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Benito Pelegrín (Traducteur)
EAN : 9782742702183
317 pages
Actes Sud (01/01/1999)
3.53/5   15 notes
Résumé :
" Il y a des seins pleins de calme. Il y a des seins pleins de douleur. Il y a des seins pleins de passion. Il y a des seins pleins de divorce. Il y a des seins pleins de calamités. Il y a des seins pleins de poison. Il y a des seins pleins d'énervement. Il y a des seins pleins de larmes. Il y a des seins pleins de nuit. Il y a des seins pleins de surprises. Il y a des seins pleins de charité. Il y a des seins pleins d'adultère. Il y a des seins pleins d'or amassé. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ma compagne m'avait offert ce livre dans une édition plus confidentielle. Il y a de cela bien longtemps. Souvenirs de récits obsessionnels, de poésies… dont vous aurez deviné l'unique objet. Je ne sais plus où j'ai lu ou entendu (peut-être dans un film), que les hommes avaient tous, pour les femmes, une préférence pour les seins, ou les jambes. Je me souviens du remarquable Charles Denner dans « l'homme qui aimait les femmes » de Truffaut, qui s'arrêtait pour contempler les jambes des belles qui passaient. Pour Gomez de la Serna, on aura compris que son obsession est pour ces globes de chair qu'il ne cesse de décrire sous toutes les formes, dans toutes les positions, dans tous les environnements possibles et imaginables. Il en fait quasiment un inventaire. Récits souvent très drôles. Beaucoup d'imagination et d'invention. C'est un livre qui date du début du XXème siècle. Comme beaucoup d'auteurs du tournant du siècle, il parvient à évoquer la sexualité, les corps, les ébats amoureux sans vulgarité, comme on passerait délicatement la main sur le corps d'une statue de Maillol aux Tuileries pour en apprécier la rondeur et la perfection. On pense aussi à D'Annunzio. Plusieurs décennies après cette lecture, il m'en reste des souvenirs fugaces et une terrible envie de relire ce livre. Un petit bémol peut-être. Après toutes ces descriptions, le lecteur pourra se trouver rassasié jusqu'à l'écoeurement par tous ces fantasmes et ces visions improbables. Comme après avoir abusé d'un bon repas bien arrosé.
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Seins/Ramon Gomez de la Serna (1888-1963)
« Singuliers, fragiles et éphémères, les seins sont la permanence de la Femme, mais aussi son attribut le plus sujet à l'irrémédiable outrage du temps : ils naissent, pointent, bourgeonnent, éclosent, s'épanouissent, se fanent et sèchent et ils sont le symbole fascinant et tragique de la caducité de la vie humaine.»
Ainsi s'exprime le traducteur et écrivain de la longue et très belle préface de ce livre de Gomez de la Serna, Benito Pelegrin.
Publié en 1917, et traduit seulement en 1992, ce livre évoque non seulement le fétichisme dont furent toujours l'objet les seins de la Femme, mais encore la synecdoque de la Femme réduite à ses seins, par petites histoires très courtes, amusantes le plus souvent et dans un style léché et lumineux, illustrant magnifiquement le ravissement procuré par la vue de l'organe parfois qualifié de peccamineux. Un livre évoquant la tranquille et souriante contemplation du spectacle des innombrables seins grappillés par l'auteur dans les vergers de la vie, et ce dans un style !!
« Oh ! les baies juteuses des seins, pulpeuses et pleines bien que non comestibles, et sans aucune saveur au bout, sans terme qui en épuise le goût. »
« Les seins de l'oiselle sont plus durs que jamais, durcis au fond du nid du corset…et le roi attrape cette colombe et plonge aussitôt ses mains vers les fruits de la femme qui résument en eux le pain tendre et l'oeuf dur écaillé… »
« Seins alabastrins, éburnéens, fleurdelysés au fond, incandescents, flamboyants, érectiles. »
Le chapitre sur les seins de l'art est particulièrement intéressant : l'auteur compare les peintures de Botticelli, Cranach et autres Tintoret. Une véritable étude de la morphologie des seins et de ce qu'ils veulent exprimer.
Parfois se glisse dans le propos une petite touche de perversité, mais sans aucune lubricité :
« Oh ! ce braconnage : les attraper soudain par derrière ! Pris ainsi ils s'abandonnent à la vérité… »
L'auteur enfin se tourne vers les écrits du passé.
Anacréon, grand poète grec (550 av. J.C. 464), soutenait que pour être belle, la poitrine d'une femme ne devait pas être plus volumineuse que deux oeufs de tourterelles. On supposera qu'il s'agit d'une licence poétique !
Les « frères jumeaux » du Cantique des Cantiques de Salomon lui furent sans doute inspirés par ses amours avec la reine de Saba lorsqu'il lui disait :
« Ni le nard ni le cinnamone
Ni le safran du désert
Ni la myrrhe la plus suave
N'embaument plus que tes seins. »
Et puis il cite Renoir qui affirmait qu'il n'aurait jamais touché un pinceau si les seins n'existaient pas.
À lire tranquillement au fil des jours ce recueil baroque, hymne aux variations étonnantes, riche de métaphores délirantes, évoquant « les seins, ces deux grandes larmes que verse la beauté sur la fugacité. »
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Vous allez me dire que consacrer plus de trois cents pages aux seins et uniquement aux seins relève de l'hypothétique pur et simple. Je ne sais pas, il me semble qu'il y a tout de même beaucoup de matière à triturer. En tous les cas, Ramón Gómez de la Serna tient cette gageure-là. Il tournicote à s'en enivrer autour d'une multitude de seins plus disparates les uns que les autres. Des seins de nageuses, des seins en fleur, des seins de nonnes, des seins d'hermaphrodites, des seins de fillettes, des seins d'Andalouses, des seins de dompteuses, des seins postiches, des seins en furie, des seins pleins d'or. Tout cela est fort drôle, parfois inquiétant, un peu obsédé, répétitif en bien. Il y a des aphorismes, des nouvelles en trois lignes, de courts récits de pas plus de quatre pages, des choses et d'autres, la grande communauté des seins mérite bien tout ça :« Face à l'effronterie imbécile des seins dont la mer a rouillé l'aimant, et qui quittent la plage en rang d'oignons pour aller manger, face à tous les estivants bêtement affamés à midi, j'en suis venu à détester les plages. Les seins des plages sont un leurre qui vous occupe pour mieux vous tromper, appât des jeunes filles bleues et blanches pour pêcher un mari qui les mènera chaque année se baigner dans l'indifférence et prendre ainsi leur bain d'égoïsme crétin et irrépressible ».
Lien : https://novland.blogspot.com/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il n'aurait jamais dû allumer la lumière ! Que n'avait-il continué à traquer dans l'ombre la blanche volupté de l'imagination !
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Pour se pencher sur des seins, pour les reconnaître, pour les mémoriser, il faut passer de longues nuits sur eux comme un biologiste passe des années sur son microscope.
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les seins qui ont pris un coup de lune sont pleins d'une substance plus blanche que ce lait qui suinte de certaines tiges coupées,une substance plus blanche que la lune,exactement comme ce qu'il y a dans le miel n'est plus ce qu'il y avait dans les fleurs.....Miel de lune!
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Ils piaillaient comme des oisillons dans leur nid et s'agitaient d'inquiétude, dressant leur bec pour recevoir la becquée du bécot. Mais, plus que baisers et caresses, ils voulaient pousser, voler de leurs propres ailes.
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Face à l'effronterie imbécile des seins dont la mer a rouillé l'aimant, et qui quittent la plage en rang d'oignons pour aller manger, face à tous les estivants bêtement affamés à midi, j'en suis venu à détester les plages. Les seins des plages sont un leurre qui vous occupe pour mieux vous tromper, appât des jeunes filles bleues et blanches pour pêcher un mari qui les mènera chaque année se baigner dans l'indifférence et prendre ainsi leur bain d’égoïsme crétin et irrépressible.
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