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EAN : 9782290083048
311 pages
J'ai lu (04/02/2015)
3/5   7 notes
Résumé :
À quinze jours des élections, le ministre du Travail, pressenti à Matignon, est impliqué dans une affaire de corruption. Une histoire dont Elliott Perez n’a a priori rien à faire : seul son emploi de journaliste pour une agence de presse de seconde zone va le conduire à enquêter sur cet évènement politique relayé jusqu’à l’overdose. Pour conserver sa place, il devra se confronter au petit monde politique et médiatique parisien où l’ambition, la compétition et la bêt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Merci à Babelio pour m'avoir offert ce livre de politique-fiction qui frôle de si près avec les réalités de notre époque. Tout se passe en dix jours dans ce roman, dix journées haletantes où l'on assiste à l'effondrement des institutions de notre vieux pays. Un ministre important, probable premier ministrable, est pris dans une affaire de corruption. Jusque-là, rien que de plus normal ! Mais au lieu de faire comme tous les autres, c'est-à-dire de démissionner, de se réfugier dans son fief de province, et défendre sa dignité bafouée en affirmant toute sa confiance dans la justice de son pays, cet original préfère fuir et se suicider. Il se suicide, il le dit lui-même, pour faire chier tous ses petits copains du sérail, pour être l'étincelle qui met le feu aux poudres… Et tout explose !
Dans ce livre, nos gouvernants ne sont guère reluisants. Tous sans exception sont bouffis de vanité et dévorés par l'ambition. le pays est en crise ; il est secoué par des émeutes de plus en plus fréquentes, et tout ce petit monde s'entredéchire dans les ors des palais et les restaurants inabordables au commun des mortels. On sent une élite coupée de la réalité qui vit en vase clos sans même prendre conscience des périls qui montent. Bresson, le plus lucide de la bande, mais pas le moins cynique, assiste impuissant à l'effondrement du système, à ce régime en train de pourrir par la tête. " Dans ce monde figé où toutes les normes principales sont déjà balisées, on s'ennuie à prétendre modifier les législations faibles, à cacher son incompréhension des enjeux véritables en ne cessant d'aménager d'infimes dispositions dans les règles sociales. Rouault avait de la jugeote - et sans doute comprenait-il tout ça. Problème : le FN à 40%. Solution : rééquilibrons la CSG. "tout est clair, Monsieur le Ministre ?" le temps ne passait plus."
Le style de Thomas Gayet est désabusé, sarcastique, très fin de règne… Un bel exercice de style ! Un livre qui se lit rapidement, qui fait beaucoup grimacer, parce que même si les traits sont grossis, on sent une part de vérité dans la description de ce spectacle pathétique de marionnettes. On peut peut-être reprocher à Thomas Gayet de surfer sur la vague de la sinistrose ambiante. Pas une phrase, pas un mot dans son réquisitoire pour défendre un tant soit peu cette démocratie qui reste malgré le moins mauvais des régimes. c'est une littérature à la mode. On s'inquiète de la montée des extrêmes, on veut la stigmatiser, mais on hurle avec les loups. Vous me direz, entre temps, il y a eu le 11 janvier ! Alors ne désespérons pas, et attendons pour voir !
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions La Tengo de m'avoir permis de découvrir ce livre grâce à l'opération Masse Critique.

Disons-le ouvertement, c'est la couverture et le titre qui m'ont interpellé avant que la quatrième de couverture n'achève de me convaincre de tenter cette lecture et je ne le regrette pas.

Dans ce roman c'est une intrigue mêlant politique et journalisme et réflexions des personnages sur cet univers qui nous est proposé.
Pour résumer rapidement l'histoire, l'intrigue tourne autour d'une affaire de corruption et de dissimulation de fonds qui vient éclabousser un ministre à deux semaines des élections municipales.

Naturellement les parallèles avec la vie réelle sont nombreux et aisé à faire (et renforcé par l'utilisation de personnes réelles pour jouer les politiques de l'opposition) : n'étant pas vraiment une habituée de ce genre de lecture, je dirais que cela renforce le réalisme de l'histoire par rapport à une fiction assumée mais en même temps donne une image assez inquiétante des dérives possibles (ou réelles? qui sait?) dans le véritable milieu politique et journalistique. A noter cependant que cette trop grande proximité avec l'actualité politique du moment pourrait transformer la lecture de ce roman d'ici quelques années.

L'auteur nous offre une histoire prenante où nous suivons les différents protagonistes de l'histoire, depuis le journaliste de seconde zone qui suit l'affaire et lui fait prendre de l'ampleur en récupérant par accident des informations sur cette affaire jusqu'au président de la République en passant par plusieurs ministres ou d'obscurs fonctionnaires qui contribuent parfois sans le savoir à cette affaire. Et si le scandale initial reste le fil rouge de l'histoire, ce sont les manipulations et diverses manoeuvres qui en résulte côté politiques comme journalistes qui forment le gros du roman.
A noter d'ailleurs quelques jolis retournements de situation viennent pimenter la fin lorsque l'on croit avoir fait le tour des manipulations et des manipulateurs.

Ce roman raconte donc une histoire mais pas seulement : notamment par le biais d'Eliot le journaliste mais aussi d'autres personnages, c'est un regard très critique et désabusé qui est porté sur la politique et ses accointances avec le quatrième pouvoir. C'est souvent assez intéressant parfois un peu convenu ou lassant selon les moments. C'est en tout cas éclairant même si le portrait fait n'est pas vraiment encourageant si on l'applique à la vie réelle.

Bref une lecture qui sort des sentiers battus comparée à mes lectures habituelles mais qui reste une bonne expérience.
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Elliott Perez, journaliste pour une agence de presse de seconde zone accepte d'enquêter sur le suicide du ministre du travail accusé de corruption. Il va donc se confronter au petit monde politique et médiatique parisien où l'ambition, la compétition et la bêtise le disputent à la morgue ambiante, sur fond de manoeuvres d'appareil. Monde effrayant, où se multiplient des affaires qui ne sont pas sans nous rappeler quelques affaires qui ont défrayés la presse ces dernières années.
L'écriture est rigoureuse. le style est agréable. L'intrigue est prenante. Premier roman réussi.
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Merci à Babélio pour son opération Masse critique qui nous permet de lire ces livres que nous n'aurions peut-être pas lu, et aux éditeurs de jouer le jeu. MINISTROSE, ce pourrait être en sous-titre « sale temps pour un ministre ». Ce polar, tourné dans le monde de la politique, et reprenant des noms de personnalités réelles dans ses personnages secondaires, se lit bien, vite, car attachant. Pour qui suit l'actualité politique, on se croirait tout droit sorti d'un article du Canard Enchaîné.
Le héros est un journaliste par accident, menteur, j'm'en-foutiste, blasé, en quelque sorte un anti-héros qui se retrouve par hasard au coeur d'une intrigue politique dont il ne tient ni les tenants ni les aboutissants, mais à laquelle il va s'accrocher en espérant…. En espérant quoi, il ne sait pas très bien. Les coups bas pleuvent, les services secrets s'en mêlent, vrais-faux suicides et faux-vrais meurtres, tout cela est bien mené, à lire je conseille ce roman.
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C'est l'histoire d'un journaliste un peu désabusé désireux d'avenirs ensoleillés qui se trouve, presque malgré lui, entraîné dans une enquête sur un scandale politico financier...
C'est un récit malheureusement plutôt réaliste, cet aspect étant amplifié par le mélange de personnages fictifs et réels...
C'est le genre d'histoire qui ne réconcilie par avec la vie politique d'aujourd'hui faite de compromis intéressés, de petits arrangements entre amis et autres coups bas !
Un bon moment de lecture en tout cas d'autant que le style de l'auteur est remarquable.
Bref à lire !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
On frappa à la porte : son père se demanda s'il était bien là. Est-ce qu'il voulait manger ? Il se voyait, en vieux, en double, ses cheveux qui tombaient déjà tombés chez l'autre, il voyait devant lui la projection toute prête de ce qu'il deviendrait, tous les germes imbéciles qu'il ne combattait plus déjà éclos plus loin avec cet air rieur ; et, voulant tout renier, il se sentit battu. La ressemblance physique, les piques amicales, la superbe de comptoir, ces attitudes semblables, calquées : tout attendrissait le père et dégoûtait Eliott. Décidément, il n'avait pas d'affection pour l'ordinaire des choses ni pour ce personnage content de lui, de son humour, attentif à lui seul, ce personnage qui lui montrait la voie de la médiocrité. A dix-sept ans, on déteste son père pour de mauvaises raisons. A trente, on a compris - alors il est trop tard.
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Elliott se figura un retour impromptu dans ce petit deux-pièces des hauteurs parisiennes, arrivé à rien, arrivé pourtant, dans ce confort sans fin qui en est une en soi. Il s'imagina, racontant ses histoires, parlant du bon vieux temps, envisageant des choses en jouant sur les silences ; et puis tout retomba : il n'aurait rien de plus à raconter qu'avant. Sa sortie aventureuse n'avait pas abouti et il était toujours sous-fifre à Ducoprod et il perdait ses cheveux et il avait grossi et elle se moquerait bien. Il ne connaissait toujours pas Buenos Aires. Toujours rien d'accompli et les années qui défilent sans surprise.
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Au sortir de l'échange, Philippe Bresson avait perdu toute forme d'estime pour le genre humain. Ces gens se ressemblaient tous et ne ressemblaient à rien. La bêtise érigée en multiples concepts : lui aussi participait de l'effort collectif d'appauvrissement intellectuel - mais au moins, il avait sa culture pour lui. Ceux-là n'étaient plus même des génies de l'esbroufe, simplement le produit d'une société nivelée par des gens méprisants qui leur avaient fait croire sur ton de confidence que l'imbécillité pouvait les mener loin.
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Elliott prônait le détachement, les sujets sans importance et la distance à tout parce qu'il se savait incapable de comprendre le sens du monde ; sa légèreté n'était qu'un renoncement.
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Il joua un peu avec l'aîné qui faisait ses devoirs avec la prétention héritée de papa, fier à faire étalage des ses facilités, nourri par les discours sur son intelligence.
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