« La monnaie de la Cité (Besançon) fut créée par une charte de Charles-Quint, signée à Tolède, le 8 mai 1534. Ce texte permettait à la Cité de faire battre de la monnaie d'or et d'argent : la monnaie d'or d'une valeur d'un ducat ou d'un demi ducat de Hongrie ou d'un florin du Rhin, avec le nom et l'image pectorale de l'Empereur d'un côté, et de l'autre les armes de la Cité et la désignation de l'année ; les espèces d'argent devaient êtres battues avec le même nom, effigie, armes et désignation d'année, à la valeur et au prix des régions voisines. Il n'y eut donc plus en France-Comté que deux sortes de monnaies : celle du souverain (frappée à Dole) et celle de la Citée impériale de Besançon. Un atelier monétaire fut donc installé à côté de l'Hôtel de Ville et les premières pièces d'argent sortirent en 1537 et les premières pièces d'or en 1541. (...)
Chose remarquable : soit par fidélité à Charles Quint, soit par crainte de perdre son monnayage, la ville continua à frapper les monnaies à l'effigie du grand Empereur bien longtemps après sa mort, jusqu'à la conquête française (1673) ! »
1935 -
... un décret datant du 4 septembre 1578 par lequel [Philippe II d'Espagne] réglemente le travail des mines dans la Franche-Comté et autres provinces faisant partie du « cercle de Bourgogne » soumis à la domination de l'Espagne.
Il y est prescrit « que les ouvriers des mines travaillent huit heures par jour à deux entrées de quatre heures par jour » ; que si l'ouvrage requiert accélération il sera fait par quatre ouvriers qui travailleront chacun six heures, remettant ses outils aux mains d'un autre et ayant ainsi dix-huit heures de repos sur vingt-quatre ; que les mineurs ouvriers sont salariés soit selon une convention faite avec le concessionnaire de la mine (le « personnier ») soit selon l'ouvrage fait, à leur choix ; qu'aux fêtes de commandement les ouvriers seront payés comme s'ils avaient besogné ; qu'aux fêtes de Pâques, de Noël et de la Pentecôte il ne sera besogné que demi-semaine, sauf pour les garçons tirant l'eau (afin d'empêcher l'inondation des galeries), et qu'aux quatre fêtes de Notre-Dame et aux douze fêtes d'apôtre les ouvriers seront quittes d'une demi-journée la veille de chaque fête ; que les mineurs peuvent choisir un terrain pour faire maison et jardin sur les communaux des lieux où ils travaillent, en payant un sol de loyer par an, ce qui leur donnera en outre « un droit aux bois morts et morts-bois sur lesdits communaux » ; que les mineurs auront, un marché sur le lieu même des mines « et ont ce droit qu'il n'est pas permis aux étrangers de distraire vivre de leur marché » ; enfin qu'au marché « il n'est pas permis aux officiers, personniers et hôteliers d'acheter provision avant que les ouvriers soient fournis ».
1933 - [p. 25]