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EAN : 9782800148021
128 pages
Dupuis (10/11/2011)
4.39/5   75 notes
Résumé :
Grand classique de la collection « Aire Libre », Le vol du corbeau décrit avec brio et sensibilité le théâtre de la vie sous l'Occupation. En juin 1944, Jeanne, une jeune communiste, est arrêtée, mais grâce à François, un charmant pickpocket avec qui elle partage sa cellule, elle parvient à s'enfuir. Le duo de fugitifs nouvellement formé trouve alors refuge sur la péniche d'un couple d'amis. Sous le trait virtuose de Jean-Pierre Gibrat, sublimé par une mise en coule... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Après avoir decouvert " le sursis " , la lecture du " vol du corbeau " est devenue une évidence tant je m'étais trouvé sous le charme . Franchement , Gibrat , c'est , comme on dit , " du lourd , du très lourd " dans son domaine , un incontournable , un maître.....Mais je laisse la parole aux connaisseurs....
Je ne soupçonnais pas qu'on puisse laisser tant d'émotion filtrer au travers d'une bande dessinée , au travers de dessins si soignés , si précis, si justes....
Le lieu , Paris . L'époque , la fin de la guerre , moment particulier où il convient d' assurer sa survie après une longue période d'égarements , de choix discutables ou héroïques , une période où seuls les salauds avaient droit à la parole et à
la parade tandis que les autres...... le lieu : la cellule d'un commissariat où se trouvent deux personnages qui ne vont plus se quitter , la militante communiste Jeanne et le désinvolte, attachant et facétieux " monte en l'air " ,François....
GIBRAT nous plonge à nouveau dans l'atmosphère particulière de la fin de la seconde guerre mondiale , période opaque où les masques tombent....
On retrouve dans cet album la force des propos et la délicatesse des dessins se mêlant avec équilibre et justesse pour donner à l'ensemble une force et une splendeur incroyables . Les héros sont magnifiques , regards troublants , violents , déterminés ou abattus mais jamais vaincus , langoureux aussi dans la belle histoire d'amour qui naît sous nos yeux . Les paroles sont condensées , savoureuses ou graves et chaque personnage voit ainsi , à travers le propos et le dessin , se révéler sa personnalité .Le ton est tel qu'on passe du rire aux larmes , de la joie de vivre à l'angoisse de mourir, et ce avec économie mais justesse dans le choix des mots . du grand art , une bande dessinée de " qualité supérieure " à même de séduire autant les puristes ( mais je leur laisse la parole ) que les profanes tels que moi .
Mais , au final , ceci n'est pas vraiment une bande dessinée , c'est bien plus que ça , c'est l'imagerie d'une période, celle de l'Occupation . C'est beau , palpitant , drôle , angoissant, c'est l'extraordinaire reflet d'un moment tragique de notre histoire avec , une fois de plus , un dénouement incroyablement intelligent , inattendu et fort , vraiment. de la " belle ouvrage " , une lecture formidable à ne pas rater , même si l'on n'est pas trop adepte de ce pourtant superbe genre littéraire , comme moi ...
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Le jour du débarquement américain en Normandie, Jeanne, jolie résistante parisienne coiffée d'un béret rouge -réseau communiste oblige!- rencontre dans la cellule d'un commissariat un peu bousculé par l'actualité du jour, François, un monte-en-l'air plein de bagout et un brin cynique....expert en serrures et en évasion! Ils s'evadent , donc, par les toits couverts de zinc de Paris, mais la demoiselle a le vertige, des chaussures à talons compensés et, bientôt , une méchante entorse...

Cavalcade, rendez-vous manqués, arrestations, délation, traque, planques: derrière Jeanne, clopinant sur une patte, on sillonne Paris, en vélo-taxi, en bus à plate-forme, en scooter et même, avec un couple inénarrable de bateliers qui font penser à ceux de l'Atalante, en péniche - dans la lumière dorée d'un été qui, malgré le danger toujours là, fleure déjà la libération toute proche...

Formidable BD une fois de plus, racontée par Jeanne elle-même , d'abord fortement agacée par le détachement goguenard de son Arsène Lupin, puis de plus en plus attendrie, attirée par ce gentleman cambrioleur qui l'a prise sous son aile avec une surprenante sollicitude...

Une histoire de guerre et une histoire d'amour, comme pour le Sursis -avec lequel, surprise, mystère, on trouvera aussi d'autres points communs inattendus..- mais cette fois pas de voyeurisme un peu passif : l'imminence du danger et la griserie de la liberté à portée de fusil provoquent une maturité accélérée des jeunes héros. Jeanne voit ses préjugés fondre comme neige au soleil, François, sans se départir de son cynisme élégant, prend des risques qui peuvent lui coûter cher..Le récit suit le rythme, mouvementé, de cette accélération sentimentale et de cette échappée belle.

Magnifique dessin, cadrage élégant, couleurs somptueuses, scénario au cordeau et texte pertinent, le vol du corbeau - Ami, entends-tu le Vol noir du corbeau sur nos plaines? chantaient les partisans- est en tous points parfait....jusqu'à sa fin, où une petite tache rouge sur la neige en dit plus qu'un long discours..

Un régal, de la première vignette à la dernière,
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Que de péripéties rocambolesques avec pour toile de fond, Paris en juin 1944. Jeanne, jeune résistante communiste, arrêtée sur dénonciation pour marché noir, se retrouve dans la même cellule que François, un jeune voleur espiègle. Ils vont s'enfuir ensemble et trouver refuge dans une péniche sur les berges du canal St Martin. La tension est intense, on craint à chaque instant l'arrestation de Jeanne qui recherche activement sa soeur tandis que François continue ses activités nocturnes.
Le scénario est assez convenu, l'histoire d'amour est cousue de fil blanc et pourtant le charme opère dès les premières pages. La beauté des jeunes héros et de Paris éclate à chaque page, les planches de Jean-Pierre Gibrat sont superbes. Les évènements s'enchainent, on s'attache à de nombreux personnages secondaires assez pittoresques, et la gravité des évènements est désamorcée par de fines touches d'humour.
Mais c'est aussi le regard décalé sur deux attitudes opposées face aux soubresauts de la guerre qui fait tout le sel de cette histoire attachante et si plaisante à découvrir.
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Paris. Juin 1944.

Sur dénonciation pour marché noir, la jolie Jeanne a été arrêtée par la police… Chez elle, point de cochonnailles, de fromages, de caviar ou de poules… Ce que les poulets ont trouvé est bien plus grave pour la jeune fille : une musette de grenades et trois revolvers…

Mais pourquoi les flics ne la livrent-ils pas à la Gestapo ? Probablement que le commissaire se tâte : les temps changent… Lui aussi devrait peut-être songer à changer de camp…

En attendant, Jeanne est en cabane.

Arrive alors un drôle d'olibrius. Fraîchement arrêté, des bijoux plein les poches, trois mille francs en liquide et des valises d'antiquaire, l'homme ne manque pas de bagout et ne tarde pas à engager la conversation avec Jeanne puisque le voilà enfermé dans la même cage au commissariat.
Profitant de ce que les policiers courent aux abris suite à une alerte aérienne, par ruse, notre malandrin, François, parvient à s'échapper, entraînant sur les toits, la délicieuse Jeanne…

Critique :

Gibrat est un auteur contemporain exceptionnel qui assume tout ; scénario, dessin, mise en couleur. Il excelle à tous les niveaux. Son scénario tient parfaitement la route, le dessin et les couleurs donnent lieu à de vrais tableaux de maître.

On retrouve une ambiance hyper réaliste dans un Paris occupé, reproduit aussi fidèlement que possible.

Les personnages sont très attachants et leurs comportements très humains. Cette « petite » histoire imaginaire tirée de la GRANDE HISTOIRE a le mérite de donner un bel aperçu de la vie à Paris en juin 1944, alors que les alliés ont débarqué en Normandie et que leurs bombardements aériens s'intensifient sur tout ce qui est transports.

A savourer, à déguster, ce n'est pas tous les jours qu'un auteur de BD peut se targuer d'être un immense artiste aux talents multiples, tous plus aboutis les-uns que les autres.
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Cette magnifique incursion dans le Paris de l'occupation, m'a ouvert les écoutilles sur un très grand talent. Jean-pierre Gibrat éclate de virtuosité dans cette BD le Vol du Corbeau, pour moi la découverte d'un surprenant magicien du dessin, étonnant aquarelliste.

L'immersion rocambolesque sur les toits de Paris m'a littéralement ébloui. . Gibrat, réalise à la façon d'un Sylvain tesson, une farandole d'escalades, de sots, de glissades, sur 14 pages dont chaque cliché s'ouvre sur une géométrie décomplexée.

La plongée dans le Paris méconnu des canaux, devient ensuite l'autre terrain de jeu du dessinateur converti en photographe pour aller découper la carcasse de l'Himalaya, une péniche typique des bords de la Seine en plans serrés, une visite des bateaux mouches plus évocatrice qu'un blabla pour touriste.

Faut-il réduire cette BD "le Vol du Corbeau" à cette galerie d'aquarelles, à cette multitude de ciels orangés, flamboyants, violets, neigeux, pour ma part, je sais très bien que je retournerai vers ces pages, pour voguer sur cette péniche que l'on quittera à regret dans les dernières pages et revenir au dénouement de l'intrigue.

La péniche est en effet le lieu de rendez vous, des principaux personnages, le refuge du personnage central, Jeanne dénoncée par une lettre anonyme. Derrière cette lettre anonyme le commissaire de police découvre un réseau de résistants, Jeanne cachait des armes, et sa soeur Mathilde est arrêtée.

La subtilité de l'intrigue vient de la personnalité du commissaire, inspiré, retors, il a deviné que le dénouement de la guerre est proche, il joue habilement sa carte, naviguer sur les eaux boueuses de l'occupation allemande, et se préparer à toutes les éventualités.

Des portraits évocateurs où les yeux viennent vous exprimer l'inexprimable, comme l'expression de ce soldat Alsacien revenu détruit du siège de Stalingrad.
Le vol du Corbeau, un survol inoubliable, de Paris quand Ici londres émettait ses messages : " coup de chapeau au basque sans béret"
"de Dunkerque à Perpignan le père Turcot n'est pas fainéant"
"si la blanquette de veau prend le train le dimanche la vache folle ne prend jamais l'ascenseur".....
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critiques presse (1)
ActuaBD
05 janvier 2012
En un seul volume, réédition d’un des meilleurs ouvrages de Gibrat en solo, le second à explorer la période de l’Occupation après le Sursis. Un scénario original et malin, un Paris épatant, et comme toujours, une héroïne libre et séduisante.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Ma pauvre Cécile, chaque produit de première nécessité a sa carte de rationnement avec ses tickets renouvelables...l'espoir devrait avoir la sienne, c'est celle qui manque le plus."
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- Les lettres de dénonciation arrivent par brouettes au commissariat! ..Mais la vôtre sort du lot, elle a son charme! Vous avez été dénoncée par un littéraire, c'est pas si fréquent ! Je vous lis juste la fin, c'en est presque poignant. "Monsieur le Commissaire, cette petite démarche délatrice ne me grandit pas et je risque, comme le duc de Guiche, de ressentir au seuil du tombeau ces "mille petits degoûts de soi dont le total ne fait pas un remords mais une gêne obscure". La lutte contre le marché noir est malheureusement à ce prix!"
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Crois-moi il vaut mieux essayer de faire le mal, mais à petit échelle, en bon artisan consciencieux... ça fait beaucoup moins de dégâts que de vouloir faire le bien à tout prix !
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Un drôle de numéro, ce François. Il me promène dans Paris comme la reine du Tonkin. Depuis vingt-quatre heures, il est aux petits soins pour moi, rien ne l'y oblige. Je l'ai peut-être jugé un peu rapidement. Il vaut mieux que ses idées.. . Finalement, en descendant des toits, il a pris de la hauteur!
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ce soir,je comprends à quoi on reconnaît un voleur habile : il prend une place dans votre vie sans qu'on s'en aperçoive...
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