C'est la curiosité qui tue les chats

C'est un roman de Lesley Glaister, romancière britannique née en 1956.
L'action se passe dans une petite ville du Royaume-Uni, dans un milieu où le corned-beef et la tarte aux fruits font des repas de fête, où dans les familles les gens s'aiment mais ne se le disent pas. La jeune Jenny grandit solitaire, élevée par un couple plus âgé que les parents de ses camarades, pas dans le coup et qui lui fait un peu honte. Pour couronner le tout, elle apprend un matin de novembre que c'est le jour de ses treize ans, alors qu'elle a fêté ses douze ans en juin, et que toute sa vie on lui a raconté des mensonges. Alors elle se rebelle, elle désobéit, elle devient amie avec un homme ambigu, sans doute dangereux… C'est un roman d'initiation dont l'action se déroule sur quelques mois. Je l'ai trouvé très bien écrit et très original, avec des personnages pas forcément avenants au premier abord, mais qui finissent tous par nous toucher (même Bob, un phénomène !). de la même auteure, j'ai moins apprécié « Soleil de plomb », qui m'a laissé une impression de « déjà lu ».

C'est un livre que j'ai déniché par hasard dans les bacs d'un bouquiniste et que j'ai acheté pour l'originalité du titre et pour l'impression favorable que m'ont laissée les premières pages feuilletées.

L'intrigue a quelque chose d'étrange, un peu insaisissable, l'écriture est agréable. de mon point de vue, tout l'intérêt du roman réside dans la peinture des sentiments de l'héroïne adolescente, très juste et jamais caricaturale.

Inconditionnelle de cette écriture sur le fil, qui laisse deviner des gouffres. j'aime tout Lesley Glaister, mais s'il fallait choisir, je pense que j'emporterai "La curiosité..." On y entre comme dans une forêt sombre et on s'y perd entre vertiges et éblouissements. le tour de force, c'est qu'on s'identifie à l'héroïne et on retourne au temps de l'adolescence, ce temps complexe où l'on ose tout braver, juste pour savoir...