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Citations sur Soutien-gorge rose et veston noir (18)

" Je suis ici, dans une rue de New York, en train de te dire que je suis en amour avec toi. Et ça m'est jamais arrivé de ma vie, je te signale, alors, c'est pas comme si j'avais pas vraiment, mais vraiment réfléchi à toute cette affaire. Pendant huit mois. Chloé, il y a juste près de toi que je me sens comme ça. On dirait que je vois mieux, on dirait que, tout d'un coup, tout a un sens."
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" Je t'aime ,Chloé. J'ai jamais été sûr de quelque chose comme ça dans ma vie. Jamais. Et je sais que tu m'aimes. Je le sais."
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«Manifeste du célibat:

Nous, Chloé Cinq-Mars, Antoine Bertrand et Juliette Beauchemin, voulons :

-Être et demeurer célibataires.
-Redonner ses lettres de noblesse au célibat.
-Être parfaitement et joyeusement autosuffisants.
-Rejeter la dictature que l'amour exerce sur nos sociétés oisives et comblées.
-Propager la bonne nouvelle qu'il n'est pas nécessaire d'être en couple pour être heureux.
-Honorer régulièrement la mémoire de Casanova.
-Défendre le célibataire, ses droits et son estime personnelle.

Ça allait jusque-là, mais Juliette s'était ensuite un peu emportée et avait ajouté:

-Acquérir l'usine de Guinness de Dublin.
-Fourrer avec Johnny Depp....»
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J’avais peur, en fait, peur de Luc, peur de moi avec Luc, peur de moi sans Luc. J’ai songé à Antoine, qui faisait rire la petite rousse en l’embrassant dans le cou et j’ai pesté contre lui aussi, pour la forme, parce que j’enviais son insouciance. Puis, j’ai essayé, sans trop de conviction, de m’imprégner de cette insouciance, et d’envisager mon rendez-vous du lendemain comme quelque chose de simple et de léger, un plaisir sans conséquences, que l’on ne déguste qu’au présent. Mais c’était peine perdue: je souriais, toute seule sur la banquette arrière, je souriais à la pensée de Luc craquant pour moi, je souriais à un cortège d’images romantiques et un peu sottes. Tant pis pour Juliette, ai-je pensé. Tant pis pour moi et mes angoisses puériles. Demain, j’ai un rendez-vous, et je serai fabuleuse.
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«Au fond, a dit Juliette, si ça les rend heureux de se marier…

— Ils vont divorcer dans trois ans, a continué Antoine, et ça va juste être plus plate et plus compliqué. Ils ont aucune raison de se marier, ces deux-là. Ils font tous les deux autant d’argent, et c’est pas comme s’ils étaient super cathos, ou quelque chose du genre. C’est juste pour faire comme tout le monde.

— Ça dépend, ai-je dit en me servant un autre verre de vin. On peut voir ça comme quelque chose de très postmoderne, genre, je le sais que c’est cucul et inutile, et je me marie justement pour ça. C’est comme acheter une lampe vraiment laide au marché aux puces, parce que, en fait, elle est tellement kitch que ça fait cool.

— Non, a répliqué Antoine. Personne se marie au deuxième degré. Ce serait comme faire un enfant au deuxième degré. Ridicule.

— Moi, j’ai rien contre le mariage, a dit Juliette. J’en vois juste pas du tout la nécessité. On est au XXIe siècle, câlisse. Ton couple sera pas plus fort, ou plus stable ou plus cute, parce qu’uni par les liens sacrés du mariage. Les gens qui disent le contraire sont des hypocrites.»
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«Je suis contente que vous soyez ici, a repris Stéphanie, parce que, ce soir, Charles et moi aimerions vous annoncer une grande, grande nouvelle.»

Oh! mon Dieu, me suis-je dit. Elle est enceinte. Mais elle avait un grand verre de vin dans une main, ce qui rendait cette explication peu plausible. Un nouvel emploi, peut-être? Une maison en banlieue?

«Charles et moi, a dit Stéphanie, on va se marier.»

QUOI? Tous les yeux se sont tournés vers moi. Apparemment, j’avais parlé à haute voix. J’ai pris un air un peu idiot: «J’ai renversé mon verre. Oups.» Et je me suis penchée vers le sol, où il n’y avait, évidemment, absolument rien.

Il y a eu un bref temps mort, puis une explosion selon moi fort exagérée de joie, d’applaudissements et de cris stridents de filles. Pourquoi, me suis-je demandée, pourquoi est-ce que les filles sont toujours surexcitées quand une d’entre elles se marie?

«Chloé?» Je me suis retournée pour apercevoir Charles, tout souriant, qui tirait doucement sur ma manche. «Tu avais l’air dans la lune, m’a-t-il dit. Es-tu contente pour nous?» Cher Charles. Il était, lui, au bord de l’extase. «J’en reviens pas, a-t-il baragouiné. J’en reviens pas qu’elle ait dit oui!»
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La journée avait plutôt mal commencé – je m’étais réveillée à quatorze heures, un peu étonnée d’être dans mon lit, et sans aucun souvenir de comment je m’y étais rendue. J’avais un mal de tête terrible, une vague nausée et la nette impression d’être couchée dans un nuage de vapeurs d’alcool, sans compter les dommages collatéraux d’usage: cheveux ternes et secs, sentiment lancinant de culpabilité et d’angoisse par rapport à ce que j’avais pu dire et faire la veille, et une morsure d’origine inconnue sur ma cuisse gauche. Au moins, il n’y avait pas un étranger ronflant à côté de moi, c’était toujours ça de pris, comme aurait dit ma mère.

Au bout d’une heure, je m’étais traînée jusqu’à la cuisine pour me faire frire quelques tranches de bacon, que je comptais arroser d’un grand verre de Gatorade – du gras, du sel, des électrolytes: le remède idéal contre la gueule de bois. Je m’étais assise sur la machine à laver, regardant tour à tour le bacon et le liseré tout effiloché de ma vieille robe de chambre, et portée comme toujours en ces matins-là à l’introspection, j’avais réfléchi (quoique mollement) à ce que j’étais devenue: 28 ans, célibataire (irrémédiablement, joyeusement et fièrement célibataire), recherchiste pigiste, vivant dans un quatre et demie pas vraiment moderne avec trois chats et un bac à recyclage rempli de bouteilles vides de Gatorade – aucune de ces bouteilles, il faut dire, n’ayant été consommée dans un contexte sportif.

À seize heures, j’étais encore en train de digérer mon bacon quand je suis arrivée chez Stéphanie, à Verdun, pour sa maudite épluchette de blé d’Inde annuelle. Elle avait décoré la cour selon une thématique assez douteuse, avec des ballots de foin et des nappes à carreaux – l’idée étant sans doute de créer un effet «retraite champêtre» qui, malheureusement, se mariait plutôt mal avec la ruelle sordide qui passait juste derrière sa clôture, et où un chat pouilleux jouait avec une canette de bière vide.
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Je ne vois pas d'autres explications pour justifier toute la peine que vous vous donnez à complexifier vos amours, a répondu mon père. Il faut toujours que l'autre ne soit pas au courant de votre affection, ensuite il faut se faire la cour sans en avoir l'air, vous faites l'amour à des gens que vous n'aimez pas et vous entretenez des relations platoniques avec ceux que vous aimez... je te dis, Chloé, vous êtes une drôle de génération.
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Penses-tu vraiment que c'est possible de poursuivre le festival de la passion quand il faut rappeler à son chum de pas oublier d'acheter du Downy senteur fraîcheur d'avril?

- Fraîcheur d'avril? Ils savent pas que ça sent littéralement la marde, le mois d'avril?
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.. non pas «oui, mais». Quand je te dis que tu le sais pas, c'est qu'on le sait jamais. On se dit toujours que ça va être différent pour nous. C'est normal. Mais quand tu te rends compte au bout d'un an ou deux ou trois que les feux d'artifice sont plus vraiment là et que tout ce qu'il en reste, c'est un petit papillonnement dans le ventre de temps en temps, je te jure que c'est... c'est pas terrible, c'est pas la fin du monde, mais... c'est quelque chose.
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