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Citations sur Les dames de nage (246)

Aucun voyage, aucune fuite ne me révélerait à moi-même. La solution était en moi et je ne savais pas comment y entrer. J'ai toujours voulu comprendre, toujours, et l'atroce vérité pour un acharné de l'explication est qu'il n'y a rien à comprendre. Quand on a compris cela et surtout accepté, quel soulagement.
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Mon amour est sauvage, multiple. Il est cette odeur délicieuse de l’attente, ce sanglot étonné, cette caresse chaude, cette silhouette au bord du fleuve. Il est ce vent insoumis, cette profondeur marine, une algue au plus fort du courant. Il n’a pas de nom, il est femme au large du quotidien, femme offerte et libre.
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Il y eut des rivages éblouis, des nuits blanches, des neiges éclaboussées, des mots solaires écrits sur les orages. Il y eut le désir réinventé, des soubresauts. Je l'ai vue se renverser pour boire la lumière avant de m'embrasser. Il y eut des vallées claires et des chemins de brumes. J'ai dormi en lui tenant la main sous des voiles lactées. Je me souviens des nappes de ciel sur nos tables étoilées? Je me suis barbouillé d'elle, insatiable.
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Il faut être deux pour être un dans l'oubli du monde,de soi pour l'autre,et se fondre dans la lumière,sans ombre.
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Je ne savais pas ne pas filmer et, le faisant, je devinais pourtant qu'aucune image ne me rendrait l'instant que je ne savais pas vivre, ou si mal (p. 156).
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Me pardonneras tu un jour cette passion? Je n’ai pas préféré cet homme à mon fils, j’étais amoureuse, Léo, profondément, désespérément, et je le suis encore aujourd’hui. Ton père m’a épousée parce que j’étais enceinte de toi et que, dans son monde, on assume ses responsabilités, ce que je n’ai pas eu la force de faire plus tard, quand cet homme est entré dans ma vie. J’ai accueilli l’amour. Léo, je ne t’ai pas laissé, ton père t’a repris et sa famille t’a élevé dans le désamour de la mère. Cet homme que tu as détesté a tout tenté pour que tu puisses nous aimer. Pardonne à mon amour. Il s’est brisé si vite. Lui était déjà malade quand nous nous sommes rencontrés, mais on n’abandonne pas ce qui vous est donné de plus précieux au monde, et qui , je le sais aujourd’hui, est si rare. On n’abandonne pas un homme qui vous apporte le bonheur, aussi bref s’annonce-t-il, pour revenir vers celui et ceux qui ne vous supportent que parce que vous êtes la femme officielle et la mère biologique. La vie est ailleurs, Léo, et j’aurais tellement aimé qu’il y ait près de toi celle que tu n’as jamais rencontrée et qui t’a laissé si dur, imperméable, intolérant avec le bonheur des autres. J’ai peur que tu ne saches pas, comme ton père, ce que c’est que des bras ouverts dans lesquels on se réfugie, ce désir d’être à l’autre, ces instants à vivre sur l’instant sans penser à le seconde qui va suivre. Etre enfin regardé. Etre soi, tout entier vers l’aimé. Etre, tout simplement. J’ai eu la joie des heures saintes avec lui, jusqu’à l’insupportable parfois. Cet amour m’a appris bien autre chose et j’étais si loin de toutes les lois du paraître, des faux-semblants, j’étais heureuse avec lui. J’ai voyagé, j’ai vu le monde des autres et j’ai aimé. Ce furent de si courtes années. Quand il est parti, j’ai refusé les obsèques de l’amour.
Tu ne veux pas lire mes lettres, elles me reviennent comme si tu n’existais plus. Pour moi tu es là, toujours. Bien avant que je le rencontre, tu avais clos en toi, depuis l’enfance, cet amour qui est le sens même de la vie. Tu avais banni tout chagrin. Je n’ai souvenir d’aucun sanglot. Tu n’auras jamais su ce qu’est le désarmement devant le bouleversement amoureux, le don de soi, l’acceptation délicieuse d’être lié à l’autre, l’abandon soudain. Tu n’auras jamais aimé ou avoué aimer, ce qui est probablement pire. Le véritable amour est libre, c’est aujourd’hui, sans lui, que je suis prisonnière, mais ta souffrance est plus grande que la mienne. Je ne fais que recopier mes lettres, elles contiennent toutes le même amour pour toi, et pour lui, que j’aimerai au-delà de la mort quoi que tu en penses et combien tu puisses en souffrir. J’aurais aimé que tu sois son fils. Je voulais un enfant de lui, divorcer, me remarier, mais c’était trop tard, alors on s’est accrochés à ce trésor fragile qui nous était offert. Peut être liras tu tout cela quand je serai partie. Je continue à t’embrasser chaque jour comme je le faisais quand tu étais petit et que tu t’échappais de mes bras et de mes caresses. Peut être que je n’ai pas su. Je n’ai rien fait d’autre qu’aimer, Léo, que de t’aimer depuis le premier jour même si la présence de ton père n’était qu’indifférence. Je ne lui en veut pas, il n’a jamais su reconnaître l’amour et il est parti sans jamais savoir ce qu’aimer voulait dire. Je l’ai plaint sincèrement. Puisses-tu connaître un jour l’embrasement qui mène à la paix. J’ai eu cette chance inouïe, Léo, mais il faut ouvrir le cœur, déverrouiller l’armure. On ne nous apprend pas, mais toi, je t’en supplie, apprends au moins à pleurer.
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Il faut être deux pour être un dans l'oubli du monde, de soi pour l'autre, et se fondre dans la lumière, sans ombre.
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L'amour, ça doit se lire tout de suite. Ce n'est pas une partie de cache-cache.
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Il y eut le vin partagé, les nuits blanches, les chants du silence entre les débats fiévreux, les fugues et les murmures, les questions après les caresses.
On jouait à la vie, comme des funambules.
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A quinze ans on ne sait pas grand-chose, on gobe encore, mais la graine de révolte germe doucement. Je soupçonnais qu'on avançait aussi avec les énergies de l'acquis et je ne rejetais pas cette connaissance des autres, cette transmission du savoir, mais je voulais sans le définir, un futur ouvert sans murs ni fenêtres même à franchir, pouvoir chevaucher la connaissance avec l'innocence et la virginité première, ne pas peindre ce qui a déjà été peint, défricher l'être et le monde, regarder autrement, ne pas être dans le déjà, la sclérose d'une pensée formatée, dans la nasse de la culture et des traditions. Je voulais ouvrir les mailles du filet et m'échapper des pages du livre écrit.
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