Un livre difficile à trouver, mais permettant de mieux saisir sa liberté de pensée.
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une oeuvre assez particulière dans laquelle l'auteur écrit dans un style assez traditionnel mais ça reste beau et très poétique
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La religion est pour les hommes un champ.
Seuls le cultivent ceux qui y trouvent un intérêt.
Certains, croyant en la bonne nouvelle, espèrent la félicité éternelle
Et d’autres qui sont ignares craignent de voir le feu ardent.
Si ce n’était pour le châtiment de la Résurrection, jamais Dieu n’aurait été adoré
Et si ce n’était pour la récompense espérée, les hommes L’auraient blasphémé.
Comme si la religion était un fonds de commerce,
En s’y appliquant on gagne et en le négligeant on perd.
Dans la forêt, point de religion
Point non plus de hideux blasphèmes.
Car quand le rossignol chante,
Il ne dit pas : « Voilà ce qui est vrai. »
Chaque religion des humains apparaît
Comme une ombre puis disparaît.
Aucune ne s’est vraiment établie sur terre
Depuis Taha1 et le Messie.
Si tu rencontres un amant épris, éperdu,
Avec dans sa faim une satiété,
Et dans sa soif, assouvie à la source,
Une retenue,
Et que les gens disent :
« C’est un fou ! que peut-il bien vouloir de l’amour ? qu’espère-t-il de tant de patience ? »
« Est-ce pour Une telle qu’il verse ces larmes de sang ?,alors qu’elle n’a rien de merveilleux ni de remarquable ? »
Dis-leur que ce sont eux les sourds et les démunis, morts avant d’être nés, comme connaîtraient-ils l’essentiel qui fait vivre, sans l’avoir expérimenté ?
Le soleil plane sur les cèdres
Qui bercent les amants
Dont les contes ensorcèlent
Le coeur des enfants
La pluie nimbe les cèdres
D'une vigueur de nouveau-né
Quand leurs profonds sanglots
Eveillent les échos des fées
Sur un Liban sans arbre
Croissent immobiles les cyprès
Que frôle la reine des attraits
Dans une caresse de la langue
Dans une datte, il est un noyau qui sait préserver le secret du palmier.
Et dans un rayon de miel, il est un symbole qui représente et la ruche et les champs.
Le corps est une matrice pour l'âme qui s'y love, jusqu'à maturité puis s'élève et le corps, lui, est ensevelie.
L'âme est ainsi un foetus, et qu'est-ce que le jour de la mort, sinon celui de l'accouchement, sans danger ni douleur ?
Lecture par l'autrice & Tania Saleh, accompagnées de Pierre Millet
Publié en 1923 puis traduit en 40 langues, le Prophète de Khalil Gibran est universel et intemporel. Ce conte philosophique puise dans les enseignements des trois cultes monothéistes, des religions de l'Inde mais aussi aux sources d'oeuvres révolutionnaires, tels que les écrits de William Blake, de Nietzsche et de Jung. Zeina Abirached offre ici la première version entièrement dessinée de ce chef-d'oeuvre. Dans une chorégraphie d'ombres et de lumières, elle nous invite à rejoindre les habitants d'Orphalèse réunis pour questionner le jeune Almustafa sur les grandes orientations de la vie. Enfant du Liban et de l'exil, comme Khalil Gibran avant elle, Zeina Abirached nous propose de découvrir autrement ce texte magistral dont la force et la portée n'ont pas fini de nous surprendre.
« C'est dans la rosée des petites choses que le coeur trouve son matin et se rafraîchit. »
Khalil Gibran, le prophète
À lire – Zeina Abirached & Khalil Gibran, le Prophète, trad. par Didier Sénécal, éd. Seghers, 2023.
Son : Alain Garceau
Lumière : Patrick Clitus
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Marilyn Mugot
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