AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782351310380
50 pages
Le Baron perché (02/10/2006)
4.2/5   10 notes
Résumé :

Septembre 1914, Henri est mobilisé. Restée au village, Marguerite l'attend. Ils s'écrivent. Leurs lettres font se croiser les mots tendres et les anecdotes de la vie quotidienne, cette vie qui continue, au village comme au front.

L'insouciance et la ferveur espiègle de leur amour fait peu à peu place au désarroi. La guerre résonne de plus en plus fort dans les lettres d'Henri et avec elle, la violence, le fracas, l'éloignement.
>Voir plus
Que lire après Rendez-vous sous les cerisiersVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Marguerite est une grand-mère quand elle décide de se confier à sa petite fille sur son premier amour. En 1914, elle est séparée d'Henri qui est envoyé à la guerre. Pendant quelques mois, ils échangent de courtes lettres remplies de tendresse mais Henri a de plus en plus de mal à rester confiant alors qu'il est loin de Marguerite et qu'il vit au quotidien les horreurs de la guerre, la faim, la soif, la solitude. Il en vient à demander à Marguerite de ne plus l'aimer, ne répond plus à ses lettres mais la jeune fille ne peut s'y résoudre.

J'ai emprunté cet album à la médiathèque de ma commune à l'occasion de la célébration du centième anniversaire marquant la fin de la Première Guerre Mondiale. Sur le coup, je pensais qu'il s'agissait d'un album pour les enfants mais quand j'ai commencé à le feuilleter, j'ai vu qu'il était destiné à un lectorat adulte.
J'ai trouvé cet album très beau et très émouvant, les lettres de Marguerite et d'Henri sont vraiment poétiques et dépeignent un amour plus fort que tout. Pendant quelques mois, cet amour va leur servir de rempart contre les atrocités de la guerre avant que celle-ci ne vainque leurs sentiments. Il y a beaucoup de pudeur dans ces lettres, aucun étalage de sensualité débridée, ce qui les rend encore plus touchantes.
A chaque lettre est associée une représentation de tableau assez simple, cette association texte/image est bien pensée, à mon avis. Certains tableaux représentent l'attente ou l'espoir, d'autres la guerre, la peur ou le désespoir.
J'ai vraiment apprécié la lecture, très rapide pour moi, de cet album pour marquer à ma façon les commémorations de la Première Guerre Mondiale. Si j'en ai l'occasion, j'aimerais lire autre chose autour de ce thème pour rendre un hommage à ces hommes qui ont donné leur vie pour nous.
Commenter  J’apprécie          132
"On croit toujours connaître

ceux que notre coeur a de plus précieux.

Je t'ai toujours connue, sereine, grand-mère.

Marguerite étincelante, fleur blanchie par le soleil.

Toute ta vie tu t'es tenue sur le seuil du bonheur,

sans y entrer vraiment. Ton existence me semblait claire

comme un mince fil transparent qui traverse le destin."

C'est ainsi que débute ce magnifique album. La narratrice s'est toujours dit que sa grand-mère avait mené une existence paisible, dénuée de toute passion.

Mais un jour, son aïeule lui demande d'aller chercher une "petite boîte, cachée dans la bibliothèque. A l'intérieur des papiers. Des mots d'écoliers aux écritures minutieuses et appliquées. Des petits messages comme des fragments de pensée qui s'envolent. Puis, des lettres, des mots graves et décidés". le condensé d'une histoire qui "vivait en [elle] chaque minute"

Depuis leur enfance, Marguerite et Henri ont toujours nourri de tendres sentiments l'un pour l'autre. Mais la Première Guerre mondiale éclate et le jeune homme est appelé. Pour combler l'absence, des lettres sont échangées. Seulement, est-ce que l'éloignement et la brutalité inhérente à tout conflit ne vont pas avoir raison de leur attachement?

J'ai toujours beaucoup apprécié l'oeuvre de l'illustratrice Nathalie Novi. Aussi, il y'a quelques années, en flânant dans les rayons de ma bibliothèque, je n'ai pu résister à la magnifique couverture de cet ouvrage. Je me suis assise, je l'ai ouvert et la magie a opéré.

C'est en effet le mot de "magie" qui me vient spontanément quand j'évoque cet album. Rares sont ceux où les images et les mots s'imbriquent aussi parfaitement. Et là, tout fait écho.

Le style de Cendrine Génin est extraordinaire. Il sait retranscrire à la perfection les joies de l'amour, les affres de l'abandon et le poids de la guerre. On ressort profondément ému de la lecture. Je ne peux d'ailleurs résister au plaisir de vous livrer quelques morceaux choisis:

"L'oxygène de tes mots bat dans mes veines"

"Aujourd'hui, il fait si beau que je t'aime dans le soleil"

Le choix de la structure (l'ouverture de la boîte par la petite fille, la découverte des lettres et la conclusion du récit par la narratrice qui nous rapporte les mots de son aïeule) se révèle également percutant. le texte gagne ainsi plus de profondeur. le temps qui n'efface rien et l'idée de transmission constituent des thématiques très fortes. de plus, qui n'a pas rêvé de connaître mieux ses ancêtres?


Cependant, ce récit ne serait rien sans la beauté des illustrations de Nathalie Novi. Certaines ne nous quittent pas et restent ancrées dans la mémoire, une fois les pages refermées. Je fais notamment référence à son hommage au Cri de Munch ou à celle où Henri déclare "je te dégage de ta parole de m'aimer à jamais". le mélange entre le jeune homme confiant de l'avant-guerre , le soldat qu'il est devenu et la mort se réflétant dans l'eau de la rivière souligne à la perfection les ravages des conflits sur les hommes.

De même, le dessin autour de la robe de lumière de Marguerite se révèle splendide. Rien qu'en le regardant, on devine l'arrivée du printemps, la renaissance de son espoir...

Bref, vous l'aurez compris: cet album est un grand coup de coeur et j'espère vous avoir donné envie de le découvrir!
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre est particulièrement émouvant. Il parle de la correspondance amoureuse qu'une grand mère transmet à sa petite fille. de belles lettres d'un amour d'enfance brisé par la guerre de 14/18 et qui laissera à jamais une blessure déchirure au coeur de l'aïeule. J'aime ce livre. Il est sobre, clair et magnifique. Les illustrations y sont pour quelque chose... Je suis particulièrement sensible au travail de l'illustratrice Nathalie Novi qui en général me touche beaucoup. Je plonge avec un bonheur sans retenue dans ses images qui me parlent directement au coeur en passant par la rétine. L'harmonie particulière de ses jeux de couleurs me ravie. J'adore en particulier quand elle fait ressortir les rouges et les violets en utilisant des tons verts lumineux. Ses rouges et ses roses indiens me charment aussi. le clin d'oeil au célèbre tableau de Munch : le cri
est poignant, il exprime l'extrême détresse ressentie par la jeune fille lorsqu'elle commence à comprendre qu'elle est abandonnée par son bel amour.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2007/03/la-meilleure-manire-de-rencontrer.html
Commenter  J’apprécie          70
De superbes illustrations pour cette correspondance entre une jeune femme et l'homme qu'elle aime qui est parti au front...
Commenter  J’apprécie          50
Je ne sais pas décrire la magie que contient ce superbe album.
Je sais juste qu'au fil des pages, je me suis émerveillée devant les dessins magnifiques et les mots justes et beaux qui m'on fait rêvé et m'on émue jusqu'au plus profond de moi.
Je ne sais pas décrire, cette sensation qui m'a envahie, comme une vague de sentiments, lorsque j'ai quitté la bulle qu'a créé ce livre entre moi et le monde.
Je sais juste que lorsque je l'ai reposé, je me suis sentie à la fois légère et indescriptiblement émue.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tu dois penser à moi comme à une bête de somme, et tu n'as pas tort. Ma vie ressemble à un cauchemar. Mais c'est notre lot à tous. Autour de moi, la bataille gronde et les hommes tombent. Ici, je sais que je ne suis rien. Je ne suis qu'un parmi les autres, machine à tuer, à broyer, à déchiqueter.
Je ne peux te cacher que la guerre me meurtrit. Je sens l'odeur de la mort chaque jour plus proche.
J'ai si peur de n'être plus jamais le même, de ne plus me reconnaître. L'horreur me ronge la nuit et le jour, jusque dans mes rêves.
Commenter  J’apprécie          90
Tu disais que vous vous connaissiez depuis toujours ; pour toujours, car les "je t'aime" des enfants se conjugent au-delà du temps
Commenter  J’apprécie          10
Quand tu me manques trop, je regarde le monde avec tes yeux, pour ne rien perdre. Tu es mon refuge, mon univers.
Je suis sûre que ce soir, nous regardons la lune ensemble puisqu'elle rayonne jusqu'à toi, pour te tenir chaud dans cet ailleurs si froid.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : correspondanceVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5250 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}