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EAN : 9782702445532
312 pages
Le Masque (11/01/2017)
3.6/5   34 notes
Résumé :
La mer Blanche est d'un noir effrayant. Un noir qui se mélange à celui du ciel, au vent glacial qui s'introduit dans les fissures des bateaux, dans les maisons et dans le coeur des hommes. C'est une mer en colère, une mer hostile. Au milieu de cette masse sombre, les îles Solovki, ancien goulag soviétique, sont plongées dans la brume.
Ils étaient trois amis florentins, partis pour cet archipel au nord de la Russie afin de restaurer un monastère pour le compte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Trois jeunes Italiens ont disparu aux Slovoki. À la suite d'un projet financé par l'UNESCO, ils y étaient partis restaurer un monastère orthodoxe devenu, entre le XVIe et le début du XXe siècle, un lieu d'exil pour les opposants au régime autocratique de Russie, à la religion orthodoxe officielle, et après la révolution bolchevique de 1917, une partie d'un vaste complexe répressif.

Alessandro Capace, un journaliste et écrivain, plutôt médiocre si l'on en croit le portrait qu'il brosse de lui, est missionné par son journal pour tenter de retrouver les trois bénévoles florentins dans cet archipel encore aujourd'hui, il faut bien le dire, hostile à tout être humain normalement constitué.

Jouisseur impénitent (même si ses maîtresses s'accordent à dire de lui qu'il est un mauvais coup), Capace emmène dans ses bagages une superbe ukrainienne pour censément lui servir d'interprète, et plus si affinités. Mais le voyage pour les deux jeunes gens va s'avérer très différent et beaucoup plus noir que tout ce qu'ils avaient pu imaginer...

Voilà une excellente surprise venue d'un auteur italien qui a une jolie plume. Dans ce premier roman, un peu policier et très psychologique, qui regorge de finesse et d'humour, il nous fait découvrir, dans un lieu témoin de la folie des hommes, un personnage sympathique peu sûr de lui, que cette enquête va révéler à lui-même. Je ne vous en dis pas plus, je préfère vous laisser découvrir Solovki, qui mérite vraiment le détour.
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Trois italiens sur la mer Blanche.

Venus restaurer le monastère des îles Solovki, ils disparaissent sans explication. Pas de corps, des affaires abandonnées, une enquête russe indigente. le fait-divers est à deux doigts d'être enterré quand un jeune journaliste florentin s'en empare, et décide de faire le déplacement, espérant des retombées professionnelles pour sa carrière freelance au point mort.

Il ne faut pas s'attendre à un thriller nerveux et efficace. Côté polar, c'est du récit tranquille, plutôt une enquête d'investigation presse. L'auteur prend le temps d'installer ses personnages, de faire connaissance avec le contexte de leur vie à Florence, leurs proches et relations. C'est l'occasion de tailler quelques croupières à la bonne bourgeoisie, au milieu journalistique, au manque de maturité des trentenaires, au fonctionnement de la famille, et la société italienne en générale.

Côté îles Solovki, c'est le dépaysement assuré. C'est la partie que j'ai préférée, ayant eu la chance de faire cette visite insolite d'un monastère du bout du monde, lieu de culte et de goulag au fil des siècles. L'ambiance est mortifère, le climat détestable, et le lieu chargé de violence naturelle, propice à des événements troubles ou des superstitions d'un autre âge. Les russes sont très "Russes", ingérables et incompréhensibles.

Ce roman est une bonne surprise car il n'est jamais accrocheur. Il est sans conteste un devoir de mémoire dénonçant la folie des hommes. L'intrigue se tient jusqu'aux dernières pages, l'écriture est aisée et agréable, et l'approche souvent psychologique m'a bien convenue

Remerciements à Masse critique et aux Éditions du Masque pour ce second voyage aux îles Solovki.

4/5 étoiles
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Solovki ce titre évoque le pire et le meilleur ! Dans ce préambule je n'ai pu résister à vous faire part de toutes les images que j'avais en tête avant de lire ce roman.
Ces îles, dont la beauté des paysages est magnifiée sous les lumières des nuits blanches sont aussi le haut-lieu de l'orthodoxie et abrite un très beau monastère qui a servi de prison aux déportés, elles furent malheureusement « le laboratoire des premiers goulags ». Elles sont classées au patrimoine de l'UNESCO depuis 1992
Vassili Golovanov dans « L'éloge de mes voyages insensés » nous décrit les Solovki comme un lieu magique, et Olivier Rolin dans le météorologue loue aussi cette beauté lumineuse. « Les Solovki sont un lieu particulier… le merveilleux y est condensé de manière incroyablement puissante… C'est évident, les Solovki sont un saphir bleu que des mains d'homme ont poli pendant cinq siècles pour lui donner une pureté céleste ; mais tout le Grand Nord ne peut être ainsi, même s'il l'est à certains endroits, certaines nuits d'été, où le ciel flamboie en queue d'oiseau de feu, et où la pierre de la toundra se transforme en fourrure de lichen… » (Vassili Golovanov) Mais… j'allais découvrir une autre paysage, une autre ambiance dans ce lieu improbable !
« Solovki » est donc un roman, ou plutôt une enquête criminelle, un thriller que l'on quitte difficilement… Claudio Giunta nous projette dans ces îles bien différentes de mon rêve, une nature hostile à l'homme et des habitants inquiétants: « La mer Blanche est d'un noir effrayant. Un noir qui se mélange à celui du ciel, au vent glacial qui s'introduit dans les fissures des bateaux, dans les maisons et dans le coeur des hommes. C'est une mer en colère, une mer hostile. Au milieu de cette masse sombre, les îles Solovki, ancien goulag soviétique, sont plongées dans la brume. »
Ce livre est un roman enquête sur la disparition de trois jeunes florentins partis au Solovki pour participer à la restauration du monastère. L'histoire est bien construite, elle est originale. On est fasciné par l'histoire de l'île, mais aussi par la personnalité du journaliste Alessandro Capace, écrivain raté et père absent, qui enquête sur la disparition. Au cours de sa recherche Alessandro, personnage attachant, va se découvrir et finalement redonner un sens à sa vie.
Ce récit est agréable à lire, le style est limpide, et le lieu glacial comme le sujet du roman, un bon moment garanti !

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Mar Bianco en italien.
Dans les années vingt, l'un des premiers goulags soviétique se trouvait dans les îles Solovki, "un petit archipel au large de la côte nord de la Russie, entre la Carélie et la péninsule de Kola, au milieu de la mer Blanche". "Il y a la dureté, le froid, le danger du Grand Nord".
Un siècle plus tard, trois amis florentins, trentenaires, partent pour les Solovki afin de participer à la restauration de l'ancien monastère orthodoxe.
A la date programmée de leur retour, non seulement aucun d'eux n'est à l'aéroport, mais ils ont disparu sans laisser de trace. Évaporés. La police conclut aussitôt à un accident, la côte et ses falaises étant dangereuses, et classe le dossier.
Un journaliste free-lance , Alessandro Capace, qui ne réussit pas à percer, est convoqué à Milan par un éditorialiste connu et y voit une possibilité de reconnaissance.
Il mène son enquête à Florence : sur les sites internet , auprès des proches du trio. Il publie un premier article, obtient l'autorisation (financée) de se rendre sur l'île. Avec une interprète, il va tenter d'élucider cette mystérieuse disparition.
Il découvre d'abord la face sinistre de l'île principale : tous les morts,_ceux qui n'ont pas été jetés de la falaise_, ont été ensevelis dans les marais de tourbe qui entourent le village : les premiers moines orthodoxes, les pêcheurs qui se sont fixés, les milliers de prisonniers envoyés par le tsar puis par Staline.

Le journaliste, narrateur, raconte ce qu'il voit, ce qu'il éprouve, ce qu'il tente de comprendre.
Il est de la même tranche d'âge que les trois florentins. Peut-être même les a-t-il croisés en ville.
Peu à peu, au fil des quelques témoignages, il s'intéresse davantage à Enrico, le professeur, s'identifie presque à lui. Car, comme lui, il représente parfaitement les espérances brisées, les illusions perdues, les douleurs d'une génération.
Alessandro parle longuement de lui, de sa situation professionnelle et sentimentale.
Le lecteurs qui n'attendaient qu'une intrigue policière au suspense "haletant" trouveront de la lenteur, des longueurs. Les autres apprécieront cette investigation riche de réflexions sur les personnes et la société;

Tous les protagonistes, y compris ceux dits "secondaires", sont dépeints de façon réaliste, avec une psychologie "vraie".
Conclusion lapidaire : j'ai aimé !!
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A quelques encablures de l'Arctique se trouve au milieu de la mer Blanche une île, cette île c'est Solovki, une ancienne colonie pénitentiaire, un goulag, qui a vu défiler des milliers d'hommes dont peu en sont revenus durant plusieurs décennies et encore plus du temps de Staline.

C'est sur cette île que se sont rendus trois florentins pour participer à la restructuration du monastère et qui ont disparus, corps et âmes.
Un autre florentin, journaliste de son état va faire plusieurs voyages sur l'île afin de découvrir ce qui a pu se passer et en parallèle essayer de reconstruire sa vie.
Il fera la rencontre de quelques habitants qui pour certains tenteront de l'aider mais d'autres voudront le voir partir.

Les villageois sont comme l'île et comme le temps: âpres rudes et froids car beaucoup pour ne pas dire tous, ont un secret qui les lient.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le monastère a été construit au début du XVe siècle. Pendant trois cents ans, les moines ont vécu en paix : ils priaient et peignaient des icônes. Tout a pris fin avec les rêves de modernisation de Pierre le Grand. Peu à peu les moines ont été dépossédés de leur autorité et contraints de vivre dans une aile du bâtiment, laissant l'autre aile et le corps principal aux soldats russes envoyés contrôler la frontière nord-ouest. C'est ainsi que, pendant des décennies, ce monastère-forteresse - quatre tourelles gigantesques unies par une muraille d'environ quinze mètres de haut - a surtout servi de garnison, d'arsenal et, enfin de camp de travail. Au début des années vingt, Staline a fait déporter les moines du nord-ouest au nord-est, des Slovoki à la Sibérie : plus de six mille kilomètres dans la glace. Sur les deux cents personnes forcées à partir, entre les moines et les convers, quarante sont arrivées là-bas [...]. Tout le monastère est devenu un goulag.
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Les fruits de l'endogamie. On se mariait et on se marie encore entre consanguins ; ici, tout le monde est de la famille de tout le monde. Autrefois, c'était le goulag qui amenait du sang frais. Les gardes épousaient une fille du village et les gènes se mélangeaient. Le goulag fermé, l'échange s'est terminé et on est revenu aux mariages entre parents. Désormais chaque famille a, caché quelque part, son fou, son hébéphrénique. La déstalinisation a eu cet effet collatéral : les Solovki sont devenues un endroit rempli de gens difformes, tantôt physiquement, d'autres physiquement et mentalement.
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C'était les jours les plus épouvantables de ma vie. Le froid oblige les gens à rester chez eux jour et nuit.Les seuls qu'on peut voir dehors, deux fois par jour, ce sont les pêcheurs. L'épicerie n'ouvre que pour eux, ou presque. Et toute l'île est dans l'obscurité. La plus totale... il n'y a pas de lumière dans la rue. Seul le sentier qui mène au monastère est signalé par des lampes à pétrole. Tout le reste est noir : la mer, le ciel, les arbres. J'avais une lampe-torche, le petit générateur de l'hôtel et un stock de bougies. Mais à un moment donné, j'avais l'impression de perdre la tête. Oui, ici, l'hiver, on peut perdre la tête.
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La vie était si courte et si fragile que la gâcher en haïssant n'avait aucun sens. Les êtres humains étaient si peu libres et leur destin, si déchirant... il n'y avait qu'à pardonner, pardonner tant il était encore temps, avant que les ténèbres ne rendent tout indifférent.
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Là il y avait des anneaux. Ils gardaient les prisonniers attachés par les poignets à des anneaux de fer jusqu'à ce qu'ils avouent... Qu'est-ce qu'ils avouaient ? Tout. Qu'ils étaient des conspirateurs . Qu'ils étaient des trotskistes. Rester des jours, des semaines, attachés à un mur dans les caves du monastère, sans manger, sans pouvoir dormir si ce n'est debout, dans le froid... Et tout ça pourquoi ? Pour une question de philosophie politique, l'interprétation d'une page de Marx ou d'Engels. Vous ne croyez pas que, derrière une telle perfection dans le mal, il y a forcément un talent, une intelligence surhumaine, diabolique ?
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