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EAN : 9782070371433
212 pages
Gallimard (16/10/1979)
3.58/5   79 notes
Résumé :
De Manosque à Florence, en passant par Milan, Venise, Padoue, Bologne, voici l'Italie de Jean Giono, romancier du bonheur. Le lecteur le suivra dans ses découvertes, avec un plaisir extrême. À chaque pas, le paysage et les êtres apportent leur leçon. Giono sait traduire le message d'une allée de cyprès sur une colline, du froncement de sourcils d'un Milanais, du battement de cils d'une Vénitienne. Il est délicieux de voyager avec un tel guide.
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Automne 1951. Giono sa femme Élise et un couple d'amis quittent Manosque pour l'Italie, via le Haut-Briançonnais, en 4CV décapotable. Les quatre comparses ont tourné le dos à la Côte d'Azur. Giono explique avec une pointe de méchanceté (la seule) qu'ils évitent les « kilomètres de femmes à poil en train de se faire sécher » (p. 13). L'esprit du voyage est formulé à Brescia : « Est-il besoin de dire que je ne suis pas venu ici pour connaître l'Italie mais pour être heureux » (p.54) et la manière de le faire, énoncée un peu plus loin : « Or, j'ai le temps ; tout mon plaisir est dans le temps que je perds » (p. 56). Un voyage de proximité géographique autant dire de voisinage et même un peu des vacances italiennes. Des liens généalogiques étroits sont évoqués au début, affectifs voire sentimentaux, qui lient Giono au Piémont (par un grand-père paternel idealisé en carbonaro). Avant le poste douanier du Mont-Genèvre on devine que le parcours sera libre et sans contraintes. le paysage alpestre omniprésent offre les premières superbes évocations et ceux qui suivent suggèrent en filigrane la poésie de Virgile et les lumières italiennes de Poussin.

Giono sera aussi au gré des régions traversées et des bifurcations opérées le passeur d'une histoire italienne locale colorée périphérique, pêle-mêle d'anecdotes militaires et d'aventures, légères, hautes en couleurs, épicées, glanées au fil de ses lectures. Voyage rempli de parenthèses (une friture exécrable à Peschiera) et d'à-côtés comiques (négociations serrées autour du prix des chambres matrimoniales à Padoue). Pendant tout le voyage, des flashes (de la Guerre 14), des souvenirs (épisode savoureux d'une improbable "leçon d'italianisme" à André Gide pétrifié devant un ami bergamasque avaleur de grenouilles vivantes), de fines notations, ses visions de curés en vespas, ses instants inspirés. Âmes multiples de Giono réunies en une seule dans ce carnet épicurien, dans les récits d'un conteur qui égrène en dosant savamment affabulation et réalité alors que Piémont, Lombardie, Romagne, Toscane et Vénétie défilent et que s'enchaînent les tête-à-tête tantôt avec son aïeul fantasmé en « carbonaro » sympathique, tantôt avec l'intrépide Angelo Pardi prompt cavalier débarquant sans coup férir à Turin, puis à Milan et au fil de la route incitant sans cesse son créateur à lui concocter d'autres errances.

Hommage de Giono à la patrie des arts. Belle nuit et jour. Non en professant sur la peinture dont il dit ne rien connaître mais en repensant à Machiavel qu'il "fréquente" de longue date ou en questionnant l'esthétique et les canons de la beauté à l'approche des raffineries de Mestre au-dessus du paysage lagunaire, à propos du noir vénitien sublimé sous un soleil écrasant, ou devant le monument aux morts de Bologne "horrible mais parfait" (p. 163). Giono ne commente aucune oeuvre il fait regarder autrement celles qu'il côtoie in situ (l'architecture et la sculpture en particulier). Déambuler en solitaire dans le silence matinal de Brescia, celui de secrètes venelles vénitiennes, apprécier une lumière de fin de soirée Place della Valle de Prato (Padoue). Découvrir aussi de miraculeux petits cafés car l'impie italophile est subjugué par le maniement des percolateurs. Et encore déclarer sans ambages à Milan : « Ce Duomo ne vaut pas un pet de lapin » (p. 35), voilà son affaire. Les fresques de Giotto (qu'il admire) passent après Stendhal(Padoue), la foire aux chevaux et la princesse de Trébizonde avant Juliette et Roméo (Vérone). Pas de photo avec des pigeons place Saint-Marc ni de gondoles à Venise (où il ne voulait pas aller), mais une conversation avec le garçon de café à la terrasse du Florian après fermeture oui.

Le décor shakespearien de la ville haute de Bergame l'inspire nuitamment, "Un endroit rêvé pour mon hussard", et à Brescia :  « Nous circulons dans un opéra à l'heure où le tyran perpètre ses mauvais coups ». Partout où il passe l'observateur décontracté s'adonne au subtil décryptage des multiples affects et passions, localement singulières, complices de son génie romanesque et de l'émoustillement créatif qui l'a saisi à Turin ; Giono se délecte d'un art de la théâtralisation propre aux Italiens ses semblables auxquels l'architecture de chaque ville (Turin, Milan, Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Venise, Ferrare ou Florence) donne une raison d'exercer leur talent dans des décors d'arcades, de statues, de loggias, de places ou d'édifices somptueux, propices aux égarements en tout genre. Avec Giono l'Italie est un immense théâtre à ciel ouvert. C'est également en notant le goût des Italiens pour le vêtement et l'art du travestissement (Venise) et la grâce des italiennes qu'il célèbre un art de vivre qu'il partage. « Leur habileté à jouir sans mesure et sans faire appel à une divinité quelconque", l'exquise convivialité des terrasses de cafés s'apparente à une science raffinée dont il livre les clés. A Brescia les mots portent tout l'accent du livre : « Me voilà disposé à trouver tout beau » et encore : « C'est un endroit où on attrape le bonheur » (p. 56). L'allégresse affichée est contrôlée, le païen comble sans emphase. Ce voyage en Italie hors des standards culturels artistiques ou touristiques habituels est à faire et refaire sans modération pour son texte généreux, foisonnant, inépuisable et pour son auteur en infatigable amoureux.
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J'ai beaucoup aimé le début, un peu moins la fin. Resituer ce récit au début des années 50. J'imagine l'équipée de Giono, son épouse et un couple d'amis parcourir le nord de l'Italie à bord d'une 4 ch décapotable. (Je suis même allé voir sur Wikipédia à quoi ressemblait cette voiture.) J'ai aimé les descriptions de ce parcours en voiture, à travers les Alpes, et toute la ligne qui va de Turin à Venise. J'imagine bien l'arrivée dans les villes, dans cette 4 ch où l'on pouvait se garer à peu près n'importe où. Notamment à coté du Duomo à Milan ou visiter Vérone ou Padoue en voiture en s'arrêtant dès qu'il y avait quelque chose à voir. J'ai commencé à moins aimer les descriptions et anecdotes sur Venise, Bologne ou Florence. A grands renforts de références historiques. Giono n'échappe pas aux généralités, malheureusement très courantes dans les récits de voyages. Un des passages que j'ai adoré est dans un café à Brescia où on lui montre comment faire un café avec un de ces vieux percolateurs qu'il décrit très bien. Autrement dit, je préfère quand il se contente de décrire ce qu'il voit, et non d'imaginer. L'Italie qu'il décrit est à des années lumière de celle d'aujourd'hui et c'est justement ce qui fait le charme de son récit. Partir en Italie, en 1950, c'était encore un voyage. Il fallait un passeport et un visa à la frontière. Sentiment de partir pour un ailleurs. Loin, très loin du week-end à Venise ou à Milan actuel avec Easyjet. Et puis on sent chez Giono ce goût du détail pour les choses de la vie quotidienne. La vie des petites gens, les paysans, les pêcheurs, les mécaniciens… Une véritable Commedia dell'Arte, bien difficile à appréhender de nos jours. Sauf peut-être dans le Sud. Et encore !
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Plutôt sédentaire et privilégiant sa région en particulier Manosque, Giono entreprend néanmoins un voyage en Italie avec sa femme et un couple d'amis, en ce début des années cinquante, avec un pays qui garde encore quelques stigmates de la seconde guerre mondiale. L'itinéraire passe par d'abord par Milan, Brescia, le lac de garde, puis Venise, Padoue et Bologne. Au gré des découvertes des villes italiennes Giono évoquent ses souvenirs et fait référence tantôt de façon poétique, tantôt philosophique, à l'histoire de l'unification de l'Italie et la littérature, convoquant les écrits célèbres - ceux de Dante, de Shakespeare, pour illustrer les lieux visités. Il évoque également le lieu où il situe le héros de son roman le hussard sur le toit.
Au fil des visites, Giono observe, compare et prend du recul appréciant certaines villes comme Brescia, ou remettant en cause la beauté d'autres comme Milan qu'il ne garde pas dans son coeur.

Voyage en Italie est un récit tranquille quelque fois très drôle, toujours très pointu dans ses analyses de la nature humaine, et souvent poétique quand il évoque les paysages. Un récit qui m'a donné envie d'aller à Peschiera sur le lac de Garde et Brescia, deux villes qui ont l'air particulièrement attirantes.
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Un joli petit périple en Italie au XXe siècle et raconté par Giono eh bien ça se savoure.
J'avoue que je n'avais pas encore découvert la plume de Jean Giono mais j'en suis fort agréablement surprise.
Ce récit est ecrit tout en finesse, son lyrisme est vraiment très en majorité sur le reste de l'histoire, les lieux, les descriptions naturelles sont vraiment bien décrites. Quant aux artistes évoqués, on a de très bons exemples: Shakespeare, Gide, Byron, Machiavel, Dante etc.
J'ai surtout apprécié le chapitre sur Venise, toute cette documentation est bien riche et c'était une fort belle lecture.
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Jean Giono (1895 - 1970) est un écrivain et scénariste français, né et décédé à Manosque. Son oeuvre comprend une trentaine de romans, des essais, des récits, des poèmes et des pièces de théâtre. Voyage en Italie est paru en 1954.
« Je ne suis pas voyageur, c'est un fait. » Ainsi débute, paradoxalement, cet essai de Jean Giono consacré à son voyage en Italie. Au cours de sa vie, Giono n'a quitté Manosque que pour de brefs séjours à Pris et quelques voyages à l'étranger dont celui-ci, entrepris en 1951. En compagnie de sa femme Elise, à bord ¤££¤32CV Renault 4¤££¤décapotable de ses amis Antoine et Germaine, Jean Giono se lance dans un périple qui les mènera tous les quatre à Florence en passant par Milan, Venise, Padoue et Bologne.
Quand on n'apprécie pas tellement voyager, il faut un bon motif pour partir, Jean Giono en a plusieurs. La littérature d'abord, « Il y a plus de vingt ans que je lis et relis Machiavel » et ce séjour va lui permettre de voir avec ses yeux, ce que son esprit a imaginé des lieux où vécut l'écrivain florentin. Ensuite il y a aussi ses origines familiales, son grand-père piémontais et carbonaro qu'il adorait. L'escapade a encore un autre but, plus diffus mais certain. Jean Giono est en train d'écrire son fameux roman le Hussard sur le toit, les images et les lieux visités serviront de terreau à son imagination pour construire son héros Angelo Pardi dont le nom est inspiré de son ami Paolo Pardi, qu'il rencontrera à Padoue, « une ville propice à l'intrigue. »
Le Voyage en Italie, n'est pas à proprement parler un livre de voyage. Certes on traverse des paysages et des villes, des monuments et des lieux célèbres sont évoqués mais on sent l'écrivain réticent à s'étendre. Même Venise, à priori ne lui disait rien, « Au départ de France, je n'avais pas envie de venir à Venise : voyages de noces, gondoles, Wagner, D'Annunzio me rebutaient ainsi que les milles vues de cartes postales et de cinéma » ou encore « Je n'ai aucun goût pour les Napoule et les Capri. le bleu exquis me fatigue ainsi que les rochers et les fleurs. »
Ce qui intéresse l'écrivain, ce sont les petites rues, les cafés, et surtout les gens qu'il y croise. L'auteur utilise le voyage comme prétexte à une sorte d'étude psychologique des Italiens et les remarques abondent, « On dit que les Italiens sont bruyants, gesticulent, c'est une calomnie anglaise » assène-t-il, péremptoire. Plus loin, « A l'inverse des peuples du Nord, quand l'Italien est heureux, il le sait. Il lui faut aussitôt faire du prosélytisme. »
Nous avons droit aussi à quelques descriptions de personnages qu'on dirait tirés de romans ou de films, le bellâtre frissonnant dès qu'une femme le frôle, le tenancier d'un petit hôtel qui cherche à l'arnaquer, le prêtre qui poursuit son sermon excité à l'extérieur de l'église, etc. Il y a là, comme des rôles secondaires vus dans ces films en noir et blanc de mon enfance, les Don Camillo ou la grande époque du cinéma italien avec Vittorio de Sica. C'est d'ailleurs là, l'un des aspects les plus intéressants de cet ouvrage pour moi.
Jean Giono est un grand conteur mais il ne se laisse pas emballer pour autant par son sujet, loin de lui l'idée de bourrer le mou à ses lecteurs, « Que dire d'une ville qu'on a vue deux heures la nuit ? » en parlant de Bologne ou bien très humblement, dans cette région riches en oeuvres picturales, « Je n'entends rien à la peinture comme d'ailleurs la plupart des gens qui ne l'avouent pas. » L'homme est simple, exceptionnellement sorti de Manosque, il ne se laisse pas éblouir pour autant. Il voyage à son rythme, « j'ai le temps ; tout mon plaisir est dans le temps que je perds », « Pour nous, l'auto n'est qu'une façon pratique d'aller à pied ».
Le lecteur, pas pressé lui non plus, se laisse guider par ce conteur qui ne cherche pas à lui en mettre plein la vue.
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Si on ne sait pas qu'elle est surtout une ville à l'usage de vénitiens, on ne la voit guère. J'ai visité les musées, comme tout le monde, et je me suis baladé en gondole sur le grand canal. J'en ai eu vite assez. On croise des Allemands, des Anglais, des Français, des Chinois, des Turcs (pas d'Espagnols toutefois). Ils ont des têtes montées sur pivot ; ils regardent de tous les côtés, comme si le temps pressait (et, en effet, il les presse). Moi, pour que je sois heureux, il faut que je me voie entouré de types sur le visage desquels on lit clairement que demain il fera jour. Je fais tout très lentement. J'aime ça. Si on se bouscule pour quoi que ce soit, je m'en vais, quitte à ne pas attraper ce que les autres attrapent. Si on me dit, les yeux exhorbités, il faut ABSOLUMENT, visiter ça, il y a de grande chance pour que j'aille faire la sieste avec un roman policier. (p. 138)

Venise
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Au départ de France, je n'avais pas envie de venir à Venise : voyages de noces, gondoles, Wagner, D'Annunzio me rebutaient ainsi que les mille vues de cartes postales et de cinéma. Malgré Byron, Stendhal et Casanova, malgré Proust, je voulais laisser Venise de côté. Ce sont les dames qui ont insisté pour y venir. Nous en approchons. Je me fais une raison avec le mot Adriatique.
Il reste un peu de jour. Et j'avoue que ce que je vois me plaît : ce sont des sables et des marais. Je n'ai aucun goût pour les Napoule et les Capri. Le bleu exquis me fatigue ainsi que les rochers et les fleurs. Je n'ai pas besoin d'évidence. Il me faut des paysages où je ne puisse pas craindre l'intrusion du marchand de frites. De là une certaine répugnance pour les meetings, qu'ils soient destinés à faire avancer le bonheur des peuples, la culture ou l'érotisme. Si nous sommes trois à jouir d'un spectacle admirable, j'ai besoin que les deux autres soient mes amis. (p. 87)

Venise
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Ce que je crains le plus, c'est qu'un possesseur de voiture rapide me lise. C'est heureusement, je crois, un danger que je ne cours pas, sinon je serais complètement déconsidéré à ses yeux. S' il n'a pas déjà jeté le livre c'est ici qu'il le jettera. Il y a dix kilomètres en tout et pour tout de Loïano à Filigare. Si je me mets à décrire l'Italie de dix kilomètres en dix kilomètres, où allons-nous ?
Nulle part. Pour nous l'auto n'est qu'une façon pratique d'aller à pied. Nous achetons tous les monuments qui nous plaisent, comme je l'ai dit, et nous faisons taire le moteur vingt fois par jour pour goûter et comparer les qualités de divers silences. Pour un porche entrevu et dépassé, nous faisons cent mètres de marche arrière. Neuf fois sur dix le porche nous conduit à un escalier à une terrasse ou à une chambre et on nous raconte une histoire. (p. 173)
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J'ai été des milliers de fois heureux dans ma vie ; pour l'être encore et de façon nouvelle (puisque depuis j'ai changé) il me suffit de retrouver l'harmonie qui a déjà provoqué une fois le bonheur. La plus belle architecture, la plus belle peinture, la plus belle musique, la plus belle poésie peut m'y aider, bien entendu, mais elle peut aussi être impuissante à le faire et même me gêner. Mon bonheur n'est pas automatiquement créé par la beauté. Rien ne le crée d'ailleurs mais tout peut le provoquer. [...]
J'aime le beau et évidemment c'est de ce côté là que je cherche, mais je dois reconnaître que le laid et, plus terriblement encore, le vulgaire réussit parfois où le beau à échoué. [...]
La vie n'est pas en marbre de Carrare.

Padoue, sur le Prato della Valle, cinq heures du soir (p. 145)
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mais finalement dormir est le très grande affaire ; et surtout "dormir le jour", voilà le signe de la richesse, du bien-être, "de la grandeur". C'est un monsieur qui dort le jour ! On le salue, on le respecte... Ce n'est pas l'agitation du révolutionnaire qui impressionne : c'est la puissance de celui qui peut se permettre de "dormir le jour", que personne n'a le droit d'interrompre. En effet, il y a là motif à prudence. Cela signifie que celui qui dort a su dompter, domestiquer (ou massacrer) tout l'entourage ou alors qu'il a un fameux courage (ce qui revient au même). Pisanello aurait dû peindre son Saint Georges profondément endormi. Les héros dorment souvent dans l'Arioste. Un homme qui dort en plein jour (et représentez-vous le même dans la chambre que n'a que le lit et le fil électrique) est, le plus manifestement du monde un héros. Il méprise amour, délices et orgues venant d'ailleurs que de lui-même ; il méprise commerce et industrie, politique, intrigue et pouvoir. C'est évidemment le signe d'une très grande puissance ou celui d'un très grand courage. De toute façon, c'est un monsieur.
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Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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