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Critique de Lazlo23


Je ne suis pas un amateur de romans ruraux, mais force est de constater que celui-ci m'a intéressé.
Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance : chronique plutôt que roman, « Retour à la belle étoile » ne comporte pas vraiment d'intrigue ; il faut même attendre la page 125, et le début de la guerre de 1939-1945, pour qu'il se passe enfin quelque chose.
Par ailleurs, le tableau qui y est fait du monde paysan prête parfois à sourire : pas d'alcoolisme ni de violence familiale (comme dans l'excellent « Autour de moi » de Manuel Candré, par exemple), mais des héros travailleurs, honnêtes, en constante harmonie avec la nature et dotés d'un sens moral à toute épreuve. Dans ce petit coin perdu du Forez, on est bien sûr courageux, résistant de la première heure, et s'il y a des conflits, comme partout, tout finit pourtant par s'arranger, autour d'une bonne bouteille de vin gris. Seul personnage en demi-teinte, celui de Marguerite, la fille aînée de la famille, dont les sentiments à l'égard de son petit frère prennent peu à peu un tour inquiétant et jettent un jour trouble sur la fin de l'histoire.
A la décharge de l'auteur, les paysans de Georges Sand ou de Jean Giono n'étaient guère moins idéalisés.
On pense d'ailleurs à ce dernier, et à son « Regain », en lisant cette histoire d'un domaine rural que la guerre fait péricliter, et auquel il faut redonner vie à force de patience et d'abnégation.
Mais ce qui rapproche le plus Gérard Glatt du grand romancier provençal, c'est peut-être sa langue : une langue ample, sinueuse et constamment nourrie de tournures paysannes. Car comme chez Giono, le parler paysan n'est pas ici platement reproduit, mais bien plutôt revisité, réorchestré, pour donner cette belle prose, pleine de lyrisme et de trouvailles poétiques.
Un bon roman, donc, et qui, à un moment où l'on débat de question de l'identité nationale, propose une vision heureuse de la France. Une France apaisée, fraternelle, à l'image de cette petite communauté qui peu à peu se constitue autour du couple de Cécile et de Jules.
Je remercie les Presses de la Cité et Babelio pour cette agréable lecture.
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