Le roman s'ouvre sur un prologue circonstancié, narration des conditions de la découverte de la fameuse momie, par un lord anglais et un docteur allemand spécialiste d'antiquités égyptiennes, récit donnant prétexte à une série de descriptions fabuleuses et fastueuses, pleines d'un art consommé pour la mise en scène et de goût pour l'archéologie (science alors en plein développement et inspiratrice d'artistes de toutes sortes) et l'exotisme.
Passé cette introduction, c'est un saut de 3500 ans en arrière que nous faisons, télé transportés que nous sommes, à Thèbes, à l'époque où vécut Tahoser, notre momie. Égyptienne de haut rang, elle a remarqué et s'est éprise d'un jeune Hébreux, Poëri, intendant des jardins du roi. Mais, durant le défilé triomphal de ses troupes, le pharaon a posé les yeux sur elle, et ce que le souverain désir, il doit l'obtenir...
Plutôt qu'un roman, cette oeuvre m'a fait l'effet - à l'image de
Salammbô de
Flaubert - d'une longue description, riche, somptueuse, exotique; les images se succédaient dans mon esprit, sollicitant mon imagination et ma fantaisie. Je ne sais à quel point est exacte du point de vue archéologique l'évocation de l'Egypte pharaonique par l'auteur, mais je dois avouer que
le Roman de la momie m'a captivé. La fin est particulièrement suggestive, avec les plaies d'Égypte, l'endurcissement de pharaon et la traversée de la mer Rouge.
L'édition folio de cette oeuvre de
Théophile Gautier est accompagnée d'une préface très intéressante, replaçant l'oeuvre dans le contexte de la vogue pour l'égyptologie et l'archéologie en général qui caractèrisa le milieu du 19e siècle, et est agrémentée magistralement d'un essai de reconstitution de la physionomie de la ville de Thèbes sous la 19e dynastie par
Ernest Feydeau, document dont c'est très certainement inspiré l'artiste pour ses riches descriptions.