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EAN : 9782330013950
448 pages
Actes Sud (06/03/2013)
3.97/5   31 notes
Résumé :
Lilly, jeune Anglaise ayant passé son enfance au Maroc, a étudié le Coran et se révèle profondément croyante. Obligée de partir en Ethiopie, elle y découvre le fondamentalisme islamique tout en subissant le contexte politique dans lequel il de prend de plus en plus d'importance. Que restera-t-il de sa religion et de son identité lorsqu'elle sera réduite à sa condition de femme et d'étrangère puis renvoyée à Londres ?
Ce roman offre, en plus de son intrigue pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Lilly est la fille unique de deux anglais, voyageurs bohèmes qui n'ont pour seule préoccupation que de trouver l'argent nécessaire à leur marijuana de la journée. Leur hantise est de s'enraciner : donc pas d'amis, et plus de famille. À leur mort, Lilly est recueillie et élevée par un soufi marocain. Devenue adulte, elle sera envoyée à Harar, en Éthiopie. Une musulmane blanche éveille la méfiance parmi la population, et Lilly aura fort à faire pour trouver sa place dans cette société traditionnelle.

Le roman alterne entre deux récits, l'intégration difficile de Lilly dans sa nouvelle ville, et son exil à Londres, quand la guerre civile et la famine se sont répandus en Éthiopie. Pour ce que je peux en dire, l'auteure a l'air de s'être solidement documentée pour écrire son roman : conflits entre les différentes ethnies, traditions ancestrales, cuisine, …

Par contre, je trouve le choix du personnage principal assez surprenant. Lilly est toujours tenue à l'écart de la société, et en connaît mal les us et les coutumes. Par conséquent, je trouve que le lecteur est également tenu à distance, et observe tout de l'extérieur, sans se sentir particulièrement concerné. Tout le long du récit, j'ai eu l'impression qu'elle n'était pas chez elle et que tout ce qu'elle vivait n'était que temporaire, sentiment renforcé par son exil à Londres que l'on connaît dès le début du roman. de même pour la situation de l'Éthiopie : Harar vit en vase clos, a peu de contact avec l'extérieur et se reçoit que quelques vagues rumeurs. Là encore, on ne perçoit pas vraiment le climat de peur (arrestations arbitraires, torture, …) ni de désespoir (famine, ...) qui s'abat sur l'Éthiopie car le récit à Harar s'arrête plus ou moins quand les vrais ennuis commencent.

J'ai eu finalement l'impression d'effleurer plein de sujets intéressants, mais sans les toucher vraiment. C'est peut-être aussi dû à mes goûts, pour découvrir un pays à travers un roman, je préfère les grandes fresques qui mêlent des vies très diverses aux péripéties d'un seul individu. Ce roman n'était pas désagréable, mais je pense que je ne fais pas partie du bon public !
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Sur les conseils de ma libraire, j'ai découvert le livre de Camilla Gibb, « le miel d'Harar ».
Lilly, jeune Anglaise est élevée par des parents bohèmes qui décèdent au Maroc alors qu'elle n'a que 6 ans.
Aussitôt recueillie par un maître Soufi qui l'initie au Coran, Lilly se rend en Ethiopie avec son frère.
Rien d'évident pour la jeune fille qui devra trouver sa légitimité, son statut de femme blanche la mettant à l'écart de la société.
A Harar, quatrième ville sainte de l'Islam elle enseignera le Coran à de jeunes enfants et trouvera quelque réconfort auprès d'Aziz dont elle tombera amoureuse.
Lorsque le régime d'Haïlé Sélassié vacille, c'est à nouveau l'exil pour Lilly qui se retrouvera à Londres. Auprès de la communauté Ethiopienne elle tentera de se reconstruire et d'oublier Aziz.
Très intéressée par cette lecture durant la première moitié du livre,
J'ai été rapidement submergée par trop de descriptions sur l'Islam, le Coran et sur le cheminement intérieur de l'héroïne vers la spiritualité.
J'aurais aimé découvrir à travers cette lecture, l'Ethiopie et ses coutumes mais malheureusement l'auteur s'y arrête trop peu.
Une lecture laborieuse qui ne me laissera pas un grand souvenir.


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Fille de globe-trotters, orpheline à Tanger, Lilly est élevée dans une confrérie soufie marocaine. À 16ans, elle se rend à Hara en Éthiopie, pour se recueillir sur le tombeau de leur saint protecteur. Elle n'en repartira que des années pus tard, contrainte par la guerre, retournant dans son pays d'origine, où elle se sent comme une exilée.
Étrangère partout où elle va, elle sera soutenue par sa foi en l'islam, un islam tolérant, ouvert, exigeant, qui l'aidera à traverser bien des épreuves. Elle s'interroge également sur le durcissement de sa religion en exil, la prête des traditions, le repli sur soi et la communauté. Elle sent au fond d'elle que ce n'est pas le message de sa religion.
Très documenté, le roman restitue la vie éthiopienne d'avant les guerres qui ravagèrent et ravagent le pays. le pays d'avant l'intégrisme religieux et le rejet de certaines doctrines, dont le soufisme. L'Ethiopie revit avec ses odeurs, couleurs, codes sociaux, son ouverture timide sur le monde ; puis le début de la guerre civile et de la famine.
Chant d'amour, d'exil, de renaissance, le Miel d'Harar interroge les bouleversements du monde, les rapports de la spiritualité au monde et aux autres.
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Lilly est blanche et musulmane. Orpheline au Maroc, farendja en Éthiopie, exilée en Angleterre, elle conte son histoire. L'histoire d'une foi inébranlable, d'un monde en guerre, de traditions persistantes, d'un amour impossible.

C'est auprès d'un maître soufi qu'elle grandit, dans l'amour de l'islam. Jeune femme, elle se trouve plongée dans la tourmente et fuit à Harar. Entre Nouria et ses enfants, elle apprend une nouvelle langue, une nouvelle vie. Les difficultés du quotidien sont atténuées par la sérénité qu'elle trouve auprès des enfants auxquels elle apprend le Coran et la tendresse qu'elle éprouve pour Aziz, jeune médecin. Rattrapée par la violence des hommes, elle s'envole pour l'Angleterre, où elle tente de se reconstruire un monde à sa mesure. Cette fois-ci, c'est sa proximité avec Amina et ses petits qui permet à Lilly de retrouver un semblant d'équilibre, mis à mal cependant pas les résurgences du passé.

Un très beau roman, sur le fil. Les pages se tournent, je découvre un monde qui m'est étranger. Celui dans lequel Lilly évolue, mais également – et surtout – son monde intérieur. le malaise naît dès les premières pages et ne me quitte pas pendant les 436 suivantes. C'est un malaise bienvenu, qui donne naissance à nombre d'interrogations, qui sûrement resteront sans réponse. L'auteure réussit le tour de force de ne pas se perdre dans les clichés. Il est question de religion, d'excision, de pauvreté et de racisme, sans que le jugement ne soit de mise. Les réalités se heurtent sans jamais vraiment se confondre : la mienne et celles de Lilly, d'Amina, de Nouria, de Gishta, d'Aziz, de Robin, de Yusuf. Lorsque expériences vie et de lecture se rencontrent…
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Dépaysement garanti aujourd'hui , un voyage de couleurs, d'odeurs et de saveurs dans un pays soumis aux tourments des révolutions, des guerres, des famines.

Le roman alterne entre deux époques et deux lieux : 1974 en Ethiopie dans les mois de chaos politique qui précèdent la chute d'Hailé Sélassié, et 1990 à Londres au sein de la communauté éthiopienne en exil.

L'héroïne se nomme Lilly , fille d'un père britannique et d'une mère irlandaise, parents excentriques et irresponsables qui disparaissant au Maroc la laisse à la garde d'un maître Soufi.

Le Grand Abdal, élève l'enfant et l'instruit dans le respect des textes et des lois de l'islam.

La vie de l'héroïne prend un nouveau tournant lorsqu'elle fait un pèlerinage à Harar, en Éthiopie, un des lieux saints du soufisme, quatrième ville de l'Islam.

Contrainte de rester à Harar, Lilly va devoir lutter pour trouver sa place dans une société qui la rejette parce qu'étrangère, parce que blanche et parce que femme. Elle mesure le gouffre existant entre un texte d'amour ce que le Coran a toujours été pour elle et la possible « fureur de l'islam ».

Les difficultés sont immenses, elle partage la pauvreté, et la misère des harari. Pour gagner sa vie elle enseigne le Coran aux enfants pauvres du quartier, cueille le khat, coud des coquillages sur des paniers, donne des leçons d'anglais.

Elle tente de s'intégrer à la vie de la communauté mais la situation politique du pays va l'obliger à s'enfuir à l'heure où le destin des éthiopiens bascule pour longtemps dans le sang et l'horreur.

Réfugiée en Angleterre auprès d'émigrés éthiopiens Lilly va tenter de reconstruire sa vie, de faire le deuil d'un pays et d'un amour.

Camilla Gibb qui a vécue en Ethiopie, campe une Lilly toute à la fois forte et fragile, sensible, et qui laisse voir une facette de l'Islam très différente des violences de l'intégrisme.
Le roman est peuplé de personnages hauts en couleurs, les odeurs et les couleurs de l'Ethiopie sont rendues avec bonheur; la communauté londonienne exilée est très heureusement peinte.

Roman de l'exil, de la tolérance mais aussi de la force de la vie spirituelle et de sa beauté
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le samedi suivant, peu après midi, je l’ai retrouvé dans la cour de son oncle. Il m’a fait signe de le suivre dans la pièce principale. L’oncle a ouvert un coffre de bois trônant dans un coin. Plusieurs dizaines de petits livres reliés de cuir y étaient empilés. Chacun contenait un juz, c’est-à-dire un trentième du Coran. On n’utilisait ces livres qu’à une seule occasion, durant le mois de Safar, ce mois dangereux où les gens ne peuvent ni se marier ni voyager. Il y avait un juz pour chaque jour du mois. L’oncle d’Aziz était membre d’un conseil des anciens qui se réunissaient chaque soir de Safar pour lire un juz – afin d’éloigner le danger.

« Pour les enfants », a dit l’oncle.

J’ai regardé Aziz avec joie. Quel cadeau !

« Il te demande simplement de les lui rendre à Safar. Pour le reste de l’année, ils sont à toi. »

Nous nous sommes agenouillés et avons fait deux piles de livres, que nous avons mises dans un vieux sac de cuir servant généralement à transporter le khat. Je ne disais rien, toute à l’exquise sensation ressentie lorsque les petits livres recouverts de maroquin usé me tombaient entre les mains, toute à mon désir de toucher la peau d’Aziz.

« Hussein me les a donnés », ai-je menti à Nouria en empilant les livres dans un coin de notre chambre.
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Nous connaissons à Londres une foule d'Éthiopiens qui ne meublent même pas leur logement. Les choses qu'ils achètent restent dans leur emballage, prêtes à partir avec eux. Les boîtes en carton contenant des téléviseurs, des grille-pains, des fours à micro-ondes et des radiateurs électriques s'empilent à côté de leur porte d'entrée. Ces gens ne s'attachent à rien. Ils se laissent flotter sur le mythe du retour.
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C'est à ce moment-là que j'ai compris pourquoi les soufis essaient d'effacer leur corps. Ce n'est pas parce qu'il est le réceptacle de parasites, ni parce qu'il exige de la nourriture, de l'eau et des heures de sommeil, mais parce qu'une simple bouche refermée sur un doigt peut anéantir les sentiments les plus sacrés, les intentions les plus pures. Une bouche refermée sur un doigt peut susciter un baiser, et ce baiser peut changer le monde.
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Les soufis nient le corps, les victimes de tortures s'en détachent : chacun à leur manière, ils cherchent la transcendance.
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Venu de l’Arabie, le soleil trace son chemin orange au-dessus de la mer Rouge, survole un désert et des terres volcaniques, inonde des champs de khat et de caféiers et les collines noires de la vallée fertile qui entoure notre cité fortifiée.
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