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Rigante tome 1 sur 4

Alain Névant (Traducteur)
EAN : 9782914370875
377 pages
Bragelonne (17/06/2004)
4.25/5   371 notes
Résumé :
Au cœur de montagnes verdoyantes se trouve le petit village Rigante de Trois-Ruisseaux, dont les habitants vénèrent les dieux de l'air et de l'eau, et les esprits de la terre. Parmi eux vit un enfant marqué au sceau du destin. Né au cours de l'orage qui condamna son père, il se nomme Connavar.

Bientôt, les récits de son courage se répandront comme un feu de prairie. De l'enfant qui a combattu l'ours, il deviendra l'homme qui a tué le roi ! Il a juré ... >Voir plus
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4,25

sur 371 notes
David Gemmell a toujours écrit la même histoire que maintenant je connais par cœur : Amour, Amitié, Honneur, Courage, Rédemption… Toujours un grand kif pour les lecteurs au grand coeur, mais si vous aimez les montagnes et les bois sauvages, l'odeur des pins et de la bruyère dans le vent, "Rigante" est clairement fait pour vous !!!
https://www.youtube.com/watch?v=mUXN6pd9V_U
(attention ça spoile pas mal après le 3e paragraphe)

"Rigante" c'est un cycle composé d'un double diptyque consacré à 1 univers, 2 époques et 4 héros, qui de la première à la dernière page délivrent les mêmes messages humanistes…
Maître incontesté de l'Heroic Fantasy outre-manche, David Gemmell a toujours été titillé par l'incroyable vivier des légendes nationales : "Les Pierres de pouvoir" passait à la moulinette des années 1980 les légendes arthuriennes, "L'Etoile du matin" était un gros revival Sir Walter Scott avec Arthur Pendragon, Robin des Bois et William Wallace, "La Reine Faucon" remettait cela avec un Arthur au féminin qui devenait chef de guerre des Highlands avant de traverser le multivers tout entier avec ses Chevaliers de la Table, aka La Ligue des Justiciers médiévale… Mais depuis "Le Lion de Macédoine" on sait qu'il est aussi un passionné d'Antiquité (il a connu la belle époque du peplum hollywoodien ^^), et il prend encore une fois la défense des faibles contre les forts car les peuples keltoïs et l'Empire de Roc reprennent les rôles jadis dévolus IRL aux peuples celtes et à l'Empire de Rome : je suis pratiquement sûr que derrière l'affrontement entre Connavar et Jarasay il y a IRL celui de Cassivellaunus et de Jules César… Mais chassez le naturel il revient au galop : admirateur de Louis L'Amour (auteur de près de 200 récits dédiés à la Conquête de l'Ouest), David Gemmell ne peut pas s'empêcher de mettre du western dans sa fantasy et c'est très très cool (R.E. Howard faisait cela lui aussi et c'était très très cool ! ^^). le western celtique c'est bon par où ça passe : lisez-en !!!


En prologue le vieux Axis nous raconte le moment le plus marquant de toute sa vie, celui où enfant il fut témoin du dernier combat de son roi Démone-Lame contre huit assassins traîtres à leur patrie !
« - Joins-toi à nous, Connavar. Parlons d'un nouveau traité de paix.
Démone-Lame resta silencieux un instant, ses grandes mains posées sur le pommeau de son épée, sa cape en patchwork virevoltant dans la brise.
- Vous ne m'avez pas fait venir ici pour parler, dit-il d'une voix forte et profonde. Vous m'avez fait venir pour que je meure. Alors, venez, traîtres. Je suis là. Et je suis seul.
Lentement, ils dégainèrent leurs épées. Je pouvais sentir leur peur.
Puis, alors que le soleil tombait dans une gerbe de feu pourpre, ils passèrent à l'attaque. »
Ça c'est de l'intro ! Ça c'est du teasing ! le sort en est jeté et il faudra lire 800 pages pour savoir qui était ce roi, d'où venait-il, que voulait-il, et surtout s'il a accompli sa destinée avant de succomber…

Une première partie assez longue est dédiée à l'enfance et à l'adolescence de Connavar, dit Conn, un Stallone celtique aux yeux vairons. C'est au travers de son regard que nous découvrons sa famille recomposée avec sa mère Meria, son beau-père Ruathain et ses demi-frères Braefar et Bendegit Bran, mais également la paisible communauté de Trois-Ruisseau avec Nanncumal le forgeron, Borga le boulanger, Vorna la guérisseuse, Eriatha la Fille de la Terre, Riamfada le petit orfèvre handicapé… Conn est une force de la nature, mais son coeur n'est pas sans failles : il est persuadé que son père biologique qu'il n'a jamais connu est un lâche qui a fui durant la bataille, et il s'accroche à son père adoptif surnommé le Grand Homme qui ne ménage pas ses efforts pour qu'il reste sur le droit chemin malgré le fait qu'il soit en colère contre la terre entière…
Ce relationship drama est commun à nombre de ses ouvrages car il est autobiographique : David Gemmell a connu une enfance et une adolescence difficile et il a toujours dit que c'est son beau-père Bill Woodford qui l'a sauvé des sentiers de la perdition (Druss n'est donc pas le Gary Stu de l'auteur comme l'affirme ses détracteurs, car en fait il s'agit de celui de son beau-père ^^). Mais c'est aussi le moyen de découvrir les valeurs de l'auteur et de son héros qui vont se battre pour elles, le premier avec la plume le second avec l'épée !

Mais nous sommes dans la fantasy campbellienne : après avoir connu sa première épreuve (amis arctophobes, attention à ce passage gimmick de l'auteur ^^), le héros sûr de sa force et de son courage comprend que s'il a remporté la gloire il a perdu l'amour, et décide alors de pendre la route autant pour mettre de la distance entre lui et son chagrin que pour découvrir le vaste monde… J'avoue que j'ai bien ri quand le héros adolescent se lie d'amitié avec un vieux général étranger reclus dans sa cabane avant de partir à l'aventure avec lui… ^^
Etape incontournable de la quête du héros aux mille et un visages, Conn finit par perdre son mentor (rapidement et tragiquement)… Cette terrible perte l'anime d'une soif de vengeance : tout est bon pour punir le roi Aléa du peuple Perdii, quitte à rejoindre les éclaireurs arvernes des légions de Rome commandées par le divin Jules, euh pardon quitte à rejoindre les éclaireurs gaths des Panthère de Roc commandées par Jarasay l'Erudit… (un passage qui à mon grand étonnement puise largement dans "La Guerre des Gaules").
Et quand il y parvient, amer est le goût dans sa bouche car il a tué un enfant de ses propres mains et il est responsable de la mort de milliers d'autres…

Conn rentre finalement au pays, pour préparer les siens à l'invasion des soldats de Roc, qu'il pense à juste titre inévitable… Envoyé par le Grand Laird jauger les défenses du village de son épouse (rentrée chez elle près avoir découvert sa soeur dans son lit ^^), Conn s'attire les bonnes grâces de Tae et les foudres de Fiallach qui se croit son financé… Mais c'est ensemble qu'ils repousseront des pillards vars venus de la mer (décidément, nos amis outre-manche ont été traumatisés par les invasions vikings). Les deux colosses se réconcilient, et en épousant Tae la fille du Grand Laird notre héros fait le premier pas qui le rapproche de la royauté… Les Seidhs ont d'autres projets pour lui et son bonheur est de courte durée : une promesse brisée est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la destinée, les actes passées de Ruathain ayant de tristes événement enclenché (malgré les ellipses, joli parallèle entre le père adoptif et le fils adoptif tous les deux troublés voire tentés par le Côté Obscur)… Et là, c'est le drame puisque Conn nous fait une Anakin Skywalker ! ^^
Rongé par le remords et le chagrin, Conn se voue tout entier à la cause rigante et une nouvelle épreuve lui est proposée par Shard le nouveau roi des Vars/Vikings qui a juré de prendre la tête de celui qui naguère a pris la vie de son frère… On a droit à un remake de bonne facture de la Bataille de Clontarf, déjà vachement bien reprise dans "Le Crépuscule du Dieu Gris" de R.E. Howard (d'ailleurs le héros de cette nouvelle s'appelait Conn ^^).
Meria réconciliée avec Ruathain lui demande de participer à la bataille pour protéger la vie de son fils aîné, et les deux hommes rencontrent leur destin : à un Grand Homme succède à un autre Grand Homme, et Conn le rebelle est désormais prêt à affronter l'Empire !!!


Dans sa phase aventurier, c'est bien l'ombre de Conan de R.E. Howard qui plane sur le héros. On voit bien que David Gemmell s'amuse à reprendre des scènes, des situations et des dialogues utilisés pour le barbare cimmérien. Mais l'auteur anglais est plus optimiste que son prédécesseur texan, et malgré les tragédies il parvient à transformer des ennemis en amis et à se faire le défenseur des habitants de son pays…
Dans sa phase royauté, c'est bien l'ombre de Bran Mak Morn de R.E. Howard qui plane sur le héros. On voit bien qu'il y a des similitudes dans les deux souverains qui sentent venir le crépuscule de leur univers et que bientôt les légions bardées de fer de la civilisation viendront s'abattre sur les derniers refuges d'un autre mode de vie… Mais l'auteur anglais est plus optimiste que son prédécesseur texan, car son héros cherche toutes les solutions possibles à la fois pour éviter le conflit et pour le remporter une fois déclenché, alors que son modèle ne faisait que précipiter la fin de son peuple en recourant à des pratiques impies…

On sent la reprise et l'amélioration des Highlands de "Reine des bataille" et plus encore de ceux de "Le Faucon éternel", mais l'auteur lâche sacrément du lest sur les mondes parallèles, les portails dimensionnels, les voyages dans le temps, les magos psychos, les horreurs démoniaques et toute le reste (même si on reste dans le multivers de l'auteur, on est très proche du roman historique ou plutôt de l'uchronie à la G.G. Kay)…
Ni gentils ni méchants finalement, seulement des hommes et des hommes et des femmes ordinaires, animées par les passions communes que sont la fierté et la honte, la bravoure et la peur, l'amour et la haine, l'envie et la jalousie, qui font des choix bons ou mauvais pour eux et pour les autres et qui doivent assumer les conséquences de leurs actes sans savoir que pour la plupart ils sont enfermé dans le cercle infernal de la haine… Donc nous retrouvons la comédie humaine habituelle de l'auteur : Alea le roi hanté par son geis, Jarasay le philosophe devenu politicien, le Général Fantôme parti chercher à l'étranger ce que son pays avait perdu, les ambitieux Barus et Valanus (oui on t'a reconnu Varus, et ici ton alter ego aurait dû te rappeler qu'il faut se méfier des cadeaux des dieux), Appius le mari cocu, Parax le vieux traqueur, Ostaran le jovial guerrier, les fiers Govanann et Fiallach, les cabochardes Meria , le druit, le druide Frère Solstice aussi musclé que rusé, la sage Vorna, la tourmentée Arian, la cabocharde Meria…
L'auteur veut opposer les Rigantes chez qui les plus grandes ambitions sont de mener une vie calme, simple et heureuse avec sa famille et ses voisins, et l'Empire de Roc où tout n'est qu'intrigues et complots, corruption et manipulation, exploitation et ségrégation (là où l'argent règne, il ne faut pas s'étonner des effets qu'il produit… MDM), du coup il cache à peine ses positions populares, voire carrément anarchistes, puisqu'il nous explique que l'Etat n'est là que pour ponctionner ses citoyens, pour obtenir les moyens nécessaires pour empêcher les autres Etats de le faire à leur place donc à leur profit… Derrière l'action et l'émotion on retrouve donc sans surprise les thématiques humanistes de Michael Moorcock : la recherche du pouvoir sans autre motivation que son obtention et sa conservation, l'impérialisme, le colonialisme, l'ouroboros de la guerre et le cancer productiviste qui en résultent et qui font germer les graines de la haine en chacun de nous… Et la tyrannie du désir qui oblige les êtres humains à sans cesse rechercher ce qu'ils possèdent très certainement déjà en eux… Kama, Artha, Dharma, Karma, autrement dit désir, ambition, devoir et rétribution : au-delà de la philosophie, on entre dans le domaine métaphysique…

Bon, les fans de l'auteur verront qu'il a fait pas mal d'emprunts à la saga "Drenaï" (les pouvoirs psioniques et le shamanisme dans le tome 1, la Source et les chevaliers noirs dans le tome 2), mais dans "L'Epée de l'Orage" on est bien dans un univers celtique avec ses druides, ses geisa, ses augures à interpréter, ses promesses à respecter et ses serments à ne jamais briser… ah si on décortique bien le personnage de Connavar et son destin, on s'aperçoit qu'il y a du Cuchulainn en lui ! ^^

Quelques bémols cependant :
- la traduction d'Alain Névant a un peu vieilli par rapport à celles plus récentes de Rosalie Guillaume et de Leslie Damant-Jeandel, l'emploi récurrent du terme « maléfique » donne un aspect niais aux beaux messages de l'auteur, et quelques erreurs, si elles existaient en VO, auraient dû être corrigées par la VF (genre la coquille sur l'âge de Bengedit Bran)
- David Gemmell donne certes plus dans strong independant woman que dans la demoiselle en détresse, mais attention au festival des têtes de mules et des têtes à claque (les littéros parlent d'insupportable machisme, mais vu le machisme ambiant de leur propre milieu c'est plutôt cocasse comme critique ^^)
- pour tout faire tenir sans écrire une machinlogie de gros pavés comme la fantasy américaine sait si bien le faire, l'auteur varie les points de vue et multiplie les ellipses ce qui hache un peu le rythme du récit


Tout au long du récit, on devine que les Seidhs ont un plan pour Connavar et qu'ils ont organisés les épreuves successives qu'il a traversées tout au long de sa vie pour faire de lui celui dont ils ont besoin (comme les Arpenteurs du Ciel de Charles R. Saunders façonnaient le héros Imaro pour faire de lui le champion de leur cause)… Mais la cause des Seidhs, quelle est-elle ? Rendez-vous dans le tome 2, où pour que la prophétie de la Force s'accomplisse le fils devra réussir là où a échoué le père (à moins qu'ils aient besoin l'un de l'autre pour accomplir l'impossible)… To Be Continued !
PS: je verse rarement dans l'autopromo, mais allez jetez un coup d'oeil à la critique en images ^^
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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J'ai pris le temps… mais je l'ai terminé.
Là, vous vous dites : « le pauvre, il a galéré. Il s'est fait violence. Il n'a pas aimé. »
C'est tout le contraire.
Je l'ai dégusté, savouré, par petit bout, rassasié avec peu tellement c'était délicieux, évitant l'écoeurement qu'entraîne la gourmandise non contrôlée. Sérieusement, c'est pas humain d'écrire si bien !

David Gemmell prend le temps de nous installer dans son monde celte (on va employer les vrais noms hein), de nous inviter dans le village des Trois-Ruisseaux, de nous faire partager la vie et les âmes de ses habitants. Manque d'action ? Cette blague ! de l'action, il y en a. Mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel est dans cette peinture si précise d'un temps et d'un lieu passés, si envoûtante qu'elle nous donne envie d'y vivre, si humaine que l'on ne peut que ressentir de l'empathie.

Car, comme à son habitude, David Gemmell nous fait pénétrer les pensées, les aspirations et les haines de ses personnages, qui en deviennent des amis (parfois des êtres que l'on adore détester comme Arian, ou qui se rachètent comme Fiallach). Pas tous ses personnages cependant ; la pénétration est moindre chez ceux qui sont désignés comme l'ennemi (Rome, ou Roc pour tromper les pisteurs). Avec Gemmell, il doit toujours exister une menace extrêmement cruelle et dangereuse, dont on ne comprend pas le pourquoi des actes mais dont on sait qu'elle n'a qu'une envie : balayer, détruire le charmant monde que l'auteur a mis tant de temps à nous faire aimer.

Et bien sûr, au centre de tout, il y a la figure du héros : Connavar. L'équivalent du Champion Éternel de Moorcock. Un homme extraordinaire que l'on a envie de suivre jusqu'au bout du monde, qui intéresse énormément les divinités du coin qui vont l'aider ou lui mettre des bâtons dans les roues, et qui possède une part de noirceur en lui qui, une fois lâchée, se révèle dévastatrice.

Ce héros va se dresser contre l'Ennemi désigné, et organiser la lutte pour la survie de son peuple et de sa culture. Mais son Destin est comme une corde tendue entre deux collines : un faux mouvement et c'est la catastrophe. C'est… antique !

Difficile de trouver quelque chose à reprocher. J'ai tendance à penser qu'il était inutile de modifier les noms des peuples ; les conserver aurait renforcé le côté uchronique et mis en lumière la signature « fantasy historique ». David Gemmell avait conservé les noms réels dans le Lion de Macédoine. Pourquoi pas ici ?

Je me suis proprement régalé avec cette histoire. Et son épilogue, construit comme celui d'une série américaine à succès, met l'eau à la bouche quant à la suite : Ro(c)me arrive !
Je remercie Tatooa et Alfaric d'avoir lancé cette LC. C'était un magnifique cadeau de Noël.
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"En s'approchant, il entendit les cris fins et flûtés de son nouveau-né résonner par-dessus le vent.
La porte de la hutte s'ouvrit et Vorna, sorcière sage-femme, sortit pour l'accueillir.
- Tu as le nom, dit-elle.
Ce n'était pas une question. Il acquiesça sans mot dire.
- Alors dis-le à voix haute, lui ordonna-t-elle.
- Il sera Connavar, l'Épée de l'orage."

***

Ma première incursion dans l'oeuvre de David Gemmell, figure de proue de l'héroïc fantasy, et assurément pas la dernière. J'attendais ce rendez-vous littéraire avec grande impatience et suis immédiatement tombée sous le charme. Un véritable coup de coeur! La plume, l'histoire, les messages délivrés, l'ambiance, les décors, le rythme, ..., absolument tout m'a plu. 

Comprenant quatre tomes (deux diptyques), la série démarre fort, sans fausse note, et laisse espérer le meilleur. À peine la dernière page tournée qu'il me tarde déjà d'en reprendre la lecture. 

*

Doué d'un extraordinaire talent de conteur, l'écrivain britannique nous emmène dans les Highlands à la découverte des Rigantes. Un peuple libre, fier, soudé, établi au pied des montagnes de Caer Druagh. Un peuple vénérant "les dieux de l'air (...) de l'eau et les esprits de la terre". Un peuple dont nous partageons saison après saison les menus bonheurs et l'âpreté du quotidien.

De la naissance à l'âge adulte, le récit se focalise sur Connavar. Au gré des rencontres, des épreuves, des batailles, nous le voyons grandir, évoluer, et devenir un Homme. Sous nos yeux, se forge progressivement la légende du Démone-lame. Celui qui s'opposera à l'Empire de Roc et incarnera l'espoir des siens.

*

Qu'ai-je aimé le suivre dans son apprentissage et l'accomplissement de sa destinée! Fort, courageux, loyal et au caractère entier, c'est un héros difficile à oublier. Aussi charismatique qu'attachant. Et ce, malgré des actes parfois lourds de conséquences. Les autres personnages ne sont pas en reste. Je pense notamment à Ruathain son beau-père, à Vorna la sorcière ou encore à Banouin le marchand itinérant (pour ne citer qu'eux). Chacun intrigue,  fascine, surprend, captive, touche à sa façon. Tous marquent les esprits.

Puisant dans un imaginaire fertile et L Histoire (la conquête des terres celtes par les armées romaines), ici revisitée, David Gemmell nous offre un univers à la fois riche et fouillé, mystérieux et envoûtant, où la magie est omniprésente. Il y a de la violence, du sang versé, mais également (surtout) de l'amour, de l'amitié, de la bravoure et de l'honneur. J'ai par ailleurs beaucoup apprécié les réflexions portées sur la vanité de la gloire, les ravages/l'inanité de la guerre, le cercle vicieux de la haine et de la vengeance. Non, il n'y a pas à dire, je me suis vraiment régalée! 
Allez, vite, vite, la suite ^^

***

"- (...) Je ne te dis pas de ne pas te battre. Je te dis de ne pas haïr. Ce ne sont pas les guerres qui conduisent à des excès meurtriers, mais la haine. Des villages entiers, des villes et des gens rayés de la carte. La haine est pire que la peste. Elle consume tout sur son passage, et se transmet à notre prochain. Nos ennemis deviennent des démons, leurs femmes des mères de démons, leurs enfants des bébés démons. Tu comprends ? (...) Notre coeur devient noir et vient le moment où nous châtions ceux que nous haïssons. Mais la haine ne meurt jamais, Conn. Nous plantons ses graines dans chaque action qu'elle inspire. Tuer un homme, et son fils grandira en te haïssant, jusqu'au jour où il cherchera à se venger. Une fois que ce sera fait, c'est ton fils qui se mettra à le haïr. "
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Je viens de refermer ce livre et je me demande... est-ce que j'ai aimé ? Oui, da ! Je me suis régalée, cela devient une habitude. Lire un Gemmell... c'est limite orgasmique. J'exagère peut-être mais surkiffer c'est un peu ça aussi, non ?

Dès les premières pages j'étais dans l'histoire où tout semblait couler de source... ou plutôt où tout sonnait juste. Les personnages, leurs relations, l'histoire... tout s'assemble comme un grand puzzle. J'ai lu dans une critique que ce n'était pas humain d'écrire aussi bien, je n'aurais pas mieux dit. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de suspense mais quand les choses arrivent... elles ont un sens. Pas comme dans le 4ème volume de la série L'Agent des Ombres de Michel Robert qui a méchamment douché mon enthousiasme.

J'ai eu l'impression de lire plusieurs livres en même temps selon les époques de la vie de Connavar le guerrier aux yeux vairons. Il ne fait pas toujours les bons choix mais qui peut se targuer de ne jamais se tromper de chemin ?

« Et tu ne peux rien faire pour changer les choses, Conn. Ces actes ont entaché ton âme. Et ils te hanteront, comme ils doivent le faire, jusqu'à la fin de tes jours. »

Des questions restent en suspens dont celle qui me semble primordiale : pourquoi est-il si important aux yeux des Seidhes ? C'est le premier tome d'une quadrilogie... et c'est tant mieux! J'ai hâte de mon replonger dans cet univers envoûtant. Il doit y avoir de la magie la-dessous ^_^

Vous n'avez pas encore lu un David Gemmell ? Il est grand temps de vous y mettre !


Challenge pavés 2016-2017
Challenge multi-défis 2017 (16)
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Voilà, c'est fait, j'ai lu mon premier Gemmell !

Depuis le temps que je lisais des critiques élogieuses à son sujet, je me doutais bien que ses romans m'iraient comme un gant. Et c'est bien le cas, j'ai lu le premier tome de Rigante comme on boit du petit lait.

J'ai découvert un univers rude et belliqueux, magique et envoûtant, sensible et émouvant. Un univers fantasy qui s'inspire largement de celui des Celtes aux prises avec un empire romain envahisseur.

Au début de l'histoire, nous nous retrouvons à Trois-Ruisseaux, au milieu de montagnes et vallées verdoyantes, qui ne sont pas sans rappeler l'Ecosse ou l'Irlande, où vit le peuple Rigante. Un peuple batailleur, soit, mais qui vit tranquillement de l'élevage, vénérant et redoutant les esprits de la nature.
Une nuit d'orage, nait Connavar, dont le destin sera marqué à jamais et qui deviendra un héros légendaire, bien malgré lui.

D'emblée, je suis tombée amoureuse de Connavar. Comment ne pas l'être ? Il est courageux, attachant et charismatique ! Comme dit BazaR (je me permets de te citer, Alex), on le suivrait au bout du monde ! On tremble pour lui à chacun de ses valeureux combats, à chacun de ses faux-pas (eh oui, il est loin d'être parfait!) et on prie avec ardeur les Seidhs, ces divinités de la forêt au pouvoir considérable et plutôt obscur, qui bien heureusement ont Connavar à la bonne !
Autour de « Conn », gravitent d'autres personnages tout aussi intéressants auxquels le lecteur s'attache sans peine. Il y a ceux qui jouent le rôle d'un père auprès de Connavar, qui lui resteront fidèles jusqu'au bout, bienveillants et dont les conseils seront précieux : Ruathain, son père adoptif, Banouin le marchand, Parax le chasseur. Il y a aussi les figures féminines qui veillent tendrement sur lui : sa mère bien sûr, mais aussi Vorna la guérisseuse.
Et puis, il y a ceux qui font figure de petit caillou dans les rouages, car il en faut bien dans un roman ! : son frère Briafar qui le jalouse, Arian la sédutrice dont Conn est follement amoureux …
Et tant d'autres encore !

Je me rends compte en écrivant cette critique combien ce roman foisonne de personnages intéressants, de références historiques mais aussi légendaires, d'aventures trépidantes et que fort heureusement il me reste encore trois tomes pour vous parler de tout cela.
Ceci dit, mon petit doigt me dit qu'il ne sera plus question de Conn mais de son fils. Mais, qu'à cela ne tienne, il restera sans doute encore beaucoup de choses à dire !
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Frère Solstice était un druide, mais ceux qui le voyaient pour la première fois ne pouvaient pas le croire. Généralement, les druides sont des hommes âgés, solennels et affreusement sérieux, des ascètes dédaignant le monde et ses plaisirs. Bien sûr, il y a des druides plus jeunes mais pour l'observateur moyen, ce sont des gens qui essaient désespérément de... faire plus vieux que leur âge, d'être solennels et affreusement sérieux, et qui sont donc mis sur le même plan que leurs aînés.
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Au même instant, un éclair fendit le ciel et foudroya l'épée, la réduisant en miettes.
Puis la pluie se mit à tomber.
Varaconn était affalé contre le rocher, le regard rivé sur les morceaux de fer carbonisés.
Enfin, il se releva et entama la descente vers la hutte où avait lieu l'accouchement.
En s'approchant, il entendit les cris fins et flûtés de son nouveau-né résonner par-dessus le vent.
La porte de la hutte s'ouvrit et Vorna, sorcière sage-femme, sortit pour l'accueillir.
- Tu as le nom, dit-elle.
Ce n'était pas une question. Il acquiesça sans mot dire.
- Alors dis-le à voix haute, lui ordonna-t-elle.
- Il sera Connavar, l'Épée de l'orage.
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- Mais est-ce que toi tu comprends pourquoi ils sont séparés? Ils s'aiment. Ce n'était que des mots. Rien d'autre.
- Les mots sont plus forts que du fer, déclara Banouin. Tout ce que nous faisons  - tout ce que nous sommes - naît de mots. Les griefs d'un homme lui viennent des mots de son père et de sa mère ou de vieux amis qu'il vénère. Religions et mythes - qui parfois sont les mêmes - restent vivants davantage par les mots que par les faits. L'an dernier, tu as cassé le nez de Goravann à cause de mots. Êtes-vous enfin amis?
- Non.
- Et voilà. Des mots.
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- Les mots sont plus forts que du fer , déclara Banouin . Tout ce que nous faisons - tout ce que nous sommes - naît de mots . Les griefs d'un homme lui viennent des mots de son père et de sa mère , ou de vieux amis qu'il vénère . Religions et mythes - qui parfois sont les mêmes - restent vivants davantage par les mots que par les faits .
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Voilà un extrait d'une conversation entre Conn et la Morrigu.

- Je n'ai pas dit que c'est vrai, fit remarquer la Morrigu. Mais cela aurait pu l'être.
- Que veux-tu de moi ?
- Je ne veux rien, humain. Mais comme je te l'ai déjà dit, tu m'intéresses. Je t'ai demandé une fois ce que tu désirais le plus. Tu m'as répondu "la gloire". Et tu y as goûté. Est-ce que ça t'a plu ?
- Je pense que tu es maléfique, répondit-il. Je ne veux avoir à faire à toi.
La Morrigu sourit.
- Je suis au delà du mal, mon enfant. Le mal n'est qu'une petite créature, éphémère et insignifiante. Le mal est une... peste. Qui vient, qui fait mal, et qui s'en va. Je suis la Morrigu. je suis toujours là. Je donne. Les gens me demandent des cadeaux. Et je les leur offre.
- Tu as envoyé l'ours pour me tuer.
- Tu voulais la gloire, Connavar. A présent, ton nom est connu dans tous les pays keltoïs. Tu es un héros. Tu devrais peut-être me remercier. Demande-moi quelque chose d'autre. tu vois à quel point je suis généreuse. Est-ce que tu voudrais devenir roi ?
- Je ne veux rien de toi, lui dit-il fermement. L'ours m'a suffi.
- Tes rêves sont-ils devenus si étroits, Epée de l'orage ? Où est l'enfant qui désirait devenir célèbre ?
- Il a grandi, rétorqua sèchement Conn.
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Gemmell l'homme qui a changé le point de vue que l'on peut avoir de la Fantasy ;)
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