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EAN : 9782213685625
198 pages
Fayard (08/10/2014)
3.73/5   73 notes
Résumé :
« Si j’ai écrit ce livre, c’est pour tirer les leçons d’une vie passée avec les animaux depuis la petite enfance, à la ferme, puis en ville. Au fil des pages, je vous parlerai de plusieurs de mes amis auxquels, si grands soient mes hommages, je ne pourrai jamais rendre les bonheurs qu’ils m’ont donnés, avec leur candeur et leur humour : un jeune bouc, un vieux perroquet, des chats, des araignées, des bovins ou des chiens.
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Giesbert propose de rendre hommage aux animaux en racontant, dans chaque chapitre, l'histoire d'un animal de sa vie. A travers ces histoires touchantes et bien écrites, il livre sa pensée sur l'homme, ses comportements ahurissants envers les bêtes...

Ce livre est d'utilité publique! Il faudrait que tout le monde le lise et que ceux qui ne sont pas convaincus, qui vivent dans leur petit cocon d'êtres humains aveugles et qui bâfrent la viande sans jamais réfléchir une seconde, l'ouvrent et soient touchés par lui.

Franz-Olivier Giesbert est un défenseur de la cause animale. Il vaut mieux le lire que l'écouter car, à l'oral, il est obligé de donner le change face à l'ironie de certains interlocuteurs et je trouve qu'il adoucit son discours. A l'écrit, c'est autre chose : il y va franchement et dit ce que beaucoup ne veulent pas entendre.
L'auteur sait raconter et intéresser : son livre se dévore, il est d'une grande limpidité. A travers des anecdotes, des statistiques et des réflexions politiques, il nous dit ce que l'animal est devenu pour l'homme : un matériau (moi je dirais un "stück", pour reprendre la terminologie nazie de la solution finale, parallèle d'ailleurs abordé dans le livre) qu'on élève et assassine pour se goinfrer. Son cheval de bataille, c'est l'élevage industriel. Ce qui se passe dans les abattoirs est de plus en plus horrible, mais tout est caché. On ne veut pas voir l'horreur, on préfère être amnésique quand on se retrouve devant son steak. Pourtant, il faut savoir que c'est le comble de la monstruosité que vivent les animaux de boucherie. le passage sur les veaux m'a arraché des larmes, c'est très difficile d'avoir la force de lire certains passages.

Franz-Olivier Giesbert nous livre les noms des penseurs coupables ; penseurs, c'est vite dit car, sur la question de l'animal, ils semblent perdre toute capacité de réflexion et de logique. En tête, Descartes et son animal machine, qui a fait énormément de mal à la cause animale et a creusé un fossé entre l'homme et l'animal. Il y a, à ses côtés, Sartre et Heidegger. Ces philosophes ont contribué à ce que les hommes pensent que l'animal ne souffre pas, n'a pas de conscience, vit mais n'existe pas. L'histoire que l'auteur rapporte sur Mallebranche est édifiante : alors que sa chienne pleine venait se frotter contre lui, il l'a renvoyée à coups de pieds en disant à son interlocuteur : elle ne sent rien, de toutes façons.
Le mal est fait.
Et il continue à se développer. Franz-Olivier Giesbert ose parler du grand scandale en terme alimentaire du XXIe siècle : en France, nous mangeons de la viande halal sans le savoir. La demande minoritaire l'a emporté parce qu'il est plus pratique, plus rentable, plus rapide d'assassiner les bêtes sans les étourdir avant. Il dénonce la folie des intégrismes religieux (je déplore tout de même qu'il mette sur le même plan le marché de la viande halal et de la viande casher, qu'il trouve le besoin d'associer les juifs aux musulmans dans son discours pour ne pas être taxé d'islamophobie, sans doute. Mais les chiffres parlent d'eux mêmes : la viande casher n'a jamais été un marché tel que l'est devenu celui de la viande halal!). L'auteur nous apprend quand même que pour chaque morceau de viande halal acheté, on engraisse les caisses des organisations islamiques :

Les sacrificateurs musulmans employés par les abattoirs sont habilités par trois grandes mosquées : en 2010, la grande mosquée de Paris avait attribué 220 cartes de sacrificateur, celle d'Évry 140 à 150, celle de Lyon une trentaine, pour un prix unitaire allant de 150 à 160 euros.
Leur travail est contrôlé par des associations dont les principales dépendent aussi de ces trois grandes mosquées. Un quatrième opérateur, AVS, s'est imposé sur ce marché. le service rendu par ces associations n'est pas gratuit : faire certifier la viande halal coûte 10 à 15 centimes d'euro le kilo, selon Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon. « Cette taxe varie selon le tonnage des viandes », précisait en 2006 l'un des membres du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri. Il s'agit d'« un marché juteux, qui rapporte beaucoup d'argent », poursuivait-il. « Près de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires », estime Kamel Kabtane, qui juge nécessaire de « moraliser ce marché en plein développement ». (texte qui n'est pas tiré du livre de Franz-Olivier Giesbert, mais c'est cette idée-là).

On préfère laisser souffrir, agoniser les bêtes dans les abattoirs, que d'agir : lâchetés diverses, aveuglement de la société, désinformation aussi quand on entend dire que la viande halal est meilleure pour la santé et que les bêtes égorgées vives ne souffrent pas! Combien de fois ai-je pu entendre cela, de la part de gens qui en sont persuadés? Je ne sais pas où est le fond de la bêtise.

Heureusement, l'auteur fait aussi référence à des penseurs comme Derrida, Levi-Strauss, Elisabeth de Fontenay. Je comprends ce qu'il veut dire (et j'avais d'ailleurs été moins réceptive à cette idée quand j'avais entendu Franz-Olivier Giesbert lors d'une conférence) qu'il vaut mieux mettre toutes ses forces dans le combat contre l'élevage industriel plutôt que dans celui contre la chasse ou la corrida. On pourrait se dire qu'il y a une hiérarchie des douleurs, et c'est peut-être vrai quand on songe (voit, pour les plus courageux) à ce que subissent les animaux de boucherie : cochons ébouillantés vifs, bovins qui mettent plus de trente minutes à expirer et qui ne veulent pas mourir, veaux qui pleurent devant le sacrificateur. C'est tellement insupportable...
On se demande quel sera le bout de cette souffrance animale. Quand les hommes reviendront-ils à la raison?


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Franz-Oliver Giesbert nous livre dans "l'animal est une personne", des souvenirs de son enfance à la campagne, entourée d'animaux, qui seront pour certains ses seuls amis et confidents et dont la plupart finiront à la casserole, et, somme toute, dans son estomac. Il nous fait partager sa prise de conscience de l'animal en tant qu'être vivant et du destin qui lui est réservé et revient sur cette barrière qui s'est instaurée au fil des siècles entre ces deux entités :
L'homme fait partie du monde animal, qu'on le veuille ou non. C'est ainsi. Pour beaucoup il se situe loin devant les autres, en haut d'une pyramide d'où il regarde souvent ces congénères avec mépris et avidité. Pour quelques autres, l'animal est une personne, c'est-à-dire un être vivant doué de conscience, d'intelligence et capable de ressentir (le plaisir comme la douleur). Tous terriens sur cette planète bleue.
Certains sont convaincus de l'intelligence animale et restent carnivores, se persuadant qu'il y a moindre mal à manger un animal semblant de moindre intelligence que ces autres congénères.

Puis, l'essentiel de son propos est la dénonciation de la réalité de l'abattage industriel et, notamment de l'abattage rituel qui est, depuis quelques années en plein essor. Alors, qu'il soit religieux, ce n'est pas là le propos, et l'auteur pose nettement les choses : "Parler d'islamophobie à propos de l'interdiction de l'égorgement à vif relève du fanatisme, de la bêtise, de l'ignorance ou des trois en même temps."
Ne tuons pas le débat en ouvrant une brèche qui n'a pas lieu d'être.
Son combat n'est pas "religieux" donc. La colère qui ressort est plus tournée contre les politiques qui cautionnent la souffrance animale en n'osant pas faire appliquer la loi (l'étourdissement des animaux avant l'égorgement), favorisant ainsi toute une branche d'une industrie qui peut ainsi accroître ses rendements tout en baissant ses coûts de production et contre les oeillères que se mettent la plupart des consommateurs.
"Nous irons mieux le jour où, à la gloriole, notre sport national, nous préférerons la vérité, sur la réalité animale comme sur tant d'autres questions, sociales ou économiques. Mais je crains qu'il ne faille hausser le ton pour être entendu de nos élites qui, comme toutes les sphères de la société, sont enfermées mentalement derrière les barbelés de leurs dénis et de leurs peurs."

Mon sentiment par rapport à ce livre : Je partage ses combats et il prêche une convaincue lorsqu'il explique que "nous ne sommes qu'à l'âge de pierre de la connaissance des animaux et notre ignorance à leur sujet reste encyclopédique. Sans parler des préjugés ancestraux."
Oui, les abattoirs sont les derniers lieux et sujets tabous de nos sociétés. Et je n'arrive toujours pas à comprendre que des journalistes d'investigation ne s'y soient pas encore attelés comme il se doit. Franchement tous les ingrédients sont là : le goût du secret et de l'interdit, le danger, le gore, les scandales politico-financiers, sanitaires, quelques têtes à faire tomber au passage (autres que bovines, cela va de soi)... du scoop, de l'info, du buzz en barres servis sur un plateau ! Qu'attendez-vous ? ("Liberté, Indépendance de la Presse" reprenez vos stylos, vos caméras et vos micros... et votre courage à bout de bras... et il en faut... L'enfer de Dante à côté, c'est peanuts !).

Une chose m'a dérangé tout de même. Personnellement, je crois qu'il ne sert à rien d'être dans la "condamnation" pour essayer de faire changer les consommateurs et les mentalités. Il me semble que beaucoup de gens souhaitent sincèrement réduire leur consommation de chair animale pour les raisons évoquées par l'auteur, mais qu'ils ont pour la plupart la peur de ne plus manger équilibrer, de manquer de nutriments essentiels, peur relayée par certains médias ou organismes d'état. Donc plutôt que de blâmer ou de traiter les mangeurs de thon "de cons", je pense qu'il faudrait leur apprendre à manger autrement, expliquer sans chercher à choquer la réalité de ce qu'il y a dans nos assiettes (et pas uniquement en matière de protéines animales) et ouvrir les gens à une alimentation plus végétarienne. Tout le monde serait gagnant (d'un point de vue santé, financier, économique et écologique... et éthique) et les animaux en premier lieu ...
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Challenge ABC 2014/2015

C'est assez rare que je me lance dans la lecture d'un livre dont j'ai eu vent par l'intermédiaire des médias. D'autant plus que ces mêmes médias parviennent rarement jusqu'à moi. Mais voilà, le sujet m'intéressait ! Mon premier livre du genre mais peut-être pas le dernier grâce à la bibliographie en fin d'ouvrage…

La position de Franz-Olivier Giesbert est claire : "L'animal est une personne". Nulle question ici mais une affirmation soutenue par un constat dont l'argumentation se forge tout au long des chapitres de cet essai. Je pensais avoir une révélation, changer d'opinion, avancer dans ma réflexion sur ce sujet qu'est l'animal, sa place et son traitement. En fin de compte, j'ai été déçu, déçu par quelques similarités de mon positionnement avec celui de l'auteur. Oui l'homme est un animal et bien qu'il se soit auto-installé sur un piédestal, il n'est pas supérieur pour autant. Oui les animaux souffrent et c'est tellement plus facile de le nier. Oui la viande n'est plus qu'un objet désanimalisé accessible sous plastique dans n'importe quelle grande surface, etc. Franz-Olivier Giesbert a donc enfoncé des portes ouvertes en ce qui me concerne et n'a pas vraiment répondu, ni même fait avancer mon questionnement personnel.

En revanche, j'ai appris beaucoup en ce qui concerne les faits étayant ces réflexions. Des études que je ne connaissais pas, des soupçons qu'il a confirmé, des réalités qu'il a retranscrite pour mieux faire réagir son lecteur, alimentent sa réflexion à lui. Il partage ses connaissances et sa vision du monde animal et beaucoup devrait au moins lire cet ouvrage.

Une partie a tout de même réussi à me surprendre, celle sur l'abatage rituel et la viande halal et casher. Tout un pan de la boucherie qui a des répercussions sur les animaux mais aussi l'industrie, l'économie et la consommation dont j'ignorais la majeure partie. On comprend vite, vu le climat actuel, qu'il s'attaque à des faits qui font grincer les dents et qui pourraient être mal interprétés voire détournés. C'est quand même dommage d'en arriver à devoir s'excuser lorsque l'on aborde certains sujets pour contrer du mieux possible la bêtise de certains…

Franz-Olivier Giesbert raconte son amour des animaux, ses anecdotes personnels, son cheminement de pensée et l'offre à tout lecteur que le sujet intéresse. Ce n'est pas vraiment un guide pour se convertir au végétarisme ou végétalisme mais plutôt une tentative de sensibiliser les gens sur la réalité actuelle de la condition de certains animaux, sur la qualité d'une partie de la nourriture de nombreux français. Une sorte de bouteille jetée à la mer pour amener ses destinataires à modifier son regard, si ce n'est pas encore fait, sur ce qu'est l'animal et comprendre que nous en sommes tous un.
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Juste après le Plaidoyer pour les animaux de Mathieu Ricard, voilà L'animal est une personne de Franz-Olivier Giesbert. le livre traite également de la souffrance animale. Après un tour d'horizon des différents animaux côtoyés durant sa jeunesse, FOG s'interroge sur les raisons pour lesquelles nous, êtres sensibles, acceptons de faire endurer les pires souffrances aux animaux sans que cela ne semble nous déranger, la cause est-elle à rechercher dans les différentes religions alors même qu'à priori les 3 grandes religions monothéistes prônent globalement le respect des animaux ou bien doit-on incriminer le seul Descartes pour sa théorie de l'animal machine selon laquelle les animaux, sortes d'automates, ne ressentiraient pas la douleur.
Une grande partie du livre est consacrée à la souffrance des animaux dans les abattoirs, et particulièrement la souffrance infligée par l'abattage rituel, à savoir la mise à mort sans étourdissement préalable. Au travers de descriptions terribles et parfois difficiles à lire, l'auteur nous fait pénétrer dans l'enfer des abattoirs, nous faisant ainsi réagir sur nos comportements et nos responsabilités dans cet immense massacre. Grâce à ce livre, facile d'accès, Franz-Olivier Giesbert nous apporte l'éclairage nécessaire et suffisant pour nous remettre en question et peut-être réfléchir un peu plus sur l'origine de ce que nous mangeons.
Cependant, ce qui me gêne dans ce livre, c'est le rapport de FOG à l'intelligence, comme s'il était plus acceptable de tuer un animal parce qu'il serait moins intelligent qu'un autre car à ma connaissance la douleur et la souffrance ne dépendent pas de l'intelligence. Ce livre reste malgré tout une pierre de plus apportée à l'édifice de la cause animale.
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On ressent, avec L'animal est une personne, pour nos soeurs et frères les bêtes, de Franz-Olivier Giesbert, les limites de l'intelligence humaine et les horizons immenses de l'affection animale que nous manquons, dont nous manquons, à cause de notre intelligence, de notre volonté – existentielle, ici et au-delà de la mort – de nous vouloir, nous, êtres humains, uniques, choisis, désignés (au sens anglais, « façonnés », comme au sens français du terme, « élus ») par Dieu comme le nombril du monde.

A la fois ouvrage inspiré de lectures spirituelles - la référence à saint François d'Assise est évidente - de petits et de grands philosophes (Descartes est sans doute moins qu'un âne – animal intelligent – car celui qui donna aux Français leur réputation de rigueur intellectuelle ne voyait dans les animaux que des « horloges », des êtres insensibles quand bien même il les éventrait et ne pouvait ressentir la peur, la souffrance, la supplique de l'être vivant que le philosophe torturait pour démontrer son point de vue), le livre de Franz-Olivier Giesbert est aussi un livre d'enquête qu'Elise Lucet approuverait.

Franz-Olivier Giesbert lance un pavé dans la marre, sanglante, des méthodes d'exécution dans les abattoirs français, et notamment du développement de techniques propres à satisfaire les exigences du halal. Oui, le rite musulman fait souffrir les animaux, mais parce que c'est rituel, alors, exécutons-nous, et plus que la demande n'en est faite aux abattoirs : question de coûts. de fait, beaucoup de personnes mangent halal sans le savoir. D'un point de vue religieux, qu'importe dans un pays majoritairement incroyant – sinon pour le goût moins bon d'une viande taillée dans le corps d'un animal qui a souffert. D'un autre point de vue, celui de la souffrance animale, il faut absolument changer nos pratiques. Franz-Olivier Giesbert cite à de nombreuses reprises un rapport confidentiel adressé à Bruno le Maire quand il était ministre de l'Agriculture, comme preuve accablante de ce qu'il démontre. On pourrait l'interroger à ce propos.

Nous n'avons pas besoin d'une guerre de religions en France – certains polémistes voudraient qu'elles éclatent, non merci ! Mais, c'est en prenant le temps de regarder un animal, de l'aimer, de lui parler, de le laisser vous parler, que tout reprend sa place sur terre : à la fois le respect des animaux, de la nature, et bien entendu des êtres humains, à condition qu'ils deviennent raisonnables – sans pour autant en revenir au cogito du philosophe insensible cité supra ! Ce que l'on est capable de faire aux animaux reflète notre conception de l'humanité. Il n'y a pas d'espèce élue ; il n'y a pas de race élue… Aimez l'altérité chez l'animal, car, à l'instar de Franz-Olivier Giesbert, qui n'a pas appris, au contact de son compagnon animal, son ami animal, ce qu'était l'amour inconditionnel ?
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1YH_TpZ
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, un chercheur sidéré par les résultats de ses travaux nous dira peut-être que ce qui nous distingue vraiment des grands singes, en fin de compte, c'est qu'ils n'ont pas, eux, un statut juridique digne de ce nom.
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L'homme occidental, animal qui n'ose pas dire son nom, s'est installé au sommet de la pyramide du vivant avec le chien et le chat sous prétexte qu'il était, comme eux, carnivore, alors qu'il a l'appareil digestif d'un frugivore comme les singes et les perroquets, même s'il a fini par tourner omnivore comme les porcs et les rats.
De la bouche à l'anus, l'appareil digestif des animaux humains est, comme chez les frugivores, beaucoup plus long que la taille du corps (une dizaine de fois), loin devant les carnivores (trois fois) ou les omnivores (cinq fois). De Georges Cuvier à Charles Darwin en passant par les naturalistes contemporains, tout le monde est d'accord là-dessus : à en juger par nos canines émoussées, nos molaires aplaties ou les enzymes digestives de notre salive, notre alimentation devrait être seulement végétale. Ce n'est plus le cas depuis longtemps.
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« L'animal est, de sa naissance à sa mort, considéré en matière animale transformé in fine en produit de consommation». Peut nous chaut qu'il s'ennuie comme un rat mort et n'ait pas assez d'espace pour bouger son derrière, pourvue que la chair soit à bon prix sur les étals de la grande distribution. L'animal est réduit à l'état de machine à produire de la viande, du lait ou des oeufs. Son existence même lui est déniée et sa désincarnation atteint un tel degré que les industriels parlent de moins en moins de viande, mais par exemple de « minerai », pour désigner la « matière animale », qui comme les objets inanimés, relève du « minéral ». Tout lui a été enlevé, sa dignité, bien sûr, mais aussi son animalité même.
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L'écrivain Julien Green m'avait fait observer un jour que les cochons ont curieusement la même couleur de peau que ceux qui, après les avoir nourris, vont les manger. Rose en Occident, noir en Afrique...
Proche de l'homme avec 95% d'ADN en commun, le cochon est un animal sociable et créatif, qui n'en fait qu'à sa tête. C'est aussi un grand émotif auquel un stress important peut causer un arrêt cardiaque. Sa chair est, de surcroît, semblable à la nôtre : nous greffons déjà ses valves cardiaques sur nos malades et nous songeons même à l'utiliser, un jour, comme donneur d'organes. Sans parler de ceux qui envisagent d'utiliser la truie comme mère porteuse pour des embryons humains.
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Comment peut-on tolérer ça ? Que sommes-nous devenus pour imposer de tels sévices aux animaux de boucherie ? Que nous est-il arrivé pour que nous retombions, au nom de superstitions religieuses, dans un état de bestialité qui rappelle les premiers âges de l’humanité ? Pourquoi cette régression ? Pouvons-nous encore nous regarder dans la glace ?
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