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EAN : 9782842658847
180 pages
La Decouvrance (10/03/2016)
4/5   2 notes
Résumé :
Une navigation insolite !
Une semi-circumnavigation solitaire de la mer Méditerranée à l’océan Pacifique, telle qu’elle aurait pu être vécue avec ses déferlantes et ses calmes.
Le journal de bord d’Éric Mounier aborde les réalités de la mer, avec un esprit en proie à la fois aux enfermements de la solitude et aux vertiges de l’immensité et de l’au-delà.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Merci aux Editions de la Découvrance et à Babelio pour la découverte de ce livre aux effluves océanes. L'objet est splendide ! Avant même d'ouvrir ses pages, je sais qu'il va me plaire. Sa couverture bleu roi m'invite à l'immensité et la profondeur des étendues marines. le bateau, toutes voiles dehors, vogue fièrement vers les latitudes mystérieuses et me glisse au creux de l'oreille : « Viens, suis-moi. »
Le journal de navigation d'Eric Mounier révèle le quotidien d'un marin et son voilier Reva dans ses découvertes lumineuses et ses introspections les plus intenses. C'est lorsque l'on part seul, loin, que l'on se retrouve soi-même.
Marc Girot s'y connaît en navigation. Ses descriptions nombreuses et précises des vents, des pièces du bateau, des mouvements des eaux, des habitants de ses contrées marines de bout du monde et des manières de naviguer m'ont intriguée, séduite, inquiétée et même induite en erreur. Jusqu'au bout, j'ai hésité : Eric Mounier est-il un navigateur réel de notre temps ou « seulement » le personnage fictif de ce livre ? Finalement peu importe.
L'aventure à ses côté et aux côtés de Reva est belle. J'ai plongé avec les dauphins. J'ai été émue sous les rayons d'un soleil couchant. J'ai traîné ma solitude et ma peur de l'ennui dans la cabine de Reva. J'ai hurlé de peur dans les cinquantièmes terrifiants. J'ai savouré avec émotion la tranche dominicale du jambon ardéchois. J'ai tenté d'abord de fuir mes souvenirs passés pour finalement les affronter et les accepter. J'ai été bouleversée par un vol d'albatros… J'ai vibré intensément. J'ai été moi-même pleinement.
Et en filigrane de ce voyage au coeur de l'humain et de l'immensité marine, les pensées de Montaigne et les dessins de Philippe Steiger ont ajouté une touche d'émerveillement à cette aventure qui transforme profondément.
Je crois qu'au fond de moi, j'ai toujours rêvé de vivre un voyage aussi intense. Mais le monde de la mer m'est inconnu. Ses embruns, son immensité, sa musique, ses odeurs me fascinent, m'attirent autant qu'ils m'inquiètent, m'intriguent et me repoussent. Grâce à Marc Girot, j'ai pu vivre un peu de ce périple, en toute sécurité, depuis chez moi.
Ce livre est un vrai coup de coeur, un vrai coup d'âme !
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Lu et reçu dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions La découvrance.

Journal de bord imaginaire par Marc Girot, L'air de l'éternité nous conte le périple d'Eric Mounier du Var à Tahiti à bord de Reva, kectch de son état.
Une semi circum navigation donc, à la recherche, pour son navigateur, de sa place dans la société humaine.
Un récit de bord atypique puisque les évènements de la vie de marin alterne avec les réflexions philosophiques du navigateur. Particulièrement inspiré par les Essais de Montaigne, le navigateur, que l'on devine alter ego de l'auteur Marc Girot, nous conte ce voyage initiatique, ponctué des difficultés du voyage et des relations de famille.
Un beau voyage en compagnie d'Eric Mounier
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Les albatros font ce qu’ils peuvent pour détendre l’atmosphère. Ces princes de la tempête deviennent de grosses bêtes pataudes et grotesques dès que le vent les lâche. Leurs efforts pour décoller constituent, avec les gamineries des dauphins, un des spectacles les plus drôles que l’océan puisse donner. Ils courent lourdement sur l’eau, à la limite du déséquilibre, se soulèvent quelques instants puis retombent, ils courent à nouveau, retombent encore puis, lassés, résignés, retournent dans leur prison sans vent. Quelquefois, après des efforts insensés, ils parviennent à s’élever, ils vont alors chercher les vents d’altitude, puis planent majestueux, imposants. Sous l’étreinte de la brise, l’animal grotesque s’est métamorphosé en prince.
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Une poche à moral qui reprend de la rondeur, je commence à ruminer du bonheur.
Pourtant je ne me sens pas encore prêt à affronter l’amour de Flo et l’affection de mes amis. Je reviens d’entre les morts, tenant la main d’une défunte. J’ai besoin de m’accoutumer à la lumière du jour, aux couleurs de la vie, même si, dans ce coin d’océan, elles sont plutôt ternes et sombres. Il me semble que je pourrais mourir d’entendre des voix chères. C’est évidemment idiot. Je tourne autour de l’ordinateur sans me résoudre à l’aborder.
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Oui, j’ai voulu n’entendre que l’air du Large, cette musique barbare qui n’a pas d’opus dans notre nomenclature, dysharmonie de sons sans ordre, de la basse profonde aux stridences térébrantes, sans limites d’audace ni d’ampleur, avec des silences qui ont la profondeur de l’éternité. Oui, j’ai désiré, j’aime ces discordances qui éveillent des résonnances à l’infini, parce que, paradoxalement, elles m’accordent à l’univers. Mais j’ai soif d’harmonie. Je donnerais aujourd’hui tous les clabaudages des oiseaux de mer pour un madrigal de la Renaissance ! Même une ritournelle des années quatre-vingt ferait mon bonheur, c’est dire !
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Heureusement, le soir, c’est le grand chambardement des forains du Large. Ils installent tout au long du boulevard du crépuscule leur marché aux tissus. C’est un tourbillon de couleurs chatoyantes qui virevolte à même le ciel. Des nuances rares illuminent tout l’occident : indigo, azurine, carmin, garance… Mais j’aurai épuisé mon vocabulaire bien avant que les marchands ne soient à bout de couleurs ! Tant pis. Elles teinteront ma mémoire sans colorer mes mots.
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J’ai repris de l’océan, resplendi dans des couchants de fin du monde, respiré la mer. Je me suis abîmé dans son regard de ciel et d’orage. J’ai humé à pleins poumons l’air de l’éternité, puissant, calme, salubre.
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