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3,52

sur 1240 notes
Mattia, élève surdoué passionné de mathématiques, a un jour abandonné sa soeur jumelle,attardée mentale, dans un parc pour se rendre seul à un goûter d'anniversaire. Depuis ce jour, elle est introuvable et, lui, rongé par la culpabilité, s'auto-mutile pour se punir de cet acte aux conséquences dramatiques.
Alice, inhibée par un père autoritaire, a vécu un grave accident de ski. Elle en a gardé une claudication qui la rend différente. Depuis, elle a cessé de se nourrir en protestation contre ce corps qui l'a trahie.
Ces deux-là, mal dans leur peau, solitaires, étaient faits pour se rencontrer et c'est au lycée que leur relation va commencer. Amis car tellement semblables, amoureux, sans doute, mais incapables de vivre de tels sentiments, ils vont se chercher, se rapprocher, se fuir, se retrouver mais toujours leur nature profondément solitaire les tient éloignés l'un de l'autre...


C'est l'histoire d'Alice et Mattia. Une histoire étrange, sans doute une histoire d'amour, mais un amour flagrant aux yeux de tous sauf aux leurs. Les traumatismes de l'enfance, les difficultés de l'adolescence et les questionnements de l'âge adulte se combinent pour les laisser impuissants face à la vie. Ensemble, ils vont grandir pourtant , trouver d'autres refuges, Mattia dans une vie rangée à l'étranger, Alice, en s'engageant dans une histoire de couple mais leur lien reste aussi puissant qu'inutile.
Une espèce de "ni avec toi, ni sans toi" en mode adolescence perturbée, desservie par une écriture un brin trop froide et deux personnages jusqu'auboutistes qui semblent se prélasser dans leurs problèmes sans jamais faire l'effort de s'en sortir. Exaspérants, irrécupérables, il est très difficile de s'y attacher et de s'émouvoir de leurs erreurs sans cesse renouvelées. On voudrait les secouer, leur dire de faire le deuil de leur enfance pour enfin VIVRE mais l'auteur choisit un autre chemin.
Intéressant mais pas indispensable.
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Ébaucher une critique sur "La Solitude des Nombres Premiers" me semble être une tâche assez ardue. Il me faut bien l'admettre, ce livre provoque chez moi des sentiments ambivalents.
Bon je me lance....
Ma première impression lors de la lecture des premières pages fut excellente ! J'ai été très vite happée par ce récit et rapidement je me suis prise d'affection pour ces deux inadaptés de la vie. Leur passé fait de moments douloureux, de solitudes subies, et de non-dits font d'eux des êtres particuliers et solitaires, on attend beaucoup de leur rencontre mais ils finissent par se perdre...pour se retrouver...Cela n'en finit pas...des rendez vous manqués à chaque fois. C'est agaçant ! Leurs rencontres loupées, leur immobilisme, leur constante (lassante aussi ) introspection et leur égocentrisme m'ont vraiment exaspéré ! J' aurais aimé qu'ils cessent de se regarder le nombril, qu'ils sortent de leur bulle et aillent de l'avant....mais non. Ils resteront comme ça solitaire et à part.
Que dire de plus ?
Ce livre ne m'a pas laissé indifférente mais n'a pas provoqué, non plus le séisme auquel je m'attendais ....dommage...
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J'ai découvert cette histoire et cet auteur avec bonheur.
Deux personnages tendres et meurtris s'attirent et se repoussent de l'adolescence à l'entrée dans l'âge adulte. Ils traînent tous deux des souffrances qui les anéantissent au point qu'ils ont du mal à se sentir vivants.
Le jeune homme se mutile, la jeune femme est anorexique.
Ils arrivent bon gré mal gré à rentrer dans leurs vies d'adultes l'un avec une passion dévorante pour les maths, l'autre en devenant photographe, et en se mariant.
Leur amour reste impossible, parce qu"au bord du gouffre", et ces deux "vilains petits canards" ont la terrible sensation de passer à côté de leur vie sans pour autant avoir la force ou le pouvoir d'en choisir véritablement le cours...
Le texte est dense, fort, poignant et mené avec un propos que j'ai trouvé très original.
Ici, point de psychologie pour nous raconter les bleus et les désastres de l'âme, mais une écriture sèche qui décrit les évènements presque cliniquement...
Mais non... Pas cliniquement : MATHÉMATIQUEMENT!
Et si la vie et son étrangeté pouvait s'expliquer et trouver un sens acceptable grâce aux mathématiques... J'ai l'impression que l'auteur nous le suggère...
Les deux personnages de son histoire sont des nombres premiers, de ceux qui possèdent un jumeau. Ils se reconnaissent et se sentent faits l'un pour l'autre de manière évidente pour eux et pour les autres...
Mais ces nombres premiers jumeaux sont toujours séparés par un nombre pair...
C'est une loi qui s'applique...
L'auteur nous propose une théorie mathématique pour nous faire rêver ou réfléchir à l'amour et à son impossible, réécrivant ainsi sous la forme d'une formule et de sa démonstration le mythe de l'androgyne : être double, sphérique, plein, mais coupé en deux (par le destin, ou dieu, ou des dieux), et condamné ainsi à rechercher perpétuellement la réunion de ses deux parties.
Il nous prouve mathématiquement que ce n'est pas possible;)
C'est brillant, prenant et beau .
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Voici un excellent roman noir qui m'a crevé le coeur. Il nous parle du mal-être de l'adolescent comme il peut s'exprimer cruellement de nos jours hélas, par des actes de mutilation, de violence, des rites de passage ayant lieu à l'école afin de payer son appartenance à un groupe. Ce roman aborde aussi la question de l'amitié, de l'orientation sentimentale et professionnelle qu'envisage un adolescent afin de pouvoir préparer sa vie adulte et son avenir.


Deux adolescents solitaires essayent de trouver une porte de sortie à leurs angoisses, Alice et Mattia. Ils se ressemblent et sont un refuge l'un pour l'autre.


« Les années du lycée avaient constitué une blessure ouverte que Mattia et Alice avaient jugée trop profonde pour qu'elle cicatrise. Ils les avaient traversées en apnée ; lui, refusant le monde ; elle, se sentant refusée par le monde, et ils s'étaient aperçus que cela ne faisait pars beaucoup de différence. Ils s'étaient construit une amitié bancale et asymétrique , composée de longues absences et de grands silences, un espace vide et propre où ils avaient tout loisir de reprendre haleine quand les murs du lycée se rétrécissaient au point de les étouffer. »


Leur passé n'est certes pas le même, mais l'un et l'autre sont solitaires et solidaires, et leur amitié, proche du sentiment amoureux, les soutient.


Un sentiment d'urgence domine le récit. Les sentiments restitués dans un style clair, direct, parlent au coeur du lecteur. le suspense psychologique est présent. Paolo Giordano nous embarque dans un style simple, prenant, et une construction bien imaginée, et nous espérons que la vie soit un peu gentille avec ces deux jeunes gens. La fin que nous réserve ici l'auteur n'est pas comme les autres.
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Malgré les nombreuses critiques élogieuses, je n'ai pas aimé du tout ce roman que j'ai trouvé pessimiste à souhait.
Certes le sujet était intéressant : celui de deux adolescents un peu perdus qui se rencontrent, et l'espoir qu'ensemble ils seront assez forts pour se sortir de leurs vies pas bien rigolotes...mais pour moi, c'est la sensation de mal-être permanent et de désespoir qui a été la plus forte.

Je n'ai pas réussi à me sortir de la tête ces deux jeunes complètement en marge de la société et je n'ai malheureusement pas vu de note positive à la fin, juste une impression de noirceur inéluctable et de vide insondable.
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Eh ben voilà. A force, ça m'est arrivé. Je n'arrive pas à parler de ce livre d'une façon qui m'est satisfaisante.

Pourquoi diable autant d'ambivalence? J'ai à la fois aimé et ... pas aimé ce livre, du coup j'ai une impression, plutôt globalement favorable, mais pas tout à fait satisfaite et un peu déçue.

Je m'étais dit en ouvrant l'ouvrage reçu de l'éditeur par l'intermédiaire des lectures de chez les filles, Que plus d'un million d'italiens, pris ensemble le jury 2008 du prix Strega, ainsi qu'une grande partie des (nombreux) auteurs de blog ayant également reçu ce livre contre review, avaient nécessairement une bonne raison d'aimer ce livre. Et je comprends pourquoi.

L'ambiance globale se veut (et parvient, à mon avis, à l'être, ou du moins à donner l'impression de l'être) belle au sens baudelairien du terme à savoir "quelque chose d'ardent et de triste". J'imagine que l'auteur a voulu s'approcher d'un flamboiement froid, une sorte de fièvre glacée et douce amère. On a quelques passages comme ça où l'ambiance s'en approche, sis entre la rêverie et destruction de soi, entre violence retournée contre soi (volonté de s'approprier un corps et de transcrire sur ce dernier le non dit: anorexie / auto mutilation) et mélancolie (mal être où les âmes perdues des protagonistes errent).

Cette ambivalence, ce conflit propre à l'adolescence, caractérisent Mattia et Alice, nos deux "nombres premiers". Des adolescents refusant de grandir et ne pouvant quitter l'instant où leur enfance s'est trop vite arrêtée (Alice à l'occasion de son accident de Ski, Mattia lorsqu'il a abandonné sa soeur jumelle handicapée)

Pourquoi des nombres premiers? le premier alinéa du quart de couv' nous le révèle: "Les nombres premiers ne sont divisibles que par un et par eux-même; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair.

Vous l'aurez deviné, tout au long de ce roman, l'auteur met en scène nos deux personnages, Alice (anorexique chronique) et Mattia (réfugié dans l'abstraction des mathématiques), comme étant ces nombres premiers (par exemple, 3 et 5) qui sont proches sans jamais se toucher, qui sont condamnés à toujours se chercher sans vraiment parvenir à se trouver.

Au long des chapitres, les personnages évoluent au fil du temps: l'enfance, temps de la brisure (là où le verre n'est jamais si bleu), puis l'adolescence, difficile, torturée. Ce sont presque des "âmes soeurs" (au sens platonicien du terme) mais condamnées à ne pas se trouver.

Ils deviennent physiquement adultes, tentent chacun de s'oublier sans y parvenir mais tout ce qu'ils peuvent construire s'avère être en fait bâti sur du sable.

Un jour, il finissent par se recroiser, pour mieux se quitter.

Le récit est enlevé, fluide et s'attache à décrire les sentiments des personnages. Néanmoins je regrette que pour décrire les affres de l'adolescence l'auteur choisisse des caricatures d'adolescents, véritables handicapés de la vie (désolée pour le terme outrancier) dont certaines caractéristiques évoquent quelques un des critères utilisés dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders pour diagnostiquer la sociopathie (par exemple: dédain pour la sécurité de soi, irresponsabilité chronique). Un peu de subtilité aurait évité cette indéfinissable sensation de cliché.

De même, l'aspect "refuge dans les maths" aurait pu être décortiqué de façon beaucoup plus fine. Quand j'ai lu "Parfum de glace" de Yoko Ogawa, dans lequel était décrit un personnage surdoué pour les maths, j'ai trouvé que la caractéristique de l'isolement était abordée de façon moins pataude, plus poétique. Peut-être que l'aspect "pataud' est lié au fait que Giordano, titulaire d'un doctorat de physique, semble trop bien connaître les sciences pour écrire finement dessus, mais celà reste une impression personnelle que peu semblent partager, j'en suis consciente. Je suis également conscient que le style d'Ogawa peut difficilement être comparé à un premier roman.

Je concluerai en disant que l'impression globale de ce livre est agréable sans être enthousiasmante et qu'on reste, à la fin, vaguement frustré par l'abordage un peu rapide, manquant légèrement de subtilité, de l'évolution des protagonistes.
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Quand un livre brille davantage par son titre que par son contenu. Cette phrase un peu sèche, pourtant, correspond à mon sentiment. Mais d'où l'importance du titre qui pousse a ouvrir les pages. Parce que ce titre je le trouve attrayant, et pour partie, il correspond au roman : l'histoire d'un surdoué, haut potentiel, enfermé dans sa solitude et qui n'a pour seule amie une fille anorexique, maladie qui pollue aussi ses rapports avec les autres. Deux solitaires mais amis profonds. Des hauts et des bas, Finiront-ils ensemble a s'aimer ou bien sont-ce des nombres premiers, pas faits pour la paire ? C'est une belle histoire mais j'ai l'impression d'avoir eu besoin de me forcer, tant ces deux personnages enfermés sur eux-mêmes provoquent peu d'envie de les apprécier.
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Un roman très bien construit, comme une équation mathématique.
Un tendre regard sur une jeunesse détruite. Deux jeunes diamétralement opposés vont composer leur vie avec la même destinée.
Lui Mattia, enfant surdoué, jumeau d'une soeur au mental démuni qu'il a oublié au parc et que l'on ne retrouvera pas. Il s'afflige cet incident par des mutilations aux poignets et aux mains.
Elle, Alice, après un accident de neige, restera boiteuse. A l'écart d'un monde qu'elle ne comprend pas, se fait un tatouage sur le ventre d'une fleur violette pour affronter son ennemi ou amie Viola, la belle hargneuse du groupe. Elle devient anorexique.

Ils se rencontrent adolescents, ils ont les mêmes silences, leurs regards se comprennent et un lien magique les unis. Et pourtant il prend la décision de suivre ses études à l'étranger.
Les années passent, la mère d'Alice meure à l'hôpital. C'est par toutes ses visites qu'Alice va marier un médecin Fabio. Il l'aime sa fantaisie, sa passion pour la photographie, tentera tant bien que mal de lui faire un enfant. Elle le quitte. Ils se quittent.
Rien ne peut oublier ses années de collège et l'attirance qu'elle avait pour Mattia.
Ils se retrouveront, dans la solitude des mots. La jumelle oubliée …

Un récit tendre, mais noir, on comprend les liens qui se détruisent. La folie de chacun des personnages. La lecture n'est pas rose, mais n'est pas non plus morose. J'ai aimé la construction de cette histoire où beaucoup de détails s'imbriquent naturellement pour ce jeune couple mal dans leur peau.
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Alice est anorexique. Elle boite depuis un accident de ski survenu dans son enfance.
Elle aime la photographie.
Mattia s'automutile et se réfugie dans la solitude depuis que sa soeur jumelle a disparu par sa faute.
Il est féru d'arithmétique, a une passion pour les nombres premiers, réussit brillamment ses études.
Elle se sent exclue des autres.
Il s'exclut des autres.
Ces deux là étaient faits pour se rencontrer. Depuis le collège, leur solitude les unit et plus tard, même éloignés géographiquement, ils seront toujours proches.
Comme des nombres premiers, divisibles que par eux-mêmes, ils ont un jumeau, mais sont séparés par un nombre pair qui les empêche de se toucher.
C'est une histoire assez poignante, qui met mal à l'aise malgré l'écriture simple et vivante. On voudrait les aider ces deux là, les sortir de leur isolement. Mais, comme leurs proches, on est impuissants. Les cicatrices sont trop profondes.
Si l'ensemble m'a touchée, la fin me laisse désemparée. C'est un peu comme s'il n'y avait pas de fin. Dommage !
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De ce livre au sujet intriguant l'on attendait beaucoup et cette attente s'avére comblée. Il y a ici l'une des plus belles histoires d'amour contemporaines. Ces deux étres qui sont attirés , soudés , dés l'enfance parviennent a émouvoir en évitant toutes les ficelles des mauvais mélos. Ici le niveau est haut , c'est tout sauf du Pancol . Cette histoire d'une intelligence rare passionne le lecteur de la premiére à la derniére ligne. L'on est dans le meilleur du roman sentimental , avec une intelligence de tout les instants , un souffle romanesque puissant qui emporte irrésistiblement le lecteur , que ce livre est beau , que ce livre est fort ! Et une fois n'est pas coutume le film issu du livre est lui méme somptueux. Un chef d'oeuvre ? Plus que ça , une oeuvre d'art!
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