Pénélope Breuil se trouve un peu vieillotte, un peu bigleuse, un peu grosse, un peu déracinée, un peu seule et beaucoup désespérée. Jeune diplômée de vingt-neuf ans, on lui a offert pour son premier poste de conservatrice du patrimoine, celui d'adjointe au musée de la tapisserie à Bayeux.
Loin de ses amis, de son amoureux Wandrille, journaliste pour un journal et chroniqueur à la télévision, elle déprime. Fascinée depuis son enfance par les mystères de l'Egypte ancienne, elle aurait souhaité se trouver ailleurs…
L'ennui… c'est tout ce que cette broderie de 1066 lui inspire, jusqu'au jour où on lui annonce que sa chef, Solange Fulgonce, se retrouve à l'hôpital pour avoir reçu deux balles. Accident, meurtre, l'étonnement est total…
Rappelée à Paris pour « enquêter discrètement sur des fragments de la tapisserie de Bayeux mis en vente à Drouot », Pénélope notait studieusement les propos du directeur du Louvre ; elle est le commander Bond face à M. « Chère Pénélope, je suis heureux de vous revoir. J'ai gardé un très bon souvenir de vos trois mois de stage ici, je sais que je peux vous faire confiance. » Leur entretien reposait sur la thèse saugrenue que la tapisserie ne serait pas aussi illustre et ancienne et qu'elle pourrait dater de 1803… lorsqu'il fut interrompu par un appel téléphonique annonçant la triste et surprenante nouvelle… Fulgonce est à l'hôpital, presque morte…
Pénélope va s'installer dans le bureau de Mademoiselle Fulgonce, dans SON fauteuil, lire SON agenda, décrypter non pas des hiéroglyphes mais les codes d'un planning chargé, retourner à Paris pour acquérir des « dentelles et broderies » au nom des Musées de France et… se faire agresser à sa sortie ! Un homme lui dérobe son paquet, la laissant assommée sur le trottoir. « Au secours, Wandrille, on s'attaque à moi. »
Wandrille est la première personne à qui elle pense pour venir la secourir, mais son fier chevalier ne le peut point… il est à Bayeux et il a bien des choses à lui raconter… il aime cette ville, il a sympathisé avec Pierre Erard, « grand reporter de la Renaissance du Bassin-La Voix du Bocage », et Fulgonce a encore subi des brutalités.
Pénélope est en phase de se douter que des bouleversements sont à présager. Pensait-elle vraiment se morfondre ?
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Ce roman rentre dans notre ronde des régions. Aymeline l'a adressé à Argali, Argali me l'a envoyé. Si toutes deux l'ont apprécié, je suis navrée de dire que cela n'a pas été mon cas. Pourtant, pour l'avoir plusieurs fois repéré sur des blogs de lectrices, je voulais le lire et j'étais impatiente ! L'intrigue me séduisait, l'histoire de la tapisserie de Bayeux m'intéressait, ainsi que le personnage de Pénélope, jeune conservatrice (un métier qui fait rêver !)… Je ne vais pas m'étendre sur ma déception car le ressenti d'une lecture fluctue suivant l'humeur du lecteur, je ne louerai que la dimension historique assez passionnante à découvrir et ne soulèverai que le fond du scénario écrit avec une belle imagination…
La tapisserie de Bayeux est une fresque qui raconte la conquête normande de Guillaume le Conquérant. Elle n'est pas tissée, elle est brodée. C'est Odon, le demi-frère de Guillaume, qui l'a commandée. L'auteur reprend pour son intrigue, une expertise qui démontrerait que la tapisserie ne serait pas aussi authentique qu'on le croit, que des parties de la fresque, tenues au secret dans une crypte, racontent une autre histoire, et brode une rocambolesque affaire sur l'héritage de la couronne d'Angleterre. Rentrent en scène de nombreuses personnalités du passé…
Vivant Denon, Napoléon,
Mérimée, les Windsor… jusqu'à Lady Di.
Ce roman a reçu le prix Arsène Lupin et est le premier tome d'une série. Je pense continuer et ne pas m'arrêter à cette déconvenue.