L'édition que j'ai eu entre les mains est une édition datant de 1949.
Ce récit de voyage montre le conditionnement des Polynésiens, leur dénaturation rapide qui s'est effectuée, de force, à travers la colonisation. Il y a un gros travail réalisé par l'auteur pour nous faire connaître la population polynésienne et les problèmes qu'elle rencontre pendant ce début du 19e siècle. Sa patience, son obstination et son amour pour ces peuples lui ont permit de devenir l'un d'entre eux et d'acquérir des connaissances précieuses pour préserver leurs cultures. Grâce à un attachement mutuel, il a réussi à établir des relations fortes avec eux. Il peut ainsi témoigner de leur joie de vivre et de leur simplicité qui, malheureusement, s'effacent progressivement. Ses remarques sont pertinentes. Les illustrations qui les accompagnent sont sympathiques.
Il faut néanmoins replacer ce texte, donc les propos de l'auteur, dans le contexte où ils ont été écrits. La colonisation n'est pas totalement une mauvaise chose pour l'auteur. Ce qu'il critique c'est la façon de coloniser les îles polynésiennes. Il reste attaché aux colonies. de plus, et c'est ce qui m'a un peu gêné, il utilise beaucoup la notion de "race pure", il parle des populations noires en utilisant le mot "nègre". A l'époque ça ne choquait pas ou peu. A l'heure actuelle, ce sont des mots dont on ne connaît que trop bien la connotation et les dangers.
Intéressant sur le fond, le type de narration utilisé par l'auteur est un peu lourd et redondant. C'est un livre instructif. Ni plus, ni moins.
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Il ricane, semble conscient d'une supériorité imaginaire et considère avec le plus grands mépris ces monuments de ses ancêtres païens. Et pourtant ceux-ci avaient une civilisation, une culture, étaient de grands navigateurs et des artistes, et lui, comme tous ses contemporains dominés par la civilisation blanche, a perdu la science du passé, ne fait qu'imiter les blancs et ne crée plus rien.
La personnalité des citoyens d'une république qui porte une devise de liberté et d'égalité devrait être respectée par les gouvernants. Ceux-ci, au contraire, se sont mis eux-mêmes à l'abri des lois qu'ils appliquent, alors qu'ils devraient être responsables de la gestion du pays, comme un capitaine est toujours responsable de la marche de son navire et va même jusqu'à passer en conseil de guerre en cas de naufrage. Hélas ! les régimes parlementaires sont basés sur l'irresponsabilité des dirigeants, alors qu'il serait souhaitable d'avoir des chefs, ayant des comptes à rendre, et non placés au-dessus des lois.
J'ai pu constater qu'en Afrique, contrairement à ce qui se passe en Polynésie, la religion musulmane a su protéger la race indigène en lui conservant sa fierté. Et je préfère certes à l'attitude résignée des races qui se laissent mourir, celle de l'Arabe qui crache par terre quand passe le chrétien. Tant que subsiste la fierté, tout espoir n'est pas perdu.
Dans cette petite île n'existent pas tous les parasites de la justice des grands pays, justice lente et fort coûteuse, devenue une machine trop compliquée, dont la seule raison d'être, est, semble-t-il, de faire vivre une armée de fonctionnaires.
"Hors de l'eau est sortie la terre et là-dessus ont poussé les hommes."
Pot-Pourri d'Alain Gerbault Ecrit par Sacha Guitry pour Yvonne Printemps. Compositeur Albert Willemetz :
Bonsoir, Madame la Lune, Bonsoir (bis) C'est votre ami Gerbault qui vient vous voir, Bonsoir, Madame la Lune. Sur mon bateau, au fil de l'eau, Je m'en vais là-bas vers le large, Je navigue en rêvant où me pousse le vent, Devant moi et toujours en avant, Pourquoi je fuis Paris, son bruit, Pourquoi je me suis mis en marge, M'éloignant sans regret Voyageant sans arrêt...