Journal de l'année 1993 par un auteur que je ne connais pas. A priori cela semble écrit avec style et construit comme un exercice, "une série d'instantanés que [l'auteur s'est] astreinte à prendre chaque jour, sans tricher, et où [elle] espère seulement avoir rendu le reflet du mouvement de la vie tel qu '[elle] l'[a] perçu, [elle], Parisienne privilégiée mais attentive au tumulte des choses sous leur écume"________edit 20/03Pénible à lire, je zappe à présent tout ce qui est politico-pouvoir (ça ne m'intéresse pas). Par contre quelques réflexions intéressantes de temps à autres.. Il y a des gens qui ne vivent pas dans le même monde que nous^^. ________edit 30/05Je ne sais même plus où il est posé, c'est dire comme il prend la poussière et a été remplacé par d'autres depuis longtemps ;)Bon pour trouver un truc positif à dire j'ai aimé le côté "exercice imposé", écrire sur le quotidien même quant à priori il ne se passe rien. Par contre, comme la dame (je n'ose pas écrie l'auteur) sait qu'elle sera publié, puisqu'il s'agit d'une commande, on la sent arriver à 200% avec des anecdotes construites, un peu de politique pour montrer qu'elle suit, un peu de fiel contre la presse, un peu de révélations privées (sans doute pour flatter l'un ou l'autre) etc etc.En conclusion c'est absolument sans intérêt (à moins sans doute de le lire en 1993 (mais c'est trop tard ;) ) Je vais le rendre à la bouquinerie qui me la vendu (à moins de le jeter , la question est posée ;) )
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Promenades dans les coulisses d'une année de décisions et d'hésitations.
A découvrir dans ces pages et ses errances sans modération de curiosités et d'intéressements.
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Mercredi 3 février : Déjeuner avec une charmante jeune femme italienne secrétaire générale de Gallimard, Teresa Cremisi. Vive, gaie, parlait bien se don métier d'éditeur... Elle me raconte quelque chose d'étrange. Depuis que les écrivains, quelques un en tout cas, se servent d'un ordinateur, leurs manuscrits sont sensiblement plus longs. Explication : ils n'hésitent plus à revenir en arrière pour faire des rajouts, injecter deux paragraphes ici, un développement là, remanier un chapitre, insérer un dialogue...
Comment donc les écrivains d'autrefois faisaient-ils leurs corrections ? Tolstoï collait des rubans de papier sur on manuscrit. Et sa femme recopiait indéfiniment le tout. Mais ceux qui n'avaient pas d'épouse esclave ? On rêve en pensant à ce que Balzac eût fait de La Comédie humaine avec un ordinateur. Dix volumes en plus.
1190 - [Points n° 168, p. 59-60]
Mardi 5 janvier - Il ne peut y avoir aucune raison objective à la dévaluation du franc. Il ne peut y avoir qu'une raison mécanique. Elle est fabriquée par le trio Pasqua, Madelin, Séguin, soutenu par des groupes d'intérêts divers, qui préconisent haut et fort cette dévaluation. (...) Ces gens de la droite, irresponsables, qui jouent contre la monnaie de leur propre pays, comment faut-il les appeler ? De Gaulle aurait dit : douze balles dans la peau.
1111 - [Points n° 168, p. 14]
Dimanche 14 mars - Vu L'Œil de Vichy, de Claude Chabrol, qui soulève des polémiques. On en sort barbouillé. Son parti pris : montrer, en utilisant exclusivement des actualités d'époque, l'idéologie collaborationniste de Vichy. C'est en somme une immense bande de propagande, telle qu'elle fut assénée pendant cinq ans aux Français. On en a la nausée. L'ennui est que, présentée sans contrepoint, sans commentaire ou presque, cette propagande n'est pas inoffensive, elle laisse des traces. Pour la décrypter, pour la regarder au seconde degré, il faut avoir en mémoire les réalités de cette époque.
Chabrol se dit certains que les spectateurs sauront déchiffrer son film et en déduire que les Français, abusés par le propagande de Vichy, ont été non pas des salauds mais des « couillons ». C'est en tout cas le propos de ce documentaire ambigu malgré lui, en quelque sorte. Il ne paraît pas évident que ce propos sera compris.
1376 – [Points n° 168, p. 112]
Mercredi 27 janvier : Réveillée à l'aube par Europe 1, qui veut une réaction sur l'intervention de J.-J. S.-S., hier soir, au journal de TF1. Je ne l'ai pas vu, je dors, je fulmine. Qu'est-ce qu'il a encore inventé, celui-là ?
Renseignements pris, il a fait état d'une petite scène qu'il raconte dans son nouveau livre, « Les Fossoyeurs », où Chirac, s'invitant à diner chez lui en 1981, lui aurait dit : « Vous êtes d'accord avec moi : nous ne pouvons pas laisser Giscard être réélu. Il a trop mal géré son septennat... Peut-être serez-vous étonné que je laisse ou fasse élire Mitterrand. Mais c'est le seul moyen de se débarrasser de Giscard. »
Petit tumulte dans les monde médiatico-politique. Chirac l'a dit, naturellement. Nul n'en doute. Mais il dément, naturellement. N'importe.
1157 - [Points n° 168, p. 46-47]
Vendredi 5 février - Jean Moulin était-il un agent des services secrets soviétiques ? C'est ce qui a été froidement affirmé, dans une émission réputée sérieuse, La Marche du siècle, avec une surprenante légèreté. Les archives soviétiques commencent à livrer leurs secrets. En y fouillant, un journaliste spécialiste du KGB, Thierry Wolton, a pêché, parmi d'autres, les noms de trois français qui auraient été des agents de renseignement au service des Soviets... Parmi eux, Jean Moulin. Jean Moulin ! La preuve ? Son nom apparaît une fois dans un rapport d'interrogatoire ? C'est tout ? C'est tout. C'est assez pour que Wolton soit formel. Daniel Cordier, qui fut le secrétaire particulier de Jean Moulin, manque de s'étrangler. Il essaye d'expliquer pourquoi ce témoignage est suspect. Il dispose de trente secondes. Il faut rendre l'antenne, n'est-ce pas. « Vous reviendrez une autre fois, monsieur Cordier », lance Cavada, magnanime.
1195 - [Points n° 168, p. 62]
En direct avec Françoise Giroud (1972) - 1