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EAN : 9782356740311
112 pages
Daniel Maghen (29/08/2013)
3.6/5   93 notes
Résumé :
Septembre 1853. Victor Hugo est en exil sur l'île de Jersey. Passionné de spiritisme, le poète assiste régulièrement à des séances de tables tournantes jusqu'au jour où le fantôme de sa fille, Léopoldine, morte tragiquement noyée lui apparaît. Dès lors, le poète est hanté par des visions nocturnes lui intimant de faire la lumière sur le drame. Accident ou meurtre Victor Hugo sort de son exil et se lance dans une enquête qui le mènera jusque dans les mystères du vent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Peu de communication à la sortie, peu de publicité après coup : ce roman graphique m'est tombé dans les mains au hasard de l'allée d'une librairie qui le mettait en valeur.

Si nous connaissons beaucoup de choses de la vie de Victor Hugo, « Aux frontières de l'exil » nous invite à nous pencher sur cette figure française en proie aux doutes de l'exil, à la fin de sa vie. Au scénario, Esther Gil mise sur une intrigue mi-fantastique mi-enquête politique qui permet de plonger dans la culture française du XIXe siècle ; tandis qu'au dessin, Laurent Paturaud opte pour un sobre réalisme aux décors nuageux qu'il avait déjà rôdé sur des albums comme Succubes.
Comme nous débutons cette histoire avec un Victor Hugo déjà âgé et en exil à Jersey/Guernesey, en 1852, le climat politique est tendu et profondément sujet à intrigues croisées. Entre les personnages, les décors et ce contexte politique et social, les auteurs font preuve d'une relativement grande justesse historique. Les débuts m'ont fait peur, je l'avoue, à trop voguer sur la mer trouble des délires fantastiques de Victor Hugo après la mort de sa fille, Léopoldine. Toutefois, l'enquête mise en route, nous retrouvons un ton sympathique et très référencé. C'en est même jouissif pour les auteurs de placer ça et là des allusions le moins voilé possible aux oeuvres les plus connues de Victor Hugo, monument de la littérature française. On en verrait presque des allusions aux Contemplations, voire des citations complètes, à chaque case de chaque planche !
Pour revenir à ce qui m'a tiré l'oeil en premier en voyant ce roman graphique, l'objet est de qualité. Les dessins sont vraiment magnifiques et font authentiques, vrais tout simplement, sans fard ou effet de style voilant. de plus, nous en avons pour une centaine de pages en tout : si seulement toutes les BD franco-belges pouvaient être de ce calibre en quantité comme en qualité ! Les choix des auteurs, s'ils ne sont pas tous heureux, sont parfaitement justifiés dans le dossier historique explicatif à la fin du volume.

Une histoire divertissante sur un monument français sous la forme d'un objet de qualité. Tout n'est pas parfait, mais nous retrouvons avec plaisir les mots et l'esprit de Victor Hugo.

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Après l' « Olympe de Gouges » de Catel et Bocquet, voici « Victor Hugo, aux frontières de l'exil » de Gil et Paturaud.
Un récit qui reprend l'histoire lorsque Victor Hugo est exilé (pas fiscal mais politique) sur l'ile de Jersey. Inconsolable depuis la mort par noyade de sa fille Léopoldine, Hugo décide de rejoindre la France pour percer le mystère de sa disparition.
On découvre un Hugo, prêt à prendre tous les risques pour soulager un temps soit peu sa conscience. Cet état obsessionnel occasionne malentendus et rancoeurs au sein même de son entourage, l'incompréhension et la colère légitime de son autre fille Adèle en étant le symbole. On y croise aussi de nombreux personnages : Napoléon III, le baron Haussmann, le célèbre Vidocq ou l'insouciant Gavroche.
L'ensemble tout en gardant le cap de l'enquête rend parfaitement l'ambiance de cette époque ou intrigues et complots sont légions.
La vraie bonne idée du roman, c'est de mêler vérité historique et ajout fictionnel. Un récit dense vraiment captivant magnifiquement mise en valeur par les dessins très réalistes de Laurent Paturaud. Des couleurs chaleureuses qui donnent une belle densité à l'ensemble.
Vous l'aurez compris, encore une bonne pioche BD.
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« Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne… »

Victor Hugo a écrit ce poème trois ans après le décès de sa fille chérie, Léopoldine. C'est le texte que je préfère de cet écrivain dont je salue le travail… En revanche, je ne peux pas en dire autant de l'homme, du père, de l'époux… Et ce superbe album n'a fait que me conforter dans mes convictions. Certes, Hugo éprouvait un amour inconditionnel pour sa fille mais en avait-il autant pour Adèle mère et fille ? Peut-on expliquer ces trois ans sans être allé sur la tombe de la moitié de sa vie ?

Esther Gil fait jouer ici son imagination, à travers des éléments réels qu'elle réunira à la fin de l'album, pour évoquer la fin mystérieuse de Léopoldine et l'enquête menée par son père. Elle fait un clin-d'oeil à l'attirance d'Hugo pour le spiritisme, point de départ de toute l'histoire. On notera également les références aux Misérables. On voyage entre Jersey et le Paris du XIXe siècle tout en restant dans son fauteuil. Les dessins sont superbes et évoquent bien le romantisme d'un côté, le Paris bruyant et grouillant de l'autre.

J'ai vraiment adoré cet album qui peut tout à fait se lire comme un polar.
Lien : https://promenadesculturelle..
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« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. » Qui ne connaît pas aujourd'hui ces vers écrits de la main du célèbre Victor Hugo ? On le savait poète, romancier, ardent défenseur de la liberté et de la justice, farouche opposant de Napoléon III, on le découvre ici père éploré suite au décès en 1843 de l'une de ses filles, Léopoldine, morte noyée dans la Seine alors qu'elle n'avait que dix-neuf ans. de toutes les facettes de l'écrivain évoquées dans cet ouvrage, c'est bien sur la dernière qu'entend insister Esther Gil qui fait ici le choix de privilégier la thèse du crime en ce qui concerne le drame de Villequier. Et si la mort de Léopoldine n'était pas accidentelle ? Et si Victor Hugo était sorti de son exil à Jersey pour mener l'enquête à Paris ? Et surtout, comment l'auteur, ardent défenseur de la peine de mort, aurait-il réagit face à la révélation de l'assassinat de sa fille ? L'idée est intéressante et le résultat remarquablement réussi.

Car bien au-delà d'une simple enquête ou d'un documentaire sur la vie de Victor Hugo, l'ouvrage nous offre une très belle reconstitution de l'Europe du milieu du XIXe siècle : le règne de Napoléon III depuis son coup d'état de 1852 et le régime de censure et de répression mis en place sous le Second Empire ; l'essor du spiritisme, venu tout droit d'Amérique ; l'affaire Tapner et la lutte de Victor Hugo à l'encontre de la peine de mort ; la vaste entreprise de rénovation urbaine de Paris lancée par l'empereur et le baron Haussmann... Avec minutie et talent, Esther Gil et Laurent Paturaud nous dressent un portrait complet et captivant de cette époque fascinante et du rôle qu'y a tenu Victor Hugo. En toile de fond, c'est également l'écriture de l'un des plus grands classiques de l'auteur qui se devine, celle du fameux roman « Les Misérables », portrait sans fard de la vie dans le Paris du début du XIXe siècle et vive dénonciation de la pauvreté. On reconnaît ainsi sans mal dans l'ouvrage les quelques éléments qui auront sans doute inspiré l'auteur : le petit Gavroche, les tentatives de révolutions lancées par quelques jeunes idéalistes républicains, les personnages de Javert et Jean Valjean, que l'on devine derrière les traits de Vidoq...

Autre atout de cette bande dessinée : des graphismes magnifiques, notamment en ce qui concerne les personnages qui bénéficient d'un traitement particulièrement soigné. Tout juste pourrait-on reprocher au dessinateur la trop forte ressemblance entre toutes les femmes de l'album que l'on en vient parfois à confondre (c'était d'ailleurs déjà le cas dans le premier volume de « Succube » consacré aux premières heures de la Terreur). La présence à la fin de l'album d'un dossier intitulé « De la réalité à la fiction » est également un plus indéniable qui permet à l'auteur de fournir quelques informations supplémentaires concernant le contexte historique et les personnages réels évoqués dans l'ouvrage (le chef de la Sûreté de Paris Vidoq, Tapner, les frères Vacquerie, les amantes de Victor Hugo...), et même de proposer des extraits de lettres ou autres textes écrits par Victor Hugo, certains de ses poèmes (dont évidemment « Demain, dès l'aube ») ou encore des coupures de presse consacrées au drame de Villequier.

« Aux frontières de l'exil » est album remarquablement réalisé qui rend un bien bel hommage à cet auteur de génie que l'on découvre ici sous toutes ses facettes. Que vous soyez de grands connaisseurs de Victor Hugo et de son oeuvre ou que vous souhaitiez au contraire parfaire vos connaissances sur le sujet, dans les deux cas cet album ne manquera pas de vous satisfaire.
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Léopoldine est morte, il y a dix ans, noyée dans la Seine avec son mari Charles Vacquerie.
Victor Hugo, en exil à Jersey, est toujours inconsolable.

Et si l'exilé politique osait braver l'interdit de remettre le pied en France et faire le voyage jusqu'à Villequier pour mieux comprendre ce qu'il s'est passé ce jour-là ?

C'est ce pèlerinage que l'auteur de cette BD imagine et nous raconte.
S'appuyant sur de véritables faits et personnages historiques, il nous emmène sur les pas de Victor Hugo.
Au-delà d'un scénario mené comme une enquête, c'est surtout les nombreuses facettes du grand homme qui nous sont dévoilées : père meurtri par la mort de sa fille chérie, poète romantique, père égoïste selon les dires de son autre fille Adèle, exilé politique, époux et amant infidèle, papa de Gavroche, mais aussi, toujours, cette âme incroyablement généreuse et ardent défendeur des "misérables".

Si cet album rend évidemment un brillant hommage à l'auteur de "Demain dès l'aube" il nous plonge également au coeur d'un dix-neuvième siècle houleux, riche en événements politiques et en personnages emblématiques, tel Vidocq, qui inspira à notre cher écrivain les personnages de Jean Valjean et de Javert.


Graphiquement, cette BD aux couleurs sépia est de toute beauté. Et que dire des esquisses laissées en cadeau au lecteur ? Tout simplement qu'elles sont magnifiques !

Voilà une Bd qui donne une furieuse envie de relire Hugo et encore Hugo !
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critiques presse (3)
BDGest
14 octobre 2013
Sur la base d'un scénario solide et bien documenté, Victor Hugo se révèle comme un passionnant polar protéiforme, explorant de multiples voies, aux frontières du poétique et du fantastique. Superbe en tout point, un hommage intelligent à un incontournable de la littérature, à lire de toute urgence.
Lire la critique sur le site : BDGest
Actualitte
16 septembre 2013
Victor Hugo, aux frontières de l'exil offre un point de vue original sur le grand homme en ce qu'il mélange réalité et fiction, vie et littérature.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
16 août 2013
Ce Victor Hugo : Aux frontières de l'Exil est une très belle surprise, un récit, un drame au suspense prenant que je vous recommande sans hésiter lors de sa sortie chez vos libraires.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il se dit des choses devant lesquelles je détourne la tête. Non, ce qui se dit n'est pas. Quoi ! Une voix ne pourrait pas, si c'est la voix d'un exilé, demander grâce dans un coin perdu de l'Europe, pour un homme qui va mourir, sans que M. Bonaparte l'entendit ! Sans que M. Bonaparte intervint ! Quoi ! M. Bonaparte qui a la guillotine de Belley, la guillotine de Draguignan et la guillotine de Montpellier, n'en aurait pas assez, et aurait l'appétit d'une potence à Gernesey ! En même temps qu'il y a un tout-puissant au ciel, il y aurait ce tout puissant sur la terre ! Non ! (…) Pourquoi Tapner, au lieu de tuer une femme, n'en a t-il pas tué trois cent, en ajoutant au tas quelques centaines de vieillards et d'enfants ? Pourquoi, au lieu de forcer une porte, n'a-t-il pas crocheté un serment ? Pourquoi, au lieu de dérober quelques schillings, n'a-t-il pas volé vingt-cinq millions ? Pourquoi, au lieu de brûler la maison Saujon, n'a-t-il pas mitraillé Paris ? Il aurait un ambassadeur à Londres. (Victor Hugo, lettre à Lord Palmerston, secrétaire d'état à l'intérieur en Angleterre, 1854)
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Demain dès l'aube, à l'heure ou blanchie la campagne,
Je partirai. Vois tu, je sais que tu m'attends.
J'irai dans la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo - les Contemplations
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En temps de tyrannie, écrire c’est bien, combattre c’est mieux !

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Avec l’âge, le déguisement devient superflu… Qui pourrait soupçonner un vieillard ?

Commenter  J’apprécie          290
Le malheureux s'est égaré dans le labyrinthe de ses sentiments.... et me voici seul, face à la sombre et fatale question de vie et de mort, déshabillée, dénudéd, brutalement mise à jour. En le dénonçant c'est sa sentence de mort que je prononce...et parce qu'une âme se sera enfuie d'un corps misérable avec les hurlements d'un damné, tout sera bien?! Ah, briéveté chétive de la justice humaine!
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