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Critique de valleg



Un pasteur recueille une jeune orpheline aveugle et quasi-sauvage et entreprend de l'éduquer et de l'éveiller au monde et à la vie spirituelle. Gertrude devient une jeune femme vive et intelligente, dont l'âme pure va chavirer le coeur du pasteur et lui faire perdre tout discernement au point d'adapter les préceptes religieux à ses desseins amoureux et au risque de mener à leur perte les brebis qui lui étaient confiées.

La parabole de l'aveuglement, poussée ici à son paroxysme, offre une réflexion sur la perception des choses, du monde et de soi-même. Gertrude découvre le monde par le regard du pasteur, elle ne voit que ce qu'il lui donne à voir et à comprendre et ce prisme étroit lui sera fatal lorsqu'elle recouvrera la vue. Quant au pasteur, chargé d'éclairer ses ouailles mais aveuglé par son amour, il ne voit plus que ce qui l'arrange. La relecture de la première partie de son journal, sorte d'auto analyse ou plutôt d'examen de conscience, l'éclairera mais ne sera pas suivi d'un acte de contrition.
La forme du journal intime, utilisé dans le roman, renforce encore ce sentiment d'égarement du pasteur en nous donnant uniquement son point de vue et en nous mettant au coeur de ses conflits intérieurs.

Mais que montre Gide finalement si ce n'est que la nature humaine s'accorde mal avec la morale chrétienne et que c'est à l'individu de choisir les principes et les valeurs qui vont gouverner son existence.

L'histoire pourrait paraître désuète si elle ne servait un propos intelligent dans un style pur et concis. A la fois classique et moderne l'écriture de Gide donne au récit une impression de légèreté et de densité très agréable à lire.

Challenge Nobel 2013/2014
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