Lecture jeune, n°118 - Dans ces années 2020 où la misère est grande et les écarts entre classes sociales se creusent, Tiago et son ami Douglas ne peuvent survivre dans les favelas de Rio sans intégrer un gang, en l’occurrence celui d’Angel. Tous deux participent à l’attaque ratée d’un fourgon blindé : dans leur fuite éperdue, ils emmènent un maigre butin, une éprouvette. Ils sont traqués par Angel, exaspéré par cet échec et les amours de Tiago avec son égérie Gloria. L’éprouvette casse et libère des nanites (nanorobots) qui s’infiltrent dans les corps qu’ils rencontrent et prolifèrent à la moindre poussée d’adrénaline. Des androïdes affectés à la sécurité sont aussi contaminés et menacent gravement les habitants de Rio : la situation semble désespérée… Ce récit d’aventures et d’anticipation très bien construit, rythmé et visuel, distille malgré quelques pauses sentimentales une angoisse qui va crescendo jusqu’à un final apocalyptique ! Il présente une pléiade de personnages d’une grande véracité (le prêtre engagé, le savant dépassé par sa création, le grand-père pieux, le militant gauchiste, etc.). Deux sources fondamentales d’angoisse dans l’inconscient collectif et la littérature de SF le nourrissent : celle d’une technologie qui, à terme, exterminerait l’espèce humaine et celle d’une pandémie. Le roman se présente comme une mise en garde, non pas contre le progrès technique mais contre ses dérives et la tendance de l’homme à se faire apprenti sorcier, démiurge. F. Colin explique d’ailleurs clairement dans sa postface son point de vue sur les nanotechnologies. n Marie-Françoise Brihaye
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