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EAN : 9782070383238
240 pages
Gallimard (15/01/1991)
3.52/5   24 notes
Résumé :

Dans cette ultime chronique qu'il a écrite pour les journaux, Jean Giono jongle avec le présent et le passé : le moindre incident fait jaillir, comme une source intarissable, des souvenirs, des histoires, des personnages. Ces textes, datés des années 1966 à 1970, sont empreints de bonhomie, d'une philosophie souriante, parfois un peu passéiste. Cela n'exclut pas l'émotion, et l'on trouve, dans La chasse au bonheur, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« La chasse au bonheur », un recueil posthume de chroniques parues pour la plupart dans des journaux entre 1966 et 1970 :
»Rome que j'aime », « Paradis », « le démon mesquin », « le chapeau », « D'un usage courant », « le temps », « le voyage », « Les sentiers battus », « Châteaux en Italie », « le persil », « le sommeil », « Portraits », « Il est évident », « L'habitude », « le médecin de campagne », « La chasse au bonheur », « le laitier », « Attention au train », « le temps des prisons », « Humilité , beauté , orgueil », « Les raisons du bonheur », « le Zodiaque », « L'écorce et l'arbre », « Karakorum », « La hideuse province », « La partie de campagne », « Les joies de l'île », « Peinture et dessin », « Ma mère », « le badaud », « le bonheur est ailleurs », « Certains gitans », « L'art de vivre », « de l'insolite rapproché », » noël », « L'an deux mille », « de certains parfums ».

A vrai dire, il aurait été bien dommage de ne pas publier cette séries de chroniques, tant l'âme de Giono les habite ? Certes il s'agit de textes de fin de vie, mais alternant souvenirs plus ou moins lointains et pensées désabusées sur le monde qui l'entoure, Giono nous propose sa recette du bonheur ; à savoir qu'il n'y a pas de recette. le bonheur est inhérent à la vie.
Quelques belles pages concernant sa mère.
La Provence bien sûr…

Et puis il y a ce dernier texte sur les parfums, probablement son dernier écrit où on lit : « Les parfums permettent d'affronter – et souvent de les vaincre – les mystères les plus terribles. » et la mort peut-être…Aussi.
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Publiées en 1988, ces chroniques ont été écrites antérieurement encore pour la presse, entre 1966 et 1970. On pourrait penser qu'il s'agit de textes désuets, qui font peu de sens aujourd'hui. Effectivement, l'écriture pourra sembler d'un autre âge. Les sujets abordés demeurent pour certains intemporels, comme le temps, ou le voyage. La philosophie de la vie de Giono y transpire. Elle s'adresse toujours à l'homme du XXI ème siècle, même s'il a pris conscience des pièges de la vie moderne et que la sobriété est revenue à l'ordre du jour. C'est un rappel amusé des bienfaits de la lenteur, par exemple, lorsqu'il est question de voyager. L'auteur, avec un malin plaisir, prend le contrepied des tendances de son époque. Il marche à l'ombre quand les touristes cherchent le soleil.

Il recommande l'hôtel idéal à Detroit, où il faut aller en hiver, aux plus basses températures, pour y goûter les merveilles de sa bibliothèque. Après vérification, le Book Cadillac Hotel existe bien. C'est un bel immeuble des années 20, un gratte-ciel de 106 mètres de haut. Il comprend 455 chambres de grand luxe. Il a accueilli des présidents américains et des célébrités comme les Beatles, Elvis Presley, Frank Sinatra et Sammy Davis Jr. Martin Luther King y a séjourné. Toutefois, je n'ai trouvé aucune mention de bibliothèque de 20000 volumes.

J'ai parcouru avec intérêt les réflexions de l'auteur sur l'architecture et l'urbanisme. Giono fait souvent référence à l'Italie lorsqu'il parle de beauté. Son respect pour la nature que ce soit dans le domaine végétal ou animal est primordial. J'ai aimé particulièrement la chronique L'écorce et l'arbre qui développe le sujet de la place de l'arbre dans la ville. C'est bien le précurseur de l'écologie qui s'exprime là.

La hideuse province réhabilite la qualité de vie qu'on y goûte. La période Covid a vu nombre de parisiens la gagner pour s'y confiner. Déjà, en ces années 60, Giono parle d'un confinement de privilégié dans le silence et les parfums de la nature. Les joies de l'île invite à un tourisme lent sur Majorque. La découverte d'un pays à pieds n'a rien d'extraordinaire aujourd'hui. le concept de "slow life" est devenu tendance. On voit bien que Giono a vu juste. Une prise de conscience s'est opérée. On se range maintenant à ses idées, en partie au moins.

Lorsqu'il parle d'art et de peinture, c'est en défenseur du figuratif. Il faut un certain courage pour qualifier les toiles de Mondrian, un des premiers abstraits, de "toile cirée de cuisine". Au moment même où il écrit ces lignes, Jean-Luc Godard réalise (en 1965) Pierrot le Fou, film hommage à Mondrian et au Pop Art, avec ses couleurs primaires qui crèvent la pellicule.

Jean Giono se fait parfois facétieux. Il faut lire ses chroniques avec une certaine distance. Il y livre cependant sa recette du bonheur. Ce n'est pas dans le passé ( même s'il apparaît évident que Giono y puise sa sagesse ) ou le futur qu'il faut le chercher, mais dans l'instant présent, ici et maintenant.
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Découvert l'existence de « La chasse au bonheur » recueil de chroniques du dernier Giono, celui qui avait totalement conquit liberté, jusqu'à la désinvolture, celui qui m'est extrêmement gouteux. Tous les textes ne me donnent pas même plaisir. Parfois il m'agace par un début d'application sentencieuse, par un côté plus férocement réac encore que ne le suis (mais si, sur certains attachements, simplement je n'en fait pas un règle applicable aux autres, juste une préférence, un petit privilège) mais je ne peux lui en vouloir, comme à un vieil ami un peu bougon - et même dans ces textes il se trouve petits trésors, accords de mots, sensations.
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Un recueil de nouvelles qui semble artificielle. Pas de ligne directrice. Tantôt des souvenirs, tantôt des réflexions philosophiques. Tantôt de l'amertume, de la critique, tantôt de la nostalgie, de la magie.
Mais au final beaucoup de bons mots.
Un livre pour table de chevet. Une nouvelle pour chaque soir, pour s'endormir ému, ou simplement moins idiot.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Il est évident que nous changeons d'époque. Il faut faire notre bilan. Nous avons un héritage, laissé par la nature et par nos ancêtres. Des paysages ont été des états d'âme et peuvent encore l'être pour nous-mêmes et ceux qui viendront après nous ; une histoire est restée inscrite dans les pierres des monuments ; le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prétendre que cette transformation soit un progrès. Nos « belles » créations se comptent sur les doigts d'une main, nos « destructions » sont innombrables.
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J'ai vu qu'à certains endroits on avait substitué aux platanes un peu vulgaires le peuplier si fin, si élancé, et dont le feuillage fait le bruit des eaux courantes. Mais il y a encore des quantités de compagnons qui peuvent nous aider à vivre : le bouleau dont l'écorce est semblable à une peau de cheval ; le saule, qui, par la bizarrerie de son architecture, mettrait dans les alignements une fantaisie dont nous avons bien besoin ; à noter encore que cet arbre a, au printemps, des rameaux rouges ; l'érable qui a sur le platane l'avantage de ne pas produire de fruits à poussière irritante et qui, au surplus, a, dans son comportement habituel plus de noblesse, plus d'aristocratie de forme et de couleur.
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On prétend que nous allons vers une civilisation libérale. Nous allons vers une civilisation de la conserve, c'est le contraire. On ne compte plus […] les machines électroniques dans lesquelles nous conservons de la mémoire, les disques où nous conservons des voix, de la musique, des sons ; les robots, les fusées où nous conservons des gestes, des actes. […] Science en conserve, philosophie en conserve, musique en conserve, conscience en conserve, joies en conserve et bientôt amour, haine, jalousie, héroïsme en conserve. De tous côtés la haute mer sans rivage. La nourriture vient de la cale. Les viandes qu'on mange sont mortes depuis longtemps, les légumes ont verdi dans d'autres siècles. Nous avons ajouté du sel à tout, pour que tout soit imputrescible, et c'est nous qui allons pourrir, car rien ne peut rompre l’équilibre. 
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Une histoire est restée inscrite dans les pierres des monuments ; le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir.
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Le XIXe siècle a beaucoup voyagé. Stendhal évidemment, habitué aux postes entre Rome et Paris, aux bateaux sur le Rhône, aux chemins de traverse en France, mais aussi Balzac qui va en diligence en Ukraine, Victor Hugo qui va voir des choses, George Sand, Byron, Shelley, Custine et sa Russie, Boucher de Perthes qui se promène de Lille au fin fond du Maghreb par l'Espagne, pousse jusqu'à Constantinople, revient par le Danube, les Portes de fer, etc., à pied, à cheval, en voiture, en bateau, en palanquin ; Alexandre Dumas qui parcourt la Suisse, L'Italie, l'Arabie, l'Espagne, l'Allemagne, le Caucase, la Syrie, la Russie, etc., à pied également la plupart du temps ; Chateaubriand, quoi qu'on dise (et quoi qu'il dise), le marquis de Virmont, Toppfer, Mme de Rémusat, Jules d'Abrantès, Arago, Victor Jacquemont, Monsieur Perrichon qui représente des milliers d'épiciers en mouvement.
On me répondra que le XXe siècle voyage encore plus. Non, il ne voyage pas, il se fait transporter, il se transporte, c'est tout autre chose, c'est presque le contraire.
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Videos de Jean Giono (61) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Giono
Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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