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EAN : 9782020061421
306 pages
Seuil (01/03/1982)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Veuf et privé de son fils préféré par la guerre de 14, Cyrille Bousseau confie l'usufruit de sa terre à sa bru et au second mari de celle ci, à charge pour eux d'élever son petit-fils Clotaire.

Le vieillard s'installe dans la maison du Mesnil, chez ses héritiers qui lui comptent avec parcimonie le gîte et le couvert.

Très vite, une haine sourde s'appesantit sur la ferme. La terre encore ou trop convoitée, l'enfant silencieux, sont les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
1925 : Sept ans après la fin de la boucherie que fut « la grande guerre ».Une guerre qui a laissé des traces dans tous les esprits de l'époque ; mais aussi et surtout une flopée de noms qu'on inscrira sur les monuments aux morts…
Maurice Genevoix a pas mal écrit sur cette tragédie, lui qui l'a vécue et sera grièvement blessé de trois balles qui lui valurent sept mois de soins et la perte de l'usage de la main droite, en 1915.

Mais cette guerre n'aura pas fait des dégâts que dans les tranchées, elle en a fait dans les villages. C'est ce qu'entreprend d'illustrer ici l'auteur. Cyrille est une victime indirecte de cette guerre : son propre fils cadet, Marcelin est mort pour la Patrie en 1915.
Cyrille, c'est Cyrille Bonisseau, veuf depuis peu et également père de Bertin, parti vivre à la ville avec son épouse Denise…Et puis, il y a Clotaire. Il a dix ans et est le fils de Marcelin et Malvina, maintenant veuve et remariée à Agnan Cabos. Une situation de départ du roman que Maurice Genevoix n'a pas dû avoir beaucoup de mal à imaginer tant elle devait être courante dans nos campagnes à l'époque.
On retrouve le vieux chez le notaire afin d'effectuer la donation partage qui clarifiera la situation de tous par rapport aux biens familiaux et qui le mettra, lui, à l'abri du besoin. En fait, il finira à l'hospice, pourri de haine…

Une situation que nombre de familles ont dû connaître qui permet à Maurice Genevoix de dresser le portrait d'un vieil homme qui sent sa vie lui échapper et qui en veut à la terre entière et plus particulièrement à Cabos qui fut si habile à le déposséder de ses biens, d'abord, et finalement de son petit fils.
Un portrait qui nous montre un vieillard au tempérament sanguin, tour à tour touchant et insupportable ; touchant dans sa détresse de se sentir dépossédé et insupportable dans ses colères…
Ajoutons à cela l'adresse de l'auteur à décrire sa chère nature des bords de Loire. Un bien beau style qu'on ne trouve plus guère à quelques exceptions près…
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Bam ! La brosse de l'aspirateur a heurté ma PAL qui s'en est trouvée toute démantibulée. L'occasion était trop belle de faire le tri dans cet amoncellement hétéroclite qui n'attendait qu'une restructuration nouvelle. Une couverture me saute aux yeux, "je ne vois" que le titre, "La maison Du Mesnil", Maurice m'appelle à son chevet, c'est parti direction les bords de Loire pour une rivalité familiale suite à un héritage qui a mal tourné. Appelé "Cyrille" lors de sa première édition, ce roman de terroir situé entre les deux guerres raconte la fin de vie de l'ainsi dénommé.
Trouvé sur l'étalage d'une braderie de mon village en même temps que "Les creux de maison", d'Ernest Pérochon, il ne pouvait plus longtemps rester dans la file d'attente. Lire un Genevoix, c'est comme un Simenon, il est indispensable de se plonger dans ces études de moeurs au moins une fois par an, tant leur production littéraire a été féconde et enrichissante. L'écrivain solognot ajoute à la justesse des caractères étudiés une description de la nature comme peu d'auteurs ont su le faire si bien. Même lorsque le sujet n'est pas centré sur les animaux, ses personnages sont toujours reliés à leur environnement. Il y a dans ce livre une rivalité entre les protagonistes de cette famille qui n'a rien à envier à la concurrence et à la lutte pour la survie entre les espèces animales. Les anciens sont progressivement exclus du cercle familial, plus assez rentable pour la collectivité, mais avec des souvenirs qui ravivent les passions et les haines ancestrales. Jusqu'au jour où l'exaspération entraîne la disparition, renouvellement inéluctable de la vie sur terre.
Ce n'est pas le plus connu parmi l'oeuvre de l'académicien, mais ce roman mérite plus qu'un strapontin dans la rangée consacrée à ce rescapé de la grande guerre. Il m'a fait penser à Tiennot de Bernard Clavel, lui aussi relégué au titre d'oeuvre mineure. Comme quoi les appréciations sont toutes personnelles, mais c'est justement ce qui fait la diversité des considérations. Je ne peux qu'inciter à lire cette histoire, juste pour ne pas perdre la mémoire des générations passées.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les betteraves pressaient, à cause des gelées précocement menaçantes. Tout le jour, Cabos et Malvina les avaient arrachées de force. Ils avaient ce soir les bras et les reins rompus. Et ils mangeaient, dans cet accablement du corps qui ne laisse pas de place aux pensées.
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Cyrille vit. Son corps lui semble anéanti, mais dans cet anéantissement même il trouve une douceur infinie. Le chant de l'hirondelle est un gazouillis d'amitié. La faible et blanche clarté de l'aube, comme elle est fraîche aux paupières d'un vieil homme! Ce qu'on entend, mon Dieu, ce qu'on voit, le beau jour qui va naître dehors, c'est une bonté du ciel à la fin d'une méchante nuit. Cela vous touche si doucement qu'il n'y a pas de mains humaines pour vous donner pareille caresse.
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Cette rivière-ci, le vieux la reconnaissait bien. Des saules y baignaient leurs racines, réfléchissant dans l'eau presque immobile leur rude trogne chevelue de blanc. Et c'était tout autour des saules le frémissement soyeux des joncs, les fleurs jaunes des renoncules et des iris, les grappes pourpres des salicaires.
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Du jour où ce gueux d’étranger avait flairé l’odeur de la pâtée, Dieu sait ce qu’il avait pu faire pour qu’on lui ouvrît la porte. Il avait réussi, il s’était installé. Maintenant il faisait voir qu’il avait les dents longues et courte la reconnaissance.
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Carillat est de deux classes plus ancien. Ce n'est rien : quand on a passé septante, les années se touchent de près.
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Videos de Maurice Genevoix (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Genevoix
https://www.laprocure.com/product/1049468/genevoix-maurice-rrou
Maurice Genevoix, illustrations Gérard Dubois rroû Éditions La Table ronde
« On craque pour ce livre illustré de rroû de Maurice Genevoix aux éditions La Table ronde. Une petite merveille illustrée par Gérard Dubois qui est multi-primé en tant que dessinateur pour le Newyorker et le New York Times entre autres. Évidemment, Maurice Genevoix, c'est celui qui a été connu et reconnu pour Ceux de quatorze où il décrivait ses blessures de guerre et la guerre en elle-même, qui est un texte majeur en littérature française, puis qui avait eu le prix Goncourt pour Raboliot. Et ce texte-là, magnifique, n'est pas seulement l'histoire d'un chat, c'est bien plus que ça... » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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