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L'eau vive tome 2 sur 2
EAN : 9782070740727
280 pages
Gallimard (02/06/1995)
3.82/5   14 notes
Résumé :
S'il dit que les cordonniers n'ont pas le loisir de lever le nez pour regarder voler les aigles, c'est par désir d'éviter une discussion, car il sait prendre le temps de contempler non seulement les nuées d'hirondelles tournoyant dans le ciel de Manosque, mais aussi toutes les beautés du monde : il y a en lui une sagesse, un don de poésie, une douceur et une gaieté à la saint François d'Assise qui en font un homme dont on peut s'enorgueillir d'être le fils - et Jean... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Giono, une écriture pas toujours facile, des histoires où il faut tenir tête à l'écrivain, à ses tournures. Mais avec lui on entre dans une forme de langage qui n'existe plus, on sent la terre, les gens, on fait un bon dans le passé et on plonge au coeur de l'humanité. Il y a une force brute qui se dégage de ses écrits, comme une vérité oubliée. Des dialogues courts, presque des interjections, puis des moments de grandes poésies.
Ce n'est pas là mon préféré, mais Giono ne se lit pas n'importe quand, et ce n'était peut être pas la meilleure période...
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Deuxième partie du recueil "L'eau vive" : des récits "Promenade de la mort ", "Départ de l'oiseau bagué " qui sont des fragments de projets inaboutis et d'autres qui se rattachent à des ouvrages plus importants : "Description de Marseille" (noé) , "Le poète de la famille" (Batailles dans la montagne) et l'admirable texte sur la mort du père "Son dernier visage" (Jean le bleu).
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il y a le visage de la mort. Mais avant il y a le dernier visage. Le visage de la mort est pelucheux et doux comme un oiseau ; il est étendu, ailes ouvertes, sur le vide sans remous. L’autre, c’est le visage qui précède. Il ne s’éteint plus ; il accompagne l’homme dans ces dernières foulées sur le portement de la terre, avant qu’il s’élance. Ce visage est comme un champ de d’herbe déchiré mais illuminé par un grand charruage.
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L’habileté et la peur étaient instinctives. Elle pouvait en même temps parler durement, agir durement, le bracelet glissait, elle le rattrapait habilement avec une extraordinaire peur de le perdre. On entendait la peur au claquement sec de ses doigts rattrapant le bijou ; on la voyait à un battement de ses paupières. Cela arrivait plus de mille fois dans un jour. Il lui restait malgré tout le temps de commander férocement sa famille, ses ouvriers, ses chantiers, ses enfants et ses alliés. Et moi-même plus tard. Nous savions tous qu’elle avait peur de perdre ainsi le seul objet important de sa vie, le plus beau reste d’une étrange et constante passion ancienne. Nous savions aussi qu’elle était trop fière pour avoir l’air d’y attacher devant quiconque la plus petite importance, sauf devant elle-même. Mais cela la regardait, et ça ne regardait qu’elle. C’est ce qu’elle voulait dire, et elle le disait parfaitement. C’était un bracelet léger fait d’admirables cols de cygnes et de torsades de primevères ajourées. Tout tenait ensemble par de minces maillons usés, roses ; de même qu’étaient devenues roses les blondes bosses des cols de cygnes, et les arêtes des fleurs de primevères.
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Je la voyais bien, moi. Pour la première fois, je compris son visage. Il n'était pas seulement beau, régulier, doux et lisse, parfumé à la vanille, glissant aux lèvres des enfants, protégé de tout, comme en pierre, destiné à être toujours le visage de maman. Non, c'était un visage de femme. Elle avait terminé son bonheur. Des cheveux de cendre, un front gris, des rides qui la salissaient, une bouche serrée pour se priver de pain et de cris, et de pauvres yeux bleus trop grands, au regard délayé. Elle me regardait en baissant l'échine.
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Il y a le visage de la mort. Mais avant il y a le dernier visage.Le visage de la mort est pelucheux et doux comme un oiseau;il est étendu, ailes ouvertes, sur le vide sans remous. L'autre c'est le visage qui précède. Il ne s'éteint plus;il accompagne l'homme dans ses dernières foulées sur le portement de la terre, avant qu'ils'élance. Ce visage est comme un champ d'herbe déchiré mais illuminé par un grand charruage.
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l y a un moment que j’aime beaucoup dans cette histoire de l’immersion des hirondelles. C’est quand, l’hiver s’approchant, on voit les oiseaux, pareils à des fuseaux noirs, se précipiter des hauteurs du ciel vers le fond des eaux. Mais maintenant, en plein mai, les hirondelles tournent dans le ciel de Manosque comme les poussières d’avoine sur les bassins où boivent les chevaux. Elles sont véritablement comme les feuilles arrachées à la forêt de la joie ; elles ont, en l’air, une magnifique aisance sans pesanteur, et ce petit cri ridicule qu’elles poussent – qu’on ne peut, en aucune manière, appeler un chant d’oiseau – donne l’idée d’un jaillissement spontané de joie.
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Vidéo de Jean Giono
Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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