Effarant. On a du mal à comprendre comment un musulman basique, vivant dans un pays moderne où il s'est construit une vie normale et moderne, peut basculer dans l'obscurantisme si rapidement, si complètement. Au point de cautionner et de participer à des massacres, tortures etc...De même , comment une jeune femme moderne, dynamique, avec une carrière en plein essor, peut rejeter sa culture, son mode de vie, sa vie. Comment elle peut accepter d'être battue, humiliée, aller vivre dans un pays en guerre, dans un dénuement archaïque, etc.. par "amour" pour un type qui n'a plus rien à voir avec l'homme qui l'avait séduit.
Cependant, Doris Gluck nous livre son témoignage sans rancoeur manifeste, sans rejeter la religion qu'elle s'est choisie mais en dénonçant les dérives malsaines dont certains de ses corréligionaires se rendent coupables.
Le tout est interessant pour connaitre un certain pan du conflit bosniaque.
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Je suis assez mitigée sur cette lecture. Certes j'ai trouvé le récit intéressant et prenant, mais je ne me suis pas sentie impliquée dans l'histoire de cette femme.
On peut se demander pourquoi elle ne quitte pas simplement cet homme qui la contraint, l'humilie et la bat, puisqu'il ne la retient pas forcément prisonnière. Mais ce que j'ai bien compris, c'est que sa prison n'est pas physique, elle est psychologique. Nombreuses sont les femmes qui restent avec des hommes violents car elle manquent de confiance en elle, ont peur de la solitude et de l'inconnu, pensent pouvoir changer leurs époux et sont attachés à eux. Tout ça, j'ai bien vu que Doris le ressentait. Sauf que comme je ne me suis pas attachée à elle, je n'ai pas ressenti toute sa souffrance et son "asservissement" progressif et donc je ne l'ai pas vraiment compris.
J'ai vu ce qui l'avait amené à cette situation mais je ne l'ai pas compris et c'est ça qui m'a manqué dans ce livre. Une histoire telle que la sienne devrait prendre aux tripes car elle vit des situations humiliantes. Mais non, j'étais plus intéressée par l'aspect informatif de l'histoire concernant la vie des moudjahidin et de leurs épouses.
J'ai aussi été assez déçue de ne pas savoir comment elle s'était retrouvée en contact avec les forces de l'ordre. La fin est un peu trop abrupte à mon goût.
Ce livre est loin d'être mauvais mais j'y ai trouvé un intérêt plus documentaire que témoignage bouleversant.
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Les critiques précédentes parlent d'amour… Je me permets de poser cette question: l'Amour, aussi grand et fort qu'il soit, permet-il une telle soumission à un homme, une obéissance aveugle et abnégation de soi, de ses origines, des fondements moraux d'une société basée sur la paix, l'harmonie et le respect? Il a fallu quinze longues années de renoncements, de souffrances pour que l'auteur arrive enfin à échapper à l'emprise de son mari ! Je reconnais beaucoup de droits et d'excuses à l'Amour, mais pas un aveuglement total comme c'est le cas ici.
Néanmoins, merci à l'auteur d'avoir osé témoigner enfin et en espérant qu'elle puisse se reconstruire une vie à l'abri de tels extrêmes. Cette dernière ligne justifie ma note et mon évaluation.
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