pareille. Sa chevelure était claire, plus proche du jaune que de toute autre couleur. Elle me dévisageait sans ciller, de ses grands yeux paisibles et étonnés, mais que la vue d'un inconnu n'était pas pour inquiéter. Il me parut curieux qu'une jeune fille de son âge, déjà si épanouie, portât un sarrau par-dessus sa robe.

Première partie
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Ainsi s'écoulèrent les semaines, en tout cas pour autant que je puisse voir sur le moment, ou pour autant que ma mémoire en ait conservé le souvenir, jusqu'à la grande cueillette des pommes de l'année. (...)
Nous trouvâmes les grands paniers à linge remplis de fruits, qui parfumaient la maison entière et bouchaient le passage ; une atmosphère de joyeuse satisfaction accompagnait cette récolte, la dernière de l'année. Les feuilles jaunes étaient encore accrochées aux arbres, prêtes à s'envoler au moindre souffle d'air ; dans le potager, les grands buissons d'asters des Pyrénées étaient parés de leurs dernières fleurs. Il fallut gouter les pommes des différents pommiers et rendre notre verdict sur leur saveur ; et nous repartîmes les poches gonflées de celles que nous préférions.

Troisième partie
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(...) et c'est à tout prendre, une leçon fort profitable que d'essayer de choisir ses mots pour exprimer ce que l'on pense vraiment, plutôt que de simplement chercher à faire son effet sur ceux qui vous écoutent.
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