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EAN : 9782213025988
264 pages
Fayard (01/09/1990)
3.59/5   58 notes
Résumé :
Le propos de Françoise Giroud est de payer ses dettes. A l'âge où l'on se dit : « Qu'ai-je fait de ma vie ? », on s'aperçoit que ce sont les Autres qui vous ont formé et parfois déformé, qu'on leur doit qui l'on est, pour le meilleur et pour le pire, qu'une existence, ce sont des rencontres avant d'être des événements. Une série de « leçons particulières » que l'on reçoit malgré soi. « Qui m'a donné quoi ? » Ainsi Françoise Giroud s'est-elle interrogée. « Qui m'a fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce n'est pas le premier livre que je lis d'elle mais c'est toujours avec le même plaisir. Françoise Giroud est pleine de bon sens et elle se raconte bien.
J'aime la façon dont elle parle de sa mère, de sa soeur, Douce et aussi de la foule d'hommes célèbres qu'elle a fréquenté.

J'ignorais qu'elle était surnommé Bouchon par ses proches et qu'elle détestait ! Que l'homme de radio, Gillois, ait voulu lors de sa participation à une émission sur l'antenne du Poste Parisien lui faire changer et son prénom (de France à Françoise) et son nom, c'était incroyable pour une femme de cette trempe mais il a réussi. Et pourtant, elle l'écrit : "C'est un acte troublant de changer de nom. Toutes les femmes qui ont pris celui de leur mari connaissent le sentiment que donne une nouvelle identité. On se met à lui ressembler. Pour moi, ce changement eut un caractère fondateur. Quelqu'un avait été créé, ex nihilo, qui ne procédait que de moi-même, quelqu'un qu'il m'appartenait maintenant de construire."

Un autre personne qui l'a aidée à se reconstruire vers l'âge de quarante ans fut Lacan Elle venait de faire une tentative de suicide et elle a commencé une analyse avec lui.
"Lacan, Jacques Lacan.
Je lui dois ce que j'ai acquis de plus précieux, la liberté, cet espace de liberté intérieure qu'aménage, à son terme, une psychanalyse bien conduite." (page 123)

Son amitié avec le couple Lazareff est aussi très joliment contée. "Le charme d'Hélène m'ensorcela, sans doute parce qu'elle était tout ce que je n'étais pas : extravertie, fantaisiste, exclusive, capable de toutes les folies sous l'empire de la passion qui était son mode d'être quotidien. Elle était russe, on ne peut plus russe, et quelque chose en moi est vulnérable à la russité. "... "Tous les Russes sont par quelque côté des petits-enfants de Dostoïevski, auprès desquels on se sent, jusqu'à la nausée, petits-enfants de Descartes." (page 141). J'aime.

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Quelle vie ! Quel plaisir de lecture ce livre héritage de ma mère qui était une grande admiratrice de Françoise Giroud.
Avec "Leçons particulières" elle écrit une autobiographie originale puisque qu'elle n'adopte pas un ordre chronologique mais tire les leçons de la vie, ce qu'elle a appris des autres.
C'est avant tout un livre féministe sans être une révolte, juste un constat que sa première leçon de vie est celle que lui a donné son père en étant désespéré d'avoir une fille à sa naissance. Ce manque d'amour de la part du père l'a incitée à être forte pour se faire une place dans une société patriarcale.
Cette place passe d'abord par un métier alors elle apprend la sténodactylo ce qui lui permet d'être embauchée par Marc Allégret comme script dans le cinéma.
Elle dénonce les pratiques de ce qui s'appelle le "droit de cuissage" mais évoque surtout ses rencontres d'hommes qu'elle a admirés : Jouvet, Gide, Lacan, Mauriac, Malraux, Mendes-France, Camus... et celui qui sera l'amour de sa vie JJSS avec qui elle fonde et dirige L Express.
Elle montre ses forces et ses faiblesses, la douleur de la perte d'un fils et de sa soeur adorée alors que son parcours de journaliste et de femme politique est impressionnant puisqu'elle sera Secrétaire d'Etat puis Ministre.
Mais ce qui me fait penser à ma mère c'est qu'elle est avant tout une femme indépendante y compris politiquement.


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Françoise Gorji, "Bouchon", dite Giroud se penche avec humour, lucidité et parfois cruauté sur elle-même, à travers les rencontres marquantes de sa vie. Un livre courageux puisqu'elle dit sans fard ce qu'elle doit aux autres. Un livre surprenant, atttachant, car il dévoile la vulnérabilité de cette femme à poigne, qui s'était donné pour mission de ne jamais faiblir.
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Il y a des grands hommes. Et quelques grandes femmes comme Françoise Giroud.
Petits textes qui font revivre, durant quelques pages, des événements : politique, de la scène, du journalisme et de Françoise Giroud.
L'ascension de cette petite sténo-dactylo est fascinant dans ce monde d'hommes : elle a fondé l'express.
Intelligent, parfois drôle, sincère, je pense.
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Introspection sur des instants de vie ou se confrontent questions et réponses sur une époque de guerres et de tumultes.

Une société se cherchent et se déchirent et cette femme passe de quêtes en découvertes et d'audaces en défis.

Regards sur la bassesse humaine et sur sa richesse que certains d'entre eux offrent en contre partie de ces médiocrités d'âmes.

Retour sur ces moments qui nous construisent tous et qui parfois nous laissent leur empreinte.

A découvrir dans sa simplicité et son naturel, avec attachement, sans questions particulières.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère courait de l'un à l'autre pour emprunter de quoi régler quelques dettes brûlantes, lorsque mon grand-oncle Adolphe disparut, laissant des biens appréciables.
C'était un homme au physique abondant sous des gilets de soie barrés d'une chaîne d'or. Il était mort subitement, sans testament. Alors commença la saga de l'Héritage.
Elle dura plusieurs mois, palabres et conspirations, clans formés et défaits, cris et fureur. Réparti entre soeurs, neveux et nièces dudit Adolphe, la part de chacun eût encore été substantielle. Or, on se disputa si bien que l'homme d'affaires de l'oncle Adolphe prit sur lui de régler le gros de la question : il fit main basse sur tout ce qui pouvait être subtilisé - l'argent liquide, l'or, les titres... Il détenait la clé du coffre. Cet homme, Pierre W., fut plus tard bien connu à Paris où il jouait les grands bourgeois chics. je ne le nommerai pas davantage, son fils vit encore.
La famille déchirée se ressouda pour maudire le vilain. Ma mère, incapable de faire valoir quelque droit que ce soit, se trouva évidemment évincée de l'ultime partage où l'on s'arrache les parcelles d'immeubles. Elle reçut un sautoir en or et une trembleuse en brillants. Le lendemain, le tout était au clou. Une institution géniale, le clou. On peut tout engager, même ses chaussures. Nous étions des habituées.
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L'acteur est un animal d'une espèce tout à fait particulière. Les uns sont intelligents, les autres sots, peu importe. Le talent de l'acteur ne transite pas par l'intelligence. Il arrive même que celle-ci nuise. C'est plutôt un sens, un sixième sens qu'il est toujours étonnant de voir fonctionner chez les grands.
Quelquefois, il ou elle est là, l'air bougon, les coins des lèvres tombants, vaguement irrité d'attendre, indifférent à ce qui l'entoure. Le metteur en scène répète ses indications, les précise. Il ou elle n'essaie même pas d'avoir l'air de comprendre, il ou elle n'a rien à en foutre, voilà. Et puis on dit : "Moteur, ça tourne", et s'opère la transfiguration. D'un coup, en un regard, un geste, une réplique, un personnage surgit. Et, sur l'écran, il y aura ce miracle donné à un très petit nombre : la présence.
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Je cours dans un jardin et je me cogne contre une grille. Mon visage heurte un loquet, le sang jaillit, je hurle. Enormément. On accourt, et ma mère dit : "Tiens-toi. Dans notre famille, on ne pleure pas."
Ce qu'elle me transmettait là était complexe. D'abord, la notion d'une collectivité à laquelle j'appartenais - notre famille, qui respectait des règles. Envers laquelle j'avais des obligations : en être digne, digne de mon père. Ensuite, l'indécence des larmes, plaintes et gémissements.
Elle était pourtant l'indulgence, la douceur, la tendresse, ma mère, mais... on se tient. Et, le cas échéant, on en crève, il faut bien le dire. C'était quasiment japonais, cette façon d'interdire l'exubérance de la douleur.
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Dans la plupart des familles bourgeoises, il y avait autrefois une cousine pauvre, celle qui n'avait pas eu de chance ou que le sort avait frappée. Quelquefois, on l'hébergeait au fond de l'appartement, dans la lingerie que l'on sacrifiait, ou bien on lui procurait des leçons de piano. On l'invitait à déjeuner une fois par semaine, le lundi, jour de la lessive dont l'odeur excluait que l'on procédât à d'autres invitations. On lui refilait les vieilles robes. Rêveuse bourgeoisie.

Le statut de cousine pauvre était celui où ma ribambelle de grand-tantes entendait enfermer ma mère, dont elles avaient toujours jalousé l'éclat. Maintenant, on la tenait ! Et elle se débattait.
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Le journaliste de télévision est un bâtard du cinéma et de la presse écrite, avec une liberté de parole d'autant plus restreinte que l'audience de la chaîne où il s'exprime est large.
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