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EAN : 9791093552484
Remanence (01/01/1900)
4.07/5   23 notes
Résumé :
Deux adolescents que tout oppose : l'un suit ses parents au fil des mutations de son père et ses relations familiales sont difficiles, l'autre est ancré dans la ferme paternelle et très proche des siens. Le premier cherche le bonheur dans l'adversité, le second grandit dans la sérénité. Une amitié puissante et exclusive unit pourtant les deux garçons.
Mais quand de l'affection naît l'emprise, le drame n'est jamais bien loin. Sans savoir exactement où il plant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Le narrateur, un jeune garçon coincé, fils unique de géniteurs bourgeois coincés, suite à un déménagement en province, rencontre Gilles, fils de fermier. Un garçon dont la liberté, les passe-temps, la relation chaleureuse avec sa famille le fascinent.
Alors que lui, fils obéissant et frustré, père dominant, mère soumise, est en grave manque d'amour (« J'avais honte de nous »).
Tout oppose ces deux garçons, qui pourtant nouent une solide amitié au départ......mais avec le temps et l'évolution des circonstances, les rôles changent , les choses basculent (« Quand on était gamins, j'étais le plus fort parce que j'étais heureux. Maintenant, c'est toi le caïd, parce que tu l'as pas été… La vie est drôle, mon gars, la vie est drôle… »)...........
Un roman où j'ai apprécié la psychologie fouillée des personnages, dont le réalisme
parfois dérangent , jusqu'à « ton malheur fait mon bonheur », et non pour des étrangers ou des ennemis, des passages morbides qui donnent froid dans le dos ou des situations d'ordre moral difficiles à trancher. Par contre l'histoire elle-même ,je l'ai
beaucoup moins apprécié dans la deuxième partie où à mon avis elle s'essouffle; l'auteur la remonte avec des mises en scène un peu faciles, faisant retomber la force et l'intérêt de la première partie. La fin est carrément de l'Amélie Nothomb, que j'ai trouvé trop théâtrale pour le genre du livre.
Mais ça se lit d'une traite, une lecture que je ne regrette pas.
Je remercie NetGalley et les éditions de la Rémanence.

« Mon père me dit souvent : « Tu iras droit devant toi dans la direction de ton doigt. » ça m'amuse parce que je crois qu'il me suffira de le pointer comme je le veux pour aller là où je choisirai. Alors, toi aussi, tu iras comme tu veux dans la direction de ton doigt… C'est la liberté… »(Gilles)
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La Femme est le meilleur de l'Homme, dit-on...mais elle le fait parfois disjoncter!

C'est pour des découvertes comme celle-ci que je lis compulsivement, pour retrouver au fil des années de lectrice parfois un peu blasée cette émotion de la rencontre d'un auteur, d'une plume élégante et amusante, et d'une narration touchante, originale et percutante.

J'ai dévoré ce petit livre économe en pages et en effets de manches. On entre "direct" dans cette belle histoire d'amitié de deux garçons très différents par leurs origines et leur éducation. On les accompagne dans leur éveil à la sensualité non dénuée de compétition. En quelques pages, on croit entrer dans un roman d'apprentissage classique, sans prévoir le retournement de situation imaginé par l'auteur. Ecrit à la première personne, il brouille les pistes d'un récit effectué postérieurement aux faits racontés.

Il s'agit donc de n'a pas trop en dire, si ce n'est que l'atmosphère finit par se plomber, que la manipulation amoureuse est générale, que le gentil récit d'adolescence vire au méchant vaudeville pétri de jalousie, d'emprise et de rancoeur.
Pas tant que cela d'ailleurs, car les deux chapitres qui entourent le sujet sont une déclaration d'amitié irrévocable.

Quel livre insolite! Lu en quelques heures, avec le sentiment d'avoir été moi aussi manipulée de belle façon !

Remerciements à NetGalley pour cette première lecture d'un auteur à découvrir
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***
Au gré des déménagements pour raisons professionnelles de son père, H. va se lier d'amitié avec Gilles, un jeune garçon de son école qui aide son père à la ferme. de tempérament pourtant très différents, ils vont très vite devenir inséparables. Au cours d'une année, ils vont découvrir ensemble les premiers émois amoureux, les sentiments confus de l'adolescence et les joies de l'amitié. Mais la vie n'est jamais simple et lisse, quelque chose attend dans l'ombre...

C'est avec une très belle écriture que je découvre Henri Girard. Ce roman est fin, à la fois touchant et glaçant. Nous suivons les deux personnages dans leur famille respective, ainsi que leur évolution tout au long des quelques années de leur adolescence. Et puis on sent une certaine noirceur, une certaine odeur de catastrophe mais on ne se doute pas d'où elle va arriver... L'atmosphère devient plus pesante jusqu'à ce qu'enfin on comprenne !

Une très belle découverte grâce à NetGalley et aux éditions de la Rémanence, que je remercie sincèrement.
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Wow, ce livre est surprenant !

En plus d'être très bien écrit, il est addictif : une fois commencé, je l'ai lu d'une traite. En avançant dans ma lecture, je me demandais vraiment où j'allais... qu'allait-il se passer ensuite ? En lisant, on a toujours quelques scénarios en tête mais là je reconnais que si j'arrivais à en ébaucher un ou deux, il s'agissait déjà d'un exploit.
Et ça n'a pas manqué. J'ai d'abord été surprise par le déroulement de l'histoire ; mais surtout surprise par la fin, brutale, presque impromptue, le genre de fin que j'aime. Alors même que tout au long de ma lecture je pouvais palper une certaine tension, j'étais dans l'expectative.
Le fil que suit l'histoire n'est pas classique, vous l'aurez bien compris ! Et tout ce qui va avec par ailleurs : les personnages sont atypiques et semblent simplement humains dans leurs réflexions et leur attitude. Bien que toujours un peu romancés, ce qui leur confère un mystère des plus appréciés.
Ce roman met en lumière toutes ces pensées que l'on peut avoir étant adolescents, cette période durant laquelle on entre dans un monde étranger et inconnu, mais aussi des interrogations, des sentiments, des pulsions que l'on ressent adultes et que l'on garde pour soi avec un petit peu de honte.

Bref, un court livre plutôt insolite, qui se lit plutôt vite et qui satisfait mes aspirations à de nouveaux horizons littéraires. Il ne peut que plaire s'il est lu par un public pas trop jeune, qui risquerait de passer à côté de cette pépite.
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"Droit devant toi",changement d'environnement,changement d'ambiance!
Stupeur.J'ai découvert qu'il était possible de lire deux-cents pages écrites par Henri Girard sans rire!
Il faut dire que j'ai joué dans le désordre." Jubilé",suivi de "La maison d'en face",puis "l'Arlésienne de Tidbinbilla".Quelques nouvelles entre temps avant de tomber en dernier dans ce livre qui met,pour moi, une surprenante et néanmoins intéressante facette de sa plume à jour.
Je me suis délectée de cette lecture aussi...Différemment.
Parce que si j'aime la tendresse,les bons sentiments et m'esclaffer au gré de ses facéties littéraires,particulièrement quand il dénonce les travers de ses personnages,je constate que j'apprécie aussi quand il explore la noirceur,la complexité et la profondeur abyssale de l'âme humaine.
Dans "Droit devant toi"le ton est dans l'ensemble plutôt sombre,sérieux.On bascule dans le roman psychologique et dramatique.
Sans vouloir trop en dire,tout commence si bien!La rencontre et l'amitié entre deux adolescents que tout oppose,les premiers émois amoureux,entre autres,partagés...
Malgré tout,on a très vite la sensation que quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire et la possibilité d'un drame,que l'on pressent parce qu'il est amené subtilement tout au long du livre avant d'éclater(de manière complètement inattendue d'ailleurs),laisse le lecteur dans un climat particulier,limite inquiétant par moments et c'est ça qui est bon!
Forcément,on est happé par cette intrigue étalée sur fond de manipulation mentale sournoise et servie par une écriture de haute qualité,comme toujours.
Il n'y a pas que du drame dans ce roman,on retrouve aussi des passages qui oscillent entre poésie et sensualité.
Pour avoir fait le tour de son univers,je trouve que cet auteur excelle dans tous ses écrits et de façons variées.Je terminerai donc ma critique par un souhait.J'aimerais lire prochainement quelque part 'Le Girard nouveau est arrivé".
Je l'attends car ce sera,à n'en pas douter, un très bon cru!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Autrement je lis. Je lis beaucoup. Cela me permet d’apprendre de nouveaux sentiments, de les comparer aux miens. Parfois ça m’inquiète. Parfois ça me rassure.
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N’empêche, si j’avais hérité d’une mère jolie, attirante du téton ou de la croupe, elle aurait sans doute eu le bon goût des toilettes suffisamment suggestives pour éduquer l’œil et les sens de son fils, au lieu des caparaçons de ma génitrice que son bourgeois d’époux devait assaillir au pied de biche comme on cambriole un coffre-fort !
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Ma mère venait de faire ami-ami avec madame Plumeau, une horrible voisine, ex-concierge de la ville ayant abandonné sa loge, mais pas sa langue.
Guère accoutumé à ce genre de dégustation, je ressortis estropié de l'affaire, l'œil rond et les jambes en flanelle.
… au lieu des caparaçons de ma génitrice que son bourgeois d'époux devait assaillir au pied de biche comme on cambriole un coffre-fort.
Le plus âgé des cousins de mon père avait eu la bonne idée d'ensemencer son épouse d'une jolie graine maintenant en fleur de dix-huit mois mon aînée.
C'était bien pire. Il s'agissait d'une domination d'un esclavage mental.
Je crois que t'as plus envie d'avoir que d'aimer.
Déjà, la première fois, quand on était gamins, t'es un peu venu comme un coucou. T'as picoré ce qu'était bon chez nous. Je t'ai bien aidé d'ailleurs.
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Incipit : La haine est toujours plus clairvoyante et plus ingénieuse que l’amitié (Pierre Choderlos de Laclos)
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-J’aiderai Gilles, monsieur. Vous pouvez me faire confiance.
En disant cela, je mentais. J’étais plein de bonnes intentions mais je mentais. Non, on ne pouvait pas me faire confiance, tout comme je n’étais pas capable d’accorder ma confiance à quiconque. Cette blessure – aujourd’hui dérisoire certes – reçue de mon père pendant mon enfance se rappelait à moi.

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