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Français d'ailleurs tome 7 sur 11
EAN : 9782746714601
80 pages
Autrement Jeunesse (06/10/2010)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Valence, 1925. Anouche a 14 ans mais en paraît 10. Elle vit avec sa mère dans une minuscule chambre d'hôtel du quartier peuplé par les réfugiés arméniens. De l'époque où elles ont fui l'Arménie et les massacres perpétrés par les Turcs, elle garde des souvenirs qui la hantent, nuit après nuit. Pourtant, en France, un renouveau semble possible. Mais entre rêves d'avenir et traumatismes du passé, Anouche doit surtout réapprendre à grandir.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A quatorze ans, dix ans après leur fuite d'Arménie, Anouche fait encore des cauchemars sur l'horreur du génocide qui les a contraintes à l'exil, sa mère et elle. Elle garde en tête des images traumatisantes du "Tchart" (persécutions et massacres de son peuple par les soldats turcs). Elles sont désormais installées à Valence, dans la Drôme. Elles ont survécu, il leur faut à présent réapprendre à vivre, différemment, immergées dans une autre culture, mais heureusement entourées d'autres expatriés arméniens. Pour surmonter les démons du passé, aller de l'avant et ne plus ressasser, Anouche a à coeur de s'intégrer au mieux dans ce pays d'accueil. L'école le lui permettra.

La préface annonce que cette collection jeunesse est consacrée à l'immigration en France. de fait, l'accent est davantage mis sur la situation d'exilé que sur le génocide arménien, lequel est abordé en quelques phrases à la fois évocatrices et sobres. Il est donc surtout question de départ, d'errance, de perte de repères, mais aussi de la difficulté à se sentir partagé entre deux cultures, nulle part vraiment à sa place, surtout pour les adultes déracinés. Malgré tout, le texte est optimiste : après le génocide de 1915, les expatriés de la communauté arménienne sont solidaires, et la France semble mériter à l'époque le qualificatif de "terre d'accueil", les immigrés parvenant à s'intégrer socialement.

Cette excellente collection, "Français d'ailleurs" des Editions Autrement, compte à ce jour une douzaine d'ouvrages. Composés d'un épisode de la vie d'un enfant et d'une postface qui situe le contexte historique, ils sont documentés (contribution d'un historien), instructifs et accessibles aux jeunes lecteurs, et tout aussi intéressants pour les adultes.

Si l'ouvrage est passionnant, la présentation en revanche m'a paru hideuse et dissuasive. Les illustrations m'ont semblé ne rien apporter, je les ai d'ailleurs rapidement occultées d'autant que le trait me déplaisait (mais cela est affaire de goût). Les dessins encadrés avec flèches et légende sont superflus et à la limite du niais. Quant au texte, il est présenté sur un fond quadrillé comme un carnet, mais chevauchant parfois les lignes. Bref, je trouve dommage que le propos ne soit pas mis en valeur par un support engageant.

A partir de 10-12 ans.

--- 1/5 pour la présentation rebutante, 5/5 pour le récit et la postface
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Je suis assez mitigée sur ce livre. le premier que je découvre de cette collection.

D'abord, mes raisons de le lire :
J'ai presque toujours vécu dans des villes avec une grande communauté arménienne.
Gardanne d'abord, pendant vingt ans. (A Gardanne, arrivée dans les années 1920 d'environ 900 arméniens, pour une population de 6000 habitants)
Puis Valence et alentours (Valence compte la plus grosse colonie arménienne en valeur relative : 6 % de la population)
Sans avoir cependant d'ami proche ou de famille qui en fasse partie (mais j'ai dû parfois gérer parmi mes élèves des conflits entre Turcs et Arméniens, le génocide n'est pas oublié des jeunes générations).
Dès que j'ai vu cet ouvrage dans la bibliothèque, je l'ai emprunté sans hésiter, d'autant plus qu'il était classé en roman enfants.

Une présentation originale : un grand format et deux parties.
La 1e, le récit, présentée sur des feuilles quadrillées à réglure 5x5 *
Raconté par Anouche à la première personne comme un journal intime, avec des illustrations souvent pleines page à gauche, et des petits dessins à droite, et une phrase reprise en vertical.

La 2e un dossier de dix pages sur fond grisé, avec des photos comme illustrations.

Quand Anouche se raconte, on est en 1925, et à Valence (ce que je n'avais pas vu en empruntant le livre) Chaque nuit, des cauchemars la réveillent, et, par le biais de ces cauchemars, on apprend ce qu'elle a vécu ces dix dernières années, terreur, massacres, exil.
C'est intéressant car connaître l'existence du génocide arménien est une chose, mais le vivre ainsi "de l'intérieur" aux côtés d'une toute petite fille, c'est vraiment autre chose.

Mais j'ai cependant été déçue.
D'abord, les dessins n'apportent pas grand chose à l'histoire, et je ne les aime vraiment pas. Je sais que chacun ses goûts (et qu'on n'en discute pas !), mais là, je n'y arrive pas !
Ensuite, je pensais que la vie de la période française serait plus détaillée. Sa maman retrouve un compagnon, et Anouche en souffre beaucoup, ayant l'impression à la fois de perdre l'attention unique de sa mère, et d'abandonner le souvenir de son père.
Ce côté familial prime sur la partie vie de ce peuple déraciné, et ça m'a gênée.
A part quelques notations sur les travaux qu'ils trouvent à effectuer, et sur les enfants qui doivent s'embaucher très jeunes, je n'ai pas eu l'impression d'entrer dans la vie de ces gens.
Rien (ou je n'ai pas su le voir) sur leur extraordinaire volonté de travail, leur volonté de s'intégrer, totalement différente de ce qu'on voit ce siècle-ci ou à la fin du 20e, leur capacité à vivre loin de chez eux et à s'y installer. Rien sur la vie au jour le jour surtout.

Et puis, je me demande quel âge est ciblé.
La présentation laisse penser à un livre pour enfants, plutôt que pour ado, qui n'iront probablement pas vers ce type de documents. D'ailleurs, il est bien rangé en roman enfant dans la bibliothèque où je l'ai emprunté.
Mais si je suis persuadée qu'il est important de parler de ces tristes périodes, de ne pas oublier, et de porter ce génocide souvent nié à la connaissance de tous, je n'ai pas envie de donner à lire ces massacres aux enfants de chez nous, de dix ans ou moins, qui ont la chance d'être épargnés actuellement. Ils apprendront bien assez tôt ces horreurs.
Je sais que tout le monde n'est pas d'accord, mais si je pense qu'ils doivent savoir, je les trouve trop jeune pour leur décrire.

De même, j'ai trouvé important et intéressant qu'il y ait un dossier historique à la fin, mais il m'a paru un peu complexe pour les enfants.

J'ai regretté aussi que le lexique, de mots arméniens ou pas, soit "caché". Ni au début, ni à la fin, et pas signalé, je ne l'ai trouvé qu'après lecture, dommage ! Même si en fait, les mots sont compréhensibles, souvent expliqués à mesure.

Pour cette tranche d'âge (primaire et début collège) j'aime beaucoup la collection des romans Images doc chez Bayard, qui mêlent roman et documentaire. Je la trouve bien plus abordable, pour ceux que j'en connais, que celui-ci.
Mais je vais essayer d'en lire d'autres de la collection, pour m'en faire une idée plus précise.

* Et une petite question au passage : le quadrillage "à grands carreaux" en France est appelé réglure Seyès.
N'y a-t-il pas de nom pour les "petits carreaux ??!
Lien : http://livresjeunessejangeli..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A l'issue de la Première Guerre mondiale, sur les 2 à 2,5 millions d'Arméniens que comptait l'Empire ottoman en 1914, les deux tiers - soit 1,2 à 1,5 million - ont péri. Lorsqu'en 1944, le juriste américain Raphaël Lemkin invente le mot et le concept de "génocide" (du grec 'genos' = groupe, famille ayant un ancêtre commun, et du latin 'caedere' = tuer) pour définir le sort subi par les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, il a aussi en mémoire l'extermination des Arméniens en 1915.
(p. 74)
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[Arménie, années 1910]
Dans mes cauchemars, je revois la peau et les dents [de ma mère] qu'elle avait noircies de suie, son crâne rasé frotté au sable pour que ses cheveux repoussent mal, pour qu'elle soit laide, qu'un Turc ne vienne pas l'enlever, l'épouser, qu'on ne me la retire pas. (p. 15)
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Cette fois, je suis sous un tas de cadavres. Ils pèsent lourd sur mon corps de quatre ans, ces gens assassinés après un an de marche dans le désert. Je suis sous les cadavres, je ne bouge pas. Je dois être morte. C'est ma mère qui met fin au cauchemar.
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Il fréquente le Marguery ** qu'est rien de moins qu'un bordel malgré ses grands airs, et je serais bien fâchée que tu profites de ma quarantaine pour aller faire la noce dans les maisons closes.
** Le Marguery était effectivement une maison close très réputée située boulevard Bonne-Nouvelle. Le lieu s'appelle aujourd'hui le Delaville café et a conservé de nombreux éléments d'époque. Amanda s'y rend souvent.
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Je sais bien qu'il est journaliste et bien informé mais j'peux pas croire que notre Napoléon a vraiment dit : "Je ne lis jamais les journaux français. Ils n'impriment que ce que je veux."
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00:10 Caryl Férey 00:30 DOA 01:45 Alexis Jenni 02:37 Valentine Goby 04:10 DOA 05:33 Valentine Goby
Cette interview a été réalisée durant plusieurs éditions de Quais du Polar, ainsi qu'aux Artisans de la Fiction.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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