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A l'égal de Lorn (Haut-Royaume) ou de Fitz Chevalerie (L'assassin royal), Orville fait désormais partie de mes héros de fantasy préférés. Solitaire, arrogant, redoutable, rusé, cabossé, fringant, Orville va défier les puissants de son monde, revenir de plus loin que l'enfer pour épouser une cause perdue d'avance. Et gagner au bout du compte ! Mais une victoire en trompe-l'oeil. Une victoire sans joie et sans panache. Une victoire éreintante dans la poussière et la sueur. Une victoire amère car elle abandonne derrière elle des amis morts, un amour perdu, et des rêves à jamais disparus.
Quand je vous dis qu'il est le petit frère de Lorn et de Fitz !
Orville est un personnage complexe aux multiples facettes. Vous le verrez reitre ricanant ne songeant qu'à la gaudriole, chasseur implacable d'inquiétants kidnappeurs d'enfants, proie affolée, prisonnier dans un cul-de-basse-fosse, roi d'un rocher perdu dans les océans… Une longue quête qui lui permettra de découvrir ses immenses pouvoirs (comme j'aimerais disposer de ce don d'outre vision), et d'approcher ceux dont le destin lui commande de combattre.
Un roman moyenâgeux où les montagnes sont rudes et le froid sec ; où l'on boit une bière à la lueur d'une chandelle ; où les demeures sont humides et inhospitalières ; où les flèches sifflent et les épées s'entrechoquent.
Une histoire agréablement lente ponctuée de coups de sang. Orville y règne en maître, tour à tour paillard, cynique, redoutable et vulnérable. Un monde plein de périls s'offre à lui. Il peut tout perdre ou tout gagner, mais il ne laissera pas passer l'occasion.



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Le Père Noël a-t-il le sang bleu astucieusement caché grâce au rouge coquelicot de sa longue cape à capuche ?
La question vaut la peine d'être posée, surtout pour les lectrices et lecteurs de ce premier tome de la saga « le sang des sept rois ». le sang bleu, littéralement bleu, non pas signe d'une descendance noble comme nous l'entendons mais de particularités hors normes pour celles et ceux qui l'ont…longévité exceptionnelle, santé que nulle peste ne peut entamer, force sans égale, vitesse, pour certains don de clairvoyance, pouvoir qui permet à son détenteur de sentir son environnement comme une seconde vue indépendante des yeux, et encore plus rare, dons de magie permettant d'agir sur les choses sans même les toucher. On parle alors de résurgents. Oui le Père Noël est un résurgent, j'en suis maintenant convaincue. Qu'en penses-tu Éric, toi qui m'a donné envie de sortir de ma zone de confort pour cette saga de sept tomes (400 à 500 pages chaque tome) de pur fantasy ?

Bien m'en a pris, j'ai déambulé avec l'attachant Orville dans un paysage médiéval dans tout le royaume à la recherche de rebelles ayant kidnappé deux enfants de paysans, cet incident rompant un certain équilibre dont nous découvrirons les tenants et les aboutissants au fur et à mesure de notre quête. Au début, nous errons et ne comprenons pas, comme Orville nommé pour cette quête capitaine-ambassadeur-militaire (le titre suprême), pourquoi cette mission revêt une telle importance, le road trip débutant avec juste quelques éléments tels des pièces de puzzle : deux bourses de monnaie retrouvées sur les lieux du rapt, deux fois douze monnaies à l'intérieur, des pièces de deux métaux l'or et l'argent, sept ravisseurs, deux enfants de deux sexes.
Peu à peu les pièces s'imbriquent et la lumière se fait, et à ce moment-là le roman devient terriblement addictif.

Qui est Orville ? Redoutable, rusé, solitaire, débrouillard, charmeur, je me suis énormément attachée à lui. Un héros que Régis Goddyn a su rendre passionnant…tour à tour cabotin charmeur, chasseur redoutable, combattant époustouflant, roi d'un rocher perdu, nous découvrons peu à peu ses dons et ses qualités qui ne manquent pas de nous interpeller et s'il s'agit avant tout d'un guerrier, ces qualités pour organiser la vie et gérer l'île du Goulet dans lequel il a été contraint à l'exil sont tout aussi épatantes.

« À six, ils n'ont pu venir à bout de toi. Tu les as détruits, démembrés un à un… tous en même temps semblerait plus approprié. L'assaut n'a duré que quelques poignées de secondes. le temps d'arriver, c'était fini. Ils étaient morts et tu étais à genoux. J'ai sorti mon épée pour te tuer, puis j'ai renoncé. Je ne tue pas ce que je ne peux comprendre. Jamais je n'avais vu quelqu'un combattre ainsi. Qu'es-tu donc, Orville ? (….) Je t'ai rattrapé dans les crêtes et je t'ai suivi jusqu'ici. Pourquoi es-tu vivant après ce que tu as vécu ? Pourquoi tous tes compagnons sont-ils morts, pourquoi tes ennemis sont-ils morts, pourquoi es-tu en vie ? Tu n'as pas même une coupure. Es-tu le diable ? »

J'ai aimé dans ce livre la quête dans ce décor médiéval. Nous sommes en 806 mais non 806 après Jésus-Christ mais après un événement sanglant bâtissant la légende dont il est question ici. N'empêche, nous sommes en plein Moyen-Âge avec ce que cela comporte en termes de maladies, de violence, d'hygiène, de croyances…Les croyances sur ce sang bleu notamment sont bien entretenues afin que celui-ci soit éradiqué parmi la paysannerie pour pouvoir continuer à la contrôler.

« Rosa était une jeune fille d'une quinzaine d'années dont il avait fait brûler la mère. Cette femme était possédée par le démon et il n'avait pas pu faire autrement. Un jour de menstrues, une tâche bleuâtre s'était étendue sur sa jupe et des voisins étaient venus parler pour elle. Quand quelques mois plus tard les bruits se firent trop forts pour qu'il ne les entende pas, il procéda à l'arrestation. La femme était alors enceinte et Lambret décida d'attendre la naissance pour laisser sa chance à l'enfant qui ne naîtrait pas nécessairement damné. Rosa était donc née le jour où elle perdit sa mère dans les flammes du Suprême. La fillette était rose et son sang était rouge ».

Au-delà de la quête et du côté fantastique du récit, j'ai particulièrement aimé l'ambiance distillé dans ce road trip. Il y fait froid, les maisons sont inhospitalières, la crasse partout présente, les montagnes impitoyables, les hommes rustres, les femmes à leur merci. Et lorsque nous sommes sur l'île du Goulet, une ambiance à la Robert Merle ou à la Stevenson se dégage en effluves marins, de quête médiévale à travers forêts et montagnes, nous passons à une robinsonnade matinée d'embruns , de goémons et de mouette.

« La côte à tribord semblait aussi haute qu'elle était loin. La montagne émergeait de la mer pour se poursuivre à la verticale sur des hauteurs insensées. Orville n'y vit que roches et neige. Un désert vertical de pierre d'une grise et sublime beauté, stérile et inhospitalière. À bâbord, une multitude d'aiguilles rocheuses sortaient de l'eau. Ce dédale d'îles évoquait à Orville une forêt de sapins sur une plaine, une forêt impénétrable qui barrait l'horizon d'est en ouest ».

Soulignons enfin un style d'écriture très fluide, sincère et pédagogique qui m'a permis de me laisser porter par l'histoire alors que je ne suis pas le public habituel de ce genre d'histoire. Certains passages techniques liés aux maniements des armes par exemple sont expliqués avec beaucoup de douceur et de fluidité, nous comprenons tout, tout en n'étant pas assommé !

J'ai vraiment hâte de découvrir les autres tomes. Et pour savoir si le Père-Noël est de sang bleu, je vous promets je ne mettrai nul piège contondant près de la cheminée demain. Joyeux Noel à toutes et tous !!
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Décidément la littérature fantasy n'en finit plus de m'enchanter, une infinité d'univers et de contextes, une découverte à chaque fois ou presque, et parfois une alchimie particulière qui nous offre une lecture parfaitement addictive, de celles qui vous font lire en marchant.
Evidemment je m'emballe alors qu'il ne s'agit que du premier tome d'une série de sept, mais ce premier tome est particulièrement réussi à tous les niveaux.
Premièrement cela démarre très vite, on va donc apprendre en avançant dans le récit sans trop savoir où l'on va, on avance avec Orville qui va s'avérer être un personnage particulièrement intéressant et attachant, un guerrier qui a une histoire et des états d'âme que l'on va prendre un grand plaisir à suivre, côté psychologie et contexte l'auteur assure comme rarement.
L'histoire commence par une traque pleine de mystère, les poursuivants reçoivent des directives surprenantes qu'ils devront suivre sans discuter car issues d'un protocole royal venu du fond des âges, il y sera question de sang bleu entre autres choses que nous découvrirons en cours de poursuite avec avidité, le scénario est d'une belle complexité et d'une inventivité retorse, un régal !
De la pure fantasy d'un très bon niveau, intrigues haut de gamme et pouvoirs occultes seront au menu et ne seront dévoilés qu'avec parcimonie.
Je suis étonné que cette saga ne soit pas plus connue, d'autant que les auteurs français ne sont pas légion dans ce genre pourtant très prolifique, sans présumer de la suite je dis d'ores et déjà bravo Mr Régis Goddyn, ne serait-ce que pour ce premier opus rien moins que génial selon mon ressenti.
Bon ben me voilà reparti pour une belle série ;)
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Après l'avoir rencontré à la 25e Heure du Livre du Mans 2013, il était grand temps de découvrir la première saga de Régis Goddyn, le Sang des Rois, avec ce premier tome chez L'Atalante.

Régis Goddyn nous propose un road trip, une sorte de roman en marche, où nous suivons le sergent Orville à la poursuite de ravisseurs d'enfants. Ce dernier, nommé capitaine-ambassadeur-militaire, a vocation à devenir un héros dont les actions prendront de l'ampleur au fil des sept tomes prévus pour ce cycle de fantasy. Dès le premier chapitre, justement nommé « L'Envol », l'auteur nous happe à la gorge pour nous plonger la tête première dans le mystère d'un enlèvement collectif très bien préparé. L'ensemble pourrait paraître très simple, au fond, mais l'intérêt est de se laisser emporter comme est obligé de le faire le personnage principal.
Et de ce point de vue-là, l'auteur sait laisser couler son écriture pour faire aller son histoire comme un fleuve tranquille, malgré les cahots de la route empruntée par Orville. Avec son rythme lent, l'auteur nous fait même croire qu'il va enchaîner les descriptions à rallonger, mais avance en fait par à-coups et finit par faire suffisamment progresser son histoire en évitant de donner à ce premier tome l'aspect d'une simple introduction. Malgré tout, les dernières pages sont uniquement faites pour construire la principale intrigue du tome suivant (avec, en particulier, un personnage supplémentaire d'envergure), ce qui est évidemment compréhensible. Finalement, même si nous posons énormément de bases politiques et historiques, notamment dans les chapitres se déroulant à la capitale du Premier Royaume (les appellations de ce monde de fantasy ne vous perdront pas une minute), c'est surtout un homme que nous suivons, dans sa mission d'information, dans son envie d'aventure, mais aussi dans sa quête d'identité.
Pour parler rapidement du style de Régis Goddyn, ce qui est toujours intéressant quand nous abordons un premier roman, il faut signaler la douceur avec laquelle il tisse son histoire ; il s'agit vraiment de se laisser porter et de faire confiance (en espérant, évidemment, ne pas être déçu par la suite, c'est toujours l'inconvénient de ces sagas en construction). Notons surtout que nous retrouvons dans ce roman une certaine verve professorale à travers quelques passages furtifs comme l'entraînement aux armes ou l'enseignement des lettres. Dans ces passages-là, nous sentons bien l'enseignant passionné, prêt à raconter les moindres détails de son histoire en glissant ça et là quelques bons conseils, tel son délicat « c'est en enseignant qu'on apprend le mieux ». C'est cette impression de sincérité et d'apport de l'expérience qui donne un goût particulier à cette lecture.

Le premier tome du Sang des Rois nous fait découvrir un auteur français plutôt agréable à lire du moment que nous lui laissons le soin de nous emmener sur des chemins aventureux. le deuxième tome devrait déjà réunir certaines intrigues se déroulant relativement loin les unes des autres pour le moment.

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Dans la vicomté de Hautterre, petit fief de montagne jusqu'alors paisible, un double enlèvement vient de se produire. Très vite, le sergent Orville reçoit l'ordre de suivre la trace des ravisseurs sans pour autant chercher à les rattraper. Élevé au grade militaire le plus prestigieux et investi des pleins pouvoirs, il devra consigner chaque jour avec exactitude ses observations et impressions.

"3 juin 806.
Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n'a pas cessé de tomber. Je profite d'une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d'oiseau du premier et tout indique qu'alors que nous pensions notre retard considérable, ses occupants s'en étaient allés que quelques heures plus tôt."

~

Un COUP DE COeUR pour ce roman, premier tome d'une saga qui en comporte sept au total. Plaçant d'emblée la barre très haute, Régis Goddyn impressionne par sa maîtrise, son inventivité et son style. le charme a opéré immédiatement. Page après page, j'ai été portée par un engouement qui ne s'est jamais démenti et mon intérêt, lui, n'a fait que croître. J'ai tout simplement a-do-ré cette lecture que j'ai eu la chance de partager avec ma complice Loeticia (@Pareyla).

Merveilleusement contée, l'histoire prend place dans un monde médiéval fantastique,  celui des 7 Royaumes. C'est un monde sombre et impitoyable où la peste hante encore les mémoires et où l'inquisition sévit. Un monde où la couleur du sang peut décider de votre vie ou de votre trépas mais aussi vous doter de qualités exceptionnelles. Un monde où le bas peuple subit la folie des puissants bien désireux de le rester.

~

Tout commence par un rapt d'enfants, un événement tenant à priori du simple fait divers mais dont la nouvelle va faire grand bruit au plus haut sommet du  royaume. Pour le lecteur qui entre de suite dans l'action, c'est surtout le point de départ d'une intrigue palpitante qui au fil des chapitres va s'étoffer, se complexifier, se ramifier et sans cesse surprendre. Dire que ce sont juste les prémices, la suite promet d'être absolument grandiose.

Multipliant les points de vue, le récit alterne entre traque des fuyards - traque qui prendra une direction totalement inattendue - et moments où le lecteur s'infiltre dans les replis du pouvoir. le mystère ou plutôt devrais-je dire les mystères sont savamment entretenus. Alors que le lecteur pense éclaircir une zone d'ombre,  une autre ne tarde pas à se dessiner. Il faut accepter de ne pas tout comprendre,  d'avancer dans le flou et faire confiance à l'auteur qui ne livre pas toutes les clés.

J'ai beaucoup aimé cheminer aux côtés d'Orville, le personnage central. Il compte parmi ces personnalités attachantes qui se révèlent dans l'épreuve. le temps passé ensemble, les notes écrites dans son journal de bord, le rendent si proche, presque intime. le quitter va laisser un petit vide, il en est d'ailleurs de même pour Rosa, mais fort heureusement, ce n'est que temporaire! Avec ma fidèle acolyte que je remercie encore pour tous ces échanges et éclats de rire, nous poursuivrons bientôt l'aventure! 

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En résumé, un univers foisonnant et passionnant, une plume savoureuse, une intrigue qui s'annonce tentaculaire, voilà un tome d'introduction  particulièrement réussi, je dirais même brillant!

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Visiblement tout le monde a apprécié ce roman sauf le site de référence qui a pris un malin plaisir à le dévaloriser.

David Weber avec "La Guerre des dieux" avait composé un chouette revival héroïc-fantasy, Régis Goddyn avec "Le Sang des 7 Rois" nous gratifie d'un chouette revival low fantasy : avec leur bonne connaissance du genre, les 2 auteurs aborde leur sujet avec générosité et humilité. On est vite plongé dans une ambiance qui rappelle les bonnes vieilles sagas médiévales littéraires ou télévisées (c'est triste de devoir rappeler à certains que G.R.R Martin n'est pas le seul auteur autorisé à piocher chez Maurice Druon et consorts).

L'histoire commence à la page 1, et c'est ça c'est bien. J'ai un temps soupçonné l'auteur d'appartenir au courant de la Fantasy poétique, mais non en fait. Si le héros narrateur d'alignement loyal neutre ne se laisse pas facilement cerner, il n'y a pas de distanciation qui empêche l'empathie avec celui qui constitue le principal protagoniste du roman.
J'ai pensé à Corwin d'Ambre (Roger Zelazny), le personnage blasé qui devient un super révolutionnaire humaniste. J'ai pensé à Djeeb Scoriolis (Laurent Gideon), un personnage emphatique et empathique qui ne laisse pas indifférent.

Certains rageux ont dénoncé, je cite, un roman « poussiéreux » (sic). Mais les vrais amateurs parleront d'agréable odeur de patine. Orville au Goulet c'est Edmond Dantès sur "L'Île mystérieuse" : on s'inspire de Verne et Dumas, mais parfois j'ai aussi retrouvé le parfum de René Barjavel et de Robert Merle.
Là où le Lorn Askarian du "Haut Royaume" de Pierre Pevel marchait dans les pas du "Comte de Monte-Christo", Orville suit d'autres traces que celle d'Alexandre Dumas : tout ce qui se construit autour de la vengeance du pigeon contient une plaisante dose d'humour qui se termine par un très sympathique clin d'oeil aux héros de Fritz Leiber

L'ensemble reste assez hétérogène :
La 1ère partie est centrée sur la mission d'Orville qui se transforme en survival montagnard de plus en plus intimiste quelque part entre "Randonnée pour un tueur" et "Cliffhanger". Cette presque dommage de ne pas être allé plus loin dans cette voie, car si les scènes d'action sont peu nombreuse elles sont bien troussées et tirent l'ensemble vers le haut. Dans les cols et les crêtes dotés de forts jolies descriptions assez immersives, notre capitaine-ambassadeur commence sa lente transfiguration physique, physiologique et psychologique.
Certains rageux ont trouvé à ce stade du roman l'usage du journal insupportable. Je n'ai pas ressenti cela bien au contraire. L'alternance des techniques narratives permet de donner du rythme et de la fluidité à la quête d'Orville qui sans cela aurait été trop lente et trop longue, bref trop monotone.
Dans la 2e partie cela se diversifie, d'un côté nous suivons Orville et les exilés du Goulet traité avec un 2e degré subtilement assumé, d'un autre côté, nous avons quasiment de l'héroïc-fantasy avec Rosa et les compagnons du Verrou (ces passages ont un côté David Gemmell assez agréable à lire).
La candeur de Rosa, qui pense comme une proie, tranche avec la violence qui l'entoure mais aussi avec un Orville qui pense de plus en plus comme un prédateur. J'ai hâte d'assister à la rencontre de ces 2 représentants d'une humanité nouvelle confrontés à des méchants très méchants à la Gemmell : impossible de ne pas penser aux paladins noirs SS style de "Renégats", c'est-à-dire des blonds aux yeux bleus obsédés par la pureté raciale (mais pas que)…

Mais je me demande si le récit n'aurait pas gagné à développer dès le départ une structure en POV faisant alterner des chapitres consacrés à Orville et des chapitres consacrés à Rosa avec des interludes sur les intrigues des Gardiens et des rebelles. Car en l'Etat des éléments arrivent trop tôt ou trop tard dans l'histoire : tout cela aurait encore pu gagner en fluidité.

Le worldbuilding a été volontairement épuré et c'est tant mieux. Certains rageux ont dénoncé la flemmardise de l'auteur, mais moi je préfère la simplicité à un naming inutilement compliqué à base de trémas et d'accents circonflexes (quand je pense que les mêmes ne trouvent rien à redire sur un méchant millénaire nommé Xhum Y'Zir…). Comme souvent je renvoie à la satire de Boulet : http://www.bouletcorp.com/blog/2010/05/21/fantasy/.

Le magicbuilding a été volontairement épuré et c'est tant mieux. On part de talents liés au sang qui rappellent les univers de Brandon Sanderson (difficile de ne pas songer à celui de "Fils-des-Brumes"), pour développer les Pouvoirs Extra Sensoriels des univers de David Gemmell. Mine de rien c'est assez élégamment fait. Gageons que sang bleu, sang rouge, Gardiens, Clairvoyants et mages nous réserve encore pas mal de surprises.

On nous laisse dans le schwartz pas mal de temps au niveau des intrigues et des mystères. On a un triumvirat monarchie, théocratie, Gardiens optimates en opposition à des rebelles populares. Mais chaque faction a son idéologie et ses objectifs, sauf que dans les rebondissements difficile de savoir qui trahit qui avec ces plans cachés et ces gens infiltrés. Ainsi l'empressement des méchants contrastent avec leur emphase à faire des plans sur plusieurs générations.
Certains éléments arrivent trop tôt, d'autres trop tard. L'un d'événement majeur du roman est traité hors-champ avec une ellipse et il faut attendre l'opposition entre Orville et son alter-ego pour comprendre de quoi il retourne vraiment.
Reste le gros WTF du coup de foudre d'Orville pour Armine… Gageons que l'auteur nous réserve une surprise !

Mais c'est contrebalancé par des thématiques politiques et sociales intéressantes. Cette opposition entre sang bleu et sang rouge, entre noblesse qui est puissante et veut le rester et petit peuple qui demande qu'on lui la paix, rappelle cette bonne vieille lutte des classes (qui pour certains n'existent pas que d'autres déclarent qu'ils sont en train de la gagner).
Dans une veine similaire, dans la construction du 8e royaume on retrouve les utopies sociales du XIXe siècle comme le Phalanstère de Charles Fourier.


Il ne se passe finalement pas tant de choses que cela dans ce tome 1, et pourtant cela se lit et vite et difficile de s'ennuyer tant l'auteur ne ménage pas ses efforts pour amener de la variété sur le fond comme sur la forme. du classique peut-être, mais assurément du solide. Si vous cherchez un cycle familier et différent à la fois, "Le Sang des 7 rois" est fait pour vous n'en déplaisent aux blasés d'en face...
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Sang bleu.

Pourquoi donc avoir planifié l'enlèvement de deux enfants issus de la plus basse extraction ? C'est la question à laquelle doit répondre Orville lancé à la poursuite des ravisseurs. S'agirait-il de resurgents, dont le sang n'est pas rouge mais bleu ?

J'avais entendu énormément de bien de cette saga de Fantasy française. Mais je ne m'attendais pas à une telle claque. C'est tout simplement un chef d'oeuvre ! Je m'étais éloignée de la Fantasy car trop répétitive et manichéenne. C'est pourquoi, je suis plus qu'agréablement surprise par cette lecture.

C'est un univers de dark fantasy, noir et sans concession, où il n'y a ni bons ni méchants, uniquement de pauvres hères qui tentent de survivre comme ils peuvent. Ne pas être un noble, ni un soldat signifie être sous leur joug et potentiellement mourir de mort violente à n'importe quel moment. Être une femme implique en plus le risque d'être enlevée, violée, et autres choses joyeuses.

Un autre danger existe. Quiconque à le sang bleu est condamné à être dénoncé par son voisin et être "purifié" par le feu par l'inquisition locale. Ce sang bleu apporte de nombreux pouvoirs mais condamne à une mort certaine et à défaut a une vie misérable. En effet, il est vu comme une malédiction. Toutefois, si celui-ci apparaît chez un noble, cela signifiera qu'il est le descendant direct d'un des 7 rois, fondateur d'un des sept royaumes. Il est dans ce cas signe de prestige.

Nous suivons Orville, homme d'arme d'un petit noble, lancé à la poursuite d'une mystérieuse bande armée. Celle-ci a enlevé deux enfants à priori négligeables car issus de basse extraction. Ce personnage est très attachant. Bon vivant, arrogant, mais aussi doté d''un certain sens de la justice et d'une très grande loyauté, c'est un personnage qui n'est pas manichéen. Suivre sa quête a été un véritable plaisir.

Ce tome est clairement une introduction à l'univers de l'auteur. J'ai senti que cet enlèvement n'était que la face émergée de l'iceberg. La fin de ce tome annonce de multiples intrigues complexe. le tout étant servi par la plume magnifique de l'auteur.

Au final, un de mes coups de coeur de l'année. je vais me jeter sur les six tomes suivants.

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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de ce cycle qui nous offre une histoire, certes qui a un peu de mal à démarrer, mais qui au fil des pages happe doucement le lecteur et le plonge dans une intrigue pleine de surprises et de rebondissements. La seconde partie, avec l'arrivée de Rosa, apporte d'ailleurs son lot d'interrogation et de rebondissement efficace. L'univers développé par l'auteur se révèle classique, pour ce genre de fantasy, mais offre des idées intéressantes comme ce sang bleu. Les personnages sont travaillés, complexes et, même s'ils ne révolutionnent pas non plus le genre, on a envie de suivre leurs aventures. Je reprocherai aussi certaine facilités, comme cette histoire d'amour précipité et ne reposant sur quasiment rien ou encore cette idée de relancer la lignée pure alors que la guerre a l'air d'arriver, mais aussi des nom de royaume que j'ai trouvé trop banal. La plume de l'auteur, malgré quelques longueurs parfois, se révèle simple, efficace et entrainante. Un premier tome d'introduction qui se révèle donc solide avec son lot de mystères et qui m'a donner envie de lire la suite.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Bienvenue dans l'univers des 7 royaumes fondés il y a bien longtemps par 7 rois au sang bleu. Ce sang à la couleur si particulière est source de longévité, force et vitesse, quelques fois de dons magiques extrêmement puissants.

Plusieurs siècles plus tard, la société est sous haute surveillance entre l'ordre militaire de la Garde, et les Théocrates, prêtres du culte du Suprême. Tous les nouveaux nés sont scarifiés pour vérifier la couleur de leur sang, s'il est bleu et qu'ils sont nobles, ils sont isolés, s'il est bleu et qu'ils sont roturiers ils sont immolés.

L'histoire débute par l'enlèvement de deux enfants par des résurgents roturiers dans un fief reculé du premier royaume. Commence alors pour le soldat Orville une traque à travers les montagnes, il est chargé de suivre la trace et de récolter le plus d'informations possibles sur un fait qui est en théorie impossible, la présence de deux enfants au sang bleu ayant échappés à tous les radars.

Premier tome d'une série qui en compte 7, ce roman est une introduction très alléchante qui pose les bases d'un univers à la fois abouti et riche, et donne envie de lire la suite car il ménage mystère et suspens.

C'est à la fois un roman d'aventures et de fantasy, où l'intrigue se met en place doucement. On ne comprend pas tous les enjeux et ça fait partie du charme, le voile du secret se lève par endroits sur des us et coutumes très codifiés. La connaissance de l'histoire des 7 royaumes est entre les mains de quelques personnages et congrégations, qui ne partagent pas facilement ce savoir.

La narration alterne les points de vue des différents protagonistes, nul doute que le destin d'Orville semble parti pour être exceptionnel. J'espère que Rosa sera également présente dans la suite et qu'on en apprendra plus sur elle.

J'ai hâte de continuer l'aventure et de voir quel chemin vont dessiner les petits cailloux semés dans ce début de cycle.
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De tout temps, le sang bleu a été une marque de noblesse, de pureté.
Si ce même sang était gage d'aptitudes exceptionnelles tel que la longévité, la force ou bien encore la vitesse, il faudrait contenir ces pouvoirs afin de les réserver aux seuls élus qui en serait digne.
Et si la populace bénéficiait de ses avantages également, il en serait fini des privilèges réservés à la noblesse. Il faut donc limité la propagation du sang bleu, abattre la descendance batarde des rois et contrôler la lignée.

Deux enfants ont été enlevés en Hauterre. le vicomte, comme le pacte l'exige, envoi Orville, un sergent, pour les retrouver. Cependant, sa mission est spéciale. Il doit suivre le commando responsable des enlèvements sans les intercepter. Ne jamais intervenir, rester en retrait et surtout, tout notifier dans le journal qui lui a été remis.
Orville est le principal protagoniste du roman. Il porte à lui seul une très grande partie du récit et il le fait bien ! On avance à ses cotés, dans la même purée de pois mais il a de la ressource le petit. Sa mission lui tient à coeur et il va tout faire pour la mener à bien. Orville est un personnage complexe qui évolue tout au long du roman. L'auteur à su le rendre bon malgré toutes les épreuves qu'il endure.

Regys Goddyn nous propulse dans son univers sans ménagement. Il faut accepter de ne pas tout comprendre, de devoir réfléchir, fouiller, se concentrer afin de démêler le chaos qui règne dans notre tète. L'intrigue est d'une richesse folle. Les secrets, complots, trahisons, révélations jaillissent de tout sens et apportent un rythme effréné au récit. Les éléments pouvant éclaircir l'histoire arrivent quand à eux plus lentement et il faut après cela tout remettre à sa place mais le récit est tellement passionnant que c'est un véritable plaisir de débrouiller le tout. Un sentiment de triomphe nous enveloppe lorsque l'on met le doigt sur un indice important.
Le glossaire et l'index des noms situés à la fin du livre sont une source de renseignement indispensable. Il est préférable à mon avis d'avoir la version papier qui permet les aller retour plus facilement.

Le monde est constitué de 7 royaumes peu exploités dans ce premier tome. L'étendue de la carte (qui aurait mérité plus de détails) promet une grande interactions entre les différentes monarchie. J'espère que l'auteur développera tout le potentiel de son univers dans les prochains tomes, afin d'assouvir mon envie d'exploration.
Cette lecture fut une vraie belle découverte et coup de chance, il y a 7 tomes. En espérant qu'ils soient tous du même acabit ...

Un grand merci à ma fidèle acolyte, Plumette, avec qui j'ai partagé cette lecture. Les nombreux debriefs que nous avons eu nous ont permis d'avancer sereinement et de clarifier certains points. Un régal.
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