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Critique de Ziliz


"Une enquête de Rizzoli & Isles", annonce la couverture. Ah le vilain spoil : si Jane Rizzoli enquête, c'est qu'elle a survécu au long duel avec le Chirurgien (cf. 1e opus). Les séquelles sont lourdes, mais cette inspectrice est coriace, et surtout beaucoup trop fière pour montrer ses faiblesses. Voilà des années qu'elle se bagarre pour que ses collègues masculins la considèrent comme l'UN des leurs, elle ne baissera pas la garde, pas question de leur accorder ce plaisir. le tueur l'a pourtant bien amochée, physiquement et moralement. Un an après la terrible traque (à double sens), Rizzoli est toujours hantée par le bonhomme. Il semble hors d'état de nuire du fond de sa prison haute sécurité. Et pourtant une nouvelle série de meurtres pervers et violents rappelle singulièrement sa patte. de quoi ébranler sérieusement Jane. Ils sont nombreux à lui dire à peu de chose près :
- Vous êtes encore trop fragile, Rizzoli, pour supporter ça. Vous êtes sûre que vous voulez rester sur l'affaire ?
- Oui, oui, c'est écrit sur le livre "Une enquête de Rizzoli & Isles", je vais pas décevoir les lecteurs.
- Ah ok, joli professionnalisme. Mais vous allez morfler, vous viendrez pas vous plaindre...
Et oui, elle va en baver. le Chirurgien est très fort pour détruire, de près, de loin, avant, pendant, après...

L'auteur est médecin et tient à faire partager ses connaissances, dispensant généreusement des détails sur les mises à mort, les scènes de crimes découvertes par les enquêteurs (du macchabée encore chaud au tas de viande informe colonisé par les bestioles) et les autopsies. C'est gentil. Mais elle pousse le souci pédagogique un peu loin, à vous donner le tournis et la nausée. Surtout que ses tueurs ont la main lourde, le scalpel précis mais insistant. Si on tient la secousse, c'est passionnant, on apprend beaucoup sur la médecine légale, les explications scientifiques restent accessibles au commun des lecteurs.
Les intrigues de Gerritsen sont aussi dérangeantes que ses détails chirurgicaux, ses tueurs sont redoutables, pervers et extrêmement intelligents, maniant à la perfection tortures morales et physiques.
Les réflexions étayées de neuropsychiatrie sur les notions de bien et de mal, de maîtrise des pulsions sont particulièrement troublantes. Quid de la normalité ? de la culpabilité d'un criminel ? Un tueur en série est-il un psychopathe ? Quid de la morale ?
"La société voit dans les actes violents des manifestations du mal ou de l'immoralité. On nous dit que nous exerçons un contrôle absolu sur notre comportement, que chacun de nous est parfaitement libre de choisir de ne pas faire mal à un autre être humain. Mais ce n'est pas seulement la morale qui nous guide. La biologie aussi. Nos lobes frontaux nous aident à lier pensées et actes. A peser les conséquences de ces actes. Sans leur contrôle, nous céderions à toute pulsion violente." (p. 286)
Des réflexions de ce type rendent les thrillers de Gerritsen aussi passionnants que dérangeants, et peuvent vous poursuivre un bon moment...
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