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EAN : 9782072721328
384 pages
Gallimard (02/03/2017)
3.01/5   160 notes
Résumé :
Experte en amour, pâtisseries et chansons de troubadour, Tiphanie dite Belle d’amour a été l’une des suivantes de Saint Louis et a participé, en première ligne, aux deux dernières croisades en Orient. Mais sa vie, qui aurait pu être un conte de fées, tourne souvent au cauchemar.
Jetée très jeune sur les chemins du royaume après la condamnation à mort de ses parents, elle est réduite en esclavage à Paris d’où elle s’échappe pour répondre à l’appel des croisés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,01

sur 160 notes
On ne se fait pas d'illusion sur le sort réservé à la femme du peuple au moyen âge. Surtout quand le charme de celle-ci suscitait la convoitise. Elle n'avait pas vraiment accès aux hommages de l'amour courtois, celui-là même qui porte Franz-Olivier Giesbert à la nostalgie.

Tiphanie, alias Belle d'amour, aura été tour à tour cureuse de latrines dans un couvent, oblayère - dont le lexique moyenâgeux de Franz-Olivier Giesbert nous apprend qu'il s'agit du métier de pâtissière – mais surtout esclave, puis bourrelle – féminin de bourreau – au gibet de Montfaucon où les corps des suppliciés étaient laissés à pourrir. Signalétique nauséabonde qui donnait à craindre la justice du roi.

Le pourceau qui s'appropriera ses faveurs lui fera tatouer des diableries sur le corps, la menaçant de les dévoiler et la faire condamner pour satanisme en cas d'infidélité. Elle finira par s'éprendre d'un eunuque. Juste retour des choses après les violences sexuelles dont son quotidien avait été fait.

Embarquée dans les croisades de Louis IX, ses qualités lui valent toutefois d'être promue troubadour officielle à la cour du roi dont elle chantera la piété. Ses désastreuses expéditions en Terre sainte vaudront au bon Saint Louis d'être fait prisonnier lors de la septième croisade, de mourir devant Tunis lors de la huitième. Elle sera témoin de cette débâcle.

Avec un style enlevé, curieux amalgame de discours moderne, genre rentre-dedans, et d'expression en vieux françois traduites en bas de page, je découvre un FOG qui s'affiche en spécialiste du moyen-âge. Il prêche d'un côté la légitimité des croisades, en juste réplique des volontés expansionnistes d'un islam conquérant, et s'en défend par ailleurs. Grand écart imposé par notre époque contemporaine dans laquelle il faut se garder, crédibilité médiatique oblige, de naviguer à contre-courant de l'élan humaniste en vogue. Humanisme qui ne trompe personne quant à sa valeur marchande sur l'autel de l'audimat. Au crédo de pas d'amalgame, FOG est prêt à épouser la belle Leila repentie de ses accointances salafistes.

Curieuse construction d'un roman dans lequel il vole la parole à son héroïne moyenâgeuse, dans trois chapitre titrés "conversation avec Tiphanie", pour intervenir auprès de ses contemporains et développer ses thèses sur le parallèle entre deux époques, sur l'avenir des religions. Interventions assez péremptoires qui ne surprennent pas de la part de la forte personnalité médiatique que l'on connaît. Cours magistral qui encense le bon Saint-Louis. Fût-il pourfendeur des juifs et des mahométans, il était d'une pieuse sensibilité, virant à la sensiblerie, y compris en condamnant au gibet. L'époque était ainsi. C'est faire oeuvre d'anachronisme que de juger des actes d'un temps avec la mentalité d'un autre.

La personnalité de l'auteur est plutôt étouffante dans cet ouvrage, au point qu'on en arrive à se demander qui s'exprime à la première personne. Est-ce Tiphanie qui, comme il ne cesse de le souligner, lui dicte ses mots, où bien l'auteur lui-même qui bout d'épancher sa nostalgie d'une époque riche de ses croyances et valeurs, fussent-elles au mépris de la personne, et piaffe tout autant de développer ses thèses contre une civilisation moderne qui, en sacralisant la personne humaine, ne croit en fait plus en rien.

Sauf le rappel à l'histoire, un roman qui m'a laissé perplexe.
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Je n'aime pas abandonner un livre en cours de route ! Mais, il y a des romans qui me déçoivent et celui-ci en fait partie et va rejoindre la pile (heureusement pas trop haute !) des déceptions (après la PAL, il faudrait inventer la PDD !). Pourtant, tout était là pour m'appâter : un roman historique et, de plus, situé dans une période qui m'attire, un destin de femme, un peu d'humour (enfin je l'espérais !) et un livre précédemment lu de cet auteur qui m'avait beaucoup plu : L'arracheuse de dents. .. Peut-être est-ce bien là le problème ?! Fort du succès de ce roman précité, Giesbert a réitéré dans le créneau "Destin de femme dans les tourments de l'Histoire" mais cette fois-ci , le "plantage" est sévère !
Passons sur le vocabulaire moyenâgeux complètement raté, on n'y croit pas un instant (on se croirait parfois chez Les Visiteurs... il est où Jacquouille ?...) . Passons sur la misogynie qui pointe alors que l'intention de l'auteur n'était certainement pas de rendre sa Belle d'amour assez ridicule. La gaudriole à force, c'est lassant! Ce qui m'a été le plus insupportable, ce sont les intermèdes dans l'époque actuelle, les atermoiements amoureux de cet Olivier, qui plombent le récit et n'apportent rien. Je comprends que Giesbert ait voulu parler de choses sérieuses comme le racisme, l'intégrisme, les attentats, faire un parallèle entre la violence passée et celle actuelle, tout ça.. mais qu'il le fait avec maladresse ! Ses discussions avec sa Belle d'amour tombent comme un cheveu sur la soupe et deviennent risibles, Donc, après avoir persévéré jusqu'à la page 239... quand même... j'abandonne cette Tiphanie à son sort dont je ne me souciais plus. Giesbert, resaissis-toi et re-séduis-moi.
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Curieux ce roman paru dans la « Blanche » de Gallimard.
Très agréable à lire, mais pour nous démontrer que des faits historiques du Moyen âge pourraient se calquer sur notre siècle , le procédé est assez brouillon  tout de même.
F.O.G, de qui je retiens de bons moments de lecture, raconte ici la vie de Tiphaine »au moyen âge)rebaptisée Tiphanie pour ces années présentes.
Le narrateur s'appelle Olivier, peut-être me suis-je trompée, mais je le vois bien déguisé en F.O.G. Et le narrateur intervient parfois à titre personnel dans le roman, ; il fréquente un hacker, est amoureux d'une syrienne peut-être islamiste radicalisée, donc c'est un problème qu'il cherche à élucider, nos sommes bien en 2O16 à ce moment
Mais le personnage principal est donc Tiphanie qui démarre une pauvre vie au XIIIième siècle, qui contrairement à « La Chambre des Dames » est un siècle où tout est sale, gens et environnement, c'est la version de l'auteur, vraie à beaucoup d'égards, mais qui se livre il me semble à quelques privautés avec L Histoire, quoique !Je les trouve bienvenues, c'est un roman .L'auteur raconte les Croisades avec de solides connaissances.
Pourtant , cette période de croisades rafraîchit la mémoire du lecteur , il s'agissait avant tout de répondre aux attaques de l'Islam, et surtout de défendre les chrétiens d'Orient. Et donc la Tiphanie qui a vu mourir ses parents sur le bûcher dédié aux hérétiques se retrouve d'abord chez une tante qui lui apprend la patisserie, esclave avec le successeur(qui a 4 garçons) ce qui donne à peu près 40 viols par semaine,( cela est raconté de telle façon que ça passe avec tout le reste). tombe amoureuse souvent, et finira par accompagner le roi Louis IX en Terre Sainte, un peu par hasard, beaucoup par son énergie.
Il lui arrive tellement d'aventures que le lecteur les découvrira lui-même ; c'est un roman très , parfois trop foisonnant, mais le but de ce livre est de nous avertir , sans prendre partie, de l'étonnante similitude de ces deux époques le Moyen Age et la nôtre où religion et politique s'entremêlent, pendant que l'Orient et l'Occident se font la guerre au nom de Dieu.
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Je me réjouissais de découvrir cet auteur par son nouveau roman médiéval, les critiques entendues étant plutôt positives.
La première partie m'a un peu déçue. J'ai été désorientée par les digressions et les épiphrases nous ramenant au 21ème siècle et nous faisant partager les états d'âme de l'auteur. Je n'en ai pas compris l' intérêt outre le fait de redécouvrir les croisades et le parallèle avec notre époque.
Le texte est parsemé de vocabulaire d'ancien français placé là pour "faire médiéval" mais en décalage avec le reste de la narration.
La seconde partie est plus vivante, on s'attache plus au devenir de Tiphanie ( je n'ai pas bien compris le choix de ce prénom) et à sa vie extrêmement mouvementée et cruelle.
Il ne faut en fait pas aborder ce livre comme un roman médiéval . le moyen-âge et la 8ème croisade me semblent ici servir d'illustrations à l'auteur afin de nous exposer ses idées sur la religion, la politique et le parallèle entre cette époque et la nôtre. Enfin c'est comme cela que je l'ai ressenti !
Difficile de rivaliser avec Jeanne Bourin, Robert merle, Bernard Tirtiaux, Ken Follet, Carole Martinez ...
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Quelquefois, j'ai des envies de roman historique. Quelquefois, attirée par une quatrième de couverture alléchante, je devrais me méfier et passer mon chemin !
Je n'avais jamais rien lu de Franz-Olivier Giesbert et je n'en lirai sans doute plus jamais rien...

Immense déception que ce roman qui n'en a que le nom, où s'entremêlent l'histoire de Tiphanie (quel choix étrange que ce prénom presque trop moderne pour une héroïne médiévale !), jeune orpheline malmenée par la vie et embarquée pour la croisade, et les pensées et avis de l'auteur sur l'islam (que viennent faire ici Chateaubriand ou les historiens allemands pour nous expliquer ce que fût ce XIIIème siècle ?), et, curieusement, une ébauche d'intrigue policière...

La narration en devient bancale, interrompue sans cesse par des digressions inutiles évoquant les services rendus par Samir la souris, geek vaguement salafiste, ou encore l'amour de FOG pour une bénévole syrienne...

D'autant que le style m'a gênée : les expressions d'époque, et leur traduction en bas de page qui alourdissent la lecture, explosent en redondances pénibles : quatre ou cinq vocables synonymes pour exprimer l'acte sexuel dans la même phrase, c'est un peu comme faire du zèle pour montrer qu'on a fait toutes les recherches nécessaires sur le sujet.
La truculence vantée par l'éditeur n'offre rien de si joyeux ni de si pittoresque...Ainsi, si les personnages sont originaux, ils n'ont cependant que peu de profondeur et finissent par ressembler à des images sans couleurs.

On est bien loin avec ce "roman" de la poésie de Carole Martinez ou de la parfaite maîtrise du sujet de Robert Merle. D'autant qu'avec ce titre, on s'attend plus volontiers à de l'amour courtois qu'à des viols répétés et qu'on aurait sans doute apprécié d'oublier la bestialité de ce Moyen-Âge cruel et religieux.

Bref, ça manque de consistance, c'est souvent maladroit dans l'écriture, et ça a drôlement gâché mon plaisir !
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critiques presse (2)
LeFigaro
07 avril 2017
Vingt ans après Le Sieur Dieu, l'auteur revient au Moyen Âge et fait toujours montre de la même énergie romanesque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Portrait d'une femme aussi captivant qu'étonnant, Belle d'amour vient parfaire le panthéon personnel d'un auteur rompu à l'exercice, qu'il déniaise néanmoins par une grisante liberté de ton et quelques audaces.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Marseille, 2016. À côté de chez moi, à Marseille, les cloches de la basilique Saint-Victor viennent de sonner. Au premier tintement, j’ai été jeté dans le monde d’aujourd’hui, comme si je tombais de la terrasse d’un gratte-ciel, alors que, depuis mon lever, à quatre heures du matin, je vivais en plein e siècle, au temps de l’amour courtois, dans un royaume envahi par les porcs qui, parfois, mangeaient les enfants et que l’on jugeait ensuite en grande pompe avant de les exécuter en place publique. Même si je suis en train d’écrire un roman, je me considère comme un peintre : je raconte la toile comme elle se compose sous mes yeux. En ce moment, Tiphanie, mon héroïne, s’esclaffe en interprétant une chanson de troubadour et je me demande comment elle peut rire après tout ce qu’elle a vécu, les croisades, le froid, les défaites, la prison. Elle a bien de la chance : les personnes de ce genre meurent toujours vivantes, vieilles et vivantes.
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[...] Les barrières sont les meilleures alliées de l'amour; plus elles sont hautes, plus il est grand.
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"La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe , c'est d'apprendre à danser sous la pluie."
Seneque
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C'est depuis ce jour là que j'ai les yeux morts. Cherchez bien, vous ne trouverez jamais rien dedans, ni haine, ni remords, ni désir de vengeance. J'ai le regard inexpressif de ceux qui se sont retranchés du monde après avoir trop souffert, trop pleuré, trop vécu. Mais ne vous y fiez pas. C'est une ruse, celle des survivants qui ont décidé de passer inaperçu dans notre monde de brutes.
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Dieu est partout. Dans le vent qui court entre les arbres, soulève les feuilles et emporte les graines. Dans les silences, les grondements, les cris d'oiseaux du ciel. Dans la lumière qui inonde tout. Dans les odeurs chaudes et grisantes des pâtisseries après la cuisson.
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