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EAN : 9782021221763
430 pages
Seuil (17/03/2016)
3.98/5   53 notes
Résumé :
Paul, dit Beau Gosse, aime la bagarre et danser le jitterbug trop souvent avec d’autres femmes que la sienne, Colette, la plus jolie fille de Tiger Island ; la plus maligne, aussi. Lasse des frasques de son mari autant que de son job de caissière à la banque, Colette part tenter sa chance en Californie. Jaloux, Paul la suit. Ils reviendront vite fait, ayant découvert là-bas, elle, le harcèlement sexuel, lui, les pratiques malhonnêtes de la côte Ouest.

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Il est indéniable que Tim Gautreaux est un formidable conteur!

Si ce livre est beaucoup moins puissant que les deux autres précédemment traduits, on y retrouve tout de même la pâte d'un auteur généreux qui sait évoquer les terres humides de la Louisiane et parler de la population des bayous.

Dans une communauté de cajuns insulaires, Paul et Colette vivent une histoire d'amour compliquée, sur fond de contexte économique désastreux. Elle est jalouse, insupportable, exigeante et son gentil mari très amoureux, passionné de mécanique et de danse se fait maltraiter à tort ou à raison. Elle veut des lendemains qui chantent, y met elle-même toute son énergie. Et d'espérances en désillusions, leur vie devra se faire et se construire dans leur région, laminée par le chômage.

Elle est insupportable, mais indomptable, cette Colette, avec son ambition et ses caprices...
Tim Gautreaux s'amuse avec son couple improbable, son cajun amoureux mais aux deux pieds bien plantés dans la réalité, confrontant les tourtereaux à des situations cocasses ou dramatiques, avec engueulades et dialogues à l'humour décalé.

Ce "Beau gosse" est le premier livre de l'auteur. C'est un roman contemporain très attachant, visuel, à la fois brutal et poétique, avec en décor, chaleur et humidité, serpents et ragondins, ordures au coin des rues et bars louches en parpaings, aux bagarres épiques.

L' auteur sait parler de ses racines louisianaises, des habitants des marais, pêcheurs ou culs terreux, de l'esprit de famille très fort et de la violence d'une société très frustre, où chantent encore des phrases de français.

Il construit, avec le portrait d'une culture, une dualité amoureuse où l'humour des dialogues fait mouche et où l'amour est en filigrane d'aventures picaresques.

Un très bon dépaysement littéraire.
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Quel beau roman envoutant pour finir l'année.
Choisie un peu par hasard, cette lecture m'a transportée.
Nous sommes dans les années 70 en Louisiane en pleine crise pétrolière.
Colette et Paul se déchirent, s'aimantent, font des choix pour survivre, pour se retrouver.
On voyage dans le Bayou, on chasse le ragondin, on pêche les crevettes, on répare de vieilles machines, on danse, on se blesse, on participe à un tournoi de tirs, on s'éreinte, on s'occupe des plus anciens, on transpire...
Il est question de choix, de liens familiaux, d'amour, de volonté de s'en sortir, et surtout de solidarité.
C'est un véritable conte qui s'appuie sur une plume élégante et captivante.
J'ai adoré.
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Comme d'autres auteurs américains, Tim Gautreaux est un conteur, il prend son temps, dresse ses personnages, ses décors, ses ambiances, son atmosphère qui est celle des bayous puisque nous sommes en Louisiane chez les cajuns.

Comparé aux deux autres romans que j'ai lu de lui, celui-ci avait moins de force, moins de puissance mais il n'en reste pas moins que c'est un grand roman américain.

Colette et Pau, dit Beau gosse, sont mariés mais Colette n'en peut plus des défauts de son homme qui aime la mécanique, danser, ainsi que se bagarrer.

Oui, elle nous fait un gros caprice, la Colette, quand elle le houspille, lui cherche des poux et fini par le quitter pour partir en Californie, à la recherche d'une autre vie et d'autres gens. Envie de quitter Tiger Island, son bled rempli de cajuns un peu red-neck, bouseux, où tout le monde sait tout sur tout le monde, envie de sortir de ce carcan.

Pourtant, malgré son côté gamine capricieuse qui ne remarque pas qu'elle a une perle pour mari, jamais on n'est exaspéré par le personnage et c'est pareil pour Paul à qui on ne peut pas reprocher grand-chose, même si on comprend que la Colette, elle en a marre de lui et de toute la Louisiane.

Au travers de son couple attachant, l'auteur nous transporte dans la moiteur de la Louisiane, nous invitant à la table de ses habitants, nous montrant leur société, leurs codes, leurs côtés bouseux au grand-coeur.

Mais c'est aussi un certain portrait de l'Amérique qu'il dresse en nous les faisant émigrer en Californie où tout n'est pas aussi chouette que l'on pourrait le penser, notamment avec le harcèlement sexuel (main au cul) où la coupable est la femme et d'un autre côté, avec les magouilles de certains pour vous faire changer de chaudière.

Ce que Colette n'a pas vu tout de suite, c'est qu'en Californie, tout est basé sur le fric, sur le tape-à-l'oeil, sur l'égoïsme, où tout est superficiel alors qu'en Louisiane, c'est l'entraide, la solidarité, les liens humains et surtout familiaux où personne ne vous laisse en plan quand vous avez besoin d'un coup de main.

La Louisiane est bien mise en valeur avec sa culture, sa cuisine, son langage et le fait que tout le monde ne vit que grâce aux sociétés pétrolières…

Oui, mais quand les sociétés de l'or noir foutent le camp, c'est tout une région qui crève sous le chômage et Colette aura l'impression d'être partie dix ans tant quand elle revient sa ville natale a changée, les magasins, les bars ayant tous fermés l'un après l'autre.

Ce roman noir, c'est un aller-simple pour la Louisiane, sa faune, sa flore, son climat et le diable que l'on tire par la queue, les vieux qui n'ont plus de pension, les crédits dans tous les magasins, la misère, le médecin ou l'hôpital qu'on ne sait pas payer…

Si la première moitié du roman donne l'impression d'assister à la débâcle d'un couple, il ne faut pas croire que la seconde moitié sera la reconquête du couple… Non, là, il est question de survie et de faire n'importe quoi pour bouffer au soir, quitte à aller tuer des ragondins pour toucher la prime.

Malgré quelques longueurs, le récit est prenant, amusant (au départ) avant de virer au drame de ceux qui ont tout perdu et sont prêt à tout pour bosser, quitte à prendre des risques.

Un roman noir tout en nuance, autant dans son récit que dans ses personnages qui vont évoluer, grandir, devenir adulte et comprendre enfin qu'on n'est jamais aussi bien que chez soi car ce qu'on voyait comme un carcan étant aussi un cocon.

Un roman noir qui parle d'amour, de société, de crise économique, de misère, de chômage, de fraternité, d'entraide. Un roman d'aventure qui peut avoir des airs de western, le tout prenant vie sous la belle plume de Tim Gautreaux.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tim Gautreaux est un des grands écrivains du Sud des États-Unis, un porte-parole incroyable qui, au travers d'une écriture unique, dépeint toute une culture, tout un monde. Avec Fais-moi danser, Beau Gosse le lecteur va pouvoir découvrir le tout premier livre de cet auteur, bien avant Nos Disparus et le Dernier Arbre, il était une fois Paul dit Beau Gosse...

Ce roman est très différent de ses deux autres romans, il est plus "solaire" du fait de ses personnages, de son humour, de cette histoire d'amour qui est le fil conducteur de ce récit. Il ne s'agit pas d'une romance grandiose à la Autant en emporte le vent, ni une histoire mièvre, il s'agit d'une histoire réaliste et d'autant plus touchante, une histoire d'amour entre deux êtres très différents qui viennent du même endroit : l'un épanoui dans son quotidien et l'autre insatisfaite de son existence, pleine d'ambition et de rêves. Paul est passionné de mécanique et de danse, deux passions qui sont parfaitement assouvies dans le coin paumé de Tiger Island. Colette est quant à elle une femme courageuse, souhaitant changer de vie, de mari, de ville...

Si au début de l'histoire j'étais vraiment du côté de Colette, on découvre au fur et à mesure que leur relation est beaucoup plus compliquée. En réalité Paul est quelqu'un de très attachant, il est capable de se remettre en question et cherche réellement à plaire, à satisfaire sa femme lorsqu'il se rend compte qu'il peut la perdre. On le voit gagner en maturité au fil des pages et il en devient un être sur qui on peut compter. J'ai aimé Colette pour son opiniâtreté et je lui en voulais de son exigence agaçante, j'ai aimé Paul pour sa pure gentillesse, sa spontanéité et je lui en voulais de son absence d'initiative, son flegmatisme partiel. Ce sont deux personnages tellement émouvants : on aime suivre leur histoire !

Au travers de celle-ci, Tim Gautreaux décrit deux mondes antithétiques : d'un côté une Californie polluée par la quête d'argent et de sexe, florissante et pleine de soleil superficiel, de l'autre une Louisiane moite, décharnée mais où les liens humains, familiaux sont plus importants que tout le reste, où chaque être doit se dépasser pour survivre au jour le jour. C'est un roman américain fascinant signé d'une belle plume, très bien traduit par Marc Amfreville : on sentait déjà le très grand écrivain derrière ce premier roman !

En définitive, j'ai hâte de lire un nouveau roman (ou recueil de nouvelles) de Tim Gautreaux : un vrai régal à lire !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Tim Gautreaux nous prend par la main et nous conduit tout droit à Tiger Island, une bourgade de Louisiane, pour y retrouver Beau Gosse (alias Paul Thibodeaux). Les distractions sont rares dans la petite ville. Dans les gargotes qui ont poussé comme des champignons avec l'installation de puits de pétrole, on peut déguster des écrevisses et des crabes au poivre, participer à des bagarres généralisées et danser le jitterbug. Beau Gosse a la danse dans le sang et Colette, son épouse, est la partenaire idéale. Seulement, elle se fatigue vite, rentre se coucher tôt et Paul continue à faire virevolter des filles jusqu'au petit matin. Tous les deux sont très jeunes et n'ont pas les mêmes rêves en tête, la même idée de leur futur.

Colette, une maîtresse femme, parfois d'une incroyable dureté, va quitter la ville de leur enfance pour "l'ailleurs", en l'occurrence la Californie. Elle veut faire carrière, être riche, acheter une voiture classe et puissante. Elle aura tout mais connaîtra la solitude et la nostalgie. Colette a laissé derrière elle Beau Gosse qu'elle juge trop casanier, pas assez ambitieux, le "bon" gars féru de mécanique, heureux avec peu. Paul saura lui prouver qu'elle l'a sous-estimé et ils traverseront ensemble les années 80 et la crise pétrolière qui plonge la région dans la misère.

J'ai adoré ce roman qui nous plonge au coeur du bayou. Autour du couple central gravitent les membres de leur famille et leurs amis, tous décrits avec un réalisme teinté d'humour et d'humanité. Je me suis sentie littéralement transportée dans cette Louisiane écrasée par la chaleur et l'humidité. J'ai roulé en même temps que Paul ou Colette sur les petites routes recouvertes de coquilles de praires ou d'huîtres. J'ai savouré les gombos qui ont mijoté de longues heures sur le feu de la gazinière. de nombreux personnages ont un caractère bien trempé, voire mauvais caractère pour tout dire et leurs emportements sont à la fois homériques et drolatiques.

Le style (La traduction de Marc Amfreville est une vraie réussite) est à la hauteur de scènes d'anthologie : chasse aux ragondins, enfermement dans une chaudière, concours de tir dans un boui-boui ou sauvetage en mer qui transforme des outsiders en héros. Que dire encore ? Quand j'ai refermé ce livre, j'étais triste. J'aurais bien encore danser le jitterbug avec Beau Gosse, quitte à me faire étriller par Colette.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Elle se trouvait à un carrefour : elle pouvait soit épouser un homme qui avait une chance de devenir riche et puissant un jour, soit prendre une tout autre décision- elle ne savait pas vraiment laquelle, mais elle n'ignorait pas qu'elle risquait d'impliquer des temps difficiles, de la mal bouffe et des vêtements bon marché.
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« Y a des gens qui sont comme des oiseaux, ils vivent là où ils se posent. »
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Il découvrit les plantes aux feuilles rigides qui poussaient à même le roc desséché et se demanda à quoi elles pouvaient bien servir. Il contempla les montagnes cuivrées et comprit que, sur ces vastes étendues de pierre cuite et recuite au soleil, personne n’aurait réussi à cultiver la moindre canne à sucre. Que pouvait bien chercher Colette dans ces villes séparées par plus de soixante kilomètres, sans aucun lien avec le reste du monde, hormis le train qui se faufilait entre elles telle une arrière-pensée dans la cervelle d’un lézard ?
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- Mais vous les jeunes, ça vous intéresse pas, ces choses-là. Quand les vieux meurent, vous allumez la télé et vous oubliez jusqu’à leurs noms.
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Le passe-temps favori des jeunes était encore les bagarres à coups de poing, qui éclataient en général le vendredi soir, de façon aussi imprévisible que les explosions de gaz dans les marais. L’agglomération proprement dite comptait six mille habitants, qui fréquentaient assidûment douze églises et dix-huit bars.
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Videos de Tim Gautreaux (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tim Gautreaux
Avec Joss, libraire à Vannes (56), découvrez désormais une semaine sur deux un nouvel ouvrage. Romans, polars, beaux livres, littérature jeunesse : tout y passera !
Cette semaine, Joss vous parle de sa visite au Festival America de Vincennes, où elle a pu rencontrer la fine fleur des auteurs nord-américains, parmi lesquels :
- Tim Gautreaux, pour Nos Disparus (Seuil, 2014) - Paul Harding, pour Enon (Le Cherche Midi, 2014) - Joseph Boyden, pour Dans le Grand Cercle du Monde (Albin Michel, 2014) - Ayana Mathis, pour Les Douze Tribus d'Hattie (Gallmeister, 2014)
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